Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Le cinéma japonais c'est pour les nuls.

Message par Supfiction »

C’est ici le topic du cinéma japonais contemporain ? :mrgreen:
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Re: Le cinéma japonais

Message par Supfiction »

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Recommandé par Pierre Rissient, j’ai découvert ce remake d’Impitoyable et ô surprise, il s'avère aussi bon que l’original.
Il est amusant de constater que Eastwood a percé au cinéma avec un remake d’un film japonais et que désormais il est lui-même remaké par les japonais eux-mêmes.
Le scénario est à la fois très fidèle au film d’Eastwood et en même temps apporte beaucoup de la transposition au Japon. Le contexte historique est subséquemment plus riche (la restauration de Meiji, l’île de Hokkaido). Et les paysages enneigés et forestiers se trouvent être le point fort de cette version. Ils sont extrêmement bien exploités. On aura rarement eu aussi froid au cinéma (avec Le revenant peut-être)

Si Ken Watanabe est presque trop sympathique comparé à Eastwood, le personnage secondaire du jeune tueur novice est ici bien plus intéressant. Les scénaristes en ont fait un aïnou, ce peuple d’origine asiatique vivant dans l’ile avant l’arrivée des japonais.
Ambiance radicalement différente (adieu la musique mélancolique d’Eastwood) mais scénario très fidèle, une très grande réussite du cinéma japonais contemporain.

Un BR allemand existe mais je pense sans stf malheureusement.

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-Kaonashi-
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Re: Le cinéma japonais

Message par -Kaonashi- »

Supfiction a écrit :Recommandé par Pierre Rissient, j’ai découvert ce remake d’Impitoyable et ô surprise, il s'avère aussi bon que l’original.
Il est amusant de constater que Eastwood a percé au cinéma avec un remake d’un film japonais et que désormais il est lui-même remaké par les japonais eux-mêmes.
Le scénario est à la fois très fidèle au film d’Eastwood et en même temps apporte beaucoup de la transposition au Japon. Le contexte historique est subséquemment plus riche (la restauration de Meiji, l’île de Hokkaido). Et les paysages enneigés et forestiers se trouvent être le point fort de cette version. Ils sont extrêmement bien exploités. On aura rarement eu aussi froid au cinéma (avec Le revenant peut-être)

Si Ken Watanabe est presque trop sympathique comparé à Eastwood, le personnage secondaire du jeune tueur novice est ici bien plus intéressant. Les scénaristes en ont fait un aïnou, ce peuple d’origine asiatique vivant dans l’ile avant l’arrivée des japonais.
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Et ça s'appelle comment ?...
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Supfiction
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Re: Le cinéma japonais

Message par Supfiction »

-Kaonashi Yupa- a écrit :
Supfiction a écrit :Recommandé par Pierre Rissient, j’ai découvert ce remake d’Impitoyable et ô surprise, il s'avère aussi bon que l’original.
Il est amusant de constater que Eastwood a percé au cinéma avec un remake d’un film japonais et que désormais il est lui-même remaké par les japonais eux-mêmes.
Le scénario est à la fois très fidèle au film d’Eastwood et en même temps apporte beaucoup de la transposition au Japon. Le contexte historique est subséquemment plus riche (la restauration de Meiji, l’île de Hokkaido). Et les paysages enneigés et forestiers se trouvent être le point fort de cette version. Ils sont extrêmement bien exploités. On aura rarement eu aussi froid au cinéma (avec Le revenant peut-être)

Si Ken Watanabe est presque trop sympathique comparé à Eastwood, le personnage secondaire du jeune tueur novice est ici bien plus intéressant. Les scénaristes en ont fait un aïnou, ce peuple d’origine asiatique vivant dans l’ile avant l’arrivée des japonais.
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-Kaonashi-
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Re: Le cinéma japonais

Message par -Kaonashi- »

Supfiction a écrit :Unforgiven
(Yurusarezaru mono)
Meci, je vais chercher ça. Comment l'as-tu vu ? Avce le BR en question ou autrement ?
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Re: Le cinéma japonais

Message par bruce randylan »

Ne coupez pas / One cut of the dead (Shinichiro Ueda - 2017)

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Alors qu'une petite équipe amateur tourne un film de zombies fauché dans une usine désinfectée, de vrais zombis apparaissent. Le réalisateur décide de profiter de l'incident.

