Francis Lax est pas mal dans Magnum pour le côté humoristique, pour le reste ce n'est pas ça. À la rigueur, le doubleur de Higgins mais bon le public VF a juste besoin d'une intonation snob pour le Britannique, si c'est une classe sociale façon Higgins c'est bon, pas pour les autres cas de figure.
Pour en revenir à Harrison Ford, il a droit à trois voix différentes pour les trois Indiana Jones. Si c'est ça le doublage de qualité à la française... Le record ce doit être pour William Shatner ou Patrick Stewart, entre films et séries télé, y compris pour la même parfois pour ce dernier (The Next Generation).
Sauvion aussi célèbre et apprécié dans le monde que Falk, il ne faut pas déconner non plus. Hors de la francophonie c'est quasi-impossible. Et pour Columbo, au bout d'un moment, il faisait juste son numéro.
Carel à la rigueur, même si son doublage de dessin animé était à l'occasion comique avec le fameux docteur Domm' (Dr. Doom alias Dr. Fatalis dans la bonne VF).
Djanik a tellement doublé, que c'en est devenu pénible de l'entendre, pourtant je ne dirai pas qu'il est mauvais, c'est juste l'absence de variété dans les voix. Le système est vicié ou plutôt condamné dès le départ en fait, indépendamment des efforts des doubleurs. Pour les séries, qui voient défiler plein d'acteurs secondaires pour un épisode ou guère plus, la pénurie de voix est encore plus criante.
Légendes en francophonie peut-être, mais le monde du doublage vit en vase clos, derrière les barrières linguistiques – réelles – donc elles ne peuvent guère s'exporter en dehors de leur aire linguistique par définition. La vedette hollywoodienne ou autre dira du bien de l'adaptation pour la promo dans chaque pays. Personne ou presque n'ira vérifier.
Le seul cas où le doublage français — comme d'autres — marque des points c'est pour les nanars, mais ce n'est pas forcément le seul doublage à le faire. Bernard Tiphaine a fait depuis les années 80 les délices des nanarophiles avec ses prestation pour les Chuck Norris. Mais même le doublage allemand d'Invasion USA en allemand est grotesque.
(l'usage de la forme de politesse Sie par un videur d'un lien bien mal famé qui s'adresse à Chuck pour ceux qui veulent un exemple).
Dans un autre genre, le doublage canadien de G.I Joe (l'Agence tous risque en dessin animé question violence) la série est techniquement bien supérieur avec bien plus de variété de voix au doublage franchouillard qui est torché avec une demi-douzaine de foix, dont 2 max. pour les dames. Mais le côté je m'en foutiste du truc fait qu'il est regardable au troisième degré. Encore que Cobra, Cobra lalalala de la version canadienne était bien trouvé.
Quand on a vécu à l'étranger, surtout en pays de sous-titrage ou même un autre pays de doublage (hormis les doublages bloc de l'Est si chers aux thuriféraires du doublage français en manque de points de comparaison), on relativise la prétendue qualité française en matière de doublage. C'est surtout la familiarité linguistique voire dialectale qui joue un rôle énorme dans l'acceptation du doublage. Il n'y a qu'à voir les crois d'orfraie ici quand surgit la question d'un doublage canadien, rarement fait avec un dialecte marqué (Lancer frappé/La Castagne est une exception), tout juste détectable par la prononciation correcte de l'anglais américain. Mais bon les fans de doublage ne sont guère portés sur les langues étrangères ou même la "lecture" dans leur langue.
On remercie surtout le numérique (TNT câble etc.) d'avoir élargi l'accès à la V.O hors Paris quand on voit que des pays en pointe à l'époque comme l'Allemagne et son Zweikanalton, choix de la stéréo ou VO dès les années 70 (en France mono et rarissimes VO jusqu'aux années 90 et le NICAM), ont régressé, ou guère progressé comme l'Italie. Même si l'Italie est quand même passée au son direct pour ses films.
À la rigueur, le travail effectué sur Stalag 13/Papa Schultz m'impressionne plus que les exemples que tu as donnés. Même s'il y a des pertes par rapport à la VO, comme LeBeau et Kinch qui parlent français entre eux parfois, on sentait les doubleurs motivés, malgré les changements en cours de route et la pénurie habituelle de voix (Hochstetter et Burkhalter par le même au bout d'un moment). Mais même le doublage allemand est drôle, où les seuls à parler allemand standard (Hochdeutsch) sont les prisonniers en gros (!), avec la fête aux dialectes pour Schultz (bavarois forcément), Klink et consorts.