FEVRIER 2019
FILM DU MOIS:
Roma, d'Afonso Cuaron (2018) 10/10 - Un film étincelant de maitrise, d'une précision impressionnante, qui parvient à sertir ses images précieuses dans un récit tendre, intime, et déchirant à la fois. Précisément ce que j'appelle un chef d’œuvre.
FILMS DECOUVERTS:
Matango, d'Ishiro Honda (1963) 7,5/10 - Malgré un coté artificiel et studio, le film offre un récit d'une belle noirceur.
Le gardien de l'enfer, de Kiyoshi Kurosawa (1992) 5/10 - Commence assez bien, avec une satire du monde de l'entreprise plutôt rigolote, mais vite un coté slasher, banal et sans surprise, prend le dessus...
Caligula, de Tinto Brass (1979) 7/10 - Etonnant dans sa démesure, dans sa nature authentiquement pornographique, mais églement authentiquement cinématographique, de par son casting, ses décors, son inventivité débridée. Au final, ce Caligula est un film atypique et une vraie curiosité, un peu trop long, mais qui reste un film assez unique.
Minuscule - Les mandibules du bout du monde, d'Hélène Giraud & Thomas Szabo (2018) 7/10 - Bonne idée que d'emmener les insectes de Minuscule dans les îles. L'ensemble reste charmant, quoique jamais vraiment révolutionnaire.
Green Book, de Peter Farrelly (2018) 7,5/10 - Un film fort sympathique, quoiqu'un peu trop consensuel... Manifestement le charisme du duo Viggo Mortensen - Mahershala Ali lui donne un véritable supplément d'âme.
Un grand voyage vers la nuit /
Di qiu zui hou de ye wan, de Gan Bi (2018) 6/10 - Le film bénéficie d'une très belle photo et d'une intrigue labyrinthique, bourré de renvois oniriques et de symboles, mais son coté cinéma contemplatif m'a souvent perdu.
Lawyer Man, de William Dieterle (1932) 7/10 - Petit film pré-code, qui attaque frontalement la corruption dans le système juridico-politique américain. Un peu naïf, mais sympathique, et William Powell campe un avocat très charismatique.
La mer et le poison, de Kei Kumai (1986) 8/10 - Un saisissant film-dossier sur un fait divers horrible de la seconde guerre mondiale, la vivisection de soldats américains par des médecins civils. Aux cotés du réalisateur, on cherche à comprendre, on s'horrifie d'une mécanique infernale, on sort lessivé, mais avec quelques pistes de réflexions...
Rampant, de Kim Sung-hoon (2018) 7,5/10 - Film à grand spectacle, où les infectés servent d'arme dans une lutte clandestine pour le pouvoir. Assez naïf et classique au niveau du récit, mais l'image est belle et l'aventure privilégie le grand spectacle, on s'amuse beaucoup.
Fat City, de John Huston (1972) 9/10 - Huston offre ici le portrait d'une bande de loosers magnifiques. Poignant, drôle, triste, ce film est absolument sidérant, et passablement plombant. Le combat contre Lucero, en particulier, m'a mis sur le cul. Probable film du mois...
David Golder, de Julien Duvivier (1931) 8/10 - Duvivier, pour son premier film parlant, nous offre une séquence haineuse femme-mari d'anthologie, dans ce remarquable film sur un businessman en crise le jour où il tombe malade...
Shall we danse, de Masayuki Suo (1996) 7,5/10 - Feel-good movie sympathique, dans lequel des hommes, par la danse, se libèrent du poids de leur quotidien. On rit beaucoup de certains personnages secondaires mémorables.
Intimate Confessions of a Chinese Courtesan, de Chu Yuan (1972) 7/10 - Sous prétexte d'érotisme facile, l'intrigue est déplacées dans une maison de plaisir, mais l'intrigue est celle d'un rape and revenge assez standard, avec juste une touche pour épicer l'atmosphère. Le cadre est très joliment exploité par la mise en scène, en revanche.
Dragons 3: Le monde caché, de Dean DeBlois (2019) 7/10 - L'intrigue du 2 est redéployée dans un cadre plus somptueux, avec l'ajout d'une carte nostalgie à l'intention d'un public qui suit la franchise depuis ses débuts. Très bien fichu, mais je ne suis pas embarqué.
Nicky Larson et le parfum de Cupidon, de Philippe Lacheau (2019) 8,5/10 - Lacheau paie son hommage d'enfant de la télé, tout en servant une comédie hilarante et potache, fidèle à son humour et à sa clique délirante. Une fois encore, j'ai énormément ri...
Marqué par la haine /
Somebody Up There Likes Me, de Robert Wise (1956) 8,5/10 - Paul Newman est extraordinaire dans ce beau film de boxe qui retrace la vie de Rocky Graziano. Le script est brillant, et la photo est formidable. On se doute combien Scorsese s'en est inspiré pour son Raging Bull...
