James Stewart (1908-1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Cathy »

Curieusement je ne peux pas comparer James Stewart à John Wayne, Errol Flynn ou Tyrone Power. Ces trois derniers acteurs sont des acteurs que j'aime énormément, mais je trouve que surtout John Wayne a un jeu assez limité et est quasiment toujours dans le même registre, Errol Flynn aussi (il est identifié film d'aventures même s'il a tourné autre chose naturellement), quant à Tyrone Power, il ne joue pas tout à fait dans la même cour même s'il a abordé plusieurs styles, c'est un grand acteur mais secondaire. A mes yeux, James Stewart à l'instar de Gary Cooper sont deux acteurs qui ont vraiment tout joué surtout le premier, il est passé du grand naif au maussade des westerns, en passant par monsieur tout le monde. Il n'est pas l'acteur d'un genre, on peut citer avec lui aussi bien de grandes comédies que des policiers, que des westerns, etc. A mes yeux un des plus grands d'Hollywood si ce n'est le plus grand d'Hollywood !
boone
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par boone »

Ce que j'aime le plus chez Stewart, ce sont ses mains, ses immenses mains d' un corps beaucoup trop grand et dont il ne sait jamais que faire. Il y a une vraie dimension burlesque dans son jeu. Que l'on songe à la scène au restaurant marocain dans la deuxième version de "L'homme qui en savait trop". Sinon, je retiendrai surtout:
. Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger: à chaque révision, c'est un peu meilleur, un peu plus limpide. Le film le plus "hawksien" de Preminger. Stewart cache sans cesse la vue à ses ennemis, aux jurés, aux témoins grâce à ce corps qu'il trimballe.
.L'Odyssée de Charles Lindbergh de Billy Wilder: parce que Wilder use à merveille du corps trop grand de Stewart à l'intérieur de la carlingue étroite du "Spirit of Saint Louis" pendant plus d'une heure et demie.
. L'homme qui en savait trop d'Alfred: pour la scène du restau marocain.
Vertigo: encore un problème de corps. Toute cette longue chair trop en hauteur: personne ne voit d'aussi haut que Stewart sur le clocher...
[b]L'homme qui tua Liberty Valance de Ford : Stewart y est grandiose.Scène finale dans le train quand il reste silencieux On sent le poids du passé, des regrets. Là aussi, un problème de masse corporelle: sur sa chaise, mal à l'aise quand il raconte son histoire au journaliste. Son malaise traduit l'inconfort intérieur.
Les deux cavaliers de Ford: uniquement pour la discussion au bord de l'eau avec Widmark. Mais cette scène vaut bien quelques milliers de films. Là encore, problème avec ses doigts, malaise quand il parle d'une femme, inconfort général que ce corps traduit.
Indiscrétionsde Cukor: parce qu'une fois encore, il n'est pas à sa place, il n'est pas exactement qui il prétend être et il est trop grand pour passer inaperçu.
Julien Léonard
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Julien Léonard »

Cathy a écrit :Curieusement je ne peux pas comparer James Stewart à John Wayne, Errol Flynn ou Tyrone Power. Ces trois derniers acteurs sont des acteurs que j'aime énormément, mais je trouve que surtout John Wayne a un jeu assez limité et est quasiment toujours dans le même registre
Fallait se douter que j'allais relever... :mrgreen:

Pas d'inquiétude, je ne vais pas lancer le débat, mais tout de même, je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée : La prisonnière du désert, She wore a yellow ribbon, La rivière rouge, Iwo Jima, Hatari !, L'homme qui tua Liberty Valance, Le dernier des géants, Les cow-boys, L'ange et le mauvais garçon, McQ, Aventures dans le grand nord, L'allée sanglante... (je m'arrête là) font état d'un jeu toujours renouvelé et qui sait jouer sur la nuance (souvent de façon émouvante).

Pour les genres, effectivement le western, le film de guerre et le film d'aventures demeurent les genres dans lesquels Wayne a le plus donné. Mais il avait à son actif des comédies, des drames, et même quelques films d'espionnage (de qualité variable, certes). Son jeu, beaucoup plus fin et juste que ce beaucoup pensent, est moins cernable et plus complexe qu'il n'y parait. J'ai près de 100 films avec lui en DVD, et cette notion me saute incontestablement aux yeux. Je souhaitais juste émettre cette petite opinion. C'est le fan qui parle, je le sais bien, mais ce n'est pas que ça non plus. :wink:

Quant à Errol Flynn, il a certes éprouvé la formule gagnante que le public aimait voir en lui, mais sa palette d'acteur est extrêmement accomplie, et cela même si une "Errol's attitude" est souvent notable. Franchement, Gentleman Jim, est-ce que ce n'est pas tout simplement l'une des meilleures performances du cinéma américain des années 40 ? Et même un peu plus que cela ?


Pour en revenir à Stewart, il ne s'agit pas pour moi de le critiquer (je le répète, l'admiration que je porte à l'acteur est quasiment sans borne), mais à mon sens, s'il a joué dans tous les registres et avec succès, on peut également apprécier un jeu qui n'est pas sans "tics d'habitude" en certaines occasions : Mariage incognito, Mr Smith au Sénat (désolé de citer ce Capra que j'aime beaucoup, mais que je trouve plus limité que ce que l'on en dit), FBI Story, Les deux cavaliers, Rancho Bravo, Bandolero... De bons films (voire excellents, à divers niveaux), mais dans lesquels Stewart ne se force pas franchement (sauf la dernière demi-heure de Mr Smith au Sénat peut-être). Je préfère le voir se dépasser chez Hitchcock, Mann, Preminger ou Ford (L'homme qui tua Liberty Valance)... etc etc...

Sa popularité vient de ce qu'il jouait énormément sur le registre "Monsieur tout le monde". Du coup, on peut souvent s'identifier à lui. Ses émotions sont très contradictoires, il est changeant, il est faillible, malgré les codes moraux qui régissent souvent ses personnages, et le public rentre d'autant mieux dans son sillage, car il incarne en définitive très bien l'être humain perclus de défauts et de qualités. La justesse de ses répliques, sa voix pas toujours assurée le rendent vulnérable, son physique grand et dégingandé lui donne l'allure d'un homme élégant mais indiscernable de la foule (quoiqu'un peu trop grand pour qu'on ne le remarque pas). Il n'est pas un canon de beauté (comme Errol Flynn, Cary Grant ou Gary Cooper), il n'a pas la gouaille endiablée du machisme américain dans ce qu'il a de plus fort (Clark Gable), ni le physique et la volonté d'un homme "much bigger than life" (John Wayne), et encore moins le côté canaille et retord d'un bandit à moitié sympathique (Burt Lancaster, Kirk Douglas), mais il est la représentation parfaite du type sérieux, sympa mais pas trop, qui veut juste mener son convoi de bétail tranquillement ou partir en vacances sans soucis. Il lui arrive de se dépasser en cas d'injustice, s'il sent ses droits et libertés bafoués, mais il est un homme... un vrai, dans le sens ou rien ne lui donne l'aspect d'une sorte de demi-dieu devenu méga-star d'Hollywood. C'est sa force, entre autres choses. Mais je me rend bien compte que l'on ne peut pas forcément faire le tour de son jeu aussi facilement, ce qui vaut également largement pour les acteurs cités entre parenthèses.

Tous les acteurs que tu as cité étaient selon moi parfaitement capables de jouer presque n'importe quoi (j'ai bien dit, presque), mais la différence avec Stewart, c'est qu'il incarne physiquement cette idée, et c'est probablement le seul mythe hollywoodien qui eut cette contenance. Tous avaient une différence (ou plusieurs) fondamentale qui les distinguait... Ce qui distinguait Stewart, c'est qu'il ressemblait à un homme normal, ce qui tend à lui donner plus de force encore lorsqu'il se transforme en ange vengeur ou en sale type. Cela demeure très impressionnant. Enfin, sa biographie laisse à penser qu'il n'était pas totalement le type parfait, l'américain moyen sans défaut, que tout le monde pensait. Encore une raison de le rapprocher de ce raisonnement.
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Cathy
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Cathy »

Julien Léonard a écrit :Sa popularité vient de ce qu'il jouait énormément sur le registre "Monsieur tout le monde". Du coup, on peut souvent s'identifier à lui. Ses émotions sont très contradictoires, il est changeant, il est faillible, malgré les codes moraux qui régissent souvent ses personnages, et le public rentre d'autant mieux dans son sillage, car il incarne en définitive très bien l'être humain perclus de défauts et de qualités. La justesse de ses répliques, sa voix pas toujours assurée le rendent vulnérable, son physique grand et dégingandé lui donne l'allure d'un homme élégant mais indiscernable de la foule. Il n'est pas un canon de beauté (comme Errol Flynn, Cary Grant ou Gary Cooper), il n'a pas la gouaille endiablée du machisme américain dans ce qu'il a de plus fort (Clark Gable), ni le physique et la volonté d'un homme muche bigger than life (John Wayne), et encore moins le côté canaille et retord d'un bandit à moiti sympathique (Burt Lancaster, Kirk Douglas), mais il est la représentation parfaite du type sérieux, sympa mais pas trop, qui veut juste mener son convoi de bétail tranquillement ou partir en vacances sans soucis. Il lui arrive de se dépasser en cas d'injustice, s'il sent ses droits et libertés bafoués, mais il est un homme... un vrai, dans le sens ou rien ne le donne l'aspect d'un demi-dieu devenu méga-star d'Hollywood. C'est sa force, entre autres choses. Mais je me rend bien compte que l'on ne peut pas forcément faire le tour de son jeu aussi facilement, ce qui vaut également largement pour les acteurs cités entre parenthèses.
Je savais bien que ce que j'avais dit allait faire "hurler" quelqu'un :mrgreen: !

J'aime beaucoup John Wayne, et il fait partie des acteurs mythiques de mon enfance, She wore a yellow ribbon est même un de mes films cultes, mais on ne peut pas dire que le jeu de John Wayne varie énormément son jeu d'un film à l'autre. Il est bien évident qu'il est unique dans son genre, mais il n'est pas capable de tout jouer, il n'a d'ailleurs tourné que fort peu de comédies, ou de films autres que des films d'aventures ou de westerns où son personnage est tout de même assez interchangeable même s'il est parfait dans ces rôles !

James Stewart a à mes yeux beaucoup plus de charme qu'un Errol Flynn voire même qu'un Clark Gable, mais bon c'est mon avis purement féminin. Peut-etre a-t'il effectivement un côté rassurant que ne présentent pas les deux acteurs nommés.

Sinon au niveau purement jeu, je ne trouve pas qu'Errol Flynn change énormément de jeu, il joue toujours le séducteur avec énormément de talent, mais il n'a pas exploré énormément de domaines avec le même bonheur.
Je trouve par contre qu'il change énormément de jeu entre le début de sa carrière et la fin, même s'il a toujours joué des rôles de Monsieur tout le monde tout au long de sa carrière, mais on ne peut pas dire que dans Vertigo, par exemple son personnage soit aussi lisse qu'il y paraît. Sinon je ne parle pas de popularité mais de talent d'acteur ! Il me séduit autant dans Capra que dans Hitchcock que dans Mann, et ce sont trois types d'hommes totalement différents. Sinon c'est vrai qu'il a aussi cette image de Monsieur tout le monde et quelque part je l'ai souvent assimilé à Goofy, le personnage de Disney qui est un des plus sympathiques héros disneens et sans doute lui aussi le reflet de cet homme ordinaire. Personnellement avec Gary Cooper, je pense que James Stewart est le plus grand acteur du cinéma hollywoodien de cette époque. Après j'aime tous les autres et leurs films, mais je les trouve plus limités dans leur jeu !
Dernière modification par Cathy le 31 oct. 09, 16:12, modifié 2 fois.
luc
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par luc »

Cathy a écrit :Curieusement je ne peux pas comparer James Stewart à John Wayne, Errol Flynn ou Tyrone Power. Ces trois derniers acteurs sont des acteurs que j'aime énormément, mais je trouve que surtout John Wayne a un jeu assez limité et est quasiment toujours dans le même registre, Errol Flynn aussi (il est identifié film d'aventures même s'il a tourné autre chose naturellement), quant à Tyrone Power, il ne joue pas tout à fait dans la même cour même s'il a abordé plusieurs styles, c'est un grand acteur mais secondaire. A mes yeux, James Stewart à l'instar de Gary Cooper sont deux acteurs qui ont vraiment tout joué surtout le premier, il est passé du grand naif au maussade des westerns, en passant par monsieur tout le monde. Il n'est pas l'acteur d'un genre, on peut citer avec lui aussi bien de grandes comédies que des policiers, que des westerns, etc. A mes yeux un des plus grands d'Hollywood si ce n'est le plus grand d'Hollywood !
Cathy ,
mon propos n'est pas de comparer James Stewart aux 9 autres acteurs ... mais simplement de reconnaitre que ces 10 personnes pour la majorité de leur oeuvre nous ont apporté bien du plaisir , beaucoup d'émotion , quelques frissons etc ... contrairement à d'autres , qui un ton en dessous .... nous en apporte peut-être un peu moins de façon globale ... maintenant les gouts et les couleurs !!! vous voyez ce que je veux dire ...
Julien Léonard
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Julien Léonard »

Concernant James Stewart, c'est un point de vue qui se défend bien. Mais attention, je ne pointais pas un jeu lisse (c'est tout l'inverse), simplement plus proche de nous, surtout dans l'allure de ses personnages. Son charme vient sûrement du fait qu'il parait plus rassurant et accessible qu'un Errol Flynn livré à l'aventure et au ton canaille (et dont l'autobiographie ne vient jamais démentir, au contraire, cette affirmation).

Par contre, concernant John Wayne, je ne pense absolument pas que ses personnages soient interchangeables (cf déjà la liste de films cités dans mon post précédent). Beaucoup de ses rôles ont été ceux d'hommes complexes, voire tortueux. Maintenant, il a tourné près de 175 films, alors forcément beaucoup de rôles entretiennent des traits de ressemblance, mais sa palette est extrêmement large ! Fort heureusement, on peut énormément participer à un genre (plus de 85 westerns au compteur) et tout de même varier son jeu, son personnage, le rendre malléable, ce qu'il a souvent fait, particulièrement après 1945. Un héros de western peut être un personnage aux multiples facettes et changer de films en films. Cette fameuse définition de l'encyclopédie Universalis disant que le héros de western est un homme instable toujours à la recherche du dépassement de soi est en grosse moitié fausse. C'est une opinion que j'ai profondément ancrée en moi (après avoir parcouru les deux tiers de sa filmographie d'acteur -après c'est difficile de parcourir les films situés entre 1931 et 1933 par exemple... parce que la qualité... bref...-), et je la défendrais. Il a parfaitement su incarner énormément de personnages différents. Pour le reste, il faut reconnaitre que chacun a son style. Stewart aurait-il pu interpréter certains des grands rôles de Wayne ou de Flynn, de Grant ou de Douglas ? Non, ça tombe sous le sens. Et l'inverse est totalement vrai aussi. :wink:

C'est une question de goût, tu l'as dit. Enfin, tu cite Vertigo d'Hitchcock, l'un de mes films préférés. Comme je l'ai dit, ce metteur en scène, ainsi que Mann, Preminger, ou Ford (j'en oublie quelques-uns) ont parfaitement su faire ressortir l'ambiguïté de son personnage et lui ont confier des rôles plus matures, plus contradictoires, plus intéressants. Quant à la comparaison avec Goofy, j'avoue que cela me parait aussi amusant que judicieux.
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par someone1600 »

James Stewart est mon acteur préféré et je ne l'ai jamais vu dans un role ou il ne me convainc pas.
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par O'Malley »

Harvey d'Henry Koster (1950)
Cette comédie échappe de justesse de la médiocrité grâce à son sujet, humaniste et touchant, et l'interprétation, d'une justesse incroyable, de James Stewart dont le point d'orgue culmine dans le beau monologue nocturne, en présence du psychiatre et de l'infirmière, dans l'arrière cour du bar.
Mais l'ensemble aurait tellement été meilleur si les scénaristes s'étaient donné la peine de casser le moule théâtral et de lui donner une véritable adaptation cinématographique; la réalisation paresseuse d'Henry Koster n'arrange rien à l'affaire: il ne fait que filmé ce qui se passe devant lui, sans aucun sens du rythme, sans aucune envergure. Le film reste trop bavard, trop statique; heureusement que le sujet est fort, James Stewart et Josephine Hull, formidables, et quelques répliques sont bien amusantes pour que le sentiment reste positif, au final.

Donnie Darko lui doit pas mal, je crois.
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par cinéfile »

James Stewart est un acteur immense !
Sa filmographie a de quoi en impressionner plus d'un. Il a tourné avec pratiquement tous les grandes metteurs en scène américains de sa génération. Il m'a toujours donner l'impression d'être un grand professionnel qui s'est toujours engagé dans ses rôles avec sérieux et application. Si il n'avait pas le talent naturel et insolent d'incarner n'importe quel personnage comme il a été dit dans un message précédent, il a su interpréter à merveille "l'américain moyen" personnage hitchockien par excellence.

Son personnage de Scottie dans Vertigo est à la fois touchant et l'un des plus pathétique qu'on ait vu. Lors de sa sortie, on a reproché à Stewart d'être trop vieux pour le rôle (50 ans). Mais c'est exactement ça que rend le film encore plus troublant (le début du film laisse déviner la misère sexuelle de son personnage).

Un des films de J. Stewart qui m'a le plus marqué est sûrement Anatomy of a Murder d'Otto Preminger qui reste un film très sous-estimé. Le regard porté sur la justice et les institutions est extrêmement pertinent: le procès nous ait montré comme un spectacle dans lequel les joutes oratoires sont plus importantes que la vérité elle-même. Le duel verbal entre Stewart et George C. Scott est mémorable. :D
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Demi-Lune
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Demi-Lune »

cinéfile a écrit :Son personnage de Scottie dans Vertigo est à la fois touchant et l'un des plus pathétique qu'on ait vu. Lors de sa sortie, on a reproché à Stewart d'être trop vieux pour le rôle (50 ans). Mais c'est exactement ça que rend le film encore plus troublant (le début du film laisse déviner la misère sexuelle de son personnage).
Misère sexuelle contre laquelle il pourrait remédier dans les bras de Marge, qui n'attend que ça. Mais c'est vrai que cet aspect est présent. Tout le long du film, Scottie nous est présenté comme un personnage noyé dans sa propre solitude ; c'est d'ailleurs sans doute un peu pour ça qu'il s'attache à Madeleine comme si sa vie en dépendait.
Pour en revenir à James Stewart, c'est un acteur que j'aime beaucoup. Très force tranquille, mais aussi vulnérable (Hitchcock a énormément joué sur cette silhouette frêle et fragile dans Vertigo). Son meilleur rôle reste à mes yeux celui de Scottie dans l'indépassable chef-d'oeuvre du gros Alfred.
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par villag »

Ne pas oublier aussi chez Stewart, cette voix inimitable, cette façon de terminer ses phrases en trompette...;un regal, et comme pour beaucoup, un de mes acteurs preférés .....Un des forumeurs a cité LES DEUX CAVALIERS, et la scène de la rivière; mais dans ce même film on peut aussi évoquer la scène du bal et le sermon de Stewart....enfin, tout le film !!
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Cathy
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Cathy »

Mariage incognito, Vivacious Lady (1938) - George Stevens

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Un professeur, respectable fils du Doyen d'une université doit ramener au bercail son cousin qui "batifole" avec une jeune danseuse de Broadway. Dès qu'il la voit, ils tombent fous amoureux et se marient aussitôt. Mais comment annoncer à son père qu'il a épousé cette jeune femme.

