Bette Davis (1908-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par Julien Léonard »

Demi-Lune a écrit :L'inconvénient de connaître La Classe américaine est que la découverte de Détective Privé me procurerait certainement des rires incontrôlés. :mrgreen:
Je crois que c'est l'une des raisons pour lesquelles je hais ce film : il a tué la réputation et le visionnage de films pourtant excellents. Si encore il m'avait fait rire...

Sinon, essaye de tenter le coup avec ce polar, il est très bien fait, ce serait dommage de passer à côté à cause de l'autre étron là. :wink: (Désolé pour ma véhémence vis-à-vis de cette parodie).
Image
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par Demi-Lune »

Julien Léonard a écrit :(Désolé pour ma véhémence vis-à-vis de cette parodie).
Tu n'as pas à t'excuser, tu as parfaitement le droit de ne pas être sensible à cet humour. Personnellement, je suis mort de rire devant. Le doublage est mythique. Et, confidence pour confidence, c'est le film de John Wayne que je préfère. :mrgreen: :oops:
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par Julien Léonard »

Demi-Lune a écrit :
Julien Léonard a écrit :(Désolé pour ma véhémence vis-à-vis de cette parodie).
Tu n'as pas à t'excuser, tu as parfaitement le droit de ne pas être sensible à cet humour. Personnellement, je suis mort de rire devant. Le doublage est mythique. Et, confidence pour confidence, c'est le film de John Wayne que je préfère. :mrgreen: :oops:
Traître !! :mrgreen:
Image
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

L'intruse, Dangerous (1935) - Adolph E. Green

Image

Un jeune architecte qui doit se marier, recueille chez lui une ancienne actrice de théâtre tombée dans la déchéance et l'aide à remonter sur les planches.

Bette Davis remporta son premier Oscar avec ce rôle bien que déjà nominée l'année précédente pour L'emprise (of Human bondage), et il faut dire que c'est un rôle destiné à cela, une femme alcoolique, qui avec l'amour d'un homme va réussir à remonter sur les planches et opérer une véritable transformation physique, passant d'une laideur relative à une fraicheur et une beauté ravissantes. Naturellement cela permet de belles crises d'hystérie, de larmes, des cris, mais tout cela fait avec l'immense talent qu'a cette actrice. Car curieusement malgré le côté too much de ce personnage, on croit à son désarroi, à son malheur.
Elle est accompagnée de Franchot Tone qui prête une fois encore sa nonchalance au rôle de ce jeune architecte qui risque tout pour cette débauchée. Le film est classique dans sa mise en scène, convenu dans son histoire, même si curieusement le "happy end" peut surprendre vu la tonalité mélodramatique de l'ensemble de l'histoire. Ceci étant nous sommes dans un happy end post code Hayes et cela se sent, car ce n'est pas un happy end traditionnel et le bien triomphera. Il ne faut pas oublier aussi Margaret Lindsay ravissante en fiancée parfois délaissée en brune qui s'oppose naturellement à la blonde. Le film permet de découvrir une fois encore l'étendue du talent de l'actrice.

Image
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

Je l'ai vu, il y a longtemps, et j'en avais un souvenir contrarié disons, peut être parce que je n'étais pas du tout habitué au film d'avant 38-39 à l'époque, au montage, à la photo etc ... pré Autant en emporte le vent, quoi. Tu en conseilles l'acquisition, si on est fan de Davis, ou bien tu penses que c'est vraiment mineur ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par Julien Léonard »

Intéressant. Je vois que tu avais effectivement beaucoup accroché. Je nuancerais par contre sur la suite, que j'ai vu hier également.

