MARS 2017
FILM DU MOIS:
The lost City of Z, de James Gray (2017) 9/10 - Un très beau film, ambitieux et ample, superbement filmé et solidement incarné, riche d'une thématique ambigue et complexe, qui ne s'épuise pas au premier visionnage.
FILMS DECOUVERTS:
La lame infernale, de Massimo Dallamano (1974) 7,5/10 - Malgré quelques aspects "bis", le film dépasse vite son propos pour devenir passionnant et prendre des allures de fable politique amère, portée par l'ensorcelante BO de Stelvio Cipriani.
Strange Illusion, d'Edgar G. Ulmer (1948) 7/10 - Etrange polar psychanalytique dans lequel un fils soupçonne l'homme qui veut épouser sa veuve de mère, suite à un rêve prémonitoire...
Pauline à la plage, d'Eric Rohmer (1983) 7/10 - Film très rohmérien, où se joue un conte moral dans le cadre d'un séjour de vacances...
Kamikaze club, de Kinji Fukasaku (1968) 7/10 - Fukasaku nous fait un polar pop, mais où très vite vient poindre le pessimisme moral du réalisateur.
La légende du grand judo 2, d'Akira Kurosawa (1945) 6/10 - Etrange suite qui se suit sans ennui, mais qui manque singulièrement d'enjeux, narratifs ou de mise en scène...
Desperate Living, de John Waters (1977) 6/10 - Sacrément trash, parfois drôle, ce film de Waters "vaut" plus pour ses transgressions que pour son histoire simpliste et un peu bancale...
Le piège à cons, de Jean-Pierre Mocky (1979) 3/10 - Si la diartribe politique semble plus que jamais d'actualité, le film de Mocky multiplie les facilités de script ou les approximations de mise en scène, et devient pénible à regarder jusqu'à la fin...
La fille qui en savait trop, de Mario Bava (1963) 7,5/10 - Décidément, c'est un immense plaisir que de découvrir le cinéma de Mario Bava sur les blurays d'Arrow Films. Le cinéaste est un grand formaliste, et la photo de ses films est superbe. L'intrigue est oubliable, mais on est clairement sur la structure d'un giallo qui s'ignore (avec John Saxon, en plus).
Hidden Figures, de Theodore Melfi (2016) 8/10 - Quel sujet magnifique ! D'excellents dialogues et un casting inspiré donnent à ce film une portée édifiante, exaltante et surtout inespérée chez un film de studio. Un film que tout amateur de la conquête de l'espace se doit de voir.
La couleur de la grenade, de Sergei Paradjanov (1969) 8/10 - Un étrange film surréaliste, aux images fortes et superbes, imprégné d'une spiritualité entêtante. Je suis assez enchanté que le bonus du dvd explique comment ce film, charcuté par le pouvoir soviétique, était censé être plus signifiant, et la relecture du film par son assistant mise en scène permet de comprendre tout ce qu'il raconte. C'est une expérience éclairante nourrie par une vision ambitieuse de ce que le cinéma pourrait proposer.
Logan, de James Mangold (2017) 7/10 - Une intéressante approche du film de super-héros avec un angle atypique, plus mur. Dommage que la mise en scène ne suive pas, se sente obligée d'en faire trop (une certaine complaisance dans l'usage du gore et des gros mots, pas toujours naturels). Le script reste vraiment riche et intéressant.
Kong : Skull Island, de Jordan Vogt-Roberts (2017) 8,5/10 - Un film d'effets spéciaux, qui repose beaucoup plus sur son CG Supervisor que sur son metteur en scène ou ses acteurs, mais qui est ici particulièrement réussi et ludique. Un gros panard en salle...
Le président et Miss Wade, de rob Reiner (1995) 7,5/10 - Difficile de ne pas voir ici une sorte de brouillon de The West Wing, avec un coté naïf assez touchant.
Dragon Lord, de Jackie Chan (1982) 7/10 - Un film qui allie le sens des situations de Chan, mais aussi une logique old-school dans son approche du kung-fu et de la comédie. Je reste épaté par une séquence de "foot", ainsi qu'une escalade collective assez spectaculaire.
Sleepaway Camp, de Robert Hiltzik (1983) 7,5/10 - Souvent mal joué et avec pas mal de clichés, le film est sauvé par des VFX très inventifs et frappants, ainsi qu'un finale assez mémorable.
Detour, de Christopher Smith (2016) 7/10 - Malgré un jeu de montage sophistiqué et une mise en scène élaborée, le film peine à impliquer le spectateur, et oscille entre le "énième polar du mois" et un objet conceptuel ludique mais un peu vain.
20th Century women, de Mike Mills (2016) 7,5/10 - Bien qu'un peu bavard, le film est touchant grace à son beau casting féminin et la vérité qui se dégage de son récit assez personnel.
