Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

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:P

A regarder en diptyque avec La vie scolaire ! :mrgreen:
C’est une très belle restauration avec ce grain et ce noir et blanc typique de nombreux films européens des années 60.
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Supfiction
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Supfiction »

Boubakar a écrit : 27 avr. 21, 10:06 et c'est clairement un homme dépressif, que joue très bien Per Oscarsson.
Il joue tellement bien le dépressif qu’il est contagieux je trouve. La plus belle scène pour moi est celle introspective sous l’arbre durant laquelle il essaye de se rappeler l’enthousiasme de ses débuts.
Les gosses ne font pas grand chose (à comparer avec La vie scolaire ou pire, La journée de la jupe, sa classe est idyllique) mais ils sont filmés comme des petits monstres. Le plus frappant surtout est la solitude du prof qui parle constamment dans le vide, aucun élève ne daignant lui répondre.
Dernière modification par Supfiction le 28 avr. 21, 06:42, modifié 1 fois.
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Boubakar
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Boubakar »

Ma critique de Raggare !, ou Les blousons dorés (Olle Hellbom, 1959)
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Sous l'impulsion du phénomène qu'a été L'équipée sauvage, puis le personnage de Jean Dean dans La fureur de vivre, s'était créée une sous-culture nommée les blousons noirs, située à peu près du milieu des années 1950 jusqu'au début des années 1960. C'étaient le plus souvent des ados rétifs à l'autorité, le plus souvent parentale, avec parfois des voyous, mais surtout des gens qui voulaient jouir de la vie avec manières le plus souvent peu conformes à l'époque, notamment en terme de violence et de sexualité.
Dans le cinéma, outre le film avec Marlon Brando, il y a des tas de blousons noirs, comme Terrain vague, Grease, Cry-baby ou même le personnage de Fonzie dans la série Happy days, mais le phénomène s'est également exporté en Suède, où ceux-ci étaient nommés Raggare, tout comme le titre du film dont je parle ici.

Il s'agit de jeunes issus de la ville de Stockholm, qui partent en banlieue et dont le lieu de regroupement est une cafétéria. Les filles détiennent leur virginité comme un trophée, et les plus jeunes qui n'ont pas de voiture veulent en voler une montrer que eux aussi sont des voyous. Le chef de cette bande, joué par Bill Magnusson, a une copine, Christina Schollin, qu'il considère plus comme sa chose que quelqu'un pour qui il a des sentiments. Sauf qu'elle fricote avec un autre type dans un coin de la ville, et qu'elle va être humiliée par le reste de la bande qui lui balancent de la boue au visage et sur sa robe. Elle va être secourue par un autre membre, plus gentil cette fois, à qui elle va lui proposer de sortir ensemble. Et ça ne va pas plaire au boss...

C'est clairement un film à prendre pour son côté sociologique, à savoir une certaine jeunesse suédoise à la fin des années 1950, dont le langage est plutôt fleuri et où la sexualité est clairement évoquée, davantage d'ailleurs par les jeunes femmes qui le vivent sans aucun complexe. D'ailleurs, il y a deux plans où on va voir l'actrice Christina Schollin dans le plus simple appareil, ce qui parait fou à cette époque ainsi qu'un orgasme qu'elle va avoir parce qu'on lui écarte les cuisses (!). C'est non seulement dans la révolte, avec des guerres intestines, mais aussi dans l'inspiration de ce qui marchait à l'époque. Je veux citer en particulier une jeune femme qui monte sur une table pour danser ; là, on pense tout de suite à Et Dieu créa la femme, où celle-ci reprend à peu près les gestes sans équivoque de Brigitte Bardot, en exaltant son corps devant les mâles en transe autour d'elle. C'est plus rapidement suggéré, mais il y a très peu d'adultes dans l'histoire, mais le peu qu'on voit est clairement déficient, une manière de montrer que eux ne comprennent rien.

Le film semble piocher un peu de partout, surtout chez les américains avec La fureur de vivre, mais une réalisation qui tend vers une image noir et blanc assez sombre, et qui montre plus un constat d'échec sur ces jeunes, voire cette période. C'est pour que Les blousons dorés, qui est d'ailleurs sorti au cinéma en France, est au fond intéressant.
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Message par Commissaire Juve »

Supfiction a écrit : 27 avr. 21, 15:28
Boubakar a écrit : 27 avr. 21, 10:06 et c'est clairement un homme dépressif, que joue très bien Per Oscarsson.
Il joue tellement bien le dépressif qu’il est contagieux je trouve.
Eh bien, vous ne l'avez pas vu dans le film dano-norvégo-suédois La Faim (1966) :mrgreen: (présentation du film en bas de la fiche... mais je vous copie-colle le texte).
Le pour et le contre : En 1890, dans les rues de Kristiana (Oslo), un jeune homme traîne sa misère, le ventre de plus en plus vide, seulement nourri par l'espoir d'arriver à gagner quelques couronnes en vendant sa prose à un éditeur...

