Chernobyl (Johan Renck - 2019)
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Pour rebondir sur la question de ces détails évoqués par Ténia, la série fait aussi l’impasse sur un autre fait. (Pour l'anecdote).
L’ingénieur, pilote de cabine le plus âgé se sacrifie seul pour descendre afin d’atteindre potentiellement les circuits d’eau et d’activer les commandes de refroidissement qui se trouvent à proximité de la piscine de refroidissement. Il savait qu’il n’avait quasiment aucune chance d’y survivre - tout comme la majeure partie de l’équipe qui est qui ont fait de cette partie de la centrale (les autres réacteurs ayant fonctionné jusque 2000) et du sarcophage le recouvrant, leur tombeau pour l’éternité.
Confirmé sur place quand j’y suis allé (il y a quelques années) et par un historien russe avec qui je m’étais entretenu.
L’ingénieur, pilote de cabine le plus âgé se sacrifie seul pour descendre afin d’atteindre potentiellement les circuits d’eau et d’activer les commandes de refroidissement qui se trouvent à proximité de la piscine de refroidissement. Il savait qu’il n’avait quasiment aucune chance d’y survivre - tout comme la majeure partie de l’équipe qui est qui ont fait de cette partie de la centrale (les autres réacteurs ayant fonctionné jusque 2000) et du sarcophage le recouvrant, leur tombeau pour l’éternité.
Confirmé sur place quand j’y suis allé (il y a quelques années) et par un historien russe avec qui je m’étais entretenu.
- Major Tom
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
D'ailleurs en parlant de tout ça, on peut peut-être partager quelques docs.
La Bataille de Tchernobyl (part 1) :
(part 2)
Et ici un doc-fiction :
La Bataille de Tchernobyl (part 1) :
(part 2)
Et ici un doc-fiction :
- Groucho Marx
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Je me souviens de La Bataille de Tchernobyl. Il me semble que c'était la première fois que je voyais les liquidateurs et que Gorbatchev expliquait l'impact économique de la catastrophe.
- Coxwell
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Documentaire très bien ficelé globalement. A recommander. Il est même dispo en une seule partie sur Youtube par ailleurs.Groucho Marx a écrit :Je me souviens de La Bataille de Tchernobyl. Il me semble que c'était la première fois que je voyais les liquidateurs et que Gorbatchev expliquait l'impact économique de la catastrophe.
- tenia
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Je comprends tout à fait. Mais perso, j'ai vite intégré Khomyuk comme un perso utilitaire dans la narration et ça allait, alors que le Moscou - Tchernobyl en hélico m'a fait tiqué. Ça ne m'a pas cependant empêché d'être captivé par la série, parce qu'on en revient effectivement à une notion de "ça marche pour moi ou pas ?".Major Tom a écrit :Que les éléments soient véridiques ou non, mon seul critère en tant que spectateur, c'est que j'y crois, ou pas.
C'est aussi en cela que je trouve intéressant (et je dis ça sincèrement) la position de Coxwell sur son espèce d’intransigeance totale sur des éléments de réalisme profond quand lui-même écrit "une certaine fidélité" (impliquant donc que le show n'a nullement l'ambition d'être 100% réaliste - le pourrait-il dans le cadre d'une fiction dramatique en 5 épisodes sur HBO ?), car elle semble en partie faire fi de tout le reste pour se focaliser sur la seule vertu (discutable) du tout réalisme. Ce qui rappelle les discussions récentes sur Bohemian Rhapsody, et la limite entre ce qu'il faut respecter pour ne pas paraître simplement ne même pas connaître son sujet, et ce qu'on peut, dans un contexte narratif d'adaptation dramatique d'une histoire réelle, accepter comme faisant partie des outils nécessaires à la conformation au format et aux codes de la fiction. On en revient du coup à la question : la fidélité est-elle directement qualitative ? Ou, à l'envers, l'absence plus ou moins importante de fidélité est-elle réellement inacceptable ?
