Oui, si l'on veut...
Parce que les Shin Abashiri bangaishi / New Prison Walls of Abashiri (films 11 à 18) n'entretiennent plus qu'un rapport très lâche avec la "série" originale. Laquelle semble elle-même muter lentement mais sûrement de l'exploration de l'univers carcéral vers la dramaturgie chevaleresque qui, plus encore que pour les deux autres séries auxquelles il fut associé à la même époque, fit la gloire de son interprète principal (dans le 3e on est effectivement de plein pied dans le ninkyo le plus standardisé qui soit). Sauf erreur, puisque je n'ai vu que les trois premiers opus que va éditer Eureka, toutes les entrées de la série inaugurale s'articulaient autour des pérégrinations de Shinichi (Ken Takakura) après qu'il a purgé sa peine de 3 ans dans la prison d'Hokkaïdo (et été contraint à la tentative d'évasion par un codétenu enchaîné à lui sur le modèle de La Chaîne de Kramer dans la deuxième partie du film inaugural). Ce n'est plus le cas ensuite, quand les aventures des protagonistes, chaque fois renouvelés, peuvent même embarquer vