Le polar français des années 80

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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bronski
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Re: Le polar français des années 80

Message par bronski »

J'ai beaucoup aimé Le beauf en son temps, film qui vaut mieux que son titre, avec un scénario intelligent et des acteurs sensass.

Sinon j'avais cru comprendre que Vincent Lindon n'avait ses fameux tics faciaux qu'uniquement hors-champ (ou dans des interviews à la télé), et que dès qu'il pratiquait son art tous ses tics disparaissaient totalement :!: :?:
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Flol
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Re: Le polar français des années 80

Message par Flol »

Fluoglacial a écrit :LAISSE BÉTON (1984, Serge Le Péron)
(...)
C'est triste, c'est gris, c'est froid, c'est sans espoir ; c'est la banlieue au début des années 80. Quelques captures du film ici : http://fluoglacial.com/laisse-beton-1984
Ce film est donc fait pour Joshua Baskin et moi (et Kevin95 aussi).
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Kevin95
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Re: Le polar français des années 80

Message par Kevin95 »

Ratatouille a écrit :
Fluoglacial a écrit :LAISSE BÉTON (1984, Serge Le Péron)
(...)
C'est triste, c'est gris, c'est froid, c'est sans espoir ; c'est la banlieue au début des années 80. Quelques captures du film ici : http://fluoglacial.com/laisse-beton-1984
Ce film est donc fait pour Joshua Baskin et moi (et Kevin95 aussi).
:mrgreen:

Le seul hic, c'est que le DVD est sacrément rare.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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AtCloseRange
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Re: Le polar français des années 80

Message par AtCloseRange »

Fluoglacial a écrit :Image

LE BEAUF (1987, Gérard Oury)
Gilbert Goudron aka Gérard Jugnot, le Français magnifique, mène aujourd'hui une petite vie rangée de fonctionnaire (il est en carge de la destruction des billets de banque usagés) avec maman (délicieuse Marianne Basler) quand il voit débarquer son vieux pote Serge (Gérard Darmon l'embrouille) qui revient d'Australie après avoir choisi d'y refaire sa vie. Enfin ça, c'est ce qu'il dit. En vrai le Serge est sur la paille et compte se refaire en proposant un coup à son beauf, LE COUP, à l'aide de l'autre beauf, Marc (inoubliable Didier Sauvegrain). Tous les trois formaient un groupe de rock-hard à la fin des années 70, les Aborigènes (formidable scène durant laquelle ils se rematent la vidéo d'époque) et les truands vont tirer sur la ficelle nostalgie pour obtenir ce qu'ils veulent du Gilbert, même sa gonzesse. C'est un film de Gérard Oury, plus calme que d'habitude, on y voit aussi Zabou, Bashung et même Boris Bergman (aka Rocky) et on a même droit à un suspense eficace à la fin. Un petit classique de la comédie policière ? Parfaitement.
Tiens, le film repasse cette nuit sur Polar.
A tenter peut-être.
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Commissaire Juve
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Re: Le polar français des années 80

Message par Commissaire Juve »

Fluoglacial a écrit : ADIEU BLAIREAU (1985, Bob Decout)
Putain, Philippe Léotard dans un rôle 100% Léotard. Nicolas Cage est un fixie à côté de ce mec qui incarne LA ROUE LIBRE par excellence. Léotard aime Juliette Binoche et ses chicots pourris, mais elle, elle s'en fout... "Pourquoi t'es pas làààà? c'est tellement énorme nous deux ?? pourquoi ???" Philou en chie des ronds de chapeaux et voit des saxophonistes jazzer son blues en ombres chinoises sur les immeubles du Haut Paris. Rien ne va plus. Il ne peut même plus faire ses jeux, dette de 10 plaques, qu'il va rembourser en dézinguant, un, deux, trois mecs. Il compte plus. Il s'en branle, il chiale, il dort avec son blouson en cuir et arrive en retard au théâtre. Car monsieur est acteur ! Et Girardot là-dedans ? Annie ne vigilante rien, elle traîne dans les rades d'artistes avec sa copine moche et se contente juste de guérir le cœur de Philou et de porter la coupe brosse la plus horrible du ciné 80's. La suite ? "It looks like we don't have any Synopsis for this title yet." Un film signé Bob Decout.
Vu en accéléré tout à l'heure... quelle sinistre daube ! (j'ai fini par appuyer sur le bouton avance rapide) J'allais signaler le coup du saxophoniste, mais tu l'as fait. Le saxo, la peste des films des années 80 ! Le choléra étant les néons... et la basse slappée, la vérole ! :mrgreen:

