En fait ce n'est pas Boisset qui est interviewé avec Rich, mais l'autre assistant, Michel Wyn. Et ce qu'il raconte est absolument passionnant que ce soit au point de vue de Clément, de sa relation avec les acteurs (notamment Delon), de l'Histoire, des lieux de tournage (la rue de Rivoli a été recontistuée en banlieue parisienne sur un terrain militaire, on n'y voit que du feu dans le film), des anecdotes dont une qui démontre l'inconcience et la bêtise d'un figurant, du fait que la scène la plus importante de cet événement historique n'est pas dans le film car elle n'a jamais été tournée... Bref à voir sans hésiter. Quant à l'entretien avec Claude Rich, il est plus court mais tout aussi intéressant. D'autant plus que Rich a vraiment vécu la libération de Paris au niveau de St Michel alors qu'il avait 13 ans et qu'il a assisté à l'explosion d'un des chars dirigé par le lieutenant qu'il interprétera plus tard dans le film. Il explique également pourquoi il joue aussi le général Leclerc, au grand dam de sa veuve, avec une voix qui n'est pas la sienne (je m'en étais rendu compte et je ne comprenais pas bien pourquoi). Pour les souvenirs de Boisset, il faut se reporter à son indispensable livre de souvenirs. Il parle notamment des relations de Clément et Orson Welles qui voulait son chèque et avait décidé de faire le film dans la mauvaise humeur.Jerome a écrit :Yves Boisset et Claude Rich sont interviewés dans les bonus
Pour ce qui est du master du film, il est un peu ... rugueux. Disons qu'il n'est pas tout jeune et s'accorde finalement assez bien avec les nombreuses images d'archives dans le film qui elles sont vraiment à l'état brut.
Quant au film, on voit qu'il surfe sur la formule du "jour le plus long" avec ses propres limites car comme l'explique très bien M. Wyn, le pb de "Paris brûle-t-il?" c'est qu'il ne s'agit pas d'une épopée comme chez Zanuck où l'enjeu était très simple : arriver sur la plage. Là, ça part plus dans plusieurs sens avec au final aucune grande bataille mais juste qq combats dispersés ici et là. De plus, il y a un côté rigide à toute l'entreprise qui n'évite pas de nombreux clichés habituels au genre. On sent qu'on doit passer par certaines figures imposées et ce n'est pas toujours facile de se montrer original; et puis le défilé de stars donne lieu à des scènes qui semblent être des prétextes et ne sont pas toujours nécessaires, du coup le scénario s'éparpille un peu trop même si dans l'ensemble, et vu le côté assez complexe des enjeux, il ne s'en tire pas si mal que ça. Ce qui est néanmoins très réussi et fascinant dans ce film c'est sa mise en avant de Paris. C'est évidemment le centre du film (comme le titre l'indique ) mais Clément ne passe pas à côté de cet aspect primordial. C'est LA STAR du film, glorifiée par la célèbre et irrésistible valse de Jarre, et tout le monde est au service de cette ville. C'est notamment grâce à cet aspect que ce film reste marquant encore aujourd'hui.