The Comics Corner

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nobody smith
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Encore un run qui ne fait pas défaut à sa colossale réputation. Prise en main du personnage par George Pérez après la mise à plat de Crisis On Infinite Earths, ce Wonder Woman est un chef d’œuvre totale. Graphiquement bien sûr mais c’est un peu attendu de la part de Pérez. On peut toujours compter sur son sens de l’iconisation, ses visions fourmillant de détail et ses découpages complexes. Des dessins donnant l’ampleur méritée à son histoire. Pérez plonge à fond dans une ambiance mythologique. Mais cette atmosphère va plus loin que juste confronter mortels, immortels, dieux et leurs engeances monstrueuses. Probablement ma lecture actuelle de Joseph Campbell m’influence mais j’ai trouvé là une totale application des mécanismes du mythe. Pérez dépasse finalement ce que l’actualité peut lui dicter comme discours comme la médiatisation à outrance (l’attaché de presse traitant plus l'héroïne en égérie de mode qu’en ambassadrice) ou la guerre froide (il y a quand même une idée amusante avec deux pages se répétant à l’identique pour le camp US et Russe). Par ses représentations spectaculaires, l’histoire devient avant tout une expression des forces se confrontant dans l’esprit de tout un chacun. Ce qui prévaut est la quête de l’héroïne vers une forme d’illumination et répandre celle-ci à travers l’humanité. J’exagère à peine en disant qu’au final, le Wonder Woman de Pérez est à la mesure de cette mythologie grecque qu’il convoque. Très très grand.

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Suite et fin de Tokyo Ghost. Au bout du compte, je reste sur mon impression mitigée. Remender a du mal à se dépêtrer de ses influences et à faire vivre son univers en tant que tel. Le ton assez putassier digne d’un Mark Millar n’aide pas non plus. Mais donc, il y a cette histoire d’amour passionnée et désespérée. C’est définitivement elle qui permet à la série de se maintenir la tête hors de l’eau. Il y a notamment une idée graphique dans le dernier épisode que je trouve particulièrement brillante. Faut dire que de manière globale, les dessins de Sean Murphy sont l’autre grande force de Tokyo Ghost :

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nobody smith
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Le pauvre Brian Azzarello a le malheur d’arriver dans mes lectures après Greg Rucka et George Pérez. Cela lui cause un comparatif pas forcément très heureux. Azzarello prend comme optique de mettre ouvertement en avant les querelles familiales des dieux de l’Olympe. Tout tourne donc autour d’Héra qui en a ras la casquette de son mari volage. Pour ne rien gâcher, ce dernier a démissionné de ses responsabilités. Un départ impromptu qui logiquement entraîne quelques convoitises. Tout ceci est très séduisant. La représentation que Cliff Chiang et Tony Akins tirent de ce bordel mythologique est quelque peu inégale mais a le mérite d’être imaginatif. Mon problème finalement, c’est "et Wonder Woman dans tout ça ?". La modification de ses origines lui offre une nouvelle position dans le schéma divin mais ces premiers épisodes ne l’exploitent pas vraiment. L’amazone y est un peu trop circonscrit au rang de pion et moins d’élément actif de l’histoire. C’est ainsi surtout le caractère guerrier et impulsif du personnage qui s’exprime, ne lui donnant que peu de nuance. J’ose espérer qu’il y aura une évolution sur le long-terme, les possibilités de l’histoire lui permettant d’être bien plus.

