Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

Je trouve la musique assez convenue de la part de Morricone, même s'il y joue avec la composition comme l'a fait remarquer Tick. C'est agréable, mais c'est loin d'être un de ses meilleurs scores.
Eudoxie
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Message par Eudoxie »

Le jeu de Dominique Swain, favorisé par une plus grande permissivité c'est vrai, n'a pas à rougir à côté de celui de Sue Lyon

Et au mois, elle fait l'âge du rôle. Sue Lyon, à côté, a l'air d'une bonne femme et pas du tout d'une nymphette.
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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

Eudoxie a écrit :
Le jeu de Dominique Swain, favorisé par une plus grande permissivité c'est vrai, n'a pas à rougir à côté de celui de Sue Lyon

Et au mois, elle fait l'âge du rôle. Sue Lyon, à côté, a l'air d'une bonne femme et pas du tout d'une nymphette.
Faudrait pas dire n'importe quoi non plus. Sue Lyon n'a rien d'une bonne femme dans le Kubrick
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Message par Alex Blackwell »

Rockatansky a écrit :
Eudoxie a écrit :
Et au mois, elle fait l'âge du rôle. Sue Lyon, à côté, a l'air d'une bonne femme et pas du tout d'une nymphette.
Faudrait pas dire n'importe quoi non plus. Sue Lyon n'a rien d'une bonne femme dans le Kubrick
Pour le coup je dois bien concéder être en plein accord avec l'opinion d'Eudoxie.
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Night of the hunter forever


Caramba, encore raté.
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nobody smith
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Re: "Lolita" d'Adrian Lyne

Message par nobody smith »

L’évocation de cette version de lolita reste pour moi un souvenir assez émouvant. Pas un souvenir qui tient au film que je viens juste de découvrir mais par le fait que l’une des premières critiques que j’ai lu le concernait. C’était dans première et c’était délectablement assassin (Adrian Lyne sait filmer les meubles... les personnage par contre). Le film en lui-même ne m’a sinon jamais plus intéressé que ça, surtout qu’après avoir lu le roman et vu la version de Kubrick, je doutais grandement que Lyne pourrait tenir la mesure. Le résultat était assez prévisible d’autant plus qu’il prend son projet sous l’angle de la sacro-sainte fidélité à l’œuvre d’origine. L’épuisement ne tarde pas ainsi à se faire sentir au gré d’un récit pesant dont les oripeaux littéraires ne séduisent guère. Lors de quelques scènes (la mort de la mère, la première apparition de Quilty, le final), cette finalité arrive toutefois à se montrer payante et offre des envolées tout à fait stupéfiantes. De même, la réalisation classieuse et académique se permet quelques incursions subversives qui manquaient au film de Kubrick même si le tout ne dépareille pas avec le manque coutumier de subtilité de son réalisateur (faut voir la première apparition de Lolita aspergé par le système d’arrosage) et tombe dans des défauts réguliers (mais c’est quoi cette manie de coller des lunettes monstrueuses sur le personnage pour le vieillir). Au bout du compte, je n’ai pas détesté cet ouvrage pourtant laborieux mais il tend à prouver qu’aucun transposage cinématographique ne pourra atteindre la puissance du roman de Nabokov.

Sinon pour l’anecdote, j’ai été surpris à la fin du générique de découvrir que Lolita a été doublé en VF par Mélanie Laurent.
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Re: Lolita (Adrian Lyne)

Message par G.T.O »

Sans avoir lu le livre de Nabokov, j'ai trouvé ce Lolita, signé Adrian Lyne, aussi réussi, bien que très différent, que ne l'était la fameuse adaptation de Kubrick. Là, où le film du maître joue d’une ironie constante, condensant d’importants épisodes au profit d'un drame ramassé impitoyable, le film d’Adrian Lyne s’emploie, au contraire, à créer une histoire beaucoup plus linéaire et détaillée, plus incarné, faisant la part belle à l’initiation amoureuse( quasi absente chez Kubrick), à la mélancolie, et à la sensualité, aidé en cela par un Jeremy Irons, superbe, et une Dominique Swain, extraordinaire ( elle enterre Sue Lyon). La mise en scène, bien qu’un brin chichiteuse, reste solidaire de ses acteurs, attentive aux nuances et dégage un joli parfum d’érotisme, sans jamais tomber dans la vulgarité. À cela, ajouté une composition, parmi l’une des plus belles jamais produites par le grand Ennio Morricone, et vous aurez une idée de la réussite que constitue cette adaptation d'Adrian Lyne qui prouve qu’il n’est pas l’homme d’un seul film : l’Échelle de Jacob.
Dernière modification par G.T.O le 18 mars 13, 22:55, modifié 1 fois.
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Re: Lolita (Adrian Lyne)