La toile d'araignée (The drowing pool) - Réalisé par Stuart Rosenberg / 1975 :

Image

Réalisée 9 ans après le premier film, cette suite reprend le personnage de Harper dans toute sa splendeur. A commencer par un Paul Newman toujours aussi excellent, le visage expressif, la carrure soignée et le jeu subtil et souple. Les bonnes réparties sont encore une fois légion, les dialogues sont tout aussi soignés, et le déplacement géographique de l'intrigue (cette fois-ci en Louisiane, et non plus en Californie) donne une atmosphère différente. Pour le reste, tout est un bon cran en-dessous. Le scénario est inutilement compliqué, plus que dans le précédent opus, mais parvient à servir plusieurs très bonnes scènes et une fin émotionnellement intéressante. En outre, un moment d'anthologie : Harper et une femme coincés dans une pièce se remplissant d'eau. Un suspense efficace et relativement impressionnant. Le casting est bien moins fameux également, mais surnagent quelques têtes bien connues du cinéma américain seventies, d'autant que les interprétations sont toutes impeccables. Rosenberg demeure un réalisateur sans réel talent, mais montre ici d'évidentes qualités de technicien, il s'agit sûrement de son meilleur film. Smight composait une esthétique sixties impersonnelle mais de premier ordre dans Détective privé, jouant sur les couleurs et quelques mouvements de caméras bien sentis, la plupart du temps très élégants. Rosenberg procède avec une esthétique seventies très marquée (photographie plus terne, ensemble plus "réaliste", moins glamour) avec savoir faire, mais sans aucun génie. En résulte une mise en image propre, mais sans saveur. La musique est également en retrait, bref, une bande originale oubliable. Quel dommage quand on entend la musique et les thèmes composés pour l'autre épisode ! Quant à Mélanie Griffith, je ne l'ai jamais apprécié, y compris dans son intervention en ces lieux, encore toute jeune et sans expérience. Cela dit, il faut relativiser, car on passe un très bon moment, on est tenu en haleine, on suit avec grand plaisir cette nouvelle enquête et on regrette en fin de compte l'absence d'un troisième film... A noter aussi un certain nombre de références plus ou moins marquées concernant Le grand sommeil de Howard Hawks en 1946, établissant ainsi une filiation entre les deux détectives, les deux époques cinématographiques. Bon moment, solide.
Image
frédéric
1st Degree
Messages : 13646
Inscription : 28 août 04, 18:49
Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
Contact :

Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par frédéric »

Image

Uploaded with ImageShack.us


Arabesque (S. Donen)

Des rebondissements en pagaille et un rythme sans aucun temps mort pour une intrigue complètement rocambolesque. On passe un bon moment, mais il manque quelque chose, peut être à cause de son casting, Grégory Peck étant un peu perdu dans le genre (on aurait préféré Cary Grant je trouve), mais divertissant tout de même.


Image


Dracula (Tod Browning)


Version loin d'être aussi ratée que sa réputation le dit, certes Browning fait d'énormes ellipses et coupes par rapport au roman et aux plus récentes adaptations, mais le résultat est tout à fait honorable avec une ambiance et une atmosphère bien rendue.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

L'emprise, Of human bondage (1934) -John Cromwell

Image

Un jeune peintre sans avenir, et qui a un pied bot, entame des études de médecine. Il tombe fou amoureux d'une serveuse futile qui se sert de lui.