Mine de rien, les années Mitterrand, en télé, en ciné, quel héritage !
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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odelay
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Re: Le polar français des années 80

Message par odelay »

Commissaire Juve a écrit :
Fluoglacial a écrit : ADIEU BLAIREAU (1985, Bob Decout)
Le saxo, la peste des films des années 80 ! Le choléra étant les néons... et la basse slappée, la vérole ! :mrgreen:
Bon, c'est pas du Français, mais j'ai vu St Elmo's fire de Shumi l'autre jour, film rempli de Saxo alto qui couine bien. Une torture. Ca c'est sûr qu'elles ont pris cher les 80s avec leurs sax qui prenaient le lead sur des rythmiques pseudo rock bourrées de claviers cheapos. Et c'était le summon du cool. En tout cas dans le film pour tous les jeunes d'alors (D. Moore, R. Lowe et Cie...) c'était trop chébran!

Edit : encore que pour certains ça passe, je me repassais avec plaisir la BO de Tenue de Soirée de Gainsbarre, et le morceau d'ouverture du film qui a tout ces ingrédients cités pour hauts se tient quand même toujours assez bien (c'est celui avec l'orchestre qui joue quand Miou insulte copieusement Blanc). Ca doit être ça le talent, mais bon, ses albums des 80s comme Love on the beat ou surtout You're under arrest sont loin d'être mes préférés.
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Re: Le polar français des années 80

Message par Tutut »

J'ai plus l'impression que les années 80 sont marqués par la musique "Bontempi", ce son de clavier à la Jacno, Taxi Girl et autres, qui n'était pas toujours une réussite.
Heureusement certaines BO étaient sauvées par le texte :

Nestor Burma, détective de choc
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Kevin95
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Re: Le polar français des années 80

Message par Kevin95 »

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A COUPS DE CROSSE (1984, Vicente Aranda)
Cremer plus cru que jamais. Flic pourri jusqu’à la moelle, André Cotino fait de Fanny Cottencon, ex-pute maintenant-braqueuse, (alias Fanny Pelopaja, titre OG du film en espagnol) son esclave sexuel. Autant dire que dès la 8ème minute c'est nudité et crudités, jambes écartées svp ! Fanny finira la mâchoire explosée lors d'un interrogatoire, à coups de crosse, d'où le titre. La raison ? Elle n'a pas voulu révéler la planque où sont cachcées les armes d'assaut de son petit mac, tué d'une balle dans le crâne. Cotino lui, finira en HP après l’affaire, 3 ans. (le film est découpé façon Pulp Fiction) A sa sortie, Fanny qui a trouvé les armes met au poing un coup et sa vengeance en braquant un fourgon blindé de la boîte où bosse Cotino, désormais minable petit convoyeur de fonds. Mais toujours violent ! La fin sera très théâtre, peinture même, à l’occasion de retrouvailles impromptues, toujours plus loin dans le S/M. A part ça, Cremer défonce tout, les dialogues tuent, même ceux qui ne sont pas censés tuer, le doublage français par dessus l'espagnol et les voix des bandits sont méga B voire Z (voix de Daniel Russo, voix de mongolien, etc). Sans parler du casting moustache, forcément, qui est uniquement égalé par les replacements de mèche passif-agressifs de Cremer. Le braquage est très propre. Il y a une critique du végétarisme, une Renault Fuego, des balles perforantes et des masques à gaz. Un film bon. Dur de penser qu'aujourd'hui, Vicente Aranda est gérant d'un PMU en banlieue parisienne.
J'en profite vu que le film est en multidiffusion à 3h du matin sur TF1 (après l'impayable Adieu blaireau). Vraie déception pour ce polar qui part pourtant sous les meilleurs auspices : ambiances malsaine (les fausses dents de Fanny Cottençon) mais fascinante, tension entre les personnages qui n'est pas sans rappeler Portier de nuit, Bruno Cremer magnifiquement odieux et Fanny Cottençon moins cruche qu'à l'accoutumé. Mais au bout de trente minutes ce beau programme s'effiloche, le scénario part à vau-l'eau (une histoire de sœur, de braquage etc), Cremer quitte la scène (pour ne réapparaitre réellement que vingt minutes avant la fin) et le rythme traine les pieds. Si l'on ajoute à ça des comédiens secondaires peu inspirés et une post-production bâclée avec des doublages à coté de la plaque (inappropriés, décalés ou juste répétés sur de nombreux personnages comme une vulgaire série Z telle la voix de JR aka Dominique Paturel qui double pas moins de trois personnages). Dommage parce que Cremer bouffe tout sur son passage.
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manuma
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Re: Le polar français des années 80