La production indépendante à 25.000 dollars qui est en train de se créer une grosse réputation en festivals internationaux après un carton inattendu au Japon.
Problème : parler du film revient à casser ses effets de surprises et atténuer son impact. Difficile de partager son enthousiasme ainsi alors qu'il s'agit d'une très bonne surprise, maline sans être roublarde, drôle sans être une farce, un hommage sincère sans la moindre once de cynisme en même temps qu'une expérience vraiment fun, doublé d'un certain défi technique.

Plein de spoilers donc :
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La première partie est un plan séquence de 37 minutes où la modeste équipe du film affronte l'arrivée de quelques zombies tandis que le réalisateur cherche à exploiter l'accident pour tirer plus de réalisme de ses comédiens. On y retrouve tous les défauts (parfois attachants) du cinéma cheap & gonzo sans toujours savoir ce qui vient de l'humour volontaire, des contraintes de budget, de l'improvisation et des vraies-fausses mises en abîme avec comédiens exécrables, effets ridicules, moments de malaise qui tirent en longueur... Toujours est-il que le plan-séquence est en revanche bien géré dans son rythme et son système D.
Arrivé à 36 minutes, crédits du générique et fin. Fondu au noir.
Et on revient 10 mois plus tôt quand un réalisateur raté et sans ambition se voit proposer de tourner un court-métrage en plan-séquence pour être diffuser en direct lors de l'inauguration d'une chaîne de télé consacréE au zombis.
Les 30 minutes suivantes sont ainsi consacrées aux préparatifs du tournage (casting, répétition, problèmes au sein de l'équipe, doute du réalisateur et de sa famille) qui mènent aux minutes précédentes le lancement du direct alors que tout se dérègle soudainement (acteurs principaux absents, techniciens bourrés ou malades).
La dernière demi-heure est donc quasiment la reprise du plan-séquence inaugural (condensé de quelques minutes) mais du côté des coulisses pour voir comment tout le monde essaie de sauver les meubles et les apparences. :mrgreen:
C'est cette fois un petit bijou d'humour et d'invention avec en plus d'une fabuleuse déclaration d'amour au cinéma de genre et à ceux qui le font vivre. Le résultat est irrésistible et presque euphorisant.
Et histoire de bien jouer la mise en abîme jusqu'au bout, le générique de fin (le vrai) montre en gro-pro les vraies coulisses du vrai-faux tournage du faux-vrai film de zombis. :D
C'est l'éditeur anglais Third Arrow qui a acheté les droits du film pour l’international on dirait et il sort justement en blu-ray à la fin du mois. Les bonus ont l'air excellent en plus.
Dernière modification par bruce randylan le 21 mai 22, 09:31, modifié 1 fois.
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Message par bruce randylan »

A la cinémathèque :
La Femme de là-bas (Hideo Suzuki - 1962)
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Dans une agence de publicité, une directrice de campagne célibataire doit gérer le refus d'une affiche et préparer un appel d'offre d'un gros client.

Troisième découvert d'Hideo Suzuki après sa comédie sur les salary men Cadre de troisième classe 2 et le policier documentaire Assassin présumé pour un drame qui pourrait un peu être une synthèse des deux : le monde du travail en entreprise pour une approche réaliste (avec beaucoup de séquences en extérieurs ou de vrais décors) qui refuse les facilités du mélodrame. Le film fait cependant fortement penser à Black car test de Masumura, en moins véhément et virulent mais plus féministe et mélancolique.
C'est surtout une excellent surprise avec un scope élégant, souligné par une belle photographie et une gamme chromatique réfléchie, avec peu de couleurs chatoyantes et saturées pour des teintes sombres ou ternes. De quoi être en adéquation avec le contenu, de touchants portraits de femmes qui doivent faire constamment leur preuve dans le milieu de l'entreprise : parce que ce sont des femmes dans un monde masculin, parce qu'elles doivent justifier leur envie d'indépendance et parce que les hommes continuent de les manipuler, soit pour s'attribuer leur mérites, soit pour sous-tirer des informations.
Malgré quelques rares dialogues trop explicatifs (évoqués pratiquement en regard caméra), l'écriture repose sur beaucoup de non dits sur le passif des héroïnes ou leurs aspirations. On peut imaginer que la froideur de l'une d'elle provient de la carapace qu'elle a dû se forger à force d'être déçue par les hommes... A moins qu'elle ne se la soit construite pour avoir trop privilégiée son travail, la décrédibilisant comme épouse potentielle. On les sent déchirées entre les traditions machistes et l'envie d'émancipation qui naît avec les bouleversements économiques pour une équation qu'elles ont du mal à résoudre. Surtout quand l'homme dont on tombe amoureuse est d'une compagnie rivale et qu'on ne sait pas si ses avances sont sincères ou un calcul.
Le film en devient de plus en plus poignant et vibrant avec un réel art pour la direction d'acteur et le refus du sentimentalisme facile. La dernière demi-heure pourrait être du Naruse à ce titre. Ce qui veut tout dire. :)
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

