Robert Aldrich (1918-1983)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Roy Neary
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Roy Neary »

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Max Schreck
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Max Schreck »

Salut,

C'est bien chouette de voir ce cinéaste épatant ainsi honoré. Voilà mon petit hommage à la filmo du gros Bob (alors que je suis loin d'avoir encore tout vu, et en attendant mon dvd de The Big Knife).

Et je confirme que la vision de Twilight's last gleaming vaut d'autant plus le détour s'il s'agit de la version longue !
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Roy Neary
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Roy Neary »

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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Roy Neary »

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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Roy Neary »

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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Roy Neary »

Pour le dernier jour concernant notre partenariat avec la Cinémathèque Française, nous terminons par un petit panorama en 15 films de Robert Aldrich. Ces testes sont issus de nos conseils TV (anciens et inédits) et ne correspondent donc pas à des chroniques DVD.

:arrow: Robert Aldrich en 15 films
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par L'étranger... »

Roy Neary a écrit :Le partenariat Cinémathèque du jour est Vera Cruz
Pourquoi t'as pas mis un smiley qui sourit après "Vera Cruz" alors que tu en as mis à tous les autres au-dessus ? :evil:


Qu'on te bannisse sur le champ !
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Alligator
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Alligator »

What Ever Happened to Baby Jane? (Qu'est-il arrivé à Baby Jane?) (Robert Aldrich, 1962) :

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_______________

Qu'est-il arrivé à Alligator? J'aurais dû aimer ce film. Un suspense hitchcockien, Bette Davis et Joan Crawford, une trilogie a priori fort séduisante. Et si mes souvenirs sont bons, j'ai toujours apprécié Robert Aldrich même si je le situe mal, n'arrivant pas à distinguer ses particularités, son style. Quels sont les points communs entre les douze salopards et cette Baby Jane? Je serais bien infoutu de répondre.

Quoiqu'il en soit je n'ai jamais embarqué dans cette histoire. Je passais mon temps à noter les incohérences, les maladresses, le manque de jugeotte des personnages, tous ces petits détails qui auraient dû rester insignifiants mais qui -allez savoir pourquoi- se sont accumulés jusqu'à me faire sortir du film. A diverses reprises, cela ne tient pas debout : la fenêtre ouverte, les occasions manquées, l'absence de fermeté, la mort d'Elvira, la chronologie des évènements, etc. Cela manque de netteté dans l'écriture, de concision ou de rapidité dans le rythme. Le suspense est souvent ramolli. On imagine avec joie ce qu'en aurait fait un Hitchcock.

Parlons également de la forme : la photographie est bonne mais les cadrages, les mouvements de caméra, la réalisation ne sont ni jolis, ni efficaces, au mieux dirons-nous qu'ils sont ordinaires.

Alors profitons au moins des acteurs et louons surtout le courage, l'humour et la sagesse dont fait preuve Bette Davis en osant incarner ce personnage là, s'être ainsi transformée en monstre à l'hideuse méchanceté, à l'ignoble aigreur, de celles qui marquent le visage et le pas. Un déchet plus tout à fait humain.
Le rôle de Crawford n'a pas la même envergure. Les mauvaises langues (dont ma femme) diront que Crawford n'a pas la même envergure que Davis tout simplement. Vilaines langues! Dire que Bette Davis est une grande actrice est une évidence. Laissons cela, ne perdons pas notre temps et saluons plutôt l'étrange personnalité qu'a su créer Victor Buono (le Dr Schubert dans L'homme de l'Atlantide), avec cet opulent professeur de musique, à l'amertume confuse et au regard à la fois intense et fuyant. C'est un personnage que ce comédien, un physique et un gros talent qui trouve ici un rôle touffu, bien plus difficile à étoffer qu'il n'y parait. Finalement de cette Baby Jane, je retiendrai essentiellement l'ambiguité de ce personnage mystérieux.
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Profondo Rosso »

Le Démons des femmes (1968)

