Columbo

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Alligator
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Message par Alligator »

Columbo: Lady in Waiting (Attente) (Norman Lloyd, 1971) :

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Pépère. Sans grande aspérité sur laquelle accrocher son enthousiasme. Sauf peut-être la bonne mine sympathique de Leslie Nielsen qui fait montre là de sérieux et s'en tire élégamment.
Le personnage joué par Susan Clark ne renvoie pas très bien la balle. Elle est immature, fait preuve d'une intempérance qui prête un peu trop le flanc aux coups et à la sagacité de Columbo. Le match n'est pas équitable.
D'autre part le dénouement n'a rien d'extraordinaire. Il est connu dès le départ. Le crime est mal organisé. Peu de classe. Pas très bien écrit somme toute.
Amusant les petits rôles : comme Richard Anderson en victime, ou bien Jessie Royce Landis (la maman de Cary Grant dans North by Northwest) dans son dernier rôle, elle mourra un an après.

*******************

Columbo: Short Fuse (Accident) (Edward M. Abroms, 1972) :

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Très joli final. Bien orchestrée, cette grimpette dans les cîmes a même quelques airs hitchcockiens par instants.

J'ai beaucoup aimé l'accompagnement musical, osé, marqué par son époque, jazzy-pop-disco.
J'ai beaucoup aimé également le cabotinage de Roddy McDowall. Un rôle clé en main qui lui colle parfaitement à la peau.
J'ai aimé les rôles secondaires des miss Lupino et Francis, en nostalgique du noir pour l'une, de Forbidden planet pour l'autre.
Je n'ai pas aimé certains plans techniquement ridicules. Au début, l'arrivée de McDowall est d'une laideur! Mais Abroms se rattrape lors du meurtre et sur l'ensemble de l'enquête, fort heureusement.
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hansolo
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Message par hansolo »

Kevin95 a écrit :
Jerome a écrit :Image
Celle-ci est superbe ! :D
+1
Tout comme l'épisode qu'elle illustre; épisode "reformaté" lors du passage TV en France ce qui fait que le coffret saison 2 comporte les 2 versions, celle diffusée en France et celle originale.
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Re: Columbo

Message par Alligator »

Columbo: Blueprint for Murder (Columbo - Une ville fatale) (Peter Falk, 1972) :

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Joli bonbon.

Sur un scénario original pour un Columbo -on ne suit pas le criminel dans l'intégralité de son action et donc on ne découvre la solution qu'à la toute fin- le téléfilm s'approche de la perfection sur les éléments fondateurs de la série.
D'abord sa force provient bien souvent de la confrontation du criminel et du lieutenant. Ici encore les dialogues pleins de sous-entendus sont d'une ironie mordante. Le duel O'Neal/Falk est bien souvent savoureux. A fleuret non moucheté pour le coup, les saillies sont indirectes mais non moins violentes. Pour que cet élément soit totalement efficace, il est évident que le casting est primordial. Et Patrick O'Neal, l'ersatz de Jimmy Stewart, donne une face aiguisée, sous un regard bleu glace dont l'arrogance réhausse la savante mécanique d'investigation du chasseur Columbo. A ce titre le dénouement est prodigieusement spectaculaire, tellement bien pensé et tellement bien mis en scène.
Je note encore la très agréable musique d'Henri Mancini, la belle plastique d'une actrice peu connue Pamela Austin et je me demande à voir ce superbe bureau d'architecte, l'agencement des décors, si le succès de cette série de téléfilms n'est pas due en grande partie à la présentation -propice au fantasme pour le public- de décors somptueux, d'environnements riches. Quoiqu'il en soit, je veux ce bureau!
Pour finir, Falk, à la caméra, donne plus d'ampleur à son personnage en le mettant dans des situations comiques, non dépourvues d'incisives à l'encontre de l'administration par exemple.

Un excellent Columbo.

Voilà, saison 1 : faite! Suivante!
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Message par Alligator »

Columbo: The Greenhouse Jungle (Columbo - Dites-le avec des fleurs) (Boris Sagal, 1972) :

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Un an après avoir réussi un joli coup sur Death lends a hand, le vieux Ray Milland s'accorde un plus grand plaisir avec un rôle encore plus central dans un autre Columbo. Il y est cette fois le criminel et tente de rabattre son caquet au pot-de-colle en imper. Cela restera sa dernière participation à la franchise malheureusement; son oeil narquois et son allure arrogante faisant merveille pour toiser le petit Falk.