Message par manuma »

Apparemment, le réalisateur lui-même avait manifesté son mécontentement en découvrant le doublage français du film.
ballantrae
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Re: Le polar français des années 80

Message par ballantrae »

Gérant d'un PMU...et que devient Michael Schock ? Sergio Gobbi?
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Re: Le polar français des années 80

Message par Fluoglacial »

LIVRAISON FINALE !!!

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LES LOULOUS (1977, Patrick Cabouat)
Valérie Mairesse à poil, Little Bob Story sur scène, des motos, du chômage, une balle perdue dans un troquet : la cité brûle. Ce drame français est plus proche du film expérimental que du porno interdit au moins de 18 ans comme on peut le lire sur l'affiche ou ailleurs. Typique de la fin des seventies, le malaise de la jeunesse et des banlieues se transforme vite en ciné-essai sur l’hôpital psychiatrique après que le héros y soit interné. Donc...


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SALE RÊVEUR (1978, Jean-Marie Périer)
Tout dans le style et la pose. Jacques Dutronc a un rasoir, Jacques Dutronc fait du stock-car (salut Rémy Julienne), Jacques Dutronc contre la ville, Jacques Dutronc contre les bourgeois, Jacques Dutronc contre l’État, Tours et ses terrains vagues, Anémone bonne (!), Léa Massari rit, Jean Bouise tise, Edwige la reine des pilotes-punks mise à sac, la maraude, la déprime, le dérapage, le départ. Un film de 1978 signé Jean-Marie Périer.
DE SUPER CAPTURES ICI..


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IL FAUT TUER BIRGITT HAAS (1981, Laurent Heynemann)
J'ai longtemps considéré Laurent Heynemann comme le Boisset du pauvre, et... c'est bien fait pour moi. Dans ce film d'espionnage où plane encore le climat des 70's (et la menace terroriste), Athanase (Philippe Noiret) se voit confier la mission d’exécuter une ex-terroriste allemande devenue gênante, Birgitt Haas. L'organisation ultra-secrète baptisée "Le Hangar", et qui se réunit d'ailleurs dans un hangar de banlieue (bien), hérite de la basse besogne. Colonna (Benard Lecoq, nouvel arriviste détestable) décide d'opter pour le crime passionnel, pas de trace, bon point pour l'opinion publique, en prenant un type au hasard après avoir mis le standard de SOS détresse sur écoute. Opération délicate mais qui peut se révéler payante avec gros moyens mis en œuvres. Feu vert. Sauf que cet homme n'a pas du tout été choisi au hasard. Cet homme, c'est Jean Rochefort (on le retrouve à l'ANPE dès le début du film - Jean Rochefort à l'ANPE, je sais pas si vous visualisez ?), un pauv' type dans toute sa splendeur, terne et désabusé. Le face à face avec Noiret (qui dit toujours "bonjour" au lieu de "au revoir", ok, pourquoi pas) est évidemment au top. Comme les dialogues. La dégueulasserie magouillante de l'Etat vous mettra au plus bas. La musique est signée Philippe Sarde. La fin pas si tragique. 100 % TRISTE.