John Cromwell signe ici la première adaptation du roman de Sommerset Maugham. Le film dégage une ambiance assez désagréable, de par son sujet, et le caractère de ses personnages principaux. L'emprise est finalement double dans l'histoire, car si l'homme est amoureux et vient sans cesse au secours de cette jeune femme, elle aussi cherche finalement à le recontacter et à l'humilier régulièrement. Le personnage de Mildred est un personnage très fort et assez odieux, serveuse futile qui joue des sentiments des hommes, et qui mieux que Bette Davis pouvait interpréter ce rôle de transformation, de la jeune femme fraiche, lumineuse, à la déchéance finale. Quelle actrice est apparue comme cela sans aucun maquillage. Elle en fait certes des tonnes, mais cela passe, car c'est un grand numéro d'actrice. Il est assez incompréhensible d'ailleurs qu'elle n'ait pas eu l'Oscar pour cette interprétation, sa grande scène d'humiliation montre tout ce que ce sera sa carrière avec ces portraits de femmes aux caractères si entiers, si forts. Leslie Howard s'avère absolument parfait dans cet homme sans envergure qui se laisse totalement envouté par cette femme, supporte mal son handicap. La scène de l'auscultation à l'hopital est assez terible d'ailleurs avec la désinvolture avec laquelle ce médecin traite ce cas médical sans se soucier de la personne. A noter aussi la manière dont John Cromwell utilise sa caméra pour faire face aux interprètes quand il dialogue, nous mettant à la place de Mildred ou de Philip. Frances Dee offre le parfait contraste de Bette Davis dans ce rôle de jeune femme simple, aimante, douce. Mais il est sûr que l'ambiance est particulièrement noire, malsaine, notamment la découverte de Mildred totalement décharnée ! Le film n'en demeure pas moins une très bonne adaptation du roman qui fit l'objet de deux autres films un avec Eleanor Parker et Paul Henreid en 1946 et un avec Kim Novak et Laurence Harvey en 1964. Dommage par contre que le film tombé dans le domaine public ne bénéficie pas d'une édition digne de son importance, si la copie de l'édition visionnée était correcte, les sous-titres étaient remplis de fautes d'orthographe !
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

J'aime bien ce film en fait. La première fois que je l'ai vu je me suis dit que trop c'était trop et que vraiment Davis était "énaurme", mais au deuxième visionnage je me suis mis à la place des spectateurs de l'époque et je comprends le choc. C'était quand même inédit ce type de performance volontairement répugnante (en tout cas dans les premières années du parlant, dans le cinéma muet il y a des choses également très dur je trouve).

En tout cas je ne m'ennuie jamais en le voyant, aussi bizarre et un peu maladroit puisse-t-il paraitre à certains instants.

Pas très aimable sinon, c'est sûr comme thème. Dans le roman de Maugham il y a une richesse et une ampleur telle qu'on dépasse parfois la question de la "servitude humaine" à Mildred alors que là elle est soulignée à loisir.

La version Goulding est invisible parce que quand la MGM a racheté les droits au moment de la version Novak-Harvey et a bloqué les copies. C'est bien dommage, le peu d'élus qui a vu le film disent qu'il est passionnant.

Pour l'anecdotes tous les biographes de Davis disent qu'elle est la plus grande Mildred de l'histoire, mais le biographe de Parker (MacClelland auteur de très bons bouquins, modèle du genre à mon sens et accès sur la carrière des interprètes et les films presque exclusivement) pense qu'elle est meilleure que Davis et que Novak et celui de Novak (Klenno) la trouve plus crédible que Davis et ne parle pas de Parker ... :mrgreen:
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

J'ai été impressionnée par Bette Davis, une fois encore :) ! Elle est effectivement énaurme, mais on reste scotché par une telle performance. Je dois avouer crever d'envie de voir Eleanor Parker dans ce rôle où je ne l'imagine guère. Je vois plus Kim Novak dans ce rôle !
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

Novak est très bien, très différente de Davis, mais finalement je me demande si elle n'est pas plus proche du personnage dans le roman, même si beaucoup moins impressionnante que Davis.

Pour Parker (qui avait très peur de jouer le rôle et sur laquelle Goulding s'est concentré pendant tout le tournage) pour se donner une idée voilà la bande annonce :

http://www.tcm.com/video/videoPlayer/?c ... pid=147674
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

DAvis avait envoyé un bouquet de roses à Parker au moment du tournage en lui souhaitant que le rôle fasse pour sa carrière ce qu'il avait fait pour la sienne (en 46 Davis était au sommet de sa gloire).
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

francesco a écrit :DAvis avait envoyé un bouquet de roses à Parker au moment du tournage en lui souhaitant que le rôle fasse pour sa carrière ce qu'il avait fait pour la sienne (en 46 Davis était au sommet de sa gloire).
Bah elle n'était pas aussi horrible que cela :) !
Avatar de l’utilisateur
Sybille
Assistant opérateur
Messages : 2147
Inscription : 23 juin 05, 14:06