Cette enquête voit l'apparition de Bob Dishy en collègue de Columbo, aussi zélé que maladroit. Il joue parfaitement son rôle, impétueux et bon élève, contraste saillant qui accentue la position du vieux sage, auguste et généreux, dans un premier temps, malin et habile manipulateur surtout, en deuxième couche. Sans doute que c'est cette dualité qui fait tant le charme du personnage que sa complexité : mélange de fascination et de mythologie.

La bât blesse par contre sur le casting secondaire. Sandra Smith est à chier, n'ayons pas peur des mots, ses expressions sont récurrentes et simplistes. Pas étonnant qu'elle n'ait pu faire que des séries tv. Sa filmographie est éloquente, la pauvre! On la verra de Mannix à Starsky et Hutch en passant par Bonanza ou L'homme de fer passer d'un rôle commun à un autre sans que sa présence n'émoustille hollywood.

Columbo lors du dénouement de cette intrigue emprunte énormément dans la réunion finale aux mises en scènes de l'Hercule Poirot d'Agatha Christie. Et ça fonctionne magnifiquement. Le retournement définitif est merveilleusement amené, "assené" devrais-je dire.
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Message par chrislou »

Et une superbe dégringolade pour l'entrée en scène de notre cher inspecteur, dans cet épisode...
Hilarant ! :P
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Message par Alligator »

Ah oui, étonnante, parce que réelle, il se prend une vraie belle gamelle, il aurait pu se faire très mal. Scène extrême.
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Message par Alligator »

Columbo: Étude in Black (Symphonie en noir) (Nicholas Colasanto, 1972) :

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Attendrissant de voir s'associer pour l'occasion les redoutables partenaires que sont Falk et Cassavetes, mais il est vrai qu'on peut nourrir quelques légers regrets. Les deux compères ne semblent pas s'en être donné à coeur joie, du moins autant qu'on le rêvait. Cassavetes parait un peu sage.
Cependant ici et là, je pense surtout aux adieux à la fin, notamment à ces tendres murmures à l'oreille de son épouse, l'acteur Cassavetes semble plus libre, plus à l'aise pour donner une certaine intensité à son personnage.
La confrontation avec le lieutenant n'est pas extraordinaire. J'espérais plus d'étincelles. Falk me parait rester un peu en retrait.

Celle qui se taille la part du lion, c'est bien plutôt la blonde Blythe Danner, aux yeux d'un bleu si émouvant. Quelle délice de retrouver également dans un rôle secondaire mais important une Myrna Loy en pleine forme. Une paire de dames gagnante!

L'histoire en elle-même est amusante, bien écrite. Elle prend pour cadre le magnifique autant que bizarroïde Hollywood Bowl.

La résolution de l'enquête n'est pas fameuse par contre. Le piège rhétorique tendu par Columbo est un brin tiré par les cheveux. Le personnage de Cassavetes aurait largement pu le contourner. Léger.

Aussi retiendrais-je plus l'aspect tendre et émouvant de la fin.
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Message par Alligator »

Columbo: The Most Crucial Game (Le grain de sable) (Jeremy Kagan, 1972) :

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Un très bon Columbo. Encore une fois qui doit beaucoup à la performance irritée d'un Robert Culp tendu comme un string. D'ailleurs la plupart des comédiens de ce téléfilm sont très bien mis en scène et donnent de bien belles prestations, à l'exception de Susan Howard qui m'a très vite tapé sur les nerfs à force de gesticulations hystériques trop démonstratives. Val Avery, James Gregory, Dean Jagger, les vieux de la vieille en somme m'ont fait forte impression.
L'intrigue est un petit bijou de mélis et mélos que le lieutenant Columbo retisse avec peine tout en dégageant une assurance plus frappante qu'à l'ordinaire.
La direction de Jeremy Kagan est plus que convaincante, s'essayant à quelques plans forts jolis photographiquement parlant alors que d'autres cherchent des cadrages fûtés sortant de l'académisme propre à la série.
La simplicité de l'intrigue contraste avec les innovations visuelles (pour la série s'entend), le rythme reste élevé, la tension est extrême, les comédiens au diapason : un des meilleurs Columbo à mon sens.
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Message par Alligator »