Ce film est une adaptation d'un roman de Knut Hamsun. La détresse orgueilleuse du héros affamé est particulièrement bien rendue : et par le jeu "halluciné" de Per Oscarsson, et par la mise en scène d'Henning Carlsen (avec Henning Kristiansen à la photographie et Krzysztof Komeda pour la musique "glaçante"). Au fur et à mesure que le film avance, le malaise gagne, on a le sentiment d'avoir les cheveux de plus en plus gras, les dents de plus en plus sales, la chemise qui gratte de plus en plus... Pour un peu, on en aurait presque des gargouillis dans le ventre (heureusement pour nous : le frigo veille, non loin). Le suspense fonctionne bien : happy end ou pas ? On guette les moindres progrès, les moindres lueurs d'espoir... Seules les scènes avec Gunnel Lindblom pourront laisser un sentiment de doute. Comment croire à cette rencontre entre la jeune bourgeoise et le marginal ? Comment croire un instant qu'elle ne soit pas rebutée par les odeurs corporelles du garçon ?
Boubakar a écrit : 27 avr. 21, 23:15 Raggare ! (1959)

... le phénomène s'est également exporté en Suède, où ceux-ci étaient nommés Raggare,
Ou ligister... voir ma petite présentation du film Quand la ville dort (1950).

Sinon, ce matin, je me suis fait Kvinnan som försvann* (1949)... mais je vous en parlerai plus tard. Pas la pêche.

* littéralement : "la femme qui disparut" (ce qui n'est pas très joli pour un titre)... On va dire : Une femme en cavale.
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit : 28 avr. 21, 08:46 je vous en parlerai plus tard. Pas la pêche.
Toi tu as encore vu un film avec Per Oscarsson (le Jean-Pierre Bacri suédois pas drôle).
Dernière modification par Supfiction le 28 avr. 21, 10:42, modifié 1 fois.
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Message par Commissaire Juve »

Supfiction a écrit : 28 avr. 21, 10:15
Commissaire Juve a écrit : 28 avr. 21, 08:46 je vous en parlerai plus tard. Pas la pêche.
Toi tu as encore vu un film avec Per Oscarsson (le Jean-Pierre Bacri suédois).
Nan nan... :mrgreen: le film n'était pas terrible. Fallait que je reprenne des forces avant.
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Message par Commissaire Juve »

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Bon, allez, je me lance...

Kvinnan som försvann (1949)

Une femme a disparu ? non... Une femme en cavale ? c'est très excessif.
L'idée, ça serait plutôt : "Le témoin s'est fait la malle."

A la fin des années 40, un certain Peter Holmer -- apparemment lié à un vol de bijoux -- quitte Londres pour Copenhague. Là, un homme lui remet l'adresse d'un contact à Stockholm. Mais lorsqu'il arrive chez ce contact, il le trouve mort d'une balle dans la tête. Passé le premier moment de stupéfaction, il se retourne et s'aperçoit qu'une femme quitte l'appartement sur la pointe des pieds...

Avec Kenne Fant (Peter Holmer), Inger Juel (la femme), Åke Fridell (le commissaire)...

C'est comme ça qu'on entre dans l'histoire. On n'en sait pas plus. Mais si l'on va sur la IMDb -- qui spoile à mort -- ben... chut ! Il faut attendre 54 minutes pour savoir qui est Peter Holmer et ce qui le motive.

Pour le reste, ce film est comme un âne qui passe son temps à hésiter entre plusieurs tas de foin. C'est un polar, mais c'est aussi un film musical, un "machin" qui part un peu dans tous les sens (il suffit de regarder l'affiche). De mémoire, l'enquête est entrecoupée de neuf interludes musicaux plus ou moins longs (ambiance plutôt swing, jazz). On assiste aussi à un numéro de tir au pistolet sur un trapèze, à un numéro comique de l'orchestre danois de Svend Asmussen (le batteur y fait des choses assez rigolotes). Enfin, on y entend chanter (un peu) Inger Juel (qui jouait la même année à la méchante fille à papa dans La Bonne de Jungfrusund).

Je vous avoue que sur certains passages chantés j'ai fait avance rapide. Si on y va pour voir un polar haletant, il y a maldonne.

