Les clips à polémique
Gainsbourg -Aux armes et caetera (1979)
Gainsbourg livre sa version de La Marseillaise et provoque un scandale porté par le texte de Michel Droit publié dans Le Figaro. Gainsbourg donne son droit de réponse intitulé On n'a pas le con d'être Droit. Il chante devant les paramilitaires a capella à Strasbourg et entre dans le Panthéon de la chanson française par la grande porte. C'est le début du Gainsbourg ultra médiatique, pour le pire et le meilleur.
Frankie Goes to Hollywood -Relax (1983)
Premier single, premier scandale pour le groupe britannique dans l'Angleterre de Thatcher. Cuir, ambiance SM soft, dildos léchouillés et mains gantées dans un clip qui fera date et inspirera de nombreux cinéastes et vidéastes. Le titre est toujours aussi efficace (quelle ligne de basse !) car immédiatement reconnaissable entre mille. Quelques mois après le groupe trouve de nouveau le succès avec Two Tribes utilisé quelques vingt ans après plus tard par Neil Marshall dans son génial Doomsday.
Mylène Farmer - Libertine (1986)
Boutonnat à la réalisation. Scope d'origine, lumière travaillée, poudre sur le visage et mouche de circonstance. Mylène Farmer apparaît gracile et fragile mais aussi catin. C'est la chanson qui le dit. Néanmoins, cela ne l'empêche pas de donner un coup de tête magistral qui a traumatisé mon enfance à l'époque de la découverte. Un court-métrage superbe de plus de dix minutes, monté, réalisé, pensé comme un film de cinéma. Et c'en est. Comme Madonna (cf ci-dessous) je ne suis pas sûr qu'elle ait fait mieux dans sa carrière.
Madonna - Like a Prayer (1989)
Le monde est en émoi. Madonna pour son quatrième album s'attache à la promotion de Like a Prayer réalisé par Mary Lambert. Madonna embrasse un saint, elle porte des stigmates aux mains et prend faits et cause pour un homme condamné injustement. Le Christ est noir. Et le clip dénonce le viol. Il a traversé les époques et n'a pas vieilli. Un grand classique, reflet de la meilleure époque de l'artiste à mon sens (a-t'elle jamais été plus belle ?)
Madonna -Justify My Love (1990)
L'artiste avant Erotica en 1992, sort un single réalisé par Mondino, faisant là aussi beaucoup de bruit. Ce sont les prémisces de la mise en boîte en vidéo de ses fantasmes, recherchant le côté arty du travestissement, les amours homosexuelles, et mettant à l'écran une relation sexy avec le model Tony Ward que l'on reverra plus tard dans Hustler White de Bruce LaBruce en 1996
Prodigy - Smack my bitch up (1997)
Sans doute un des clips les plus controversés de l'histoire. MTV le censure et le diffuse tard dans la nuit. Le clip entièrement tourné en vue subjective suit des pérégrinations nocturnes. Tout y passe : sexe, drogue, violence. La virtuosité du procédé n'a rien perdu de sa force jusqu'à la révélation finale. Dans le genre il a été précurseur du coktail qui garantit aujourd'hui un minimum de buzz, grâce à son concept simple mais accrocheur et à sa réalisation révolutionnaire au milieu des 90's. On aime ou on déteste (comme le morceau lui-même).
Placebo - Protège moi (2003)
Après son inoubliable Irréversible, Gaspar Noé a envie d'une petite récréation. Brian Molko lui en offre la possibilité. Tourner dans un format court de 3'22 minutes ni plus ni moins qu'un petit clip porno. Deux filles déambulent donc dans un appartement aux couleurs rappelant très fortement le propre appart des deux amoureux d'Irréversible (dominantes orange, rouge et verte). Lumière strobo au second plan, effeuillage et coïts multiples : l'ambiance est fun et légère. Ce n'est pas une nouveauté pour Gaspar qui avait déjà tourné des clips dont un pour Arielle. Le clip sera vendu en kiosque (et visible sur le net bien sûr).
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Raphaël - Le vent d'hiver (2008)
A priori rien de choquant. D'autant qu'il s'agit d'une chanson de Raphaël qui est un artiste qui vend. Pourtant la polémique est venue du fait que le baiser des deux filles dans le clip avait été coupé lors de son passage sur M6. Une censure qui n'est pas passée inaperçue. Les baisers entre filles ont manifestement déplu.
Justice - Stress (2009)
Le réalisateur Romain Costa-Gavras et le groupe ne passe pas par quatre chemins. Un court-métrage brutal et la plus grosse polémique de ces trois dernières années. Des gosses tabassent, foutent le boxon partout où il passe. On se rappelle des images d'Apex Twin avec des enfants grimmés et portant le masque d'un homme, agressant une petite vieille dans la rue en lui hurlant au visage. On est dans un autre ordre d'idées ici et le clip de Stress a été un des plus discutés de la toile. Polémique mais pas très emballant au niveau de la réalisation. Certains ont parlé d'un nouvel Orange Mécanique, d'autres d'un clip à la violence aussi gratuite que stérile. 1-1 balle au centre.