Message par Wagner »

G.T.O a écrit :
Sans avoir lu le livre de Nabokov, j'ai trouvé ce Lolita, signé Adrian Lyne, aussi réussi, bien que très différent, que ne l'était la fameuse adaptation de Kubrick. Là, où la maître joue d’une ironie impitoyable, condensant d’importants épisodes, le film d’Adrian Lyne s’emploie, au contraire, à créer une histoire beaucoup plus linéaire et détaillée, faisant la part belle à l’initiation amoureuse( quasi absente chez Kubrick), à la mélancolie, et à la sensualité, aidé en cela par un Jeremy Irons, superbe, et une Dominique Swain, extraordinaire ( elle enterre Sue Lyon). La mise en scène, bien qu’un brin chichiteuse, reste solidaire de ses acteurs, attentive aux nuances et dégage un joli parfum d’érotisme, sans jamais tomber dans la vulgarité. À cela, ajouté une composition, parmi l’une des plus belles jamais produites par le grand Ennio Morricone, et vous aurez une idée de la réussite que constitue cette adaptation d'Adrian Lyne qui prouve qu’il n’est pas l’homme d’un seul film : l’Échelle de Jacob.
Le livre est une tuerie. Kubrick a coupé les plus beaux passages, ce qui fait que son film est à peine une adaptation; c'est en fait carrément autre chose et il doit être jugé comme un film autonome.

Sinon, d'accord sur tout, le chef d’œuvre de Morricone pour moi, et un autre grand film pour Lyne à côté de l'immense L’Échelle de Jacob.
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Re: Lolita (Adrian Lyne)

Message par mannhunter »

Wagner a écrit :un autre grand film pour Lyne à côté de l'immense L’Échelle de Jacob.
"Foxes" et "Infidèle" c'est pas mal aussi. :wink:
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G.T.O
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Re: Lolita (Adrian Lyne)

Message par G.T.O »

Wagner a écrit : Le livre est une tuerie. Kubrick a coupé les plus beaux passages, ce qui fait que son film est à peine une adaptation; c'est en fait carrément autre chose et il doit être jugé comme un film autonome.

Sinon, d'accord sur tout, le chef d’œuvre de Morricone pour moi, et un autre grand film pour Lyne à côté de l'immense L’Échelle de Jacob.
Faut que je le lise, pour vraiment me rendre compte. Lolita, c'est un peu la rolls des histoires d'amour impossible et tragique.
Elle est extraordinaire la musique de Morricone dans ce film. Le moment où, juste avant de partir en colonie de vacances, Lolita accoure pour dire au revoir, se jette au cou de Humbert et l'embrasse, avec la musique de Morricone, est juste :shock:
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Re: Lolita (Adrian Lyne)

Message par Wagner »

G.T.O a écrit :Le moment où, juste avant de partir en colonie de vacances, Lolita accoure pour dire au revoir, se jette au cou de Humbert et l'embrasse, avec la musique de Morricone, est juste :shock:
ce doit être ma b.o préférée, tout court.
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par AtCloseRange »

Cher G.T.O,

je n'ai rien vu de tout cela si ce n'est un ratage assez global.

Cordialement.
:mrgreen:

Bon, plus sérieusement, dans la filmo, il y a bien mieux que cela: Foxes, Liaison Fatale (qui vaut mieux que sa réputation - notamment dans le director's cut) ou Infidèle (que je préfère quasiment au film de Chabrol).
Mais là, entre le visuel chichiteux et hamiltonien (le flashback initial est gratiné de ce point de vue), une distribution globalement pas très à l'aise (ou trop dans le cas de Dominique Swain), Lyne n' pas trop su sur quel pied danser avec ce matériau délicat et donc il n'en fait rien si ce n'est un entre deux qui ne fonctionne pas.
Et le choix de supprimer l'ironie (du Kubrick mais aussi du livre si j'ai bien compris) pour un quasi premier degré passe plutôt mal.
Bref, c'est raté.
julien
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par julien »

Au niveau de l'interprétation, j'avais préféré le film d'Adryan Lyne au Kubrick, qui souffre d'une théâtralité un peu trop appuyée. Cela dit, j'avais trouvé que cette nouvelle version - soit disant plus proche du roman - n'était pas entièrement satisfaisante non plus. Certaines scènes frisent quand même le ridicule et la musique de Morricone m'avait paru dans l'ensemble assez redondante et peu inspirée. Quand on connait bien sa musique, on se rend compte qu'il recycle pas mal de thèmes et de formules musicales écrites pour d'autres films. Pour faire un film davantage dans l'esprit du roman, il faudrait que l'héroïne soit plus jeune. Parce que bon Lolita à la base c'est quand même un livre sur un maniaque de la perversion. Ce thème n'est pas tellement traité dans les deux films. A l'époque, Buñuel aurait sans doute pu très bien rendre cet aspect là.
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par AtCloseRange »

julien a écrit :Quand on connait bien sa musique, on se rend compte qu'il recycle pas mal de thèmes et de formules musicales écrites pour d'autres films.
J'ai beaucoup pensé à sa BO pour State of Grace notamment sur le générique.
julien
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par julien »

C'est surtout ces cordes vaguement dissonantes que l'on entend par dessus les thèmes. C'est vraiment un truc qu'il a exploité sur pleins de films. Le seul truc de pas mal c'est cet harmonica de verre. Ça donne un peu de couleur à l'ensemble mais au piano je trouve qu'il a un jeu trop minimal. Sinon, moi j'aurais bien vu des transcriptions au piano du Roméo et Juliette de Prokofiev. Je sais pas pour quoi, même si l'action se passe aux Etats-Unis, il y a quelque chose de profondément russe dans cette histoire de romance contrariée. Un côté Dostoievskien par moment. Il faudrait réaliser une nouvelle version là-bas, avec des acteurs locaux. Kepav Depardiov, par exemple, pourrait très bien interpréter le rôle d'Humbert Humbert.
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par G.T.O »

AtCloseRange a écrit :Cher G.T.O,

je n'ai rien vu de tout cela si ce n'est un ratage assez global.

Cordialement.
:mrgreen:

Bon, plus sérieusement, dans la filmo, il y a bien mieux que cela: Foxes, Liaison Fatale (qui vaut mieux que sa réputation - notamment dans le director's cut) ou Infidèle (que je préfère quasiment au film de Chabrol).
Mais là, entre le visuel chichiteux et hamiltonien (le flashback initial est gratiné de ce point de vue), une distribution globalement pas très à l'aise (ou trop dans le cas de Dominique Swain), Lyne n' pas trop su sur quel pied danser avec ce matériau délicat et donc il n'en fait rien si ce n'est un entre deux qui ne fonctionne pas.
Et le choix de supprimer l'ironie (du Kubrick mais aussi du livre si j'ai bien compris) pour un quasi premier degré passe plutôt mal.
Bref, c'est raté.
Mais non, mais non, c'est une expérience sensorielle. :mrgreen:
Y a un truc que je ne comprends pas dans ta critique. D'un côté, tu affirmes qu'Adrian Lyne ne sais pas sur quel pied danser et de l'autre, soutiens qu'il traite le livre, sans ironie, au premier degré.
Pour ma part, j'ai apprécié cette absence d'ironie. Sans rejeter la version kubrickienne, j'ai trouvé que cela amenait une émotion supplémentaire et conférait au film une proximité appréciable. Par ailleurs, le film de Lyne est plus érotique et sensuel que le film de Kubrick.
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