Le film -- le seul de son réalisateur -- est assez mal noté sur la IMDb et sa moyenne ne s'est pas arrangée avec ma note.
Dernière modification par Commissaire Juve le 30 nov. 23, 14:28, modifié 1 fois.
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Message par Boubakar »

Pour le film suivant, ça n'est ni sur Netflix, ni destiné au Commissaire :mrgreen:
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Kärlekens språk (aka Language of love) (Torgny Wickman, 1969)

Je ne sais plus si ça se fait, mais je me rappelle qu'à mon collège, quand je devais avoir 14-15 ans, on avait droit en cours de biologie à des vidéos d'initiations sur la sexualité, avec de petits films qui montraient les organes génitaux masculins et féminins, les moyens de contraception, des choses qui nous étaient étrangères à l'époque, en tout cas pour moi, parce que j'attendais à cette époque la sortie japonaise de la PlayStation, je ne ratais pas un épisode de Dragon Ball Z au Club Dorothée et que les filles c'était nul !

Ceci étant dit, les vidéos d'initiations étaient carrément un sous-genre en soi dans les années 1960 et 70, aux Etats-Unis mais aussi et surtout en Suède, car dans le cas présent, Language of love, je ne ferais pas l'affront de vous dire le titre original, c'était carrément financé par le ministère de l'éducation suédois afin d'éduquer ces chères têtes blondes (c'est le cas de le dire).
Sur 100 minutes, où le fil rouge est une discussion entre quatre sexologues, deux hommes et deux hommes, ceux-ci parlent du plaisir des sens, des différences entre les hommes et les femmes, des moyens de contraception, faire l'amour quand on est enceinte, le manque de désir, et tout ça illustré soit par des graphiques, ou alors par la démonstration via des acteurs qui font l'amour devant la caméra.
Alors, comme on disait quand on se faisait choper par les parents quand on regardait des films pornos ; c'est pour apprendre ! C'est clairement tourné vers le sens de la pédagogie, avec des scènes sexuelles le plus souvent simulées (avec un insert clairement pornographique), mais qui sont sans équivoque sur ce qu'on voit, aussi bien la masturbation féminine et masculine, le cunnilingus, les caresses... Pour la fellation, il faudra passer par Gorge profonde. Rien de vraiment excitant dans tout ça, mais c'est plus amusant qu'autre chose avec le recul du temps. Notamment en guise de mise en scène, avec deux décors en tout et pour tout, avec une grande feuille quadrillée pour faire les fenêtres, et un lit tournant pour voir les scènes sexuelles sous toutes les coutures.
Si je suis ignare en matière de sexualité, il y a un truc que j'ai trouvé intéressant ; c'est un graphique qu'on voit évoluer en temps réel au fur et à mesure que la femme approche de l'orgasme en se masturbant. On voit que ça évolue très lentement, mais que le plaisir est plus fort que chez l'homme, qui lui monte et descend assez rapidement.

Aussi fou que ça puisse paraître, Language of love a clairement été poussé par le gouvernement suédois de l'époque pour inciter les gens, jeunes et moins jeunes, à faire leur éducation sexuelle, et ça a été un énorme succès, et qui a été exporté dans plein de pays. Pour être plus sérieux, il est impossible de parler de de ce film d'un point de vue cinématographique, mais d'un point de vue sociétal, et oui, il a marqué son temps.
J'ai regardé le film via un blu-ray suédois sorti chez Klubb Super 8, et on croirait voir du Criterion dans son approche éditoriale ; il y a pas moins de trois versions du film (dont la version anglaise, et allemande, avec un voice-over), et même des archives sur le réalisateur, une rétrospective de 2005, le tout sous-titré en français :lol: ! Quant à l'image, elle a été restaurée par le Cinémathèque Suédoise.
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Message par Commissaire Juve »

Boubakar a écrit : 29 avr. 21, 10:02
J'ai regardé le film via un blu-ray suédois sorti chez Klubb Super 8...
Ah bon ? ils l'ont sorti en BLU. Incroyable ! :o
J'ai un paquet de DVD de chez eux, mais les BLU se comptent sur les doigts d'une main.
Dernière modification par Commissaire Juve le 29 avr. 21, 11:18, modifié 4 fois.
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Message par Boubakar »

Commissaire Juve a écrit : 29 avr. 21, 10:45
Boubakar a écrit : 29 avr. 21, 10:02
J'ai regardé le film via un blu-ray suédois sorti chez Klubb Super 8...
Ah bon ? ils l'ont sorti en BLU. Incroyable ! :o
J'ai un paquet de DVD de chez eux, mais les BLU se comptent sur les doigts d'une main
Il y en a 4, tous vendus en France (chez Metaluna) pour 15 euros chacun ; https://www.blu-ray.com/movies/movies.php?studioid=1834
Je suis même surpris d'une telle édition à un prix aussi bas .
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Message par Commissaire Juve »

Premier accouplement non simulé de l'histoire du cinéma
Hein ? Y avait pas eu de films cochons avant 1969 ? :? Et mon c***, c'est du poulet ?

