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Jack Clayton (1921-1995)
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Vu a sa sortie. Adolescence. Epoque Starfix. Ambiance des mercredis après-midi. Belle affiche (p'tit côté Zoetrope Studio). Dolby Stereo. Production Disney plus adulte (celui-là était interdit aux moins de 13 ans, il faut le savoir) . Films qui mettaient des plombes à arriver en province. Bref...
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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- Flol
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
J'adorerais le revoir, celui-là. Rien que pour l'incroyable score de Horner (pas beaucoup moins sombre que celui composé initialement par Delerue).
Puis il y a ce casting incroyable, la photo de Stephen H. Burum (un régulier de De Palma), les effets spéciaux qui gardent aujourd'hui encore une sacrée gueule...
J'ai donc évidemment envie de jouer le vieux con : c'est pas demain la veille qu'on reverra des Disney comme ça (marche aussi avec le dingo Return to Oz, qui lui est bien dispo sur Disney+).
Puis il y a ce casting incroyable, la photo de Stephen H. Burum (un régulier de De Palma), les effets spéciaux qui gardent aujourd'hui encore une sacrée gueule...
J'ai donc évidemment envie de jouer le vieux con : c'est pas demain la veille qu'on reverra des Disney comme ça (marche aussi avec le dingo Return to Oz, qui lui est bien dispo sur Disney+).
- Addis-Abeba
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Difficile de passer après le livre, mais c'est vrai que c'est une adaptation sympa.
- Thaddeus
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Les chemins de la haute ville
C’est aux jeux fascinants de l’amour et de l’arrivisme que l’on goûte dans cette conquête d’une position sociale par un Rastignac anglais qui hésite entre les cajoleries d’une maîtresse et l’héritage d’une oie blanche. Se rapprochant de l’élégance analytique d’un Wyler ou d’un Mankiewicz (plus que du Free Cinema auquel on le rattache), Clayton y développe l’étude aigüe d’un milieu provincial précis, la critique d’une société très compartimentée, immobilisée dans ses structures, ses règles de vie, sa rigide division des classes. À lui seul, le personnage brillamment incarné par Simone Signoret donne au film un ton peu commun : sensualité à la fois ardente et maternelle, envie juvénile d’être heureuse, élans d’enthousiasme et poids de l’expérience composent un fort original et émouvant portrait d’amoureuse. 5/6
Les innocents
Adapter le classique d’Henry James était une gageure que Clayton relève avec un goût, une intelligence et un raffine-ment sans défaut. Le fantastique est ici traité plus que jamais comme un art de l’ambigüité, qui maintient constamment le doute quant à la nature de sa perception. Tandis que les dialogues (signés Truman Capote) tissent entre les êtres des relations d’une grande complexité psychologique et préservent l’opacité des âmes, la mise en scène convertit l’intrigue en drame de l’espace et de la matière. Boîte à musique, comptine inquiétante, fantômes dans la lande, visite à la bougie de couloirs ténébreux : tout l’attirail gothique est mis au service d’une enquête effrayante sur la puissance de l’esprit. Et le cinéma de donner ainsi à l’horreur un tour de vis supplémentaire. Un sommet du genre. 5/6
Gatsby le magnifique
Clayton a moins de réussite avec le roman de Francis Scott Fitzgerald. Parce que le livrer à l’expressionnisme cinématographique impliquait une déperdition de son contenu véritable, ce qui devrait faire ressentir la fêlure et le retour tragique sur soi-même devient une suite crispée d’images sophistiquées. Certes le travail accompli n’est pas déshonorant ; il est même honnête et scrupuleux dans sa fidélité au récit original. Mais il réduit les possibilités du sujet à une intrigue mondaine, engluée dans ce qu’elle a de plus superficiel : le cadre. Il procède d’un blocage du temps et d’une incapacité à dépasser le psychologisme de rigueur, à creuser la dialectique de l’argent, du bonheur et du mal de vivre. En un mot comme cent, il tombe dans les ornières de cette vieille antienne que l’on nomme l’académisme. 3/6
Mon top :
1. Les innocents (1961)
2. Les chemins de la haute ville (1959)
3. Gatsby le magnifique (1974)
L’historiographie le classe souvent parmi la Nouvelle vague britannique, au même titre que Tony Richardson ou Lindsay Anderson. Mais plus qu’un homme en colère, Jack Clayton se révéla sans doute un calligraphe de la caméra, comme l’indique sa superbe adaptation du Tour d’écrou. Excellent directeur d’acteurs, il parvint à tirer le meilleur parti de son inspiration classique mais put aussi se laisser dominer par ses démons.
