Je me suis déjà exprimé sur la série dans ce topic, mais bon...
Je parle toujours selon mon point de vue personnel. Si je dis que c'est stérile, c'est parce que je trouve ça stérile. Je pensais que l'on avait dépassé, dans le cadre d'une discussion, le point « c'est pas bon / j'aime pas » mais il faut croire que quelques rappels sont nécessaires.
Cela étant dit, quand tu réponds à AntonChrigurh, tu agite le drapeau du « réalisme », ce n'est pas moi qui l'invente :
Le personnage que tu trouves mou est tiré d'un personnage réel, déjà maintes fois porté à l'écran.
Il a déclaré que c'était de loin la seule fois ou son travail avait été présenté de façon juste et crédible.
Ensuite, tu oppose :
Attendre de la série du divertissement à la Sherlock ou Silence des agneaux c'est quand même passé à coté de la volonté des auteurs.
A croire qu'entre le réalisme et le divertissement, plus rien n'existe... mais je dois extrapoler un peu trop.
Tu n'es pas le premier à défendre la série sur l'autel du réalisme, chose qui m'agace parce que
pour moi ce réalisme devient une caution (et Mindhunter n'est pas la première série à se réfugier derrière, on pourrait citer, pour les plus récentes The Deuce ou The State) pour taire quelques principes fondamentaux quand on décide de faire de la fiction : la fiction. Comprendre que c'est noble de vouloir dire des choses, mais c'est bien quand cela s'accompagne par le fait de raconter une histoire. Le mimétisme option réaliste possède ses limites et elles sont copieusement atteintes quand la part de fiction ne fait que régurgiter ce qui a déjà été dit ailleurs. La forme est différente (par opposition à des Silence des Agneaux) ? Oui mais le fond reste inchangé. Je citais Criminal Minds, je pourrai ajouter la première saison de Millennium ou encore tout Profiler. Toutes ces séries ont déjà dit ce que Mindhunter illustre. Alors l'emballage est peut-être soigné (je reconnais volontiers les qualités formalistes de David Fincher) mais cela reste un emballage qui n'a que peu d'influence sur le fond.
Je vais m'auto-citer éhontément : Mindhunter est un big mac servi dans un trois étoiles. C'est peut-être très joli mais ça reste un big mac.
Alors, oui, l'extrême immobilité de la série est un tout peu grisante. On pourrait résumer - et je dis cela de façon non péjorative - que Mindhunter est une série de gens qui parlent (comme In Treatment avant elle), que le fait de refuser l'action a quelque chose de particulier mais c'est un constat bien maigre à l'échelle d'une saison qui a empilé les dialogues de façon très scolaire pour, surtout, coller à la réalité.