Pas de topic consacré au label de Bill Lustig ???
Allez, j'exhume celui-là !
L'homme l'orgueil et la vengeance (Luigi Bazzoni, 1967)
Un film étonnant. Alors que l'éditeur fut pour beaucoup la source de tout un pan de culture bis italienne, notamment le western spaghetti (Django, Keoma, Companeros...), il nous a sorti il y a quelques années ce titre moins connu mais alléchant. Pourquoi ? Déjà parce que le réal est Luigi Bazzoni, un artisan souvent inspiré, et il suffit de voir Le Orme (Footprints) ou dans une moindre mesure Journée noire pour un bélier pour s'en convaincre. Ensuite, toujours derrière la caméra, c'est Vittorio Storaro à la photo, qui est tout de même loin d'être un manchot. Et surtout, devant la caméra, on trouve du trois étoiles, du Tapanel supérieur du cinéma transalpin. On a tout d'abord Franco Nero, qui considérait le film comme un de ses préférés lorsqu'on l'a interviewé il y a quelques années lors de sa venue à l'Etrange festival. Un habitué du genre.
Par ailleurs, on a Klaus Kinsi-ki, qui a certes un rôle secondaire mais un vrai rôle (il a souvent eu l'habitude de venir cachetonner dans le genre en passant la tête dans des raccords un peu foireux pour justifier de sa présence sur l'affiche). Et enfin, on finit avec la belle Tina Aumont (Torso, Salon Kitty). Bref, que de la réjouissance en stick.
Premier point, cette adaptation de Mérimée se déroule... en Espagne ! Donc il faut attendre près de 40 minutes avant de retrouver l'univers visuel du western, mais avec souvent des raccords de décors purement espagnols. Un effet un peu étrange, car on ne sait plus trop où l'on se trouve, car on sent qu'on est dans la volonté de faire un western, mais déjà perverti à l'Italienne, et en plus avec une autre couche de broquerie, en devant faore un effort pour admettre qu'on est à Almeria...
Passé ce moment, il faut admettre qu'on s'ennuie gentiment. C'est assez mou, c'est pas très fun, le père Nero en fait des containers, et hormis le passage du casse, on regarde la toquante avancer tranquillou pendant une longue centaine de minutes. Et on aurait aimé parler d'exhumation d'oeuvre intéressante, mais ce n'est pas le cas, c'est juste désincarné, sans folie, très poli et sage.
On se consolera par un Bluray relativement bien (la photo - un comble - est pas tip top, et la qualité bien qu'honorable et faisant largement l'affaire est loin d'être fabuleuse et manque de netteté), avec sous titres français (jaunes et un peu gros) et piste originale italienne. Précisons que bien que la jaquette indique un sous-titrage uniquement pour la piste anglaise, il est possible de voir le film en VOST Fr via la télécommande. Bonne nouvelle, le disque est zone all, et accompagné d'une interview de Nero et Storaro de 20 minutes. Bref, si vous êtes curieux et que vos attentes sont pas énormes, cette curiosité qui bâtardise un peu plus un genre perverti, pas désagréable mais quelque peu ennuyeuse est dispo. Il l'était chez nous dans un DVD de très mauvaise réputation, avec uniquement VF. Oubliez-le, le Bluray est vraiment honorable. Par contre, ne vous attendez ni à un disque de démo ou à un film que vous verrez 15 fois... Je préconise donc l'occase ou les soldes.
Ou bien évidemment d'autres titres du fabuleux label...