Mr & Madame Adelman, de Nicolas Bedos (2017) 7,5/10 - Si l'intrigue n'est pas renversante, l'ensemble reste bien joué et touchant. Quelques séquences de colères sortent du lot par leur violence verbale et leur acidité. On verra si Bedos persiste dans cette direction.
Rolling Thunder, de John Flynn (1977) 8,5/10 - Sec, âpre et diablement efficace, ce film est une belle réussite, qui dépasse grandement ce que j'en attendais.
Miss Sloane, de John Madden (2017) 7/10 - Un film un peu trop malin pour bien fonctionner, mais qui se suit avec plaisir, notamment du fait d'un casting au charisme certain.
Lion, de Garth Davis (2017) 6/10 - Un film sympathique, mais un peu lisse, qui peine à dépasser son pitch, malgré quelques images dépaysantes.
Les quatre plumes blanches, de Zoltan Korda (1939) 7,5/10 - Un grand film d'aventures en technicolor, sans doute un peu daté (on sent le sous-texte patriotique, limite guerrier), mais qui joue la carte d'un grand spectacle assez réussi.
Le voyage des comédiens, de Theo Angelopoulos (1975) 6/10 - Film fleuve sur l'histoire de la Grèce entre 1939 et 1952, qui surjoue un peu son coté maniéré. Certes, la mise en scène est parfois remarquable, mais cet excès de lenteur et de fixité fige un peu le récit et gomme l'intérêt des personnages.
Equals, de Drake Doremus (2015) 6/10 - Une fable futuriste bien fichue, au casting réussi, mais le déja-vu est assez omniprésent, et le film sans surprise. La fable atteint vite ses limites.
Vampire Circus /
Le cirque des vampires, de Robert Young (1972) 8/10 - Un film de genre assez marquant, à la noirceur surprenante, qui séduit vraiment pour peu qu'on accepte des effets spéciaux assez ringards.
Le diabolique Docteur Mabuse, de Fritz Lang (1960) 5/10 - Un whodunnit assez faiblard. Très décevant de la part de Fritz Lang de voir ses récits amples et totalitaires se résumer à un mélodrame de chambre d'hotel. Ici et là, néanmoins, pointent de bonnes idées originales. Trop rares...
Driver, de Walter Hill (1978) 7/10 - Un polar assez classique, sec et à la belle BO de Michael Small. Le film vit surtout lors de ses grandes séquences de poursuite automobile, qui sont assez réjouissantes. Le reste est plus commun, et Bruce Dern campe un policier assez caricatural (mais le film brasse de grands archétypes, donc c'est le concept).
Harlan County U.S.A. de Barbara Kopple (1976) 8/10 - La mine américaine en période de conflits sociaux d'une grande violence dans ce documentaire qui vit aux cotés des mineurs. Une vraie référence pour qui s'intéresse au syndicalisme à l'Américaine.
Torso, de Sergio Martino (1973) 7/10 - Un film à la stylisation intéressante, mais qui se perd parfois dans un érotisme de pacotille ou dans un symbolisme un peu grossier. Divertissant, mais à réserver aux amateurs.
Le dernier jour de la colère, de Tonino Valerii (1967) 8/10 - Quelle belle surprise que ce film dont le thème oscille entre récit d'apprentissage et fable politique, admirablement accompagné d'une des plus belles BO de Riz Ortolani et solidement incarné par un casting aux petits oignons.
Motel Hell, de Kevin Connor (1980) 7,5/10 - Pur film de genre, cette comédie horrifique sanglante joue d'un ton décalé assez inhabituel et surprend souvent, notamment dans un final apocalyptique en forme de duel à la tronçonneuse...
Le syndrome asthénique, de Kira Muratova (1990) 6/10 - Sorte d'allégorie sur la Russie de 1990, où une population oscille entre indifférence et colère, inquiétude et soif de plaisir, et où dormir devient le seul moyen de faire face, mais le traitement assez déconstruit et avant-gardiste du film atténue le propos et rend le film inutilement confus.
Underworld Evolution, de Len Wiseman (2006) 2/10 - Plat, sans aucun ressort, aucune idée de mise en scène, mal joué et scénario incohérent... Ca va être difficile de descendre...
FILMS REVUS:
Y a-t-il un pilote dans l'avion, de Jim Abrahams & David Zucker (1980) 8,5/10 - Plaisir coupable devant ce grand burlesque des années 80 qui allait ouvrir la voie à une série de comédies absurdes et hilarantes. Néanmoins, cette révision est l'occasion de signaler ce qu'y apporte la BO remarquable d'Elmer Bernstein, qui donne une hauteur aux images et propose un contraste frappant entre le caractère prosaïque des blagues, et la portée terrifiante de ce qui est raconté (un accident d'avion, tout de même).
Underworld, de Len Wiseman (2003) 5,5/10 - Le cadre White Wolf est amusant, l'intrigue pas trop mal ficelée, mais j'avoue avoir quelques difficultés avec le montage et la mise scène (?) du film... John Moore a un sérieux rival ici...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)