DECEMBRE 2016
FILM DU MOIS:
The Mermaid, de Stephen Chow (2016) 9/10 - Un comique qui multiplie les registres (burlesque, de situation, visuels, avec effets visuels ou pure séquence de jeu comme avec les policiers), un sens de la narration abouti et un casting qui se donne à fond, avec une mention spéciale pour la jeune actrice qui est aussi craquante que pure comique. Un vrai bonheur...
FILMS DECOUVERTS:
Le duel de l'aube, de Tomu Uchida (1965) 7/10 - Intéressant que ce cinquième film prenne enfin de vraies libertés avec le roman. Pour le reste, l'ensemble est moins inspiré que précédemment, le duel final, notamment, manque cruellement d'ampleur. Je me demande si Uchida ne commençait pas à en avoir marre...
The autopsy of Jane Doe, de Andre Ovredal (2016) 7,5/10 - Une première heure très réussie, pleine de bonnes idée et assez angoissante. Dommage que la résolution bascule dans des facilités qui ne rendent pas le film mauvais, mais en atténuent l'intérêt.
The Unseen, de Geoff Redknap (2016) 7/10 - Une variation intelligente sur le thème de l'homme invisible. Direction d'acteur et mise en scène parfois un peu hésitantes, mais le script est vraiment assez inventif pour tenir en haleine.
K-shop, de Dan Pringle (2016) 6,5/10 - Convainquant dans sa description des dérives nocturnes de l'Angleterre alcoolisée, le film bascule dans une seconde partie en une longue série de dialogues en champs/contrechamps explicatifs et lourdauds.
Hardware, de Richard Stanley (1990) 7,5/10 - Malgré de lourdes confusions narratives, le film parvient à établir une ambiance cyberpunk planante, notamment en raison d'une BO de choix, d'un casting réussi et d'un robot bien fichu.
Grave, de Julia Ducournau (2016) 8/10 - Un récit bien conduit, une alchimie de casting efficace, quelques séquences d'anthologie (on a eu un malaise dans la salle), une narration qui enchaine réalisme français et film de genre avec brio, Ducournau est une cinéaste prometteuse.
La notte, de Michelangelo Antonioni (1961) 7/10 - Visuellement remarquable, mais aussi très figé, le film est aussi riche intellectuellement que faible en émotions.
Sam was here, de Christophe Deroo (2016) 2/10 - Belle BO de Christine pour un film sans récit, étirement longuet et sans génie d'un histoire qui aurait tenu dans un court-métrage de 15 minutes. Le réalisateur a présenté son film au PIFFF, il est sympathique et je lui souhaite de faire de meilleurs films.
Prevenge, de Alice Lowe (2016) 7,5/10 - Un intrigant récit de vengeance conduite par une femme enceinte. Situations décalées, violence aveugles, séquences touchantes et bien écrites, le film est une jolie surprise.
The Priests, de Jang Jae-Hyun (2016) 7/10 - Un bon film de genre sur un exorcisme à la coréenne, pas révolutionnaire mais très divertissant.
Miyamoto Musashi VI /
Musashi contre Baiken, de Tomu Uchida (1971) 6/10 - Plus faible, le film reprend un élément écarté précédemment du bouquin pour un récit de revanche assez classique et manquant du génie visuel d'Uchida...
Killer of Sheep, de Charles Burnett (1978) 8/10 - Un excellent film social que son fond militant (on suit une famille noire dans un ghetto de Watts) n'étouffe jamais. Au contraire, la justesse de certaine scènes et la beauté de certaines autres font de ce film une oeuvre remarquable.
Sully, de Clint Eastwood (2016) 8/10 - Un film qui parvient à lier sobriété et émotion, par la seule force de sa mise en scène toute en retenue. Tom Hanks est ici à son meilleur.
Arrival, de Denis Villeneuve (2016) 8,5/10 - Un beau récit de SF éthéré, à la fois réflexion sur le langage et variation poétique sur un thème téléologique assez touchant, habité par un casting inspiré.
Muriel, ou le temps d'un retour, de Alain Resnais (1963) 10/10 - Autre reflexion sur le temps, qui joue montage, musique et écriture pour parler du passé, de la mémoire, de l'Algérie et de traumatisme. Une oeuvre majeure, dont la richesse ne se dévoilera pas entière au premier visionnage.
What Price Hollywood ? de George Cukor (1932) 7/10 - Un film touchant, mais qui manque singulièrement de mordant pour une satire précode du monde hollywoodien...
Manchester by the sea, de Kenneth Lonergan (2016) 9/10 - Un drame magistral qu'il me faudra revoir avant de pouvoir en parler à tête reposée... J'ai pleuré tout du long et l'émotion trouble mon jugement. Mention spéciale à des choix musicaux bien vus, et à un Casey Affleck qui donne corps à son personnage d'une façon terrassante.
