Lamb : 7/10
Fidèle à la ligne directrice d'A24 chez qui la singularité est une sorte de marque de fabrique, le film louvoie entre les genres en s'inscrivant à la fois comme un drame familial et une fable fantastique dont l'atmosphère, tour à tour étrange et bucolique, dégage quelque chose d'envoûtant. Et ce dès son ouverture, magistrale, faite d'une succession de plans d'un cheptel de bêtes blotties les unes contre les autres dans leur bergerie confrontées de nuit à une présence extérieure invisible qui, par un sens du cadrage assez dingue, un superbe travail sur la lumière et le son, parvient en l'espace de quelques minutes à vous scotcher à votre fauteuil (la façon dont sont filmés les animaux - moutons, brebis, béliers, chien, chat - tout au long du film, et plus particulièrement la captation de leurs regards, leur confère d'ailleurs une dimension humaine juste incroyable). Si passée cette introduction tétanisante le rythme se fait ensuite plus contemplatif tandis qu'avec l'arrivée de cette hybride mi-ovidé mi-humaine on assiste à la renaissance du couple d'éleveurs incarné par Noomi Rapace et Hilmir Snær Guonason (on comprendra plus tard qu'ils ont perdu quelques années auparavant leur petite fille), le métrage, relativement chiche en dialogues, ne perd pas pour autant de son intérêt, l'arrivée impromptue du frangin du mari venant quelque peu perturber l'ambiance idyllique du foyer. Malgré un final dont le grotesque un peu trop prononcé à mon goût m'a moyennement convaincu (si certaines images de la petite Ada sont parfois à deux doigts de faire verser le film dans la farce, la révélation in fine à l'écran de son père biologique aurait pu être moins frontale je trouve, le reste du métrage misant beaucoup sur le minimalisme et une savante utilisation du hors-champ), Lamb s'impose comme un objet de curiosité valant assurément le coup d'oeil, ne serait-ce que pour la prestation toute en authenticité de son trio de comédiens.
Flol a écrit : ↑15 janv. 22, 09:38
Torrente a écrit : ↑14 janv. 22, 00:28
Le deuxième épisode m'avait beaucoup déçu. Je l'avais trouvé fatiguant.
Je me le suis justement infligé la semaine dernière. Le premier était bruyant, bête et laid ; le second est encore pire.
Dès la séquence d'action introductive, moche et tape à l'œil, j'aurais dû me douter que j'allais repartir pour un tour sur le train de la débilité.
Encore un film à la pseudo coolitude totalement forcée (les effets de ralentis/accélérés toutes les 3 putains de seconde, c'est vraiment le cancer de ces blockbusters d'action actuels), qui use et abuse du numérique le plus laid possible, et qui se croit tellement malin en foutant de la musique légère sur des séquences de fights bien vénères pour faire sympa et décalé, alors que ça fait juste super ringard.
ET ÇA DURE 2H20.
(mais le 3ème m'intrigue quand même, du fait de son contexte)
Un peu pareil. À l'occasion de leur (re)diffusions récemment à la téloche, je me suis rematé les 2 films (j'ai des tendance maso, sachez le !
) et si certains trucs passent un peu mieux, j'avoue que l'excès de plans truqués à la nature on ne peut plus visible me provoque de réguliers décrochements de rétines. Malgré ça, comme toi Flol j'avoue que la BA du préquel titille un chouille ma curiosité mais pour l'instant, je résiste vaillamment à l'envie d'aller découvrir en salle ce nouveau festival d'esbroufe potentiellement aussi abrutissant que les précédents (j'ai peur qu'une fois le Nightmare Alley de Del Toro passé, faute de candidats je cède à la tentation
).