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Grand film et le meilleur de la trilogie sur le monde du spectacle de Aldrich. On retrouve la description sordide du milieu entreveu dans "Le Grand Couteau", où producteurs véreux, patron de studio tout puissant (fabuleux ernect Borgnine) et réalisateurs tyrannique se cotoient joyeusement sans parler des journaliste pouvant briser une carrière en un clin d'oeil. L'outrance de "Baby jane" est aussi de la partie, à travers les flashback halluciné sur la mort de Lyla Clare (où Aldrich reprend le procédé employé par Mankiewicz à la fin de "Soudain l'été dernier") et les dialogues assassins, en particulier une négociation de contrat entre Peter Finch et Borgnine anthologique. A ces deux aspects s'ajoute un jeu de miroir entre fiction et réel, voire même un aspect fantastique avec une Kim Novak progressivement possédée par l'esprit de Lyla Clare. Très grande prestation de l'actrice (choix pas innocent de Aldrich avec ce rôle voisin de Vertigo) qui vampirise l'écran, de plus en plus troublée et schizophrène, perdant tout repère sur son identité, sur la fiction et la réalité. Peter Finch fabuleux aussi en réalisateur obsessionnel amené à refaire les même erreurs. Encore une bombe de Aldrich. 6/6
Nestor Almendros
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Nestor Almendros »

PAS D'ORCHIDEE POUR MISS BLANDISH - THE GRISSOM GANG (1971)

Petit retour vers le cinéma d'Aldrich. Je sais que certains ici l'adorent, j'ai personnellement un peu de mal à complètement adhérer à tous ses films. Ce n'est simplement pas tout à fait mon univers. J'ai bien aimé ce GRISSOM GANG mais je ne peux m'empêcher d'avoir certaines réserves (surtout empathiques).

LEGERS SPOILERS
On retrouve ici la patte du réalisateur qui s'intéresse moins aux étapes dramatiques de son histoire qu'à sa galerie de personnages, tous plus barrés les uns que les autres. Mise à part la jeune Barbara Blandish et le détective, toute cette ménagerie mériterait un petit séjour en clinique. Le réalisateur préfère jouer avec ses personnages, les montrer dans leur quotidien décalé, plutôt que de proposer un suspense policier classique. Aldrich savoure la mise en place de cette "société du mal" avec cette famille de psychopathes menée par une Ma Grissom proche de la caricature (qui rappelle la mère Dalton jusque dans les mimiques surjouées). Le réalisateur provoque avec cette "population" borderline qui s'étonne même du traitement réservé aux criminels dans le pays: ils ne sont vraiment pas dans le même monde, n'ont pas du tout les mêmes repères (mais le trait d'humour est bien vu). Même la danseuse "maquée" à un petit bandit local respire le vice et la criminalité (elle n'attendra pas longtemps, d'ailleurs, pour changer de partenaire). Bref il n'y personne pour rattraper l'autre dans cette univers dégénéré avec cette famille qui fait parfois penser à une meute: elle est tellement incontrôlable qu'elle finira par se supprimer (en partie) elle-même.
Le scénario est plein de surprises, cultivant les coups de théâtre (les bandits du début qui ne font pas long feu) et les assassinats imprévus. Aldrich, peu timide devant la provocation, va même jusqu'à développer une relation sincère et tendre entre la victime et son kidnappeur et relativiser son happy end quand la jeune Barbara retrouvera un père démotivé par le déshonneur public. Ainsi, les valeurs morales de la bourgeoisie bien pensante sont parfois aussi peu reluisantes que celles des grands criminels.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Nestor Almendros
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par Nestor Almendros »