Ralph 2.0, de Phil Johnston & Rich Moore (2018) 8/10 - Un joli essai contemporain sur l'internet, agrémenté d'une fable mignonne sur l'amitié et un catalogue de franchises permettant la multiplication ludique des clins d'oeil et des références...
Vice, d'Adam McKay (2018) 8/10 - Entre essai politique et biopic savoureux, ce film d'Adam McKay est aussi brillant que mordant d'ironie. Mention spéciale à un casting de haute volée...
Happy Birthdead 2 You, de Christopher Landon (2019) 7,5/10 - Suite très ludique, qui privilégie les paradoxes temporels au slasher, ainsi que les références aux classiques...
Alita : Battle Angel, de Robert Rodriguez (2019) 7,5/10 - Rodriguez réalise une adaptation très honnête du manga original, avec quelques jolis moments d'action à la limite de la série B, un Christoph Walz étonnamment sobre, et une Jennifer Connelly que je ne me lasse jamais de retrouver.
Tai Chi 0, de Stephen Fung (2012) 7,5/10 - Une sorte de croisement entre un film hommage aux maîtres du cinéma de Hong-Kong (chorégraphies de Sammo Hung, Tony Ka Fai Leung ou Shi Qi au casting aux cotés de stars des arts martiaux) et cinéma moderne, aux CGI échevelés (inserts visuels, recours à l'animation et au numérique, éléments steampunk dans l'histoire). En tout cas, je me suis beaucoup amusé devant tant de créativité...
Tai Chi Hero, de Stephen Fung (2012) 7,5/10 - Une suite moins flamboyante, mais avec quelques jolis morceaux de bravoure où l'on sent la patte géniale du chorégraphe. Et les personnages sont très attachants... Vive le steampunk chinois !
La favorite, de Yorgos Lanthimos (2018) 8/10 - Pas trop fan de la mise en scène à coup d'optiques déformantes, mais le script est excellent, les actrices sont fabuleuses, et la direction artistique est au niveau. Un grand plaisir à découvrir, en somme...
Une intime conviction, d'Antoine Raimbault (2018) 7/10 - Un film de procès, intrigant, très centré autour du rôle décalé d'un ancien juré devenu omnubilé par l'affaire. Gourmet donne ici une performance assez fabuleuse, et son plaidoyer final est un véritable morceau d'anthologie.
One Way Passage, de Tay Garnett (1932) 8/10 - Romance pré-code entre une mourante et un condamné à mort, pendant le temps suspendu d'un trajet en bateau Hong-Kong San Francisco. C'est fragile comme tout, mais l'efficacité narrative emporte tout, le film et son récit sont superbes et très émouvants.
L'auberge du printemps, de King Hu (1973) 8/10 - King Hu offre ici un spectacle toute en élégance, débordant de trouvailles et d'idées de mise en scène qui donnent beaucoup de vie à cette auberge dans laquelle se joue l'avenir de la dynastie Qing...
La victoire en chantant, de Jean-Jacques Annaud (1976) 8/10 - Un redoutable tableau de la vie coloniale en temps de guerre. L'absurdité des situations est accrue par la truculence des gaulois indignés hurlant qu'ils sont chez eux...
Mandy, de Panos Cosmatos (2018) 7/10 - Un singulier revenge movie qui opte pour un traitement radicalement surréaliste, avec mise en scène distanciée, lumière anti-naturelle et ultra-léchée, et situations dont l'absurdité est soulignée par un Nicolas Cage déchainé, en roue libre complète, pour le plus grand plaisir du spectateur...
Le retour de l'hirondelle d'or, de Chang Cheh (1968) 7,5/10 - Chang Cheh bride son gout pour la violence ici, dans un film aux extérieurs somptueux, et où domine un récit romantique. Mais vite, le naturel revient au galop, et une séquence de massacre sur un escalier vient nous rappeler qui est aux manettes ici.
La huitième femme de Barbe-Bleue, d'Ernst Lubitsch (1938) 7/10 - Après un départ savoureux, Lubitsch semble décider de tout faire reposer sur un pitch simple (Claudette Colbert fait poireauter Gary Cooper pour qu'il oublie le lien financier qui les unit), qui perd vite de sa drolerie. Dommage, car le film dispose de nombreux atouts.
Un toast pour Mademoiselle /
Ojôsan kanpai, de Keisuke Kinoshita (1949) 7/10 - Une charmante comédie romantique, qui en dit assez long sur les codes que doit respecter une jeune fille japonaise de bonne famille en 1948. Intéressant, après, la ligne claire en mode René Clair fonctionne bien, mais limite la puissance du récit.
Blind Husbands, d'Erich von Stroheim (1919) 7,5/10 - Un beau film d'aventures en montagne, sur fond de crise de couple, dans lequel Stroheim incarne un ignoble officier coureur et cynique. Savoureux.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)