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Moi non plus.tenia a écrit :Ça ne m'a pas cependant empêché d'être captivé par la série
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Pareil. D'ailleurs un des aspects les plus bluffants dans la série HBO c'est la reconstitution et qu'on sent les heures passées devant les docs, les rushes ou forcément les visites des lieux, et plusieurs fois j'ai repensé à ce que j'avais vu dans La Bataille de Tchernobyl. Le point culminant avec la scène des liquidateurs du toit (part 2, je crois)... Cauchemardesque.Groucho Marx a écrit :Je me souviens de La Bataille de Tchernobyl. Il me semble que c'était la première fois que je voyais les liquidateurs et que Gorbatchev expliquait l'impact économique de la catastrophe.
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
C'est peut-être différent dans le domaine du biopic, et qui plus est , du biopic musical.tenia a écrit :Ce qui rappelle les discussions récentes sur Bohemian Rhapsody, et la limite entre ce qu'il faut respecter pour ne pas paraître simplement ne même pas connaître son sujet, et ce qu'on peut, dans un contexte narratif d'adaptation dramatique d'une histoire réelle, accepter comme faisant partie des outils nécessaires à la conformation au format et aux codes de la fiction.
Ce dont on parle (à propos de Chernobyl que je n'ai pas vu), c'est un peu le syndrome Midnight Express : ceci est une histoire vraie mais on en fait un peu (beaucoup) ce qu'on veut.
Je fais partie de ceux à qui ça pose un tantinet problème.
Tout dépend aussi de la distance temporelle qui nous sépare des faits. Par exemple, je pourrais être déçu que la bataille entre immigrants et éleveurs, dans Heaven's Gate, ne se soit absolument pas passé comme nous le montre le film (en y réfléchissant, les immigrants en chariots qui tournent autour des mercenaires comme le font les indiens dans plein de westerns, c'est assez cornichon!). Mais, pourtant, je l'accepte.
Après, pour en revenir à Chernobyl, c'est de toute façon une histoire qui est sujette, de ce que j'en sais, à bien des discussions. Notamment, sur le nombre de morts. D'après Wiki, cela varie de 200 à près du million. Ce n'est pas rien comme écart!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Probablement parce que je suis trop impliqué dans le sujet, l’Histoire, la Russie, les lieux que je connais, les gens, la culture associée...Je suis parti avec beaucoup d’attentes, et avec beaucoup de déceptions à l’arrivée. Je n’ai jamais réussi à rentrer dans la série pour tout ce qui est évoqué précédemment. C’est dommage, j’aurais vraiment souhaité l’inverse.tenia a écrit :Je comprends tout à fait. Mais perso, j'ai vite intégré Khomyuk comme un perso utilitaire dans la narration et ça allait, alors que le Moscou - Tchernobyl en hélico m'a fait tiqué. Ça ne m'a pas cependant empêché d'être captivé par la série, parce qu'on en revient effectivement à une notion de "ça marche pour moi ou pas ?".Major Tom a écrit :Que les éléments soient véridiques ou non, mon seul critère en tant que spectateur, c'est que j'y crois, ou pas.
C'est aussi en cela que je trouve intéressant (et je dis ça sincèrement) la position de Coxwell sur son espèce d’intransigeance totale sur des éléments de réalisme profond quand lui-même écrit "une certaine fidélité" (impliquant donc que le show n'a nullement l'ambition d'être 100% réaliste - le pourrait-il dans le cadre d'une fiction dramatique en 5 épisodes sur HBO ?), car elle semble en partie faire fi de tout le reste pour se focaliser sur la seule vertu (discutable) du tout réalisme. Ce qui rappelle les discussions récentes sur Bohemian Rhapsody, et la limite entre ce qu'il faut respecter pour ne pas paraître simplement ne même pas connaître son sujet, et ce qu'on peut, dans un contexte narratif d'adaptation dramatique d'une histoire réelle, accepter comme faisant partie des outils nécessaires à la conformation au format et aux codes de la fiction. On en revient du coup à la question : la fidélité est-elle directement qualitative ? Ou, à l'envers, l'absence plus ou moins importante de fidélité est-elle réellement inacceptable ?