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J’avais pris ce Spiderman/Black Cat attiré par le nom de Kevin Smith. Et ben putain, j’aurais mieux fait de passer mon chemin. Outre des dessins sans saveurs, l’intrigue est d’une fainéantise totale. Qu’il a fallu trois ans et demi à Smith pour boucler les six (six !!!) numéros de la mini-série ne paraît pas trop étonnant tant l’ensemble est traversé d'un complet manque de motivation. La réunion des anciens amants ne vendait pas du rêve mais il y avait toujours des possibilités de faire quelque chose avec, surtout avec le style roman noir recherché. Mais rien ne fonctionne entre rebondissements foireux (le background des antagonistes) et sujet à peine esquissé (quelle curieuse idée d’avoir laissé MJ hors de l’équation tant précisément elle souligne le changement des rapports entre les deux personnages). Le tout est saupoudré des dialogues misérables, ce qui est pour le moins stupéfiant de la part de Kevin Smith. Bref, caca
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nobody smith
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Le premier épisode de Spider-Gwen n’est pas particulièrement gentil avec le nouveau lecteur qui n’est pas passé par le Spiderman de Dan Slott. Un court résumé de l’historique éditorial et une petite page condensant les principaux évènements : c’est tout pour se plonger dans cet univers alternatif où Gwen Stacy a été mordue par une araignée radioactive à la place de Peter Parker. Ça ne serait théoriquement pas problématique si le début de la série ne laissait pas l’impression de prendre le train en marche. Le résultat apparaît brouillon, part dans tous les sens et ne se montre pas bien motivant (le Vautour n’est peut-être pas le méchant le plus mémorable mais est-ce une raison pour le rabaisser de la sorte ?). Heureusement, la série attise par la suite un certain capital de sympathie. Un résultat du à des dessins offrant quelques belles idées (le cahier de souvenir), une utilisation peu innovante mais pertinente de la situation de l’héroïne et bien sûr l’héroïne en question. Bref, il y a du potentiel.

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Bon ben finalement, il aura suffit que je lise Le Fruit De Mes Entrailles pour me convaincre totalement de la qualité du travail d’Azzarello. Sa réinvention de la mythologie grecque est définitivement enthousiasmante. Mine de rien, je me dis qu’il manque juste une once de poésie pour avoir là une sorte de Wonder Woman à la Guillermo Del Toro (l’épisode chez Héphaïtos n’aurait pas fait désordre dans un de ses Hellboy). Les dieux s’inscrivent dans un contexte moderne dans lequel leur forme est très largement réinterprétée (la représentation de l’enfer et d’Hadès est tout simplement géniale). Mais Azzarello n’en traite pas moins avec respect ces illustres figures et ne les vide jamais de leur substance. C’est tout à fait excitant, même si je trouve qu’Azzarello peine encore un peu à offrir un portrait nuancé de Wonder Woman. Cela dit, les choses prennent une bonne voie avec De Sang Et De Fer. La thématique sur la famille s’affine et l’amazone s’affirme de plus en plus comme le moteur de celle-ci. Hâte de dévorer la suite.
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hellrick
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Message par hellrick »