C’est aux jeux fascinants de l’amour et de l’arrivisme que l’on goûte dans cette conquête d’une position sociale par un Rastignac anglais qui hésite entre les cajoleries d’une maîtresse et l’héritage d’une oie blanche. Se rapprochant de l’élégance analytique d’un Wyler ou d’un Mankiewicz (plus que du Free Cinema auquel on le rattache), Clayton y développe l’étude aigüe d’un milieu provincial précis, la critique d’une société très compartimentée, immobilisée dans ses structures, ses règles de vie, sa rigide division des classes. À lui seul, le personnage brillamment incarné par Simone Signoret donne au film un ton peu commun : sensualité à la fois ardente et maternelle, envie juvénile d’être heureuse, élans d’enthousiasme et poids de l’expérience composent un fort original et émouvant portrait d’amoureuse. 5/6
Les innocents
Adapter le classique d’Henry James était une gageure que Clayton relève avec un goût, une intelligence et un raffine-ment sans défaut. Le fantastique est ici traité plus que jamais comme un art de l’ambigüité, qui maintient constamment le doute quant à la nature de sa perception. Tandis que les dialogues (signés Truman Capote) tissent entre les êtres des relations d’une grande complexité psychologique et préservent l’opacité des âmes, la mise en scène convertit l’intrigue en drame de l’espace et de la matière. Boîte à musique, comptine inquiétante, fantômes dans la lande, visite à la bougie de couloirs ténébreux : tout l’attirail gothique est mis au service d’une enquête effrayante sur la puissance de l’esprit. Et le cinéma de donner ainsi à l’horreur un tour de vis supplémentaire. Un sommet du genre. 5/6
Gatsby le magnifique
Clayton a moins de réussite avec le roman de Francis Scott Fitzgerald. Parce que le livrer à l’expressionnisme cinématographique impliquait une déperdition de son contenu véritable, ce qui devrait faire ressentir la fêlure et le retour tragique sur soi-même devient une suite crispée d’images sophistiquées. Certes le travail accompli n’est pas déshonorant ; il est même honnête et scrupuleux dans sa fidélité au récit original. Mais il réduit les possibilités du sujet à une intrigue mondaine, engluée dans ce qu’elle a de plus superficiel : le cadre. Il procède d’un blocage du temps et d’une incapacité à dépasser le psychologisme de rigueur, à creuser la dialectique de l’argent, du bonheur et du mal de vivre. En un mot comme cent, il tombe dans les ornières de cette vieille antienne que l’on nomme l’académisme. 3/6
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L’historiographie le classe souvent parmi la Nouvelle vague britannique, au même titre que Tony Richardson ou Lindsay Anderson. Mais plus qu’un homme en colère, Jack Clayton se révéla sans doute un calligraphe de la caméra, comme l’indique sa superbe adaptation du Tour d’écrou. Excellent directeur d’acteurs, il parvint à tirer le meilleur parti de son inspiration classique mais put aussi se laisser dominer par ses démons.
- Jeremy Fox
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Notre british du vendredi proposé par Justin : The Lonely Passion of Judith Hearne
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Soyez béni de m'avoir fait connaître la BO de Georges Delerue par votre article.
- Jeremy Fox
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Le film anglais du vendredi proposé par Justin : Chaque soir à neuf heures.
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Grand film. Et superbe partition de Delerue, dont Quincy Jones se rappellera (un peu trop, même) au moment de composer celle de The Color Purple...
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Chic !Jeremy Fox a écrit : ↑20 oct. 23, 08:00 Le film anglais du vendredi proposé par Justin : Chaque soir à neuf heures.
Le test du blu-ray suit rapidement ?
(dans la série "les films que vous attendrez en DVD toute votre vie" celui-là est un sérieux candidat)
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Le british du jour proposé par Justin : Le Mangeur de citrouilles.
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Comment est-il possible de le voir ? Je ne trouve pas d'édition DVD...Jeremy Fox a écrit : ↑9 févr. 24, 07:58 Le british du jour proposé par Justin : Le Mangeur de citrouilles.
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Blu-ray chez Powerhouse/Indicator au Royaume-Uni (et le film est en effet aussi brillant que remarquable)-Kaonashi- a écrit : ↑9 févr. 24, 12:36Comment est-il possible de le voir ? Je ne trouve pas d'édition DVD...Jeremy Fox a écrit : ↑9 févr. 24, 07:58 Le british du jour proposé par Justin : Le Mangeur de citrouilles.
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Et il est actuellement dispo chez eux à 9£99 :
https://www.powerhousefilms.co.uk/produ ... 0282&_ss=r
J'ai toujours hésité à le prendre, y compris lors de nombreuses promos, mais j'ai soudainement envie de le tenter, maintenant.
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J'ai toujours hésité à le prendre, y compris lors de nombreuses promos, mais j'ai soudainement envie de le tenter, maintenant.
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Re: Jack Clayton (1921-1995)
Merci, c'est commandé !