EDIT : j'ai trouvé ça... L'écu d'or ou la bonne auberge (1908).
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Message par Boubakar »

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Le garçon dans l'arbre (Arne Sucksdorff, 1961)
Dans la campagne suédoise, un fils de bonne famille cache son mal-être en partant faire les quatre cent coups avec deux copains un peu voyous sur les bords, qui s'amusent à tuer le chevreuil de nuit afin de revendre la viande. Sauf qu'un jour, ils ratent leur coup, et laissent comme preuve une douille récupérée par les enfants d'un garde champêtre ; autant dire qu'ils sont dans la mouise.

Le réalisateur, Arne Sucksdorff, a surtout réalisé des documentaires, et a seulement signé deux films, dont celui-ci est le premier. Je pense que c'est important dans le sens où on voit qu'il aime filmer la campagne suédoise, qui est comme une terre vierge. A travers cette histoire de chasse, c'est clairement le portrait d'un adolescent que ses parents ne comprennent pas, et même en plein trouble car on voit qu'il est passionné par la nature et les animaux, d'où le titre du film, mais qu'il se contredit par la goût de l'interdit que lui procurent ces virées sauvages en pleine nuit, à tuer du chevreuil.
Mais ce qui m'a surtout étonné, c'est que la musique est signée d'un certain ... Quincy Jones ! C'est son premier travail dans le cinéma, mais je me demande pourquoi il a signé la musique d'un film suédois, et quasiment inconnu qui plus est.

Mais comme plusieurs films suédois que je découvre sur Netflix, ce film-ci qui date de 1961 ne respire pas l'optimisme, avec une fin tragique, mais qui est vraiment intéressant.
Comme je le dis dans ma critique, est-ce que quelqu'un sait comment et pourquoi Quincy Jones a composé la B.O. (5 titres) de ce film suédois ?
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Message par El Dadal »

Très certainement la même raison qui a poussé Miles Davis ou Art Blakey à composer des BOs pour Ascenseur pour l’échafaud et Des femmes disparaissent : l’opportunité. Il faut bien se souvenir qu’à la fin des années 50, les formations de jazz américaines tournaient de manière extensive en Europe, et la Suède était un passage quasi obligé.
Dans le parcours de Quincy Jones, qui malgré sa notoriété et plusieurs albums sous son nom avait décidé de quitter les USA pour étudier l’orchestration avec Nadia Boulanger à Paris, cette période est placée sous le signe de l’Europe, et son premier album live officiellement publié est si je ne m’abuse enregistré en 1960 à Stockholm. J’imagine qu’il aura été courtisé pour travailler sur ce film entre deux concerts, et à ce que tu en dis (5 morceaux seulement), ça ne lui aura sans doute pas pris plus de quelques jours entre leur composition et leur enregistrement. Lui qui était dans une dèche financière absolue à ce moment-là n’aura sans doute pas craché sur une source de revenus complémentaire.
Cela dit, je découvre comme toi qu’il avait ainsi composé pour le cinéma avant The Pawnbroker :o
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

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Compte tenu du racisme aux États-Unis, beaucoup de noirs américains se sentaient probablement beaucoup mieux en France et en Europe dans ces longues années d’après guerre, comme l’illustre de mémoire un film comme Paris Blues (1961).
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

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Miss Chic (Hasse Ekman, 1959)

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Alors que son chanteur vedette le quitte pour vivre au Canada, un impresario tente de recruter une professeure d'histoire qu'il a vue dans une émission à la télé mais qui se révèle douée pour le chant. Seulement, elle ne veut pas quitter son métier...

A travers ce film, peu suédois en fin de compte, on a l'impression de voir une comédie romantique comme les jouera Doris Day à la Universal au début des années 1960, et ses collaborations avec Rock Hudson, le tout dans des couleurs éclatantes et une image en Cinemascope. S'il faut supporter les scènes chantées en suédois, j'avoue que ça n'est pas ma tasse de thé, ça reste tout à fait charmant, plus porté sur les gags que je ne le pensais, l'alcool jouant un certain rôle, et sans aucune prise de tête. L'aspirante chanteuse, jouée par Meg Westergren, est également une femme intelligente, qui joue à un jeu télévisé qui va accroitre sa notoriété, pour le meilleur et pour le pire ; elle est menacée de radiation à son école parce qu'elle a dansé ... et qu'elle a montré ses jambes !

C'est sans aucun doute mineur, mais c'est amusant de voir un film à la manière de.
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