BATMAN: POIDS LOURD

Dernier grand arc narratif avant le Rebirth de l’univers DC, POIDS LOURD (« Superheavy » en VO) s’est étalé sur près d’un an de publication, soit dix épisodes et plus de 300 pages de bandes dessinées. Alors, vaste épopée réussie ou coup publicitaire raté ? Un peu des deux…
Suite à « Endgame », le précédent arc narratif de la série scénarisée par Scott Snyder, Batman est apparemment mort lors d’un ultime combat contre le Joker. Cependant, Gotham doit toujours être protégé par un Batman et la société Powers réfléchit au problème en construisant une impressionnante bat-armure destinée à être pilotée par un homme d’élite. C’est le commissaire Gordon qui est finalement choisi pour endosser le costume et assurer la difficile succession du Caped Crusader face à un nouvel ennemi, Mr Bloom.
Ce n’est pas la première fois que Batman, supposé mort ou disparu, doit être remplacé par un successeur comme en témoigne le fameux « Knightfall ». Plus récemment (en 2009), la mort supposée de Bruce Wayne des mains de Darkseid (lors de « Final Crisis ») avait entrainé une véritable guerre de succession développée dans la série limitée « Battle for the cowl ». Après diverses péripéties et une quarantaine de numéro de la revue régulière « Batman », DC Comics relance l’idée d’un nouveau héros sous le costume de la Chauve-Souris. Incroyablement, le quadragénaire moustachu James Gordon, ancien Marines mais également flic (ancien) fumeur fort peu athlétique, est choisi pour reprendre le rôle du Chevalier Noir. Cela surprend mais, en dépit d’un soupçon de second degré (le costume cybernétique se voit régulièrement raillé pour son aspect plus proche d’un lapin que d’un chiroptère), cela reste peu crédible. Passe encore lorsque le vieux flic pilote l’armure mais que dire lorsqu’il intervient, simplement vêtu d’une combinaison moulante, et accomplit des exploits physiques totalement aberrants ?
Comme toujours avec Snyder, l’arc traite essentiellement de Gotham, cette ville tentaculaire et empoisonnée qui corrompt ses habitants. Un nouvel ennemi, Mister Bloom, se charge de la menacer et Gordon doit le combattre tandis qu’un Bruce Wayne amnésique coule des jours heureux en compagnie d’une jeune demoiselle, Julie Madison. Une sous-intrigue assez anecdotique vient compliquer cette romance improbable : le père de Julie, Mallory Madison, risque d’obtenir sa libération conditionnelle. Il serait l’homme qui vendit jadis le révolver avec lequel Joe Chill tua les parents de Bruce. Beaucoup de digressions pour aboutir, au final, à pas grand-chose, tout comme les discussions, sur le banc d’un parc, entre Bruce et un étrange Joker.
De son côté, Mister Bloom n’est pas le super-vilain le plus réussi de l’histoire : cet antagoniste vaguement végétal, sorte de pendant monstrueusement mutant de Poison Ivy, ne convainc pas et ses desseins dominateurs restent aussi sommaires que brumeux pour le lecteur. L’arc se dirige néanmoins vers un combat final attendu mais explosif entre Gordon et un Bloom gigantesque, sorte d’hommage à toute la tradition nippone du super sentaï. L’affrontement est sympathique, visuellement réussi mais quand même assez inopportun dans une série se voulant sérieuse et dramatique. Passons.
Pendant ce temps Bruce Wayne recouvre la mémoire, se souvient qu’il est le Batman et demande à Alfred de le conduire à la batcave où il veut utiliser sa machine à clonage pour se reprogrammer lui-même. Au terme de dix épisodes et de près de 300 pages, les choses rentrent dans l’ordre et retournent au statu quo. Autrement dit Bruce redevient Batman et Gordon range le robot…ne parlons pas de spoiler puisque chacun savait, dès le départ, qu’il ne pouvait y avoir d’autre conclusion à cette histoire, d’où un « tout ça pour ça » compréhensible.
Avec cette longue saga, sommes clairement dans la continuité thématique du long (et controversé) run de Snyder sur le personnage : le souci d’introduire de nouveaux concepts et de lier différentes sous-intrigues en une ambitieuse toile labyrinthique (avec la mystérieuse Cour des Hiboux œuvrant dans l’ombre) mais, également, des conclusions narratives souvent décevantes, des facilités parfois fatigantes et des digressions inabouties. Au final, l’impression dominante est que tout cela ne reste qu’une parenthèse susceptible de créer le buzz (Batman est mort ! Gordon est Batman !) mais vite refermée (après quatre années de publication mensuelle !) lors d’un épilogue qui remet à plat la mythologie (Bruce Wayne renait vierge de toutes cicatrices et même l’infirme Alfred récupère son bras manquant) avant le prochain « rebirth » du personnage.
Si on demeure sur une impression mitigée, ce « Poids lourd » (édité chez Urban Comics dans les mensuels BATMAN UNIVERS 1 à 11 ou en deux recueils sous le titre LA RELEVE, 1ère et 2ème PARTIE) s’avère une lecture globalement satisfaisante et aux dessins (de Greg Capullo) de grande qualité. Un arc qu’il vaut mieux aborder d’une traite et qui constitue, avec ses hauts et ses bas, une conclusion acceptable à cette longue page de l’histoire du Chevalier Noir.


