Intéressant. Je vois que tu avais effectivement beaucoup accroché. Je nuancerais par contre sur la suite, que j'ai vu hier également.
La toile d'araignée (
The drowing pool) - Réalisé par Stuart Rosenberg / 1975 :
Réalisée 9 ans après le premier film, cette suite reprend le personnage de Harper dans toute sa splendeur. A commencer par un Paul Newman toujours aussi excellent, le visage expressif, la carrure soignée et le jeu subtil et souple. Les bonnes réparties sont encore une fois légion, les dialogues sont tout aussi soignés, et le déplacement géographique de l'intrigue (cette fois-ci en Louisiane, et non plus en Californie) donne une atmosphère différente. Pour le reste, tout est un bon cran en-dessous. Le scénario est inutilement compliqué, plus que dans le précédent opus, mais parvient à servir plusieurs très bonnes scènes et une fin émotionnellement intéressante. En outre, un moment d'anthologie : Harper et une femme coincés dans une pièce se remplissant d'eau. Un suspense efficace et relativement impressionnant. Le casting est bien moins fameux également, mais surnagent quelques têtes bien connues du cinéma américain seventies, d'autant que les interprétations sont toutes impeccables. Rosenberg demeure un réalisateur sans réel talent, mais montre ici d'évidentes qualités de technicien, il s'agit sûrement de son meilleur film. Smight composait une esthétique sixties impersonnelle mais de premier ordre dans
Détective privé, jouant sur les couleurs et quelques mouvements de caméras bien sentis, la plupart du temps très élégants. Rosenberg procède avec une esthétique seventies très marquée (photographie plus terne, ensemble plus "réaliste", moins glamour) avec savoir faire, mais sans aucun génie. En résulte une mise en image propre, mais sans saveur. La musique est également en retrait, bref, une bande originale oubliable. Quel dommage quand on entend la musique et les thèmes composés pour l'autre épisode ! Quant à Mélanie Griffith, je ne l'ai jamais apprécié, y compris dans son intervention en ces lieux, encore toute jeune et sans expérience. Cela dit, il faut relativiser, car on passe un très bon moment, on est tenu en haleine, on suit avec grand plaisir cette nouvelle enquête et on regrette en fin de compte l'absence d'un troisième film... A noter aussi un certain nombre de références plus ou moins marquées concernant
Le grand sommeil de Howard Hawks en 1946, établissant ainsi une filiation entre les deux détectives, les deux époques cinématographiques. Bon moment, solide.