Rogue one, de Gareth Edwards (2016) 10/10 - Bonheur absolu du fan de la saga devant cette réactivation des codes avec un sens de l'esthétique et du spectaculaire inédits, le fameux "sense of wonder" si inhérent à la science-fiction que j'aime. Un régal de bout en bout.
La mort de Dante Lazarescu, de Cristi Puiu (2005) 8/10 - Sorte de film dossier sur le monde médical roumain, on se prend à se demander comment ça fonctionnerait en France. Très belle montée en puissance et en complexité, un film impressionnant.
Adopte un veuf, de François Desagnat (2016) 4/10 - Si le script pouvait fonctionner, le jeu très médiocre de Bérangère Krief et la mise en scène indigente du réalisateur plombent ce film de façon redoutable.
La vie de Jesus, de Bruno Dumont (1997) 7/10 - Je pense que P'tit Quinquin m'a ouvert les yeux sur l'approche de Dumont, mais le film, pour moi, reste assez fragile.
Macunaima, de Joachim Pedro de Andrade (1969) 6/10 - Etrange film, tantôt politique, tantôt absurde, tantôt surréaliste... Dommage que l'inventivité visuelle ne parvienne pas à donner de force au récit, qui ne parvient que rarement à dépasser l'anecdote.
Quand une femme monte l'escalier, de Mikio Naruse (1960) 8/10 - A la fois mélodrame et film social, le film parvient autant à émouvoir qu'à éclairer sur une réalité de la société japonaise de l'époque. L'interprétation, Hideko Takamine et Tastuya Nakadai en tête, est particulièrement réussie.
Baccalaureat, de Christian Mungiu (2016) 8,5/10 - Récit sur l'ambiguité morale, ce film poursuit le portrait sans fard de son pays que trace Mungiu de film en film. En suivant la descente aux enfers d'un homme qui mise tout sur sa fille, sur sa sortie d'un pays où tout se règle par "arrangements", le film soulève beaucoup de questions morales, mais aussi émeut beaucoup.
Demain tout commence, de Hugo Gélin (2016) 6/10 - Too much. Trop de musique surutilisée, dans la veine "amour dans le pré", trop de surjeu d'un Omar Sy en roue libre, trop de raccourcis narratifs. Et c'est dommage parce qu'il y a pas mal de bonnes choses dans ce film, des seconds roles savoureux au récit lui-même, en passant par quelques bons dialogues. Le film reste sympathique, mais ne va pas au delà.
Paterson, de Jim Jarmush (2016) 8/10 - Jarmush en vient à l'épure de ses sujets de prédilection, la déambulation, la rencontre interculturelle, la poésie... Et ça marche ! Enfin un film sans conflit central, et qui se paie le luxe d'avoir le couple à l'écran le plus charmant de 2016, sans hésitation.
Your name, de Makoto Shinkai (2016) 8,5/10 - Gemme dans un genre très codifié (le film animé japonais de romance ado, on est dans le registre de
5 cm par seconde),
Your name joue avec beaucoup plus de concepts tout en restant très intense, riche en personnages secondaires marquants, et en jouant l'émotion. Surtout, le film reste visuellement le plus abouti de son auteur, et sans doute un des plus beaux films de l'animation japonaise...
L'évangile selon Saint-Mathieu, de Pier Paolo Pasolini (1964) 8/10 - Par des choix de mise en scène novateurs (caméra à l'épaule, plans portrait du "peuple", musique classique en BO), Pasolini rend cette énième adaptation d'un évangile vivante et proprement bouleversante. Une surprise, parce que je reste un peu distant de Pasolini, mais peut-être finirai-je par réviser ma copie...
FILMS REVUS:
Outrage, de Taskehi Kitano (2010) 7/10 - Un étonnant jeu de démolition où les yakuzas sont victimes d'un boss trop manipulateur. Très bien fichu.
31, de Rob Zombie (2015) 7,5/10 -
Gremlins, de Joe Dante (1984) 10/10 - "While everybody else opens up presents, they're opening up their wrists." J'avais oublié cette excellente réplique. Culte !
The Wave, de Roar Uthaug (2015) 8/10 - Révision bien plaisante en bluray de ce film catastrophe certes sans surprise, mais filmé avec efficacité et maitrise des effets.
Star Wars: Episode VII - Le réveil de la Force, de J.J.Abrams (2015) 9/10 - Formidable révision !! Le film marche encore mieux la seconde fois : effets visuels formidables, personnages accrocheurs et subtil décalage vis-à-vis de l'original, ce film est une formidable suite qui ne se perd jamais dans la redite ou le rapport à l'original. Impressionnant.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)