AOUT 2018
FILM DU MOIS:
Green Fish, de Lee Chang-Dong (1997) 9/10 - Sorte de réécriture du film de gangster, mais à hauteur humaine, et un paquet de plans fabuleux qui révèlent une belle maitrise du cinéma pour un premier film. Gros coup de coeur.
FILMS DECOUVERTS:
Conte de printemps, d'Eric Rohmer (1990) 7/10 - Tiens, une actrice qui sait jouer dans un film de Rohmer, quelle surprise ! Heureusement, l'ensemble autour d'elle vient compenser cette faiblesse. Reste un énième chassé-croisé, par vraiment déplaisant, mais sans grande surprise.
Wadjda, de Haifaa Al-Mansour (2012) 8/10 - A la fois chronique d'enfance et témoignage sur le statut des femmes en Arabie Saoudite, le film parvient à tenir les deux sujet, sans didactisme, dans un récit où l'émotion et la poésie ne sont jamais loin.
Mamma Mia ! Here we go again, de Ol Parker (2018) 4/10 - Mieux mis en scène que l'opus précédent, et soulagé que Meryl Streep se soit abstenu de venir faire ses pitreries, voila qu'on tombe sur le moment le plus embarrassant du cinéma du XXI° Siècle : Cher, entre statue de cire et troisième frère Bogdanoff, reprend du ABBA. Un pur moment d'anthologie !!!
Mission Impossible - Fallout, de Christopher McQuarrie (2018) 8,5/10 - Jouant sur la topologie des lieux, sur un montage ingénieux et sur un comédien démiurgique qui fait ses cascades, McQuarrie nous offre un film extrêmement spectaculaire et jubilatoire. La descente en parachute sur le Grand Palais est un pur moment d'anthologie.
Madame Freedom, de Han Hyeong-mo (1956) 7/10 - Un film coréen qui vaut surtout comme témoignage d'un moment de basculement culturel, entre Corée traditionnelle et ouverture à l'occident. L'aspect mélodrame moralisateur, en revanche, sonne comme un projet de récit d'émancipation féminine étouffé dans l'oeuf. Intrigant et pas mal fichu du tout. Ahn Na-yeong joue fort bien cette femme écartelée entre aspiration à vivre et devoirs maternels...
Manille, de Lino Brocka (1975) 8,5/10 - Très sombre, cette exploration du coté obscur de la modernité reste d'une cinglante actualité. Très intense.
Dr. Cylcops, de Ernest B. Schoedsack (1940) 5/10 - En dehors d'un joli technicolor, ce film trouve vite ses limites, en enjeu, et surtout en mise en scène. Reste un plaisant spectacle d'épouvante à l'ancienne...
L'espion qui m'a larguée, de Susanna Fogel (2018) 7/10 - Comédie loufoque, passablement féministe sans que ça soit trop envahissant ou didactique. Et Kate McKinnon fait toujours mon bonheur à l'écran.
Under the Silver Lake, de David Robert Mitchell (2018) 8,5/10 - Je ne prétendrai pas avoir tout compris à ce film que j'interprète comme un récit onirique (surgissements d'images intimes, constant état fatigué du personnage, qui passe même deux séquences en pyjama), mais l'intensité de son récit, l'inventivité de certaines séquences, l'inscription du film dans une ville-univers elle-même objet de fantasmes, font de ce film une intense expérience cinématographique. J'ai déja envie de le revoir...
Journey to the West, de Stephen Chow (2013) 7,5/10 - Une bonne comédie d'aventure qui ne met pas tout dans ses effets spéciaux, et privilégie l'humour.
Chronique des années de braise, de Mohammed Lakhdar-Hamina (1975) 4/10 - Malgré sa palme d'or et l'indéniable exploit que représente ce film, on reste froid devant une mise en scène maladroite, trop longue, didactique et souvent confuse.