VERA CRUZ

SPOILERS
Jolie redécouverte avec ce classique qui ne m'avait jusque-là jamais réellement emballé. Ce qui m'a frappé ici c'est l'équilibre assez miraculeux entre spectacle enlevé, "tous publics" et la noirceur psychologiques des personnages. Car, mis à part les juaristes et Gary Cooper dont le personnage laisse finalement s'éveiller la justice recluse au fond de lui (essentiellement dans le dernier acte), c'est surtout une histoire avec un festival de salauds de première classe. Au milieu de ces évènements historiques et de cette cause "juste" que les héros pourraient facilement empoigner, aucun ne se laisse aller à une quelconque moralité: "aucune cause ne vaut trois millions de dollars". Tous les personnages ne prêchent que pour leur paroisse, uniquement préoccupés par leur propre personne, leur propre intérêt: l'argent. Le trésor caché serait presque le personnage central du film, celui vers qui se portent tous les intérêts, se tournent tous ces regards opportunistes. Aldrich s'amuse à dépeindre l'Américain si avide de richesse qu'il en devient amoralement impitoyable. Et le réalisateur accumule les faux-semblants derrière une apparence séduisante. A commencer par Burt Lancaster dont le sourire carnassier pourrait presque faire penser à celui d'un fauve en chasse s'il n'avait pas ce sex-appeal inégalable et cette démesure dans le jeu. Et malgré les motivations douteuses des personnages principaux, autre paradoxe, le film nous offre un duo masculin totalement efficace, plein de complicité et de respect, entre l'aspect bondissant hollywoodien et le relationnel profondément humain (cf le regard de Cooper, à la toute fin, après avoir tué Lancaster). Cette double lecture (forme divertissante et rythmée, fond cynique et plus sérieux) en font une oeuvre riche et toujours prenante.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par bruce randylan »

hop, flashback sur la retro où je n'avais pas pris le temps de venir donner mes avis sur ses films les plus rares. :oops:

Big Leaguer ( 1953 )
Voilà donc la première réalisation du cinéaste. Et bien, c'est plutôt une plaisante surprise. On ne peut pas dire qu'on sente la présence de Aldrich ( à quelques vagues cadrages près de visages et une approche s'inspirant du documentaire à plusieurs reprises ) mais c'est une petite production modeste, sans prétention qui fonctionne pour sa galerie de personnages attachants.
On reste souvent dans les stéréotypes, les clichés et les bons sentiments mais la présence de Edward G. Robinson ainsi que l'univers du baseball ( finalement assez rare au cinéma ) fait qu'on passe un moment sympathique avec un aspect ludique qui n'est pas négligeable. :wink:



Alerte à Singapour ( World for Ransom - 1954 )
Deuxième long-métrage pour Aldrich dont le style se précise mais qui pêche par un scénario crétin au possible qui ne fonctionne à aucun moment. Si ce n'est quelques fulgurances de style ( parfois impressionnantes ), il est dur mais très dur de sortir d'une torpeur assommante pour ce thriller incompréhensibles aux personnages tête à claques dont on se moque éperdument.

Voilà si ce n'est donc une poignée de cadrages à tomber dans leur construction géométrique et leur éclairage ( surtout l'ouverture du film ), il n'y a pas grand chose à sauver ici :?



Tout près de Satan ( Ten seconds to hell - 1959 )
Dans l'Allemagne de l'après-guerre, un groupe d'homme a pour mission la dangereuse voire suicidaire de désamorcer les nombreuses bombes qui n'ont pas encore explosé. Ces démineurs se lient par un morbide pacte : en cas de décès, les survivants se partageront le salaire du mort.

Premier film tourné par Aldrich en Europe après son éviction de Racket dans la couture, Tout près de Satan est malheureusement encore un film mutilé de près de 40 minutes par la production ( Hammer film ! :o )

On sent tout que le montage a préféré se recentrer sur la partie désamorçage au détriment de la psychologie des personnages tout en sabrant beaucoup le rôle féminin joué par Martine Carol.
Vu cependant le rendu de ces scènes, on peut se demander si ces coupes sont si graves que ça car il faut avouer que Martine Carol n'est ni à l'aise ni vraiment crédible dans son rôle et surtout que les dialogues sonnent faux et provoquent plus l'assouplissement qu'autre chose.
Après il faut aussi avouer que certains raccourcis sont tellement grossier qu'on essaye de se demander ce qu'il se passe soudain ( pourquoi Martine Carol est-elle en larme dans son lit ? ).