Columbo: Dagger of the Mind (Columbo: S.O.S. Scotland Yard) (Richard Quine, 1972) :

captures
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Une petite exclusivité que ce téléfilm : il est un des rares épisode à se dérouler hors de la Californie (si ce n'est pas le seul, j'ai souvenir d'un Columbo qui se déroule sur un paquebot, La montre témoin avec Robert Vaughn). Cette distinction ne m'a pas paru apporter le petit plus escompté. C'est un point de vue personnel, évidemment mais l'aspect touristique exagérant la clownerie du lieutenant pour donner une teinte humoristique m'a franchement déplu, tournant au burlesque par moments. L'humour tournant autour du cliché de l'américain type voyageant en débordant de curiosité enfantine et de maladresse devant les richesses de la vieille Europe est un procédé humouristique qui ne m'atteint que très rarement, pour ne pas dire jamais. Certes, j'imagine que cette option scénaristique a été conçue pour abaisser l'image du détective auprès des anglais et par conséquent de réhausser sa valeur dans le dénouement. Malheureusement, cette reconnaissance attendue n'advient pas vraiment, le personnage joué par Bernard Fox étant pour le moins avare d'expressions. S'il ne s'agissait que de cela, j'aurais sans doute beaucoup plus apprécié le téléfilm.

C'est dans le jeu de Richard Basehart que le bât blesse davantage. Dans une moindre mesure dans celui d'Honor Blackman. Je suis parfaitement conscient que le me laisse ici comme ailleurs bien souvent plus ou moins guidé par ma libido. Or, cette femme, à l'époque âgée de 45 printemps est tout simplement d'une beauté encore bien bandante. Je la trouve superbe, d'une finesse et d'une féminité qui m'émoustille. Que voulez-vous? Je n'y peux rien. Il me faut aller chercher profondément en moi même pour admettre qu'elle passe parfois par des tonalités aigues dans son jeu qui laissent un peu à désirer. Alors, avouons que ces deux-là ont des circonstances atténuantes. Ils jouent des comédiens de théâtre britanniques comme se les imaginent les américains : des fous passionnés de leur art, au point de tuer pour continuer à rester sur scène, cabotineurs en diable, évoluant dans une perpétuelle représentation, une exubérance obligée. C'est ce qui m'a plutôt éreinté. Fallait-il aller autant vers ces sommets d'emphase? Pas sûr.

Parmi les comédiens que je suis heureux de revoir, il y a d'abord John Williams que j'ai revu il y a quelques jours dans Dial M for murder et qui joue là un rôle très court de victime et puis surtout Wilfrid Hyde-White en majordome select et pas si honnête qu'il en a l'air. Il est le type même de l'acteur anglais que l'on a vu un peu partout, toujours dans des rôles aristocratiques ou domestiques, et qui ne semble pas avoir eu la chance d'être jeune un jour.

Je note un étrange et désagréable contraste entre les extérieurs au flouté hideux avec une image un peu baveuse et des intérieurs très nets et pûrs plus en accord avec la belle photographie que l'on retrouve habituellement dans la série.

L'intrigue en elle même est plutôt bonne. La résolution de l'affaire se fait de manière à mettre en valeur un des aspects de la personnalité de Columbo que l'on retrouve parfais dans ces téléfilms, à savoir son espièglerie, élément très plaisant à retrouver.

En conclusion, je pourrais dire qu'il s'agit d'un Columbo que j'aurais aimé plus apprécié.
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Message par Alligator »

Columbo: Requiem for a Falling Star (Requiem pour une star) (Richard Quine, 1973) :

quèques caps
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Un titre qui sonne juste pour un épisode qui sonne excellent.

Juste, parce le casting de ce téléfilm invite à voir trois grandes stars. All about Baxter d'abord, Mam'zelle Eve de M'sieur Mankiewicz, Mel Ferrer qu'on a vu partout sans trop lui trouver un rôle assez marquant qu'on lui accolerait illico à l'évocation de son nom et surtout -en ce qui me concerne du moins ce fut une énôrmissime surprise de la découvrir là- La Edit Head, yes, Ze Edith Head en personne dans une apparition clin d'oeil, courte mais souriante. Cette femme est une star du costume hollywoodien, on ne compte plus les grands films qu'elle a drapés. Si, on les compte : je viens de jeter un oeil sur imdb : 419 films en costume designer! Cette femme est une géante. Chouette surprise donc. Edith Head dans Columbo... je n'en reviens toujours pas.