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Sybille »

Image

The old maid / La vieille fille
Edmund Goulding (1939) :

Dans l'Amérique du 19e siècle - de 1860 à 1880 environ - deux cousines, deux femmes s'affrontent et se disputent en secret l'amour d'une enfant. Telle est la situation dans laquelle se trouvent plongées Bette Davis et Miriam Hopkins. Si la première a donné illégitimement naissance à la jeune fille, s'en trouvant ainsi interdite de mariage et d'une "vie de femme normale", signant pour toujours son statut de 'vieille fille' ; la seconde, qui a obtenu richesse et respectabilité n'hésitera pas à user de ces avantages pour conquérir l'affection de l'enfant : cette dernière étant en vérité la fille de l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Davis et Hopkins ont l'habitude de ces rôles fortement mélodramatiques et s'en tirent avec la réussite qu'on est en droit d'attendre de leur part. L'une n'est pas meilleure que l'autre, mais c'est presque évidemment le rôle de la vieille fille (avec maquillage approprié) qui retient davantage l'attention. Le scénario offre suffisamment de suspens et de tension dramatique jusqu'au bout pour éviter l'ennui au spectateur. Au-delà de la jalousie, de la rancoeur qui ne cessent de parcourir le récit, ce dernier n'en demeure pas moins toujours un peu plat, un peu trop régulier, un effet directement renforcé par sa longue chronologie et la ponctuation quatre fois répétée des mariages. Tristesse et résignation s'érigent en maîtres-mots, alors même que l'optimisme naïf, si ce n'est sournois, de la conclusion ne parvient guère à atténuer le gâchis émanant d'une époque trop dure. 6/10
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

La mort frappe trois fois, Dead Ringer (1964) - Paul Henreid

Image

Une femme tenancière d'un bar assiste à l'enterrement du mari de sa soeur qui était riche. Il s'avère qu'elle en a été amoureuse 20 ans avant. Elle découvre que sa soeur lui a menti en faisant croire qu'elle était enceinte de cet homme et décide donc de l'assassiner et de prendre sa place.

Paul Henreid n'est pas seulement l'acteur de Casablanca et de nombreux films hollywoodiens, il a aussi signé de nombreux films ou téléfilms, donc cette mort frappe trois fois. Nous sommes ici dans la fin de carrière de Bette Davis, cette carrière où elle jouait ces femmes monstresses, ces rôles qui vampirisent la scène et qui jouent sur ce qu'elle a été et ce qu'elle est devenu. La gemellité a souvent fait le bonheur des scénaristes américains, et Bette Davis avait déjà joué un rôle similaire dans A Stolen Life. On se demande comment ce crime va être découvert, et la pirouette finale est assez originale. Le film repose essentiellement sur l'actrice et sur sa performance. Elle est de toutes les scènes, et on sent à la fois l'actrice mûre qu'elle est devenue mais aussi l'ancienne notamment dans la scène où son "amant" la rejoint chez elle et découvre la vérité. La prestation de l'actrice est remarquable comme souvent et renoue avec cet Hollywood mythique. Karl Malden et Peter Lawford complètent le casting, le premier en amoureux de cette femme à la fois coupable et victime, victime de la jalousie de sa soeur qui lui a pris son fiancé et coupable de son assassinat, et Peter Lawford loin de ces jeunes premiers amoureux mais en amant profiteur. Le script a été bien conçu, et a pensé à toutes les "incohérences" possibles, comme la signature, même si naturellement les changements de caractère de la femme sont évidents. Le titre français est quelque peu spoiler d'ailleurs, car on sait qu'il y aura trois crimes, le film s'avère être prenant et Bette Davis se montre grandiose comme souvent.
Répondre