Reste donc les parties "viriles". Et là on est enfin content de retrouver le Aldrich qu'on aime : tension, sécheresse, violence psychologique, cynisme...
Ca commence très fort dès pratiquement la séquence d'introduction quand les démineurs font ce pacte fou qui s'assimile à de la roulette russe. Le découpage est brillant, l'utilisation des décors naturels fulgurants et les acteurs sont tous excellents dans leurs personnages.

Le reste des scènes autour des bombes dégagent un suspens qui n'est pas sans rappeler le salaire de la peur. Aldrich soigne en tout cas ces moments avec un gestion astucieuse du hors-champ, de la dilatation du temps ou de la claustrophobie des ruines berlinoises.
Dommage que la fin s'encombre d'un ultime affrontement autant prévisible que maladroitement amené qui termine sur une note décevante.

Un Aldrich en demi teinte mais qui possède quelques très, très, bon passages de cinéma où l'on sent la pâte du cinéaste ( qui avait conçu à la base une œuvre beaucoup plus philosophique )



Bande de flics ( The Choirboys - 1977 )
Un ami évoquait ( non sans raison ) son scepticisme sur les comédies réalisées par Aldrich et bien cette chronique sur des jeunes policiers vient heureusement ( pour nous ) lui donner tort !

C'est drôle, très drôle même. Pas fin pour un sous, mais sacrément efficace dans la grosse pochade bien vulgosse qui pourrait même être considéré comme un ancêtre à Police Académy par certain aspect. :o

On trouve donc toute une ribambelle de scènes bien grasses mais à mourir de rire comme le coup de "no bulls" assis sur une table en verre ( j'en pouvais plus à ce moment :lol: :lol: ), le canard coincé dans la braguette, les dents de vampires et plein d'autres moments comme ça. Ce genre d'humour avait fait grincer beaucoup de dents mais je trouve qu'il offre une spontanéité et une sincérité finalement très juste sur l'état d'esprit de ses jeunes flics. Ca sent les vécus et c'est tant mieux... et au diable les pincettes. :mrgreen:

Par contre, je suis plus perplexe devant le virage dramatique de la dernière partie... non seulement le passage d'un genre à l'autre n'est pas très harmonieux mais l'écriture est aussi lourde que l'humour. On a droit par exemple à un flash-back pour expliquer un trauma bien cliché et autres personnages torturés sans que l'écriture suive.
C'est dommage car la peinture du flic facho était bien mieux gérer tout en restant dans un domaine léger sans nuancer l'aspect dérangeant du personnage.

Malgré cette demi-heure en demi-teinte, c'est en tout un bon gros moment de poilade avec d'excellent acteurs qui se sont fait plaisir à faire vivre toute une galerie de personnage allumé et attachant ( j'ai un faible pour le japonais )
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par bruce randylan »

Bon, je coupe en deux, ça fera plus lisible ( et puis le film mérite tellement son post isolé )

deux filles au tapîs ( ... all the marbles - 1981 )

Les derniers films de réalisateurs prestigieux son toujours attendus avec une certaine crainte... Que peut-il raconter de nouveau ? A-t-il la même énergie qu'il y a 30 ans ? N'est-il pas déconnecté de son époque ?

Pas de souci dans le cas de Aldrich, ses derniers films étant tout aussi passionnant que ces premiers mais à un autre niveau. Ce ...All the marbles apparait même comme l'un de ses plus personnels :D

On retrouve sa critique du monde des spectacles, ses personnages grandes gueules et haut en couleurs, un sens de l'humour irrévérencieux et une réflexion sur la vieillesse.
C'est donc avec tendresse qu'on suit les tribulations de 2 catcheuses et de leur manager ( bougon et de mauvaise foi ) parcourant dans une voiture pourrie les bleds paumés des états-unis pour quelques représentations qui leurs permettent juste de quoi aller à la prochaine ville. Elle ne sont plus toutes jeunes, doutent de leur métier jusqu'à que se présente ce qui sera peut-être leur chance de leurs vies.