Pour en revenir aux comédiens principaux, Anne Baxter noue une relation très intéressante avec Falk, tout en subtilité, finesse mais également -et je crois que c'est nouveau dans la franchise Columbo- avec une sorte de parade, de séduction auxquelles se livrent les deux protagonistes. Un nouvel enjeu se fait jour : Columbo tout à sa dévotion pour la star Nora Chandler (Baxter), saura-t-il faire abstraction? Ou bien de manière plus honnête car les spectateurs ne sont pas aussi dupes : comment s'y prendra-t-il pour dénouer le dilemne? Afin de bien illustrer cet enjeu d'apparat Baxter parvient avec classe à donner à son personnage la bonne dose de discipline et d'élégance, un savant mélange auquel Falk répond par une subtilité heureuse, la délicatesse qu'on lui connait. Une autre des facettes d'un personnage fascinant et attendrissant.
Ferrer quant à lui, joue juste, sans grand génie il est vrai, mais avec simplicité et efficacité. Rien d'enthousiasmant mais avec ce qu'il faut là et quand il faut. Maîtrise.
Je découvre en même temps une actrice plaisante, Pippa Scott. Elle non plus n'éclabousse pas l'écran mais fait son travail de manière posée et juste.
On notera le rôle assez important d'une tête qu'on a vu surtout à la télé ou chez Joe Dante, Kevin McCarthy, et son physique spécial. Intrigant.

Excellent parce qu'outre ce casting efficace et jouissif, le téléfilm est surtout le produit d'un scénario achement bien écrit. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été saisi par une intrigue policière. Bien ficelé, le récit est net, précis et va droit au but. Des chausse-trappes efficaces, des rebondissements maitrisés et percutants. Richard Quine, un cinéaste que j'oserais qualifier d'inégal, offre encore une réalisation malheureusement très plate, plan-plan, banale. Ma foi, il vaut mieux parfois que les cinéastes faiblards s'effacent devant le scénario ou les comédiens plutôt que de saboter leurs valeurs en boursouflant la mise en scène.
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Jerome
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Message par Jerome »

Columbo: Dagger of the Mind[/b] (Columbo: S.O.S. Scotland Yard) (Richard Quine, 1972)
J'ai l'affiche italienne pour celui-la : 2m X 2m

Image
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Message par Alligator »

Columbo: A Stitch in Crime (Le spécialiste) (Hy Averback, 1973) :

[url=http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... crime.html)deux aut' caps[/url]
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Le lieutenant Columbo se promène ici dans les couloirs d'un hôpital, enquêtant sur le meurtre d'une infirmière, laquelle soupçonnait à juste titre un chirurgien d'avoir préparer la mort prochaine de son supérieur en utilisant du fil de suture dégradable lors d'une intervention chirugicale au coeur. Cette immersion ne se fait pas sans soucis pour le lieutenant sujet à quelques troubles phobiques à l'égard de ce milieu morbide, ce qui nous vaut quelques scènes comiques qui permettent une fois de plus de mettre Columbo dans une position affaiblie, ridicule, qu'il affectionne néanmoins à l'heure de porter l'estocade sur son adversaire. Cet effet de surprise est relevé dans cet épisode par une belle opposition que lui propose Leonard Nimoy avec un personnage extrêmement froid et cynique, à la fois sûr et maître de sa personne mais obligé de colmater les brêches de ses meurtres mal négociés, faisant de lui un des meurtiers les plus actifs en terme de quantité de victimes et il faut le dire des plus maladroits en terme de qualité.

Cet épisode peut se prévaloir d'un casting de haute qualité avec en première ligne un Leonard Nimoy échappé de son Star Trek natal, à la figure aussi froide que tourmentée, cependant sans étincelle particulière. Bordel, j'aurais bien senti un Christopher Lee sur ce rôle!
C'est toujours un plaisr de retrouver Anne Francis, la naïve naïade de Forbidden planet, qui n'en est pas à sa première apparition dans la franchise Columbo, elle donnait déjà la réplique à Roddy McDowall dans Columbo : Short Fuse. Et puis en special guest star, en vieux chirurgien serein, Will Geer, que je ne connaissais pas ou dont la tête ne m'avait pas marqué et qui j'avoue m'a bien plu, faisant preuve d'assurance et de naturel.