Nous sommes à l'époque bénie des Screwball, et même si nous ne sommes pas totalement dans le schéma deux êtres que tout opposent se retrouvent à la fin, vu qu'ils se retrouvent dès le début, nous sommes quand même dans le genre avec ces dialogues qui vont à 200 à l'heure ces situations cocasses, délirantes, cette pointe d'émotion et de pleurs nécessaire au genre. Il y a naturellement les grandes scènes totalement folles qui font rire par leur côté déjanté, notamment cette bagarre entre Ginger Rogers et l'ex-fiancée de son mari, ou encore cette scène où la mère de James Stewart qui semble vieille école se met à danser la "big Apple", il y a aussi ces discussions pleines de sous-entendus, notamment dans la scène où les deux époux discutent dans la pension. Il faut dire aussi que la comédie est portée par James Stewart qui est dans la première partie de sa carrière avec ces rôles de jeune homme de bonne famille, timide, gauche mais attachant et Ginger Rogers survoltée et qui prouve une fois de plus quelle grande actrice de comédie elle était. Il ne faut pas oublier de citer Charles Coburn, une de ces "gueules" du cinéma américain qui fait de ces seconds rôles de grands rôles ou Beulah Bondi, elle aussi habituée des seconds rôles et qui est absolument exquise en mère finalement résolument "moderne", on remarque aussi Hattie McDaniel dans un tout petit rôle de domestique. Bref une comédie sympathique et souvent drôle qui redonne le moral.
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par françois 2 »

villag a écrit :Ne pas oublier aussi chez Stewart, cette voix inimitable, cette façon de terminer ses phrases en trompette
voici un lien pour écouter sa voix :D

grand fan de westerns!
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Cathy »

M. Hobbs prend des vacances, Mr Hobbs takes a vacation - Henry Koster (1962)

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Un banquier prend un mois de vacances au bord du Pacifique avec sa famille.

Henry Koster réalise avec ce film une comédie familiale américaine typique. Il y a naturellement une partie purement comédie avec les histoires de la pompe, des valises, de l'observation des oiseaux, mais il y a aussi cette vision d'une famille séparée par les mariages des deux filles et les oppositions entre la vieille génération et son éducation plus rigoureuse des enfants et cette nouvelle génération aux méthodes déjà permissives. Il y a ce portrait d'un américain moyen qui fait penser à Goofy notamment dans la scène introductive où M. Hobbs est coincé dans voiture en quatre camions, de sa femme épouse et mère parfaite, de ses deux enfants qui vivent encore avec lui sa fille de quatorze ans complexée par son appareil dentaire (étonnant d'ailleurs qu'on la laisse "courtiser" en toute impunité par un garçon bien plus âgé qu'elle et en plus "acheté" par le père - comme quoi la mentalité a énormément changé depuis quarante ans), et son fils qui vit à travers la télévision, mais qui ne demande qu'à partager des activités avec son père. Il y a aussi les deux filles mariées l'une avec un psychologue et l'autre qui a des problèmes dans son couple. Et puis ces personnages secondaires, le futur patron du gendre, l'organisateur de régates. Le film s'attache surtout aux péripéties comiques de la famille, alors que visiblement il se passe des choses à côté, mais qui ne sont pas montrées mais juste suggerées dans les discussions du couple. Le film est un agréable divertisssement mené par un James Stewart tout à fait à l'aise dans ce rôle d'américain moyen typique, aux côtés de Maureen O Hara resplendissante en épouse dévouée. Bref une charmante comédie typique et fort agréable sans oublier le leitmotiv typique de cette époque et signé par Henry Mancini et la petite chanson dans le temps chantée par Fabian et la jeune Lauri Peters.
Logan
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Re: James Stewart (1908-1997)

Message par Logan »

Déjà comme le laisse supposer mon avatar je commencerais par dire que j'aime beaucoup cette acteur, il dégage un humanisme et une chaleur que je ne retrouve chez aucun autre acteur à ce jour, c'est vraiment le genre de personne qu'on sent impliqué dans son boulot.

Harvey

Je serais plutôt l'avis de O'Malley plus haut pour le coup hélas, le film est pas mauvais mais souffre de plusieurs gros problémes dont la réalisation plutôt médiocre de Koster et un rythme pas très soutenu dans la premiére partie avec une direction comique par moment un peu hors de propos à mon goût.
Le film a malgré tout quelques moments de grâce aidé par un Stewart parfait dans ce rôle touchant de doux fou qui arrive à plusieurs moments à émouvoir (dont la fameuse scène derriére le bar). Après j'ai pas trop ressenti le côté théâtral du film malgré cette réalisation pas inspiré. Ce film au final vaut surtout pour son humanisme, le sujet traité et son personnage, les a côtés ne sont passez conséquent pour en faire le classique que j'aurais aimé qu'il soit. Dommage.

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