http://hellrick.over-blog.com/2017/05/b ... pullo.html :wink:
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Après un lointain tome 0 formidablement écrit par Mark Waid, ce tome 1 marque la grande entrée en scène de Grant Morrison sur Justice League Of America. Waid est cependant toujours présent et c’est lui qui ouvre l’album avec A Midsummer’s Nightmare. Le scénariste s’attache à la thématique du "lorsque tout le monde sera super, plus personne ne le sera" avec une population développant des super-pouvoirs alors que le héros habituels sont réduits au rang de simple mortel. Postulat classique dont Waid sait comme toujours tirer le meilleur. Tout en en assurant une narration d’une redoutable efficacité, il réfléchit sur la place du super-héros dans le monde et profite de l’inversion des rôles pour mettre en avant l’essence de ses personnages. Du grand spectacle total aux personnages forts en somme. Je suis un peu plus partagé sur l’écriture de Morrison en comparaison. Je trouve toujours qu’à force de condenser les histoires, ses récits souffrent de transitions brutales (un obstacle qui apparaît et se résout d’une page à l’autre : est-ce donc vraiment un obstacle ?) et d’aspect brouillon (la plan du bad guy dans La Clé De L’Enigme est euh mouais voilà). Reste cependant un sacré bon taf remettant en avant les plus imminentes figures DC (faut voir les inconnus qui constituait la JLA juste avant). Comme Waid, Morrison affiche une formidable compréhension de ses personnages (et ouais mec, même sans pouvoir, c’est Batman le plus fort de tous) et délivre des intrigues au doux parfum de SF 50’s (le très touchant La Femme De Demain). Malgré des dessins tombant par moment dans l’hypertrophie musculaire des 90’s (certaines cases avec Wonder Woman sont douloureuses) et autres éléments liés à cette époque (le changement de look de Superman), l’album fait sacrément plaisir.

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Fin de la prestation de Brian Azzarello sur Wonder Woman. Au final, j’en retiens un run de belle qualité. Pas parfait certes entre un début un peu cafouillant et une dernière partie qui patine un peu. Mais la saga familiale a été vraiment épatante à suivre, Azzarello réussissant tout autant à se réapproprier l’héroïne que son panthéon grecque. Une réussite résultant du choix de cette trajectoire entre l’amazone devant accepter sa part de divinité alors que les dieux découvrent leur humanité (très touchante conclusion). Au bout du compte, je me dis que c’est vraiment ce Wonder Woman là que je voudrais voir au cinéma (et pas un Captain America au féminin).
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Message par hellrick »

nobody smith a écrit :Fin de la prestation de Brian Azzarello sur Wonder Woman
Si c'est Déesse de la guerre qui vient ensuite tu peux zapper, ça ne raconte pas grand chose et c'est très long. d'un autre côté c'est bien dessiné et Diana est joliment présentée en poses sexy. Mais ça ne suffit pas...
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hellrick a écrit :
nobody smith a écrit :Fin de la prestation de Brian Azzarello sur Wonder Woman
Si c'est Déesse de la guerre qui vient ensuite tu peux zapper, ça ne raconte pas grand chose et c'est très long. d'un autre côté c'est bien dessiné et Diana est joliment présentée en poses sexy. Mais ça ne suffit pas...
Le nom de David Finch m’a donné envi de passer mon chemin :mrgreen:

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Greg Rucka fait quelque peu évoluer sa vision de Wonder Woman sur ce deuxième tome. Du coup, on revient à quelque chose d’un peu plus traditionnel. Les personnages secondaires redeviennent de véritables personnages secondaires et l’intrigue redonne sa place primordiale à l’héroïne. La mythologie est également plus mise en avant. Du coup, j’aurais tendance à trouver l’album un peu moins intéressant que le précédent. Certes, Rucka reste toujours intéressant par l’incorporation d’une dimension socio-politique et dresse le portrait d’une héroïne aux convictions fascinantes. Mais le spectacle devient plus classique qu’auparavant. Ce qui ne le rend pas pour autant mauvais avec un goût assuré du spectacle (une Diana aveugle qui défonce Méduse, Briariée et la Justice League toute seule). C’est juste que certains angles avaient un côté un peu atypique et prometteur. Je pense notamment à l’exploration des motivations de Veronica Cale, buisines-woman rejetant l’image féministe véhiculée par Wonder Woman. A voir comment Rucka bouclera l’affaire dans le prochain et dernier tome.