On remarquera également dans la bande musicale des percussions qui font immanquablement penser à celles que Goldsmith a planté dans La planète des singes. Et je ne sais plus pour quel Columbo mais j'avais déjà remarqué cette familarité. A vrai dire, en y réfléchissant un petit peu, je me demande si cette filiation ne concerne pas plus d'un épisode de Columbo ni même plus d'une série télé américaine des années 70. Quoiqu'il en soit, c'est le genre d'accompagnement musical de l'action qui me plait bien, correspondant à toute une époque. Appréciation toute personnelle et emprunte de nostalgie.

Par contre, j'aurais moins d'enthousiasme à évoquer le dénouement, donnée pourtant primordiale pour apprécier un bon Columbo. La manière dont Columbo prouve la culpabilité du meurtrier est bien souvent la cerise sur le gateau. Ici, le tour de passe-passe parait un peu tiré par les cheveux, plutôt décevant et sans classe. Je préfère m'arrêter sur le bel acharnement de Columbo, son esprit offensif prenant peu à peu le dessus sur ses malaises et offrant à son adversaire une très belle et violente confrontation.
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Columbo: The Most Dangerous Match (Match dangereux) (Edward M. Abroms, 1973) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... match.html
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Un bon petit cru mais comme A stitch in a crime dont le dénouement n'est pas à la hauteur, il se termine sur une légère déception, une perte de percussion. Si l'on prend la peine de réfléchir deux secondes à la résolution de l'énigme, il ne s'agit pas de preuve à proprement parler que révèle l'intelligence de Columbo mais une très forte présomption. Le cas n'est pas totalement résolu finalement.

Malgré ce petit bémol, l'épisode est de haute tenue. D'abord le meurtrier affiche une assurance et une vanité qui relèvent d'autant plus le challenge de le prendre en défaut. Et puis, j'avoue avoir apprécié l'immersion dans le millieu des échecs, même si évidemment, les personnages sont caricaturaux. Voilà une autre des ces données qui ont participé au succès de ces téléfilms, les différents environnements dans lesquels Columbo va enquêter. Sans doute que le spectateur se plait à voyager ainsi accompagné du même personnage, dans un même canevas scénaratique, dans des endroits chaque fois différents (quoique toujours huppés : à quand Columbo dans une usine à crack entre putes et junkies?). Ce sont là des voyages livrés avec certaines garanties de qualité. Beaucoup de gens éprouvent une réticence à prendre des risques. Aussi trouvent-ils très agréables de retrouver un confort dans la récurrence d'un personnage et d'une trame.
Or donc, ici, l'affrontement du meurtrier et de sa victime est plutôt bien foutu, bien que foncièrement stéréotypé, j'en conviens. Sans doute qu'il faut voir dans cette indulgence le fruit d'un joli travail d'écriture (l'intrigue est bien ficelée) et de mise en scène avec de bons comédiens. Jaime bien ce Laurence Harvey qui ne m'avait pas marqué jusque là. Je pourrais dire exactement la même chose pour sa victime Jack Kruschen. Il n'y a guère que Lloyd Bochner finalement, un visage que vous ne pouvez pas ne pas avoir vu au moins une fois dans votre vie, c'est bien simple il a joué dans toutes les séries américaines des années 70. Vérifiez sa filmographie sur Imdb c'est tout simplement hallucinant. Toutes, qu'j'vous dis! Toutes! On comprend aisément son attachement au seul média télévisé, en le voyant ici : il joue comme une speakrine. Risible.

Malgré tous ces petits défauts, un bon petit téléfilm, qui finit mal et débute... mal, les effets spéciaux pour illustrer le cauchemar est d'une pauvreté technique affligeante.
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Re: Columbo

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Columbo: Double Shock (Double choc) (Robert Butler, 1973) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... shock.html
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Il y a dans ce téléfilm de quoi prendre son petit pied et pourtant je ne peux m'empêcher de peu le goûter. C'est plus fort que moi, cette histoire de jumeaux ne me convient pas. Il y a quelque chose qui cloche et je crois savoir quoi : le procédé de mise en scène qui consiste à présenter Martin Landau sur deux plans différents pour suggérer la gémellité. Si mes souvenirs sont bons, on a droit qu'à un seul plan où les frères jumeaux apparaissent "côte à côte". Alors je me demande si avec les nouvelles technologies d'aujourd'hui, le téléfilm aurait meilleure mine. c'est bien possible. Ou alors le fait de connaitre Martin Landau et par conséquent l'espèce de supercherie technique que la mise en scène veut nous faire avaler et qui engendre une sorte de gêne. Il est vrai que la plupart du temps les deux frères qui se haïssent s'évitent. Mais peu importe, j'ai eu du mal à entrer complètement dans cette intrigue.