Rammstein - Pussy (2009)
Le groupe allemand nous sort un morceau tonitruant sur le plan mélodique, très raffiné dans ses paroles (non je plaisante, mais c'est assez drôle). La grande différence, c'est que les légendaires teutons sont loin d'être hypocrites, ont de l'humour et évitent l'alibi de la pose arty : on dit tout mais on ne montre rien. Ca démarre en douceur pour terminer dans le clip parodique avec du vrai sexe dedans, non simulé avec des mecs plutôt TBM, pour tous les goûts, blonde ou brune. Evidemment censuré, le clip qui perd alors tout intérêt est à voir en version intégrale. Franc, direct, et sexy.
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Kanye West - Flashing Lights (2009)
Le concept avant tout. Une jeune femme en fourrure, talons aiguilles, porte-jarretelles, et lunettes de soleil sort d'une voiture, brûle quelques fringues, séduit un homme dans le coffre de voiture avant de le tuer à coup de pelle. Signé Spike Jonze. Sombre et érotique à la fois.
Make the girl dance - Kill me (2010)
Le buzz de ce début d'année 2010. Le groupe surfe sur le principe de base du buzz : un peu de sexe, de violence et de drogue, les trois mamelles de la polémique. Un concept pas très original mais le groupe s'appuie sur un single au beat simple et épuré. Donc facile à retenir voire à fredonner.
Les clips sexy
Sabrina -Boys Boys Boys (1987)
Clip mythique qui fit connaître l'italienne au monde entier. Une jeune naïade y perd son soutif en sirotant un cocktail mais pas son latin ou du moins son anglais. Et le spectateur (surtout le plus jeune) d'être en émoi devant cette créature sortant de l'eau pour déclarer qu'elle aime le fun pris avec les hommes. Le clip a pris une monstrueuse claque et sent le poids des années, mais Sabrina elle, continue de tourner de temps en temps.
Alizée -J'en ai marre (2003)
Son album est léger, pétillant. Elle le sait. Elle passe à la télé et les français s'affolent devant cette Lolita. On en reparle encore sept ans plus tard. Comme on a parlé pendant des années de l'absence de culotte en plein Jacky Show de Mallaury Nataf avec sa chanson Fleur sauvage et ses milliers de clics sur Youtube. La jeune Alizée est devenue maman et sans doute regarde-t-elle ce clip aujourd'hui avec le recul nécessaire. Mais à l'époque, ça a chauffé, la jeune fille frôlant la vulgarité sans y tomber, et buzzé pendant des mois sur sa prestation de J'en ai marre. Sa rivale Lorie était restée plus sage, mais ensuite elle s'est rattrapée.
Eric Pridz - Call On Me (2004)
Une prof de stretch donne son cours à des femmes. Au milieu, un homme lui-même sexy suit avec rigueur chacune de ses instructions. Tout le clip est basé sur la relation corps/sensualité avec suffisamment de tension érotique pour faire tenir un morceau se montrant répétitif sur la longueur. Un clip suave, misant tous sur les courbes féminines dans lequel les protagonistes se brûlent du regard sans passer à l'acte. Avec des danseuses manifestement pas choisies par hasard.
Benassi -Who's your daddy ? (2007)
Un clip en hommage aux films des 70's, l'humour guilleret en moins, la pose en plus. Le sexy est poussé assez loin, la vulgarité montre aussi son visage assez rapidement. Sympathique à défaut d'être renversant.
Angel City -Touch me (2008)
De l'electro house conventionnelle qui vaut pour le charme de sa chanteuse. Beaux décors et soin apporté à la lumière non négligeables qui rappelle un peu le Marshall de Chicago.
Pitbull -I know you want me (2008)
On tombe largement dans le travers de la vulgarité qui remplace bien vite le premier sentiment de possible séduction. Le refrain est trop répétitif. Reste quelques jolis talons aiguilles mais beaucoup trop de plastiques et un morceau irritant sur la longueur. Mais par rapport à ce qui suit, ça reste soft.
Les clips pour le fun
Demon - You're my high (2001)
Le principe est simple : une fille (Draghixa) et un garçon se roulent des pelles en bonne et due forme pendant deux minutes trente.
Là aussi gros buzz à l'époque.
Yelle -Je veux te voir (2007)
La version classique est un peu pénible, mais celle avec Gérard Vives formidable d'autodérision vaut le coup d'oeil.
Les clips à tendance "biatch"
Booba - Baby (2007)
C'est là que parfois "Ni putes Ni soumises" bouge mais curieusement je ne m'en souviens pas. Clip et paroles au ras des paquerettes, mais mission accomplie niveau marketing et bouche-à-oreille.
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Joe Houston - Dans la bouche (2007)
Cécile de Ménibus dira du titre qu'elle le trouvait rythmiquement assez envoûtant. A peu près tous les clichés du genre, voire plus, réunis en 3 minutes. Et surtout un single sans lendemain, "un one shot". Ca se passe presque de commentaires, ou alors il y en aurait pour des heures. A l'inverse d'autres titres polémiques j'avais trouvé que celui-ci n'a pas fait un gros buzz, pas aussi important que celui de Justice en tout cas.
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Orelsan - Sale Pute (2008)
Titre explicite, paroles explicites, polémique hallucinante. Le titre français le plus discuté, décrié, vomi de l'année 2009. Logorrhée ? Provocation futile ?
L'artiste est annulé dans des festivals. On parle partout de lui, il passe en plateau et présente ses arguments. Et si c'était juste un (super) mauvais morceau ?
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