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Le tome 2 de Spider-Gwen reprend à peu près tout ce que j’avais dit pour le tome 1. C’est classique mais sympa sauf que la série a du mal à se détacher de ses bases. Outre de verser dans la redondance, elle peine à fonctionner si on n’a pas la connaissance de tout ce qui a précédé la série. A l’inverse, j’ai été plutôt enthousiasmé par le crossover Spider-Women. S’il y a encore du rabâchage, je trouve que l’intrigue arrive à mieux utiliser ses pré-acquis et les faire évoluer. Peut-être est-ce dû à une utilisation des mondes parallèles efficace sans faire preuve d’originalité. Ou tout simplement à un trio féminin bougrement attachant. En l’état, j’en suis sorti beaucoup plus enthousiaste que sur les précédents tomes.
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Très impressionné par ces deux intégrales regroupant les trois premières années de publication de Spider-Man. Lorsque j’ai lu l’intégrale de Stan Lee et Steve Ditko sur Dr Strange, j’avais été gêné par des débuts tâtonnant et cherchant péniblement la direction à donner pour la série. Or pour l’araignée, tout se cristallise très rapidement. Les attitudes du personnage, les dilemmes, le partage du quotidien de lycéen ordinaire avec sa vie de super-héros, les méchants… Dès le départ, tout est parfaitement définis et ces premiers numéros offrent la représentation parfaite du super-héros. En ce sens, le Spider-Man dessiné par Ditko apparaît clairement comme son illustration ultime, en saisissant avec une absolue précision la force et la gestuelle. Dommage que la lecture de ces albums soit parasitée par les infâmes traductions de Geneviève Coulomb. Outre quelques inversions de dialogues entre les bulles, c’est surtout un festival d’expressions ridicules et de langages inutilement orduriers (ça s’envoie régulièrement des connards à la gueule). Voilà un petit extrait pour mesurer le niveau :

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ça fait quand même bien tache !

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Le tome 3 de Deadly Class se clôturait sur le début des examens de fin d’année et laissait Marcus dans une merde noire. Die For Me débute donc très rapidement et plonge d’office dans le massacre généralisé. Peut-être l’intrigue souffre un peu de ce côté très speed. Si l’énergie déployée par les dessins de Wes Craig est toujours incroyable, l’écriture de Remender aurait peut-être mérité quelques respirations supplémentaires. Il n’en demeure pas moins que son écriture conserve toujours ses qualités. Il y a ce soin de creuser ses personnages et par là d’en tirer la matière pour rendre son récit imprévisible. L’album s’offre ainsi en conclusion un cliffhanger de folie, même si j’ai bien peur qu’il se dégonfle par la suite. A suivre.
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Un postulat intéressant - Batman transposé à l'ère victorienne - mais une petite déception au final, l'idée et surtout le contexte étant insuffisamment exploités. La première histoire est de loin la meilleure, mais présente tout de même quelques trous gênants (Comment Bruce regagne-t-il sa cellule? Quid de ses blessures?)
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Après le très sympa Spider-Women, c’est le retour des épisodes réguliers pour Spider-Gwen… et les retrouvailles avec mes sentiments partagés sur la série. A ce stade de la lecture, je me rends compte que le problème de la série ne vient pas de son démarrage sans préambule et se foutant de savoir si le lecteur a toutes les clefs de compréhension. Son problème, c’est en fait qu’elle est authentiquement brouillonne. L’écriture n’est pas toujours regardante sur la cohérence de l’intrigue et même visuellement, c’est parfois le foutoir (je ne sais pas le moitié des choses qui se sont passés dans le combat contre Kraven). D’un autre côté, les dessins de Robbi Rodriguez reste une des grandes forces du comic. L’inventivité des traits est rafraîchissante et l’utilisation des couleurs est pour le moins exceptionnelle. Il y a beaucoup de charme là-dedans et il en va de même finalement pour ses histoires tournant peut-être en rond (faudrait renouveler un peu les enjeux entourant le choix de Gwen à endosser ou non le costume de super-héros). En ce sens, l’épisode spéciale Halloween avec Mystério apporte une bonne bouffée d’air frais.