J'étais bien plus attiré par le comique de situation dans lequel nous embarque un Columbo maladroit face à Jeanette Nolan, gouvernante aussi maniaque qu'autoritaire. Encore qu'à la longue, certains pourront s'en lasser parce que ce comique est très répétitif. D'autres, comme moi, se seront bien amusés à voir Peter Falk improviser dans la scène de l'émission télé culinaire.
Et puis l'énigme est intéressante. Surtout la manière dont s'y prend le lieutenant pour faire évoluer son enquête est imparable. Je trouve par exemple que l'on a bien écrit et filmé la lente maturation logique qui amène le policier à découvrir que l'accident est en fait un assassinat. A bien y réfléchir, je crains que ce ne soit le casting qui me chiffonne. Landau en jumeux, je n'y crois pas, je l'ai déjçà dit. Jeanette Nolan est rigolote mais finit un peu par lasser. Julie Newmar, la catwoman de la fin des années 60, est ici assez mauvaise je trouve ou alors son personnage a été mis en scène de manière un peu trop grossière? Peu importe son jeu est lourd.
Encore une tête qu'on a vu mille fois dans les séries télévisées américaines : Tim O'Connor, intéressant. J'aime bien l'autre vieux de cet épisode, Paul Stewart, que l'on voit trop rapidement (il joue la victime). A noter quelques apparitions du futur patron de Tootsie, Dabney Coleman, trop rare à l'écran à mon goût.

Au final, un Columbo pas épatant, plutôt agréable, correct. Une saison 2 qui ne se termine pas en beauté en somme.
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Re: Columbo

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Columbo: Death Lends a Hand (Faux témoin) (Bernard L. Kowalski, 1971) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... -hand.html

Un très bon Columbo, très riche, juteux, rassasiant.
Cet épisode n'est pas loin d'être parfait dans son genre. Je ne vois guère de grain de poussière dans la belle machinerie qu'on nous présente là.

L'histoire est très bien menée. Elle fait la part belle à un superbe confrontation. L'adversaire de Columbo est de belle stature. Sur le canevas habituel, il commence à éprouver un profond mépris pour la naïveté apparente de Columbo. Progressivement la condescendance laisse place à la colère, l'irritation, pour finalement tenter la flagornerie, en vain. D'ailleurs à ce propos, c'est, me semble-t-il, un des rares épisodes où le criminel essaie de corrompre le lieutenant. D'habitude, c'est plutôt à une entreprise de séduction (souvent avec les femmes) ou bien à un duel continu que l'on a droit.

Robert Culp en héritant d'un personnage aussi fourbe et calculateur entre dans la série (il y reviendra le bougre!) avec gourmandise et offre une performance somptueuse. On note également la première apparition de Ray Milland (lui aussi reviendra dans The greenhouse jungle) en mari de la victime. Décidément un épispode qui plait à tout le monde.

La réalisation s'essaie à quelques effets qui donnent une sorte de plus-value au téléfilm. Ca commence d'ailleurs tout de suite avec une entrée en matière superbe : des coups de feux dans le noir, avec un montage très vif, entre la cible, le revolver, les coups de feu et un personnage dans le noir. Ensuite, l'épisode demeurera très souvent dans une sorte de pénombre, que ce soit les entrevues de Falk et Culp dans son bureau, ou de Falk et le golfeur (Brett Halsey) ou bien encore le dénouement dans le garage. Ce parti pris ténébreux ajoute une esthétique "film noir" à l'intrigue. Et puis dans les innovations, on pense aussi bien évidemment au meurtre lui même, avec des ralentis et des inserts intéressants. Bien vu, bien foutu.

Bon scénario, bonne mise en scène, bons comédiens, que demande le peuple?
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