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ATTENTION BANDITS (1987, Claude Lelouch)
"Tout l'monde, tout l'monde, on aime tout c'qu'est toc, c'qu'est vrai on s'en moque, en plus on s'croit rock"... chante Bruel dès la quatrième minute du film. On est mal barrés. Heureusement, c'est Jean Yanne qui pilote. Et ça va sans dire que ses conversations avec Charles Gérard sont puissantes. Simon Verini est receleur, à la suite d'un deal de bijoux qui tourne mal (doublé par des gars de son entourage, mais qui ?) sa femme est tuée. Tout ça le jour de la mort de Jean Gabin. L'"expert" est condamné à 10 ans de prison et à mettre sa fille en pension (pour riches, en Suisse). Il lui écrira dix années durant en gardant une seule obsession : se venger. Leloucherie après Leloucherie, ce film fait en quelque sorte la jonction entre le polar à l'ancienne et celui de la nouvelle génération, celle de Mozart, alias Patrick Bruel. La Normandie, la visite chez Cartier, la fête retour, et le retour de bâton pour les vrais coupables ; des scènes fortes, des faces à faces qui éclaboussent. En guise de fin, la quille du siècle. Et cette métaphore de la pêche. Un peu trop de plans et pas assez de plomb quand même.


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MEURTRE POUR UN PRÉSIDENT (1987, Marcel Bluwal)
Ça c'est mon Donnadieu ! Punchline sur punchline, nez bien en avant, épaules bien hautes. "Prononce pas ce nom là, c'est le mien, il est propre. Mercier c'est pas un nom c'est un essuie-cul. Mais le tiens le vrai, j'te garantis qu'j'vais t'le faire chier moi." Je vous entends plus là. Vous voulez du plus graveleux ?
Quand la voisine porno à peine majeur se pointe dans la planque du héros par exemple ?
"- Tu veux venir voir du hard chez moi ? [...] Faudra faire gaffe chuis étroite !
Et son contracteur le lendemain :
- Tu peux pas rentrer ta queue 3 jours ? On-ne-niqueu-pas sur les coups.
- Solinas !
- Ta gueule"
Il est comme ça Solinas. Mercenaire solitaire et bientôt ennemi public n°1 après avoir versé à son insu dans le terrorisme d'extrême droite et participé à l'attentat contre un ministre. Le film suit son gros bonhomme de chemin, toujours d'une puissance froide et avec desballes tirées à bout portant. x3 s'il faut. Magouilles ! Piège ! Chasse à l'homme ! Donnadieu se retrouve face à Jean-Pierre Malo, ces gueules putain. Mais il y a aussi Bernard Farcy, à fond, André Dussolier, et Suzanne Flon. Un des meilleurs films de la Série Noire conclu magistralement par un meurtre télévisé juste avant l'annonce du film du soir : 'Les 120 Journées de Sodome', en prenant bien garde de rajouter "Demain, jour de classe !"... Décadence !


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CONTRAINTE PAR CORPS (1988, Serge Leroy)
Aaah, le Women In Prison du Polar80 ! Ah Marianne Basler sans soutif pendant 1h30 ! Ah cette trogne de Vittorio Mezzogiorno, impassible, vicieux, faquin ! Ah, le Portugal et ses Portugais ! Sans oublier Catherine Wilkening, Lisette Malidor (souvenez-vous de la grande noire rasée de 'Ronde de Nuit') et toutes les autres détenues en petite tenue. Claire Vignon est envoyée en prison. Pourquoi ? Parce que le flic fasciste de l'île (: se réclamant du vrai fascisme) l'a surprise à moitié à poil, se rouler sur une plage avec son mec. On ne rigole pas avec la pudeur sur cette île méditerranéenne. N'ayant pas réuni assez de preuves pour la faire coffrer, et après avoir usé de quelques violences accompagné de ses flics musclés, Kasta lui flanque de la côke dans son sâke, bam, 7 ans minimum. Tout ça pour l'user, l'user, l'user et finir par la baiser. Sauf qu'il est tombé sur la mauvaise jument. Claire va décaper toute la prison, fini les tox' qui fument des morceaux de ceintures en cuir et se shootent avec le gaz de la cuisine, fini les suicides, fini les attouchements lourdingues des lesbos. Ouais, et dommage pour le film j'en conviens. En avant la bronzette, le footing, et la positivité ! On se croirait dans un camping80 par moment vu le cadre idyllique et les mœurs légères. Pas tellement de surprise à ce stade là de l'affaire mais Serge 'LaTraque' Leroy s'en sort plutôt pas mal malgré une fin honteuse. PS : Devinez qui meurt.


