J'en profite pour replacer mes avis d'antan, parfois brefs...
LECON DE CONDUITE (
juillet 2005)
Petite comédie populaire d'après-guerre produite par André Hunnebelle. Sur un ton bon enfant, un scénario pas crédible une seconde mais qui m'a permis de retrouver la charmante Odette Joyeux, découverte la semaine dernière dans DOUCE et qui confirme tout le bien que j'ai pensé d'elle.
Rythmé, ce petit divertissement pour djeunz (de l'époque!) se laisse voir presque sans déplaisir. Heureusement qu'il ne dure qu'1h15, et que vu aujourd'hui, il a beaucoup de charme (ah la photo de Philippe Agostini!).
Avec aussi l'excellent Jean Tissier...
LES VIEUX DE LA VIEILLE (avril 2006)
Sympathique comédie au scénario tournant un peu court au bout d'un moment, mais qui doit énormément (sinon tout) aux savoureux dialogues d'Audiard (très en forme encore une fois) et aux interprétations hautes en couleurs de Fresnay, Noël-Noël et Gabin. Ils en font des tonnes, ne sont pas toujours très compréhensibles (avec leurs accents ruraux), mais ils emportent l'adhésion.
Beau master 16/9 René Chateau/Tf1 Vidéo, propre et bien contrasté, belle définition. Option stéréo Arkamys (pas essayé, préférant le mono d'origine).
GAS-OIL (
juillet 2006)
On continue dans le naphta populaire français avec ce petit film bien sympathique proposant une peinture chaleureuse du milieu des routiers. En comparaison, j'ai été beaucoup moins emballé par l'intrigue policière, plus préfabriquée me semble-t-il, et ainsi beaucoup moins convaincante sur le film entier, même si elle se suit aussi sans déplaisir...
ARCHIMEDE LE CLOCHARD (
août 2006)
Une sympathique comédie qui bénéficie d'un scénario amusant (dommage toutefois pour le dernier tiers un peu léger) et de la prestation haute en couleurs de Gabin, très à l'aise dans l'exagération. Mais ce qui a totalement emporté mon adhésion ce sont les dialogues d'Audiard. Autant je connais bien Gabin et sa carrière, que je parcours consciencieusement depuis quelques années, autant je découvre de plus en plus Audiard depuis peu de temps, j'apprends à l'écouter. Et, au moins pendant les 2 premiers tiers, c'est un film qui s'écoute. Les dialogues sont aux petits oignons et d'une drôlerie percutante. J'en redemande! Une bonne surprise, très agréable.
Dvd René Chateau/TF1 très perfectible (ah la compression visible sur les murs et les vestes
). Le master a des contours bien trop poussés, ça ne m'étonnerait pas que ce soit un master 4/3 customisé en 16/9 pour la forme
. Contrastes corrects, copie chimique un peu usée en de rares moments.
SOUS LE SIGNE DU TAUREAU (
septembre 2006)
Entre le drame et le thriller financier, le film manque de climax, reste constamment dans un ton nonchalent, avec peu de tension. Mais j'ai quand même été un peu pris par cette intrigue honnête et ce ton particulier. Je continue, ainsi, à découvrir Gabin dans des films moins connus mais pas dénués d'intérêt. J'ai bien apprecié, entre autres, la prestation de la restauratrice, actrice que je ne connaissais pas. Les dialogues d'Audiard ne sont pas aussi percutants que d'habitude, mais il réserve néanmoins quelques bons moments. Intéressant, mais la "platitude" un peu datée peu démotiver certains.
LE DESORDRE ET LA NUIT (
décembre 2008)
Découvert un nouveau Gabin, pourtant diffusé régulièrement. Je dois dire que ça ne m'a pas déplu mais que c'est un film un peu particulier. J'ai été un peu déstabilisé car le début laisse croire qu'il y aura une sorte d'enquête classique, un polar de plus avec Gabin, puis très vite l'histoire bifurque vers autre chose ("romance", etc.). Est-ce le manque de rythme ou bien moi qui n'étais pas très réceptif, j'ai en tout cas senti un peu de flottement en milieu de parcours. Reprenant le visionnage le lendemain, l'oeil neuf, le film m'est apparu (enfin!) plutôt intéressant à suivre. Ouf!
Mais, à y réfléchir, l'histoire n'est pas l'élément fort de ce film, il me semble. Elle y participe, évidemment, mais sa trame globale est moins audacieuse que les nombreux détails qui parsèment le film. En fait, Grangier (qui est pourtant connu pour faire du cinéma plutôt pépère) dépeint ici un milieu nocturne assez sordide, une vision très sombre qui lorgne ouvertement vers les films noirs américains. On y croise des personnages plus ou moins au fond du trou, souvent désabusés, livrés à eux-mêmes. Evidemment je parle de cette jeune allemande qui va tomber sous la coupe de Gabin. Lequel évolue ici dans son habit de policier mais loin du monolythe imperturbable. Il y a bien cet univers viril où les hommes se toisent, mais ici Gabin ajoute à son registre des touches de tendresse et d'humanité dans un personnage avec lequel on ne pensait plus être surpris. Voir Gabin monter dans un hôtel de passe avec une jeune toxicomane, il fallait oser! J'ai été surpris, également, de la tension sexuelle omniprésente dans la première moitié du film (au moins). Il devait être interdit aux moins de 18 ans, je suppose, car les thématiques sont plus ou moins explicites, davantage explorées que dans un Maigret tout public, il me semble.
Autre élément indissociable du film: les savoureux dialogues de Michel Audiard. Comme souvent, le plaisir vient des oreilles et c'est un vrai délice que d'écouter de telles répliques. Je ne m'en lasse pas, et c'est probablement la réussite la plus constante du film.