Bonner a écrit :
Oui je confirme. Douze hommes en colère est pontifiant. C'est en substance : "Les méchants mâles blancs de plus de 30 ans (aujourd'hui on dirait plus de 50 ans) s'apprêtaient à condamner une victime de l ordre social mais heureusement "Monsieur Fonda Je Sais Tout" apporte à ces beaufs la Lumière et la Lumière fût".
C'est une vision ou plutôt une interprétation extrêmement réductrice, voire simpliste. Désolé du petit HS du coup.
Monsieur Fonda ne sait pas tout, il ne sait même pas si l'accusé est coupable ou pas, comme personne d'ailleurs, comme le spectateur, même à la fin. Il veut simplement mettre en avant l'immense responsabilité d'envoyer quelqu'un à mort tant qu'on est pas sûrs à 100%. Sur les 11 autres personnages, de beaufs il n'y en a pas beaucoup, ils sont très bien nuancés et caractérisés, et leur évolution ou régression ne marchent pas toujours dans un sens prévisible. On parle de préjugés, du lien parfois changeant entre dominants et dominés, de la relation entre analyse et actes irréfléchis, du temps qui passe, de démocratie, on compte sur les connaissances de tous les personnages, qu'elles soient positives ou négatives, tout ça pour finir sur un homme brisé qui a rejeté toute sa vie sa culpabilité sur les autres et qui est au final le plus touchant et le plus fondamental humain dans ses souffrances.
Et puis c'est sans oublier une mise en scène exemplaire, un modèle pour qui veut travailler au cinéma sur le principe du huis-clos.