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JAUNE REVOLVER (1988, Olivier Langlois)
Ignoble.


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LA TRAVESTIE (1988, Yves Boisset)
"Nicole Armingault fait croire à ses trois amants qu'elle est enceinte. Après que ceux-ci lui ont donné l'argent nécessaire pour se faire avorter, elle dévalise son avocat puis devient travestie à Paris." Aïe.
Un polar sans policier est-il un polar ? Question. En attendant d'y réfléchir, quelques constatations. Yves Afonso est un gros mec cool. Bernard Farcy joue super bien le violeur. Valerie Steffen a toujours les seins qui pointent. Le mot 'négresses' est lâchée à plusieurs reprises. Le trottoir est arpenté dans tous les sens. Zabou aussi. Dégueulasseries. Les putes lisent Bukowski (qui est donc ce Julien Bukowski ?) et... j'ai très vite lâché l'affaire qui n'en est pas une.


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PREUVE D'AMOUR (1988, Miguel Courtois)
"Un journaliste de retour de voyage rencontre dans un train un photographe qui lui montre une pellicule lui disant qu'elle vaut de l'or. Arrive dans le compartiment une jeune femme dont il tombe amoureux. Ils passent la nuit ensemble, et il découvre dans sa poche la pellicule du photographe; celui-ci a été assassiné à sa descente du train."
Gérard Darmon sous la pluie dans la caisse de Colombo. Des journaleux. Un skinhead psychopathe et étrangleur muni d'un bracelet de force. Un loft occupant un étage entier, des stores, un poster de "Crime in the Streets" et un autre de "Voyage au bout de l'enfer". Hot d'or pour Anaïs Jeanneret qui jouit plus fort que dans Basique Instinct. Bande-son slappée, lumière bleue, parkings. Beineix ? Non, tout va bien. Jean Rougerie ? Oui, incompétence de la police. Michel Auclair ? Les gros bonnets du cinéma sont là. Ainsi que les producteurs mafia. Finish catastrophe où Darmon clame son "envie d'écrire" sur une guitare espagnolisante. Sans oublier un samurai. C'était l'année 1988. Merci à tous d'avoir participé.


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L'UNION SACRÉE (1989, Alexandre Arcady)
"Le dernier Arcady ? Pas assez court mon fils !" Même beaucoup trop long. Putain ça commençait bien pourtant, dans le genre intrigue lourdingue et racisme élémentaire. Deux flics ennemi-ennemi, un juif (Bruel) et un arabe (Berry). Le premier est chaud-bouillant, le second tout en sagesse, et tous les deux doivent résoudre un problème d'arithmétique grandiose : "La drogue à Paris est distribuée gratuitement dans les lycées par des dealers que manipule un état du Proche-Orient dont le but est de déstabiliser l'Occident"... Ces enculés ont déjà buté trois gosses. Enflures ! Les insultes fusent : "me parle pas, j'aime pas ta voix" - "j'vais t'manger la tête!". Avec un gros abus de "wouallah" dès qu'un "frisé" traverse l'écran. Soyons sérieux Monsieur Acardy, c'est pas bientôt fini ? Bah d'ailleurs si. On peut dire que ce buddy movie signe carrément la fin du genre POLAR80. Une fin aussi fulgurante que cette course poursuite dans un bahut sous fond d'electro-funk aliénant. L'intrigue se mue vite en triangle amoureux houleux (je te déteste, puis je te supporte, puis t'es mon meilleur buddy et je te présente à ma mère juive (Marthe Villalonga), quand je me rends compte qu'en fait tu baises ma femme...) et en diatribe contre l'Islam radical, le grand truand se servant d'un centre culturel comme base terroriste. Berry, dépité par l'usage qui est fait du Coran par ces Égyptiens de pacotille laissera le film se transformer en "Grand Pardon 3" de 2 heures et pètera tout à la fin. "Mais peut-être ont-ils rêvé cette vengeance...?" ... Je n'oublie pas le plus important : l'incroyable et unique cameo de Thierry Beccaro au cinéma. Mo-mo-motus.