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Ténia, tu fais d’ailleurs bien de revenir sur le fait qu’il s’agisse de 5 épisodes. Je pense d’ailleurs que c’est le problème essentiel à mes yeux. L’aspect frénétique et le rythme de la série est peut-être l’un des aspects qui me pose souci. Les lieux, l’espace n’a pas le temps de respirer, et il est difficile de ressentir les structures de la société comme le réal entendrait le faire / souhaiter. Elles sont aussi importantes que la centrale / catastrophe en elle même, surtout pour comprendre pourquoi on en arrive là.
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Le pont pourtant existe, mais on ne sait pas si des gens qui y étaient sont morts ou pas.tenia a écrit :Et on peut ajouter le pont aux morts qui n'existe pas ou surtout la distance entre Tchernobyl et Moscou qui n'était pas franchement parcourable en hélico (et m'a rappelé les grandes heures de Die Hard 5).Major Tom a écrit :C'est aussi arrivé deux fois en fait, j'ai stoppé aussi au moment de la scène du crash de l'hélicoptère (un crash a bien eu lieu, je ne me souvenais pas du tout de ça, mais quelques temps plus tard et à cause d'une grue, donc sans rapport avec les radiations comme la série veut le faire croire).
Il y a aussi la série Ukrainienne Motylki en 2013, apparemment ça ne sert que de fond a une histoire d'amour sans intéret.
https://www.imdb.com/title/tt2934916/?ref_=fn_al_tt_2
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Le pont existe, c'est juste qu'il n'y a aucune indication d'un événement tel que montré dans la série, c'est à dire que ceux qui auraient regardé la scène depuis ce pont seraient morts, tandis qu'au moins 1 personne l'ayant vu depuis ce pont est toujours en vie et semble-t'il en santé normale.
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Je pense que c'est inspiré du cas des pêcheurs (évoqué dans une vidéo de mon post en haut, regardez-les, aussi ) qui ont assisté non loin de là à l'explosion de la centrale, racontant que c'était "magnifique" à voir, rentrés chez eux avec un "bronzage nucléaire" (le hâle comme on voit dans la série), et qui ont été particulièrement affectés...
D'un point de vue narratif, réunir les gens sur un pont pour assister un évènement spectaculaire et montrer l'inconscience d'être exposés à un gros danger, c'est plutôt pas mal, et réaliste. Ça paraît même d'autant plus crédible aujourd'hui (enfin comme scène au sein de la série hein) que j'ai pensé à l'incendie à Notre Dame (même s'il n'y a aucune référence évidemment), où comme des milliers de Chrétiens ou juste des curieux, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir le feu de mes propres yeux. Et maintenant on parle de la pollution au plomb. Ravi de vous avoir connu les gars.
D'un point de vue narratif, réunir les gens sur un pont pour assister un évènement spectaculaire et montrer l'inconscience d'être exposés à un gros danger, c'est plutôt pas mal, et réaliste. Ça paraît même d'autant plus crédible aujourd'hui (enfin comme scène au sein de la série hein) que j'ai pensé à l'incendie à Notre Dame (même s'il n'y a aucune référence évidemment), où comme des milliers de Chrétiens ou juste des curieux, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir le feu de mes propres yeux. Et maintenant on parle de la pollution au plomb. Ravi de vous avoir connu les gars.
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
C'est mis de côté merci , faut bien bosser de temps en temps...Major Tom a écrit :Je pense que c'est inspiré du cas des pêcheurs (évoqué dans une vidéo de mon post en haut, regardez-les, aussi )
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Re: Chernobyl (Johan Renck - 2019)
Des tas de moments restent gravés dans la mémoire, je viens de repenser à la séquence où le personnage d'Emily Watson questionne Toptunov. Le moment où elle lui demande son âge et ce qui s'ensuit est d'une puissance...
Mother, I miss you