Et vous, qu'allez-vous regarder ce soir ?

[-magik-]

Ce soir, révision de deux films français que j’avais beaucoup aimé à la fin des années 90 mais que je n’ai jamais revu depuis : Fred de Pierre Jolivet et J’irai au paradis car l’enfer est ici de Xavier Durringer. J’appréhende un peu j’avoue.

[Torrente]

Moi aussi.
Je sens que je vais passer un sale Dimanche : Quantum of solace, The unbelievable truth, J'irai au paradis car l'enfer est ici et Fred, tous dézinguer le même jour... je risque de ne pas m'en remettre.

Tu vas le visionner comment le Durringer ?

[tchi-tcha]

... je risque de ne pas m'en remettre.

Tout va bien de passer, ne t'en fais pas

J'étais plutôt content de mon Top 5 Cinéma 2021, avec 1) Onoda, 2) Sooryavanshi, 3) Julie en 12 chapitres, 4) La loi de Téhéran et 5) West Side Story.

Hier y'a un gars qui m'en a passé trois au peloton d'exécution (il a seulement sauvé La Loi de Téhéran et oublié de coller un 2/10 au Spielberg), bah je l'ai juste déshérité et j'ai tourné la page. Tu es fort, tu t'en remettras.

Quantum of Solace c'est quand même bien pourri.

[Dale Cooper]

Quantum of solace

Ce film à la base aurait pu être très correct. Il avait été filmé de façon à faire un film d'action extrêmement efficace mais tout à coup, alors que la post prod avait commencé et qu'il était en plein montage, le réalisateur a décidé de changer le style de film et de le sur-découper à la Paul Greengrass de La Vengeance dans la peau.

Double malchance pour le film, ça a été fait au moment de la grève des scénaristes. Si cette grève a sauvé Jesse Pinkman dans Breaking Bad (qui devait mourir à la fin de la première saison), elle a n'a pas du tout servi les créateurs de James Bond. Daniel Craig, qui disait lui-même ne pas être scénariste, a dû écrire et réécrire des scènes avec le réalisateur, pendant le tournage. D'où le résultat et cette histoire qui devient de plus en plus incompréhensible. Désolé Torrente, j'aimerais aussi l'aimer ce film, au moins je trouve qu'il passe mieux sur un petit qu'un grand écran (en salles il m'avait fichu un mal de crâne), et je sauve quelques scènes trop courtes hélas...

[Dale Cooper]

Revu North by Northwest ce soir.
Un poil différent de Quantum of Solace, mais ils se ressemblent.
Mais je me demande quand même si North by Northwest ne serait pas un chef-d'œuvre...

YouTube, qui semble avoir cerné chez moi un certain intérêt pour le cinéma, me met régulièrement en suggestion des vidéos de personnes qui se filment en train de réagir à un film (une mode... à la mode).

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Même si ça me ferait plaisir de voir des réactions de nouvelles générations enthousiastes devant des vieux films (si elles étaient négatives je suppose qu'ils ne se risqueraient pas de poster leur réaction), plutôt que de les regarder en train de regarder le film en question, je me suis dit que ça serait peut-être mieux de regarder directement le film (j'ai parfois de drôles d'idées).
Et j'ai passé un bon moment.

[cinephage]

La tête du type de la seconde vidéo vaut son pesant d'or.

Pour Quantum of Solace, la seule bravoure que j'ai trouvé, c'est celle du vaillant spectateur resté jusqu'au bout de la douloureuse séance, sans recracher son quatre-heure. Cette mise en scène, ce scénario, c'est vraiment une catastrophe de bout en bout. J'en ai oublié l'essentiel, et je n'irai certainement pas me rafraichir la mémoire, car je me souviens très bien m'être demandé en cours de séance si je restais jusqu'au bout ou non, chose qui ne m'arrive normalement jamais.

