MARS 2019
FILM DU MOIS:
La symphonie nuptiale, d'Erich von Stroheim (1928) 9,5/10 - La beauté des images, la cruauté du récit, la précision du style, Stroheim est véritablement ici un artiste au sommet de son talent. Quel régal !
FILMS DECOUVERTS:
Poker Party, de Leo McCarey (1934) 7/10 - Cette petite farce ne vole pas bien haut, mais on rit souvent... Certainement pas la meilleure apparition de W.C.Fields, en revanche.
The Sleeping City, de George Sherman (1950) 7,5/10 - Un petit film noir comme on les aime, dans lequel Richard Conte se fait passer pour un médecin pour enquêter dans un hopital. Bien fichu et rythmé, ce petit film se visionne avec plaisir.
Le prophète, de Moustapha Akkad (1976) 7,5/10 - Superproduction arabe sur les premiers temps de l'Islam. Bien fait et spectaculaire, malgré certaines longueurs, notamment sur la dernière heure qui vire au pontifiant là où le film avait réussi à éviter tout didactisme pesant auparavant...
Conte d'été, d'Eric Rohmer (1996) 5/10 - Le père Rohmer dans ses oeuvres, je reste définitivement peu convaincu par les dialogues et le jeu des comédiens...
Les nus et les morts, de Raoul Walsh (1958) 8/10 - Un film de guerre assez sombre, sans héros, rythmé et plein d'anecdotes qui en font un document assez réaliste...
La Pointe-Courte, d'Agnes Varda (1955) 6,5/10 - La photographe révèle ici tout son talent, là où la cinéaste m'agace par son écriture un peu lourde de ce couple en crise, aux sentences pesantes... Mais c'est un premier film honorable.
Reminiscences of a Journey to Lithuania, de Jonas Mekas (1972) 4/10 - Pas vu d'intérêt réel à ce journal intime filmé. Peu de travail sur le cadrage ou le montage, seul reste l'intérêt du parcours de Mekas, certes riche et atypique, mais j'aurais été plus instruit et diverti en lisant un texte de 2 pages sur le sujet.
Escape Game, d'Adam Robitel (2019) 7,5/10 - Mention spéciale au ridicule traducteur du titre... En dehors de cela, le film se suit avec plaisir, son coté ludique parfaitement assumé offrant un jeu de massacre sadique et très divertissant.
Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? 2, de Philippe de Chauveron (2019) 7/10 - Demandant à une comédie de me faire rire avant tout, je trouve ici mon compte avec cette comédie qui pose maladroitement quelques questions pertinentes, et offre surtout des moments assez savoureux.
Aniki Bobo, de Manoel de Oliveira (1942) 8/10 - Un récit moral sur les émois de l'enfance. Un jeune galopin veut séduire une jeune fille, vole une poupée, se dispute avec son rival, le tout sur fond d'école buissonnière et de marchand de jouets débonnaire...
Le mystère Henri Pick, de Rémi Bezançon (2019) 7,5/10 - Un récit d'enquête littéraire relevé par l'efficacité du duo Luchini-Cottin, qui fonctionne étonnamment bien ici.
Captain Marvel, de Anna Boden & Ryan Fleck (2019) 7,5/10 - Un récit d'action foisonnant et souvent fort drôle, qui n'échappe guère aux codes des productions Marvel, mais s'inscrit particulièrement bien dans ce corpus.
Wanda, de Barbara Loden (1970) 8/10 - Personnage paumé, peu attachant au départ (mère démissionnaire et aux moeurs faciles), Wanda devient vite un personnage perdu, nourrie par un besoin de déambulation et de perte de soi, à la fois tragique et déterminé, quitte à suivre un gangster à la petite semaine dans une course folle...
Land and Freedom, de Ken Loach (1995) 8,5/10 - Une jeune fille britannique découvre les lettre de son grand-père, communiste parti s'engager dans la guerre d'Espagne. Un récit historique, politique, humain, à la fois ample, complexe, et troublant. Du grand Ken Loach.