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PRÉSUMÉ DANGEREUX (1990, Georges Lautner)
Nice '89. Production Sergio Gobbi. 205 GTI. Sophie Duez en tailleur. On est bien. On frôle le luxe même dans cette adaptation méga-libre de James Hadley Chase par Georges Lautner, quelque part entre Un Été D'Enfer et Brigade des Moeurs, sans les meules. Accrochez-vous : "Le professeur Forrester détient la formule d'une nouvelle arme nucléaire. Il est très vite déclaré dangereux car on craint qu'il ne divulgue tout à n'importe qui. Ses ennemis l'ont bien compris et décident de l'enlever. Mais, Tom Lepski le super flic de choc n'est pas loin..." Le professeur fou est joué par Mitchum qui est pété au Génépi pendant tout le film comme le raconte Francis Perrin (qui joue le commissaire, vous avez bien lu) dans les bonus du DVD (car le film est sorti en DVD, vous avez bien lu 2). La VF, évidemment déplorable, déssert encore plus l'intrique policière dont le côté comédie n'a besoin de rien d'autre pour être desservi (la palme de Nice à cette incroyable scène de poursuite où le méchant a fait un créneau trop serré et n'arrive plus à sortir de son emplacement... et aussi toutes les scènes de Sophie Duez, qui fait vite oublier ses dialogues). Lourdingue donc, mais y'a un truc. Le duo de badass est parfait : Daniel Ubaud (NOTRE Steven Seagal à nous, œil de verre en prime) et Jean-Marie Lemaire (plus blond et souple que jamais). Le détective américain insupportable qui se nourrit exclusivement de 'Coke' et de Ketchup doit déjouer les plans machiavélique du grand bandit Mario Adorf, impeccable. Impeccable comme tous ces nouveaux polos Lacoste qui apparaissent à chaque quart-d'heure. Au milieu de tout ça, une Marie Laforêt en trainée, une B.O. pompière de Stelvio Cipriani, un passage snuff movie ("on lui injecte de l'héroïne toutes les 4h, dans 48h elle sera accroc" + hurlement de Sophie Duez), une BMW gonflée, un bulldozer, une tronçonneuse, sans oublier cette diablesse de Peugeot 205 rouge éclatante, sous un ciel bleu azur. A conserver pour les générations futures.
D'INCROYABLES CAPTURES ICI MÊME.


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TAXI DE NUIT (1993, Serge Leroy)
Holala... Rendez-moi mes années 80 !
Fluoglacial
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Re: Le polar français des années 80

Message par Fluoglacial »

Au passage, je cherche toujours désespérément les films ci-dessous (échanges bienvenus !)

La Virée Superbe (1974, Gérard Vergez)
Dernière Sortie Avant Roissy (1977, Bernard Paul)
La Bourgeoise et le Loubard (1979, Jean-Louis Daniel)
Point Final à la Ligne (1981, Jean-François Gallotte)
Court Circuits (1981, Patrick Grandperret)
Douce Enquête Sur La Violence (1982, George Guérin)
La Fugitive (1982, Yves Ciampi)
La Bête Noire (1983, Patrick Chaput)
Le Dénommé (1990, Jean-Claude Dague)
Plein Fer (1990, Josée Dayan)
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Re: Le polar français des années 80

Message par Flol »

Fluoglacial a écrit :LIVRAISON FINALE !!!
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Re: Le polar français des années 80

Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :
Fluoglacial a écrit :LIVRAISON FINALE !!!
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Je suis d'accord avec le monsieur!

J'en ai vu quelques-uns de cette dernière livraison comme ce "Contrainte Par Corps". Quelle distribution féminine quand même: Basler, Wilkening, Sihol...
Sinon, le Bluwal a l'air immanquable dans le genre.
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Joshua Baskin
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Re: Le polar français des années 80

Message par Joshua Baskin »

Je suis l'heureux possesseur du DVD de Présumé dangereux, je crois que je vais m'empresser de le visionner.
Intersections Global Corp.
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