La tristesse du bâton / Like a Rolling Stone (Tatsumi Kumashiro - 1994)

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Tanaka, un Yakuza spécialiste dans les extorsions pour "sécuriser" diverses entreprises, soupçonne son vieux chef malade de vouloir l'écarter alors que sa succession se profile.

Dernière réalisation pour l'un Tatsumi Kumashiro, l'un des réalisateurs les plus estimés du pinku eiga. L'érotisme est très en retrait, présente surtout dans le dernier tiers, pour mettre l'accent sur l'aspect Yakusa/polar mais on reconnait immédiatement son style composé de (très) longs plan-séquences et un jeu plutôt naturel et spontané.
Et une nouvelle fois, Kumashiro me laisse de marbre.

J'y ai cru au début pour voir comment le cinéaste allait s'emparer du sujet, avec une certaine prise de distance entre second degré, voix-off et une vision très clinique des yakuzas et leur complots (à taille humaine) avant que la narration à basse d'une profusion de fondus aux noirs et de personnages désincarnés me rebutent rapidement.
Malgré donc une certaine admiration pour la durée des prises de vues et l'implication des acteurs, je me suis copieusement ennuyée.
Reste deux séquences stupéfiantes où Eiji Okuda se recoud lui d'une blessure au couteau. Soit le maquillage est super bien foutu, soit l'acteur s'est vraiment recousu une entaille réelle. :shock:
Et accessoirement dans la deuxième séquence, la copine du héros a un orgasme en le regardant faire. Dommage que le film n'utilise pas plus souvent de moments décalés comme celui-ci.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Sable mouillé d'aout (Toshiya Fujita - 1971)

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Trois adolescents turbulents qui ont été renvoyés de leur lycée passent leur temps entre ennui, virées en moto et jeux sur la plage. L'un d'eux rencontre une fille de son âge qui a subi un viol collectif et en tombe amoureux.

Loin de l'univers des Stray cat rock ou des Lady Snowblood qui ont fait sa réputation en occident, Fujita est sans doute plus connu au Japon pour ce film (auquel il donna deux "suites"), un étonnant drame qui semble prendre un peu le relai de Passions juvéniles de Ko Nakahira (rivalités masculines le temps d'un été et qui se conclut lors d'une virée en bateau). Étonnant car la narration est libre, composée de plusieurs scénettes rarement liées et qui ne font que rarement progresser l'histoire. Le temps est insaisissable, flottant, la psychologie n'est pas explicitée comme les comportements ne sont pas justifiés.
Toshiya Fujita adopte en fait le désœuvrement de ces jeunes, leur manque de repère, leur immaturité, leur pulsion sans les juger, sans prendre position sur leurs contradictions ou leur immoralité. Le sable mouillé d'aout n'est ainsi pas vraiment narratif. Il y a bien une trame mais la logique n'est pas toujours de mise. En revanche, il y a formidable travail sur l'atmosphère, la texture de l'image, la photographie solaire et chaleureuse, une sensualité à fleur de peau d'où découle une frustration tant sexuelle que sociale face à un monde qui n'incite pas les adolescents à grandir (directeur du lycée, yakuza, beau-parent...). Sans qu'on sache pourtant pourquoi, on ressent dès le début un malaise et une insatisfaction qui ne peut que mener à une rébellion, ou du moins à un dysfonctionnement.
Ainsi quand les adultes disparaissent du récit, la tension ne peut pas redescendre et explose durant les 10 dernières minutes par une ré-appropriation destructive (la peinture rouge) qui se retourne contre eux, pour une impasse et une incompréhension hébétée.