The Grey Fox, de Philip Borsos (1982) 7,5/10 - Ce post-western très documenté sur l'impossible retour à la voie honnête d'un des plus célèbres cow-boys braqueurs de train est tout à fait sympathique et bien fichu. Je le reverrais volontiers.
Begotten, de Elias Merhige (1990) 2/10 - Film expérimental mythologique, entre gloubi-boulga sanglant et galimatias énigmatique, on s'ennuie ferme et on est parfois un peu dégouté...
Hindle Wakes /
Luna-Parc, de Maurice Elvey (1927) 8/10 - Un drame familial intense et filmé de façon très vive, assez naturaliste, et saisissante. Un très bon film, qu'il est possible que je réévalue en le revoyant.
Horror of Malformed Men, de Teruo Ishii (1969) 5/10 - Film pop, qu'on pourra apprécier pour son atmosphère (surtout la première séquence dans un asile), mais dont l'intrigue et les personnages sont tellement invraisemblables qu'on aura du mal à vraiment accrocher au film.
Madhumati, de Bimal Roy (1958) 6/10 - Film bollywood de facture ultra-classique, avec ses passages obligés et consensuels. Seule une fin un tantinet fantastique vient bouleverser un peu tout ça... Sur ce thème, je préfère largement
Om Shanti Om (qui est bien plus récent, il faut dire).
Mais ne nous délivrez pas du mal, de Joel Seria (1971) 8/10 - Grosse découverte que ce film vénéneux, car là où j'attendais de la gaudriole et de la cuisse légère, j'ai eu droit à de la poésie noire, à un pessimisme profond, à un film assez touchant, pour tout dire.
Guimba, un tyran une époque, de Cheick Oumar Sissoko (1995) 5/10 - Mon exploration sporadique du cinéma africain ne se révèle que très rarement satisfaisante, et ici encore, on a une intrigue mal fichue, des séquences ratées et un conte dont la portée parait assez limitée...
Magokoro, de Masaki Kobayashi (1953) 8/10 - Très naïf, le film aurait pu m'agacer, mais c'est tout le contraire, tant Kobayashi parvient à tirer une émotion sincère, pure, dans les plus belles séquences de ce film d'amour adolescent. 3 séquences relèvent pour ainsi dire du chef d'oeuvre dans le film.
Lanternes rouges, de Vasilis Georgiadis (1963) 8/10 - Film de maison close (ce qui est presque un genre à part entière). On suit le parcours des diverses occupantes de la maison, chacune face à ses difficultés propres, dans un drame qui s'achève par une loi qui fait tout fermer, et cloture une tranche de vie bien émouvante.
Mister Frost, de Philippe Setbon (1990) 5,5/10 - Difficile incartade du cinéma français dans le fantastique, ce film très bleuté et à la musique un peu datée campe un Jeff Goldblum en figure diabolique, avec roulement des yeux et sourires entendus, tandis que les frêles humains s'interrogent sur la réalité du Diable, emmenés par un Roland Giraud dépassé par la situation. Reste une jolie tentative et un projet ambitieux, bancal à l'arrivée...
BlacKkKlansman, de Spike Lee (2018) 7,5/10 - Si ce film n'est pas ce que Lee a fait de meilleur, on y retrouve avec gourmandise son gout des dialogues humoristiques, son sens du montage qui s'emboite bien, et la musique de Blanchard, certes pas très novatrice, mais qui fonctionne toujours bien. Plaisir de fan, et découverte de John David Washington, ici très cinégénique...
Extinction, de Ben Young (2018) 4/10 - Grosse déception devant ce film qui aligne 10 clichés pour un retournement vaguement malin...
Oasis, de Lee Chang-Dong (2002) 8/10 - Histoire d'amour entre deux personnes handicapées, qui parvient à allier avec grace poésie et préoccupation sociale. Un film assez intense.
Caravaggio, de Derek Jarman (1986) 8/10 - Sorte de biopic surréaliste, certainement peu fidèle à la réalité, mais bourré d'idées visuelles superbes et de très beaux moments cinématographiques.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)