De mon coté, ce soir, ce sont les corneilles, de Dorota Kedzierzawska (1994). C'est vraiment un très beau film.

[Torrente]

... je risque de ne pas m'en remettre.

Tout va bien de passer, ne t'en fais pas

J'étais plutôt content de mon Top 5 Cinéma 2021, avec 1) Onoda, 2) Sooryavanshi, 3) Julie en 12 chapitres, 4) La loi de Téhéran et 5) West Side Story.

Hier y'a un gars qui m'en a passé trois au peloton d'exécution (il a seulement sauvé La Loi de Téhéran et oublié de coller un 2/10 au Spielberg), bah je l'ai juste déshérité et j'ai tourné la page.

Ce n'est pas comparable... c'est un seul et même (sale) type

Quantum of solace

Ce film à la base aurait pu être très correct. Il avait été filmé de façon à faire un film d'action extrêmement efficace mais tout à coup, alors que la post prod avait commencé et qu'il était en plein montage, le réalisateur a décidé de changer le style de film et de le sur-découper à la Paul Greengrass de La Vengeance dans la peau.

Idée de génie qui nous sauve d'un film de Forster habituel. Dieu merci !!!! (par contre il a bien fait de garder son directeur photo' attitré, parce que ce coup-ci, il livre un super boulot ; niveau qu'il confirmera dans Paperboy avant de faire n'importe quoi dans Les âmes vagabondes et Geostorm).
Décision qui nous évite aussi un naufrage plan-plan et mou du cul à la Moonraker.
Et, en plus, le gars choisit le monteur de Greengrass ! Ça va, y a pire
Sans Pearson, on se serait fadé en solo, l'incapable qui a monté Warrior, soit le responsable des pires combats jamais filmés à l'écran dans un film américain (même le monteur de Angel's dance et Rocky Balboa n'avait pas pu sauver le film).

Une proposition qui détone, un Bond différent, qui sort du lot. L'anti-John Glen, c'est bien aussi.

Tout ce que tu énumères comme des défauts rédhibitoires évidents, ne le sont pas pour moi, ils constituent même des points forts du film.
Des problèmes de la sorte (techniques, logistiques, scénaristiques), il y en a eu quasiment sur tous les films de la série (sur tous les tournages de manière générale en fait). Comme à chaque fois, le tout est d'en faire une force et, pour moi, Quantum of solace s'en sort haut la main également à ce niveau-là, beaucoup mieux que d'autres films Bondiens parce qu'il propose farouchement autre chose.

Même son méchant, que tout le monde moque bêtement, je le trouve extrêmement bien vu et bien campé, typique de son époque et du méchant contemporain tel qu'il peut exister à la tête de multinationales / corporations / clubs sportifs actuellement. Jonathan Pryce l'avait touché du doigt, sans parvenir à lui donner corps dans Demain ne meurt jamais. Ici, Amalric réussit à créer un méchant pathétique, opportuniste et imprévisible, l'éternel ado qui a toujours pété dans la soie et à qui on a jamais dit "non".

Le film met également en scène des pyrotechnies et des explosions graphiquement époustouflantes, presque sexy. Un savoir-faire qu'on a perdu depuis.
Les décors sont dingues, tout à fait dans le ton des premiers Bond.
Et je persiste mais pour moi, l'intro puis la séquence de l'opéra, sont 2 morceaux de cinéma d'action extraordinaires, presque conceptuels, fonctionnant comme des courts-métrages au sein du film.

[Watkinssien]

Montage dingue dont on comprend chaque plan... quand on n'a pas le cerveau atrophié, bien sûr

Le montage fait ce qu'il peut pour sauver les meubles, et non, on ne comprend pas chaque plan, c'est tout simplement impossible, à part d'être avec sa télécommande et de faire pause presque image par image selon les séquences d'action.



Je ne vois absolument rien d'extraordinaire dans cette séquence d'ouverture!