La qualité, et en même temps sa limite, est qu'on ne sait jamais sur quel pied danser face aux nombreuses rupture de tons et des personnages qu'on effleure sans les comprendre, sans savoir quel point de vue le cinéaste/scénariste porte sur eux. Comme pour mieux partager leur frustration.
J'ai trouvé la démarche courageuse avec ce risque de rythme très accidentée et d'une certaine distanciation, heureusement compensée par l'excellente musique, la mélancolie des comédiens et une mise en scène souvent éthérée et hypnotique.


En dehors de la MCJP, j'ai aussi regardé mon dvd du Moine sacrilège (Kiyoshi Saeki - 1968) qui met en scène Tomisaburo Wakayama (pré Baby Cart donc) dans le rôle d'un moine bouddhiste anticonformiste qui boive, couche avec les filles et se bagarre violemment, chassé de son monastère par son ordre, tout aussi dépravé mais aussi corrompu.
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Ce premier épisode (sur 4 sortis au Japon) est plutôt plaisant grâce au tempérament de Wakayama qui cabotine avec délectation, dans un registre très proche de son frangin Shintaro Katsu. Il ne manque par de fraîcheur, d'humour et de puissance lors des scènes de combat à mains nues où il fait preuve d'une réelle vitalité.
Agréablement surpris aussi par la mise de Saeki après le souvenir mitigé de son Brutal tales of chivalry qui fait preuve ici d'une bonne maitrise du scope et évite l'académisme avec quelques cadres bien inspirés.
Par contre, le second acte n'évite pas les formules traditionnelles du ninkyo Eiga avec mort tragique d'un proche du héros qui part se venger du clan yakuza sans foi ni loi. De plus, le virage mélodramatique est un peu lourdingue et on se demande où est passé l’irrévérence paillarde de la première moitié qui fonctionnait mieux.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Something like it (Yoshimitsu Morita - 1981)

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Plusieurs amis agés d'une vingtaine d'années espèrent devenir rakugoka, conteur d'histoires drôles débitées très rapidement. Entre leurs histoires d'amour et un rapprochement avec une chaîne de télévision locale, ils se rendent doucement compte que cet art ne s'improvise pas.

Première découverte pour moi du cinéaste (en attendant de découvrir un jour le réputé Jeux de famille) pour un sentiment mitigé. Il y a d'un côté une indéniable personnalité dans la narration et l'univers, avec des scènes très courtes, un montage soutenu, beaucoup d'ellipses, un traitement décalé, des personnages de losers attachants. Les 20 premières minutes fonctionnent très bien à ce titre avec sa narration éclatée, une liberté de ton jamais vulgaire et des protagonistes haut en couleur.
Sauf que de l'autre côté, cette approche s'avère rapidement contre-productive et donne un film sans réelle progression où les héros n'évoluent pas vraiment et dont l'intérêt très inégal finit par décliner doucement mais sûrement. Il y a bien encore scènes qui retrouvent ce ton moqueur et chaleureux du premier tiers (la rencontre avec le père de la nouvelle copine) mais ça intervient trop tardivement pour redresser la barre.
Très frustrant de se sentir sur le bas de la route. Pour une œuvre de jeunesse, ça reste tout de même prometteur.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

The Rambling Guitarist (Buichi Sato - 1959)

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Un homme arrive à pied dans une ville côtière, seulement muni d'une guitare. Il se retrouve bientôt mêlée à un combat dans un bar et attire l'attention d'un yakuza qui l'embauche en lui confiant la mission de faire partir une famille de pêcheur qui bloque un projet immobilier.