Nous les gosses, de Louis Daquin (1941) 8,5/10 - Une troupe de gamins à l'énergie communicative, des dialogues ciselés par un Marcel Aymé très inspiré, un récit de solidarité charmant, et un film de haute tenue, une excellente surprise pour moi.
The Racket, de Lewis Milestone (1928) 9/10 - Après un gunfight en pleine rue filmé avec un remarquable sens de l'espace, un film au thème sombre porté par des acteurs au physique particlièrement expressif, où l'articulation entre corruption et trafic d'alcool est énoncée comme une évidence.
Quartet, de James Ivory (1981) 6/10 - Un couple aux moeurs libres héberge Isabelle Adjani, le temps que son mari purge sa peine en prison... Lubricité, désir affolant, perte des repères, tout cela n'est pas inintéressant, mais on finit par s'ennuyer un peu dans cette ambiance feutrée.
Khesht va Ayeneh, de Ebrahim Golestan (1965) 7/10 - Après un début aux consonnances fantastiques, ce film de Golestan se rapprocherait plutôt de la modernité d'un Antonioni dans ce récit d'un taxi se retrouvant avec un bébé dont il ne sait que faire. Très belle photographie, rythme un peu trop lent à mon gout.
Faster, Pussycat ! Kill ! Kill !, de Russ Meyer (1965) 9/10 - Outrancier, bourré de personnages bigger than life, porté par un trio de femmes dominatrices que rien ne ralentit, un film qui déborde d'une énergie folle et laisse pantelant. Gros coup de coeur !
Grace à Dieu, de François Ozon (2018) 8/10 - Sur un sujet où il est facile de se laisser aller, Ozon propose une approche intelligente, sensible et mesurée, laissant l'horreur des crimes à des flashbacks muets et lourds de sens. Le casting se révèle de haut niveau.
Ma vie avec John F. Donovan, de Xavier Dolan (2018) 4/10 - Malgré un certain talent dans le découpage et le cadrage, Dolan garde son gout pour l'hystérie et, surtout, parler de lui-même avec emphase. Cette scène embarrassante où le professeur annonce sentir que le gamin précoce est voué à une destinée extraordinaire...
Convoi exceptionnel, de Bertrand Blier (2019) 7/10 - Blier est fatigué, il ne se remet plus trop en question... Reste que sa plume, son style, offrent à ses film un savoir-faire qui reste appréciable même que ça tourne un peu à vide...
Us, de Jordan Peele (2019) 9/10 - Du double comme jaillissement du refoulé. Filmé avec un beau sens esthétique et beaucoup d'idées de mise en scène, remarquablement écrit, avec un humour mordant et une tension qui tient quasiment tout le film. Impressionnant.
Le pornographe, de Bertrand Bonello (2001) 7/10 - Le film tourné étraangement à vide, tout en offrant le portrait d'un homme désespéré, au bout du rouleau. Un film bancal, mais assez intéressant, notamment dans la prestation de Leaud.
The Battle of the Somme, de Geoffrey H. Malins (1916) 7/10 - Une espèce de documentaire pris sur le vif. Il s'agit d'un document assez précieux pour ce dont il témoigne. Mais la forme ne dépasse jamais vraiment le visuel d'actualités filmées...
Tou Ze /
A simple life, de Ann Hui (2011) 9/10 - Un beau film très sensible sur le grand age, merveilleusement joué, porté par un duo d'acteurs magnifiques, et dans lequel tout le monde du cinéma HK se presse de faire une apparition clin d'oeil. Je compte me pencher plus avant sur la carrière d'Ann Hui...
Sunset, de Laszlo Nemess (2018) 5/10 - Magnifiquement filmé, cette reconstitution de la Hongrie d'avant-guerre se dissoud dans un récit cryptique et nébuleux, dont les enjeux se perdent en une narration confuse et trop longue.
Les éternels, de Jia Zhangke (2018) 8/10 - Un joli récit amoureux, mais aussi de perte de sens dans une Chine en pleine transformation économique...
A Question of Silence /
De stilte rond Christine M., de Marleen Gorris (1982) 7,5/10 - Sans doute assez didactique, mais assez éloquent sur le poids d'une société masculine tel que ressenti par certaines femmes. Food for thought...