[Torrente]

Rha, arrête, ce kif ! J'en chiale. Je vais bien dormir ce soir.
Allez je me repasse la séquence de l'opéra !







Je subodore que vous réservez le même traitement à Mission: impossible 2, je me trompe ?
Mais vous êtes fans de Blade II ?
J'essaie de suivre. C'est difficile.

[Dale Cooper]

Et, en plus, le gars choisit le monteur de Greengrass ! Ça va, y a pire

Oui mais je le redis, c'était un changement décidé en post-prod, et ça se sent, j'y reviens dans 2 secondes. D'abord je précise que je n'aime déjà pas du tout le style illisible et nauséeux de Greengrass, et de Jason Bourne je n'apprécie que le premier (celui de Doug Liman). J'aime bien le début du second, et quelques idées éparpillées par-ci par-là, et c'est tout.
Alors un ersatz, imagine...

À part dans les actionners des années 80/90 où la caméra était volontairement secouée dans tous les sens par manque d'imagination (comme à la fin de Black Rain de Scott), dans les très grandes scènes d'action du cinéma, même en "shaky cam", il y a un truc que le public remarque rarement, parce qu'on ne "le sent pas" (c'est l'idée) : le centre d'intérêt pour le regard reste au même endroit du cadre d'un plan sur l'autre, de façon à rendre l'action lisible. Et ce, même quand ça "va dans tous les sens", car lorsque le centre du regard évolue d'un côté du cadre au côté opposé, même rapidement, c'est de façon linéaire et non brutale sur le plan d'après. (*)
Mais bon, là je parle des très grandes scènes d'action où souvent, la première chose qu'on remarque c'est le travail des chorégraphes-cascadeurs-acteurs, mais on oublie celui des réalisateurs-monteur-opérateur qui les ont préparées, storyboardées, et mis en valeur. C'est un ensemble. Quantum of Solace a peut-être d'immenses scènes d'action, je ne les "vois" simplement pas. C'est de la bouillie.

Prenons la scène postée par Wat'...

Spoiler (cliquez pour afficher)

Dans une seule seconde (très exactement celle entre 1'57 et 1'59... donc 1'58), il y a 3 plans où notre regard doit faire ça :



L'horreur. Quasiment le nazisme.

Et c'est tout le temps comme ça, à chaque changement de plan. Imagine le mal de crâne sur grand écran... Autrement dit, on ne comprend rien, on ne voit rien... en fait, si on s'assoit par terre devant sa machine à laver, et qu'on regarde le linge tourner à travers le hublot, on y verra bien plus de choses intéressantes que dans toute cette intro.

(*) Je comprends que c'est voulu et que Greengrass a fait son style sur ce genre de machin contre-instinctif (un coup de poing part vers la gauche, la caméra panotera vers la droite tout en montrant un bout du plafond ou du sol, en coupant toutes les demies-secondes, on comprend rien, il est content). Mais ce que je disais sur le regard du spectateur est très bien expliqué dans cette vidéo où un coordinateur de cascades parle justement de ce principe à 2 minutes 45 en se basant sur une scène d'action de Kingsman (vidéo où d'ailleurs ils démontent la "fameuse" scène de la bagarre de La Mort dans la peau -ça tombe bien- à partir de 7'10 ) :




Enfin...

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[Auto-promo]

Même si c'était une vidéo qui évoquait à la base Casino Royale, mes buddies Jean, Laurent et Francis ont justement parlé à quelques reprises de ce fameux Quantum, dans un des montages que j'ai certainement le moins réussi (je le trouve trop surdécoupé avec le recul, j'ai l'impression d'avoir fait Quantum of Solace, donc ça peut te plaire ).

Bond / Bourne à partir de 7 minutes 50... puis à 22 minutes 10, l'anecdote de Laurent racontant le jour où son pote Amalric lui a appris qu'il jouait dans le prochain Bond :



Et entre 13'20 et 13'40, tu devineras mon avis sur Quantum à travers le petit montage que j'ai fait.