Les musiciens itinérants mêlés aux triades est presque un sous-genre au Japon comme l'excellent Le mouchoir rouge de Toshio Masuda. Je connais mal ce courant mais ce Rambling guitarist est un sympathique divertissement qu'on devine assez balisé, et manquant à ce titre de surprise. Il possède cependant plusieurs éléments positif : moins de 80 minutes, Akira Kobayashi qui joue lui-même quelques morceaux à la guitare (pour une fois que c'est pas post-synchronisé n'importe comment), il y a Joe Shishido dans le rôle du méchant et la mise en scène de Buichi Sato m'a agréablement surprise. Non pas pour son dynamisme ou sa vitalité : au contraire il fait preuve d'un joli classicisme, notamment dans les extérieurs très bien mis en valeurs qu'il s'agisse d'un téléphérique menant à un panorama surplombant la ville ou les séquences au bord de la mer ou sur le bateau. La photographie et la composition des plans en scope confèrent une élégance et ça donne envie de savoir où le film a été tourné.
Après, le rythme de la première partie pourrait être plus soutenu et les enjeux plus originaux.

C'est sorti dans le premier volume des Nikkatsu Diamond Guys chez Arrow.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Y-a pas que la cinémathèque et Arrow dans la vie, y-a les copies 35 mm d'époque 8)

Terreur sur le monde (Katsumune Ishida - 1975)

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Alors qu'il est sur le point de rentrer dans la baie de Tokyo, un pétrolier est pris d'assaut par un commando d'africains qui exigent que le Japon détruisent plusieurs de ses raffineries pour équilibrer les inégalités entre les pays riches et ceux sous-développées. Au cas contraire, ils feront exploser ce navire dans la baie, causant une pollution catastrophique provoquant des centaines de milliers de victimes.

Ce film connut plusieurs montages : celui japonais de 1975 et un remontage américain en 1977 - sous le titre de High Seas Hijack - où, à l'instar du Godzilla original, des ajouts intègrent des occidentaux commentant les événements (ici Peter Gaves). La version française ne conserve que les séquences japonaises en coupant certaines sous-intrigues comme des flash-backs amoureux à priori (ça se sent un peu).
Malgré ces coupes, on peut dire que ça se traîne fortement avec des enjeux médiocres enfin de compte. Le suspens est inexistant avec des personnages de pacotilles (la VF n'aide peut-être pas) et une dimension géo-politique jamais exploitée.
Le début est plutôt alléchant : ça ne perd pas trop de temps, c'est presque nerveux, il y a pas mal de second rôle sympathiques (Joe Shishido, Tetsurô Tanba ou Kei Satô) et on espère un thriller politique caustique avec du fond qui dérange.
Rien de tout ça, les acteurs afro semblent anticiper Robert Downey Jr dans Tropic Thunder , le scénario a du mal à présenter des idées originales (à part le coup des explosions truquées en direct gâchées par la météo) et puis c'est mollasson. Point.
Les fanas de Kaïju apprécieront la présence de quelques spécialistes d'effets spéciaux qui livrent quelques maquettes tout à fait correctes. Mais guère plus.
Le Japon a fait quand même bien mieux dans le genre "film catastrophe"

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Re: Le cinéma japonais

Message par Jeremy Fox »

Cette semaine, Carlotta nous propose de voir en salles le seul film tourné par Toshirô Mifune en tant que réalisateur : L’Héritage des 500 000. Chronique de Philippe Paul.
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Re: Le cinéma japonais

Message par damdouss »

Jeremy Fox a écrit :Cette semaine, Carlotta nous propose de voir en salles le seul film tourné par Toshirô Mifune en tant que réalisateur : L’Héritage des 500 000. Chronique de Philippe Paul.
Note de 8/10 sans doute peu révélatrice : dans le dernier Positif d'avril, le film apparaît dans la rubrique "de A à Z" comme assez dispensable même si agréable (Mifune n'ayant pas le talent de ses maîtres en tant que réalisateur...)
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Re: Le cinéma japonais

Message par Rick Blaine »

damdouss a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Cette semaine, Carlotta nous propose de voir en salles le seul film tourné par Toshirô Mifune en tant que réalisateur : L’Héritage des 500 000. Chronique de Philippe Paul.
Note de 8/10 sans doute peu révélatrice : dans le dernier Positif d'avril, le film apparaît dans la rubrique "de A à Z" comme assez dispensable même si agréable (Mifune n'ayant pas le talent de ses maîtres en tant que réalisateur...)
Chacun son avis en fait, on a le droit de ne pas partager l'avis de positif. Donc note peu révélatrice à ton goût, pas au notre.
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