Windtalkers, de John Woo (2002) 7,5/10 - Moins film de guerre que film d'action dans un cadre historique, le film multiplie les gunfights, les explosions et les manifestations d'amitié viriles. L'amateur du style de Woo devrait s'y retrouver, l'amateur de réalisme moins. Pour ma part, j'avais lu tellement d'avis défavorables que j'ai été très agréablement surpris.
Zombillenium, de Arthur de Pins & Alexis Ducord (2017) 6/10 - L'idée de départ est sympa, tout comme les personnages, mais l'animation est très moyenne, et le scénario fort banal (un vampire sexy veut prendre le contrôle du parc et le réserver aux vampires, alors que le vieux vampire veut que le parc soit pour toutes les créatures de la nuit. Pendant ce temps, le héros veut protéger son innocente petite fille).
La femme du boulanger, de Marcel Pagnol (1938) 8/10 - Comédie villageoise douce amère, assez poignante, qui doit beaucoup au talent de Raimu.
Le message, de Moustapha Akkad (1976) 7,5/10 - Plus pédagogique, plus resserré aussi que la version arabe, cette version est sans doute un chouia moins réussie, elle fait moins juste. Sauf dans les séquences où apparait Anthony Quinn, qui livre ici une de ses meilleures prestations.
Travail au noir, de Jerzy Skolimowski (1982) 8/10 - Jeremy Irons conduit un trio de travailleurs polonais sur des travaux de construction à Londres. Entre choc culturel et fable politique, un film à la fois drôle et pittoresque.
Dumbo, de Tim Burton (2019) 8,5/10 - Je suis tombé sous le charme de de récit d'animaux sacrifiés à l'autel du divertissement grand public, il semble que je sois un peu isolé sur ce coup. Tant mieux, je me suis absolument régalé.
FILMS REVUS:
La fureur de vaincre, de Lo Wei (1972) 8/10 - Triomphe de Bruce Lee, séquences d'anthologie, un film savoureux malgré quelques faiblesses de récit et un manque de subtilité certain dans les adversaires..
La ville des pirates, de Raoul Ruiz (1983) 7,5/10 - Révision heureuse de ce film surréaliste, dont le héros (ou l'héroïne) alterne schizophrénie et envies de meurtres. Mention spéciale aux dialogues riches et poétiques.
Vendredi 13 part 2, de Steve Miner (1981) 4/10 - Un amas de clichés qui n'amusera que les afficionados (dont je suis). Reste un bloc de 5 minutes, proche de la fin du film, qui le transcende totalement, où l'on a un bref aperçu de ce que le film aurait pu être, malsain, horrifique, dérangeant. Mais on retourne bien vite aux clichés de Crystal Lake...
La fureur du dragon, de Bruce Lee (1972) 5/10 - Comédie d'action dans laquelle Lee campe un chinois perdu en Europe, mais que son talent de combattant transcende et lui permet de sauver ses amis qui tiennent un restaurant... Duel parmi les chats contre Chuck Norris, en plein Colisée.
Rage /
The Scythian /
Skif, de Rustam Mosafir (2018) 8/10 - Révision heureuse qui confirme la bonne impression devant ce film qui n'aura eu qu'une sortie confidentielle et de nature à masquer les qualités du film.
Berberian Sound Studio, de Peter Strickland (2012) 6/10 - On reste tantôt émerveillé, tantôt perplexe devant ce film qui oscille entre ambiance fantastique et approche expérimentale du son.
Friday the 13th Part III, de Steve Miner (1982) 5/10 - Les clichés sont embrassés avec un tel enthousiasme qu'au final, je me suis plutôt amusé devant ce film dont la médiocrité reste flagrante... Jason trouve enfin son masque, et la 3D l'oblige à multiplier les projections vers le spectateur...
Liza, the Fox-Fairy, de Károly Ujj Mészáros (2015) 9/10 - Révision enchantée de ce petit conte qui avait enchanté mon BIFFF 2015, avant de découvrir le nouveau film de Mészáros...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)