Le style direct et naturaliste des derniers Aldrich se prête très bien à la grisaille et au spleen qui habite les 2 héroïnes. Aldrich ne tombent pas cependant dans le misérabilisme social ni le pathos mélodramatique et encore moins dans le racoleur grotesque mais il garde quelques soit les situation plus ou moins scabreuses ( le combat dans la boue qui dégénère en catfight ) un regard amusé et amuseur qui demeure toujours respectueux et chaleureux.
Le contrepoids de Peter Falk génial en hypocrite amateur d'opéra est aussi beaucoup dans l'originalité du traitement voulu par Aldrich.

Tout ça se retrouve et s'exprime pleinement dans les scènes de catch qui sont toutes plus épatantes les unes que les autres. Du punch, de l'énergie, une certaine tension et puis du spectaculaire. J'avais un peu peur du ridicule de voire des match de catch de 1981 mettant en scène 2 filles et fort heureusement là aussi, c'est une réussite totale. Les coups font mal et ne sonnent jamais faux tandis que les enchainements ou les prises sont impressionnantes.

Le must est le combat final qui ne doit pas être loin de la demi-heure. Tout simplement énorme !
Avec un pote on trépignait et jubilait comme deux gosses avec un sourire jusqu'au oreille et un frisson de plaisir. Dément du début à la fin avec des prises des ouf, un suspense bien mené et un joyeux bordel sur le ring qui rendait la salle tout simplement folle !
J'étais même à deux doigts d'applaudir quand nos deux catcheuses se retournent contre l'arbitre corrompu. Enorme ! :lol: :lol:

Quel dommage qu'il n'existe en DVD que dans cette infâme collection Warner archives :? Image
( Celà dit, la copie serait plus que correct et l'image 16/9ème. )
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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Message par beb »

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Re: Notez les films naphtas - Janvier 2010

Message par Kevin95 »

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Apache (Robert Aldrich) Image

Premier western d'Aldrich qui se démarque de la production de l'époque pour mettre en scène un indien refusant de capituler devant la cavalerie américaine. De ce postulat, j'attendais beaucoup, surtout de la part d'un metteur en scène que j'admire et au final, Apache s'il reste un excellent western, il n'est pas sans défauts.
Le premier est, et ça me désole de le dire, que Lancaster est difficilement crédible en apache, celui-ci a une intonation à couper au couteau et sur certains plan on croit plus voir un acteur très bronzé qu'un véritable indien. Bon au bout d'une demi-heure on oublie cette gêne mais une demi-heure sur 1h30 de film c'est assez important. Ensuite, le scénario est relativement mal construit. Certes l'intrigue ne nécessitait pas forcement un pavé scénaristique (le film narre simplement l'histoire d'un homme qui se bat), mais certains personnages sont trop vite expédiés (l'ennemi yankee est à peine aborder donc lorsque l'on assiste à la confrontation final, on s'en veux de ne pas avoir eu assez d'information sur la partie adverse) et la relation amoureuse est à peine traitée dans la première partie (conclusion quand le couple se forme, on met ça sur le compte du hasard contrairement à ce que disent les personnages).
Mais tout ceci se trouve dans la première partie du film, une fois tout cela poser (difficilement) on assiste à un récit captivant, surtout tout ce qui concerne le couple Lancaster / Peters, l'intrigue est puissante (qui inspira des films comme Lonely Are the Brave ou First Blood) et la confrontation finale dans le champ de maïs visuellement géniale (James Gray l'aurait-il vu pour We Own the Night ???).
Excellent western donc.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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