[Torrente]

J'avais écouté la "joyeuse bande"... je m'étais retenu de ne rien dire. Ne me force pas, je te prie

Et je ne suis pas d'accord. Excuse-moi.
Mais j'entends tout à fait tes arguments techniques, très valables.
J'estime simplement qu'il n'y a pas de règles immuables à suivre en matière artistique et qu'on peut obtenir des résultats étonnants en faisant l'inverse du dogme. Que le montage peut-être invisible, fluide ou au contraire haché, physique.
Heureusement, Lombardo, Baragli, David Wu, Lebenzon, Marco Mak, Christian Wagner et d'autres monteurs ont repoussé les limites de ce qui se faisait en matière de montage pour proposer d'autres choses et créer de nouvelles formes.
Heureusement.

Surtout, ce serait faux d'affirmer que c'est comme ça tout le long du film et dans la moindre séquence.
Je l'ai vu au cinéma et j'ai été happé par certaines abstractions et certains parti-pris, surtout devant un film grand public au sein d'une série réputée pépère voire sclérosée.
Par contre, j'ai eu envie de vomir et de mourir devant Blade II par exemple. C'est comme ça, je ne l'explique pas plus que ça mais je m'en excuse puisque, apparemment, je suis tellement bête que je ne comprends pas comment un montage doit être fait pour qu'il soit jugé réussi.

[Dale Cooper]

Surtout, ce serait faux d'affirmer que c'est comme ça tout le long du film et dans la moindre séquence.

Ah là je suis d'accord ! Seulement sur les 3/4 du film.

Quand je disais "c'est tout le temps comme ça, à chaque changement de plan" ...dans cette intro (et par extension les séquences d'action), je précise.

Mais une des raisons de "l'acharnement général", ou en tout cas la déception immense de Quantum, c'est qu'il tombe très mal : il succède à un très grand cru de la saga. Comme Candygirl, j'aime beaucoup Casino Royale et je pense que c'est même mon Bond préféré. Si Quantum avait suivi directement le dernier épisode de Brosnan, alors à la rigueur... mmmmmh non même pas, en fait...

[Alexandre Angel]

Comme Candygirl, j'aime beaucoup Casino Royale et je pense que c'est même mon Bond préféré.

Je poste cette remarque dans le topic qui rend dingue.
A tout de suite.

[-magik-]

Moi aussi.
Je sens que je vais passer un sale Dimanche : Quantum of solace, The unbelievable truth, J'irai au paradis car l'enfer est ici et Fred, tous dézinguer le même jour... je risque de ne pas m'en remettre.

Tu vas le visionner comment le Durringer ?

Soit rassuré, j’ai passé une excellente soirée devant Fred, même si ça m’a fait bizarre de revoir Lindon 25 ans plus jeune, il est presque trop lisse pour le rôle.
Puis j’ai enchaîné avec J’irai au paradis car l’enfer est ici. Dans mon souvenir, c’était un grand film porté par une bande d’acteurs tous excellents et bénéficiant d’une photo superbe. Après révision, je confirme mon avis. J’étais conquis dès la scène d’introduction sans paroles. Et je suis triste quand je vois ce que réalise aujourd’hui Durringer (son dernier film avec Didier Bourdon et Pef est en salles en ce moment).
Et pour répondre à ta question, j’aimerais te dire que je l’ai vu en blu-ray ou en dvd mais ça n’existe pas à ma connaissance. Je l’ai retrouvé sur un vieux disque dur, récupéré suite à une diffusion TV.

Pour ce soir, ce sera la découverte de deux films d’Eddie Murphy : 48 heures et Un fauteuil pour deux.

[shubby]

L'intro de Quantum est en effet très bien. Pour le reste, je rejoins Dale et sa formidable image de la machine à laver. En terme de mise en scène, y'a des codes, Quantum.