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C’est quand même assez dingue de se taper un truc à côté de ses pompes comme le film de David Ayer quand on a à disposition cette Suicide Squad de John Ostrander. Sans réclamer une adaptation littérale, il y a là le guide parfait du concept de l’escadron suicide. Pour être honnête, le film a bien puisé dans ce comic certaines idées que ce soit le caractère incontrôlable de l’enchanteresse ou le combat de l’équipe contre des forces surnaturelles. Mais bon, c’était traité dans un fatras narratif qui ne réfléchissait jamais à la manière dont ces idées étaient intégrées dans le comic. Si l’enchanteresse est une alliée peu fiable, ses débordements ne constituent jamais un élément pivot des intrigues. Et si surnaturel il peut y avoir, l’équipe n’a pas vocation à partir en première ligne contre celui-ci (soit elle gère un objectif annexe à de plus grands évènements, soit elle est en charge d’une mission d’ordre personnelle). La Suicide Squad selon Ostrander est donc avant tout constitué de récit d’action-espionnage. Bien servis par le style de Luke McDonnell, ces démantèlements de cellules terroristes et autres exfiltrations d’agents sont palpitants à lire. Mais il y a surtout le facteur humain qui fait la différence. Si la Suicide Squad est surtout présenté comme une équipe de criminels, ça n’est pas totalement le cas. Il y a également des héros "classiques" en leur sein. Pour X raisons, ceux-ci considèrent qu’ils ont leur place au milieu de la vermine. La Suicide Squad est une forme de pénitence pour ces personnages et le gouvernement est bien heureux de les utiliser pour laver son linge sale. Souvent abattu physiquement (les missions mettent leur endurance à rude épreuve) et mentalement (les repères moraux sont souvent brouillés), le groupe montre dans son ensemble une humanité touchante. De quoi donner du cœur à ces efficaces aventures.
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Black Widow, Mark Waid, de l'action, de l’espionnage… Forcément, ça faisait sacrément envi. Je dois admettre être un peu déçu par ce premier album. J’avais peut-être trop attente. Quitte à commencer par le meilleur, je dirais que la grande qualité de la série vient d’une caractérisation de l’héroïne par l’action. Même si les dialogues se développent au fil des numéros, Black Widow n’est pas une grande bavarde et c’est par ses actions qu’elle se définit. Le travail des dessins est en ce sens nickel entre une parfaite mise en valeur de ses capacités et une absence d’effet superflu (certaines transitions sont d’une efficacité si chirurgicale que ça surprend). Dans le fond, je suis par contre peu convaincu. Disons qu’à mon sens, Waid marche beaucoup trop sur les traces d’Ed Brubaker et de son Velvet. L’angle attaque est similaire (espionne livrée à elle-même et traquée de toutes parts qui explorent son passé) et je suis le premier surpris à voir Waid décliner la formule sans enthousiasme. S’il y met donc les formes, les dilemmes et les manipulations de Natasha manquent pour autant d’attaches émotionnelles. De la part de Waid, je trouve ça assez mineur.
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Re: The Comics Corner

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Suite aux évènements du No Man’s Land, Gotham doit se reconstruire. C’est ce douloureux processus sur lequel se concentre Greg Rucka avec New Gotham. Alors certes Batman est présent et en découd avec Ra’s al Ghul mais c’est bel et bien cet espace urbain qui intéresse Rucka. Le polar et plus particulièrement sa dimension sociale l’emporte donc sur le récit de super-héros. Car si la ville doit se rebâtir, ça sera par le biais de vive tension entre les habitants. La force des histoires de Rucka provient ainsi de sa capacité à être attentif tout à la fois au portrait de la ville que des individus qui la composent. Le résultat est comme d’habitude avec le bonhomme d’une qualité sidérante, ficelant ses éléments avec une grande pertinence. En sont la preuve le double épisode sur Poison Ivy, celui sur la thérapie de Double-Face ou sur Renée Montoya (on ne dira jamais assez à quel point Rucka a fait de grandes choses avec ce personnage). Bref, c’est un régal.

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Autre régal mais d’un genre différent avec ce Justice League International. Sous la gouverne de J.M. DeMatteis et Keith Giffen, le groupe se transforme en une bande de gamins qui passent leur temps à se chamailler. Ça a l’air horrible dit comme ça mais en fait, c’est génial. La série fonctionne en effet parce qu’elle est tout simplement bien écrite. Elle est donc drôle que ce soit pour ses dialogues ou les interactions entre des personnages aux caractères trop disparates pour s’entendre. En ce sens, l’utilisation de Batman est bien vue puisque ce fort peu aimable protagoniste contraint l’équipe à se recentrer sur les problèmes en cours. Là est l’autre clé de JLI qui sait quand elle peut se permettre d’être comique et quand elle doit arrêter. Si les personnages passent souvent pour d’incorrigibles marmots, leurs pouvoirs lorsqu’ils rentrent en action n’est jamais source de bouffonnerie. Il en va de même des méchants qui n’ont jamais rien de ridicules et constituent toujours des menaces sérieuses. Ce qui est d’autant plus assuré par l’utilisation du contexte de l’époque (la guerre froide, Tchernobyl, etc…). Très cool en somme.
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Auteur d’un run de très bonne réputation sur Thor, Walter Simonson retrouve le personnage des années plus tard hors du cadre de Marvel avec Ragnarok. Après avoir signé une représentation personnelle du dieu nordique, Simonson a voulu bâtir une histoire autour de celle-ci. Ainsi il conte les aventures d’un Thor sortant de son sommeil après des années et arpentant un monde en ruine privé de dieux. La bonne idée de cette orientation va ainsi tenir du contraste entre un Thor physiquement invincible et ce monde qui a oublié l’existence de tels êtres. En ce sens, Simonson clame dans chaque coin de case son amour pour cette mythologie. Il se dégage une incroyable puissance de la beauté visuelle de l’œuvre alliée avec la déchirante dignité du personnage. Maintenant, ça serait cool que Glénat publie la suite (le premier tome est sorti il y a plus d’un an).

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Si j’ai adoré Ragnarok, je ne crois pas qu’il y a de qualificatif assez fort pour exprimer mon ressenti sur le Thor de Jason Aaron. Je vais donc juste dégainer la carte du chef d’œuvre. Car oui, ces derniers temps je n’ai rien lu de comparable avec la gifle causée par Le Massacreur De Dieux. Sur la papier, Aaron évoque le cas assez classique du méchant souhaitant détruire les dieux car se sentant trahi par ces derniers. La qualité de l’œuvre va tenir naturellement au traitement que le scénariste en fait. Outre l'approche en elle-même de cet antagoniste (notamment une fin assez déchirante), Aaron va tirer le meilleure partie d’une structure narrative qui aurait pu virer au gimmick bêta. L’histoire se partage ainsi sur trois temporalités et présente trois Thor différents. Par là, Aaron transforme le personnage en figure tragique qui quelque soit l’époque reste hantée par ses échecs. Qu’il soit en proie à la honte, au doute ou de regrets, Thor ne peut échapper à l’imperfection de sa divinité. Bien entendu, c’est en faisant face à ses failles que le personnage révèle sa grandeur. Si l’aventure n’est en soit pas la plus homérique possible, Aaron communique un souffle véritablement épique par sa capacité à partir dans des envolées somptueuses. Dans son entreprise, il n’aurait pas pu trouver meilleure collaborateur qu’Esad Ribic. Les nombreuses visions majestueuses parsemant les pages ajoutent à la magnificence de cette œuvre indispensable.
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

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La deuxième partie de Thor : God Of Thunder a bien du mal à assurer la succession après l’exceptionnel Le Massacreur De Dieux. Je qualifierais presque de médiocre l’arc sur Malekith. La préface rappelle que ces épisodes sont sortis à peu près à la même époque que le film Thor : The Dark World. Du coup, je me demande si c’est vraiment le choix de Jason Aaron de mettre en scène ce méchant. Ça expliquerait en tout cas le portrait assez inintéressant du personnage et une aventure peu palpitante. Aaron sauve juste les meubles en profitant de l’occasion pour voyager dans les neuf royaumes et donc exploiter la fantaisie de son monde. Mais l’ensemble reste assez plat. Il faut dire qu’en plus, Esad Ribic a cédé sa place à Ron Garney. Si ce dernier fait un travail correct, il est loin d’être aussi magnifique. Heureusement que Ribic revient sur le dernier tome pour un résultat extraordinaire (les pages sur le combat entre Thor et Galactus :shock: ). Ça rehausse un dernier arc honorable où Aaron fait le lien entre écologie et mythologie. Mais là encore, ça reste loin de la puissance lyrique du Massacreur De Dieux. Bref, j’ai l’impression qu’Aaron a abattu toutes ses cartes trop tôt.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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