Film du mois de juin 2013
Films découverts ou redécouverts
Habemus papam de Nanni Moretti : l'idée était intéressante mais il manque au film un souffle ou bien je suis passée à côté. Reste Piccoli magnifique ! 6/10
Mother de Bong Joon-Ho 10/10 Chef d'oeuvre !
Achille et la tortue de Takeshi Kitano : une réflexion douce amère, le plus souvent amère sur le processus de création, "l'innocence artistique" et la spontanéité contrariées. Très belle découverte. 7.5/10
Le nouveau monde de Terrence Mallick. Déçue après la claque de The tree of life. L'histoire s'embourbe un peu incite au décrochage. 6.5/10
Yi Yi d’Edward Yang. Une merveille dans un solide écrin. Des fragments d'existences, un kaléidoscope humain touchant et enchanteur. 10/10
Une séparation de Hasgar Faradi. Brillant ! 8/10.
Blondie Johnson de Ray Enright 5.5/10
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- Enright condamne l’institution sourde aux souffrances du peuple et qui par conséquent est directement responsable de la délinquance. L’état montré du doigt dans son inaptitude à pro-poser des solutions à la misère et favorisant implicitement la prolifération de réseaux mafieux. Blondie face à l’adversité dispose de trois alternatives : subir son sort et sombrer définitivement dans la misère, se prostituer ou bien emprunter les codes masculins pour se battre sur le terrain des hommes, avec leurs armes et connaitre une ascension comparable dans le milieu du crime. Rares sont les scénarios qui ont exploité cette figure féminine. Ici c’est Joan Blondel qui porte le film sur ses épaules, formidable de bout en bout et parfaitement convaincante. Les hommes, eux sont pour une fois, réduits à des formes quelque peu archétypales – souvent le lot des femmes dans les films abordant de tels sujets – Si sur le plan « professionnel » tous les coups sont permis, Blondie sera d’une fidélité exemplaire en amour. Nous signifiant par là qu’il ne faut pas mêler le cœur et les affaires. Si la réalisation de Ray Enright n’est pas particulièrement inspirée ce dernier nous livre cependant une histoire bien ficelée en 65 mn. Un petit film bien agréable.
L’attentat de Ziad Doueiri 8/10
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- Un film qui en dit bien plus que de longs discours sur l’insoluble ( ?) conflit Israélo-palestinien. Ziad Doueiri choisit le drame personnel pour nous plonger dans la complexité des relations judéo-arabes. C’est d’ailleurs ce qui fait toute la force du film. Amine, l’éminent chirurgien arabe récompensé pour son intégration par une académie israélienne voit sa vie basculer en apprenant que sa femme est l’auteur d’un attentat kamikaze. D’abord abasourdit, assommé par une révélation dévastatrice il va passer par des phases successives avant d’accepter la vérité. Un film fort et très réussi.
Un barrage contre le pacifique de Rithy Panh. 1.5/10
Vide et désincarné à des années lumières du livre de Duras.
Sparrows de William Beaudine 8/10
Un conte cruel tout à fait recommandable.
La tisseuse de Wang Quan’an 6/10
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- Lili, ouvrière dans une filature, mariée à un homme dont elle n’est pas amoureuse et mère d’un petit garçon découvre qu’elle est atteinte d’une leucémie. Pour Lili le temps est compté néanmoins Wang Quan’an fait le choix de s’attarder sur visage de son héroïne, broyée par un verdict sans appel. D’un côté les cadences infernales des machines bruyantes comme des locomotives de l’autre la vacuité d’une vie de couple frustrante et un système de santé qui refuse l’ombre d’un espoir aux pauvres. Un film tout en pudeur et lucide sur la condition ouvrière en Chine.
L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie 7.5/10
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- Formidable variation d’Eros et Thanatos dans une petite communauté de naturistes gay. Un huis clôt à ciel ouvert brillant et c’est un comble, étouffant. Le lac et le mythe e la silure ravive les peurs ataviques. Le bois et les hautes herbes symboles du paradis originel ( ?) abritent à la fois les ébats des amants éphémères et tous les dangers à la faveur de la nuit. Le couloir de végétation, sas naturel et passage obligatoire pour accéder au petit monde des initiés. Une communauté donc aux codes clairement établis à laquelle vont accéder deux étrangers. Henry, un hétéro fraîchement séparé de son épouse et qui cherche ici un remède à sa solitude. L’inspecteur qui s’interroge sur le peu d’intérêt que ces hommes se portent les uns aux autres en dehors de leur consommation sexuelle. Un film à la forme audacieuse et sans tabou. Cru dans son traitement, sans artifice Guiraudie nous donne à voir ce bout de nature sauvage à l’unisson des pulsions qui habitent les corps.
Origine (2006) deKeiichi Sugiyama. 4.5/10
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- Ca se laisse regarder avec plaisir surtout que le graphisme est plutôt réussi. Malheureusement le scénario n’est pas d’une originalité folle et il manque un supplément d’âme à cette fable écolo, loin du très réussi Pompoko.
Melancholia de Lars Von Trier 6.5/10
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- Collante, plombante, étouffante, mortifère, inéluctable mélancolie. Tout est noir, il n’y a pas d’espoir. Une vision de l’âme et du monde implacable et sans appel. Pas vraiment conquise par la proposition de Lars.
Shokuzai : Celles qui voulaient oublier. de Kiyoshi Kurosawa avec Kyôko Koizumi, Sakura Ando. 6.5/10
Ca commençait plutôt bien mais le passage de la poupée m'a paru interminable. Au final un avis un peu mitigé parce qu'ily a quand même de bonnes choses.
Tampopo (1985) de Juzo Itami. 7.5/10
Jubilatoire !
Le secret des poignards volants de De Zhang Yimou, 2004 avec Zhang Ziyi, Andy Lau, Takeshi Keneshiro. 5.5/10
Pèche par excès d'esthétisme et un scénario trop superficiel. Reste quand même quelques scènes à couper le souffle.
Films revus
Quelle était verte ma vallée de John Ford 10/10
Ford comme un poisson dans l'eau quand il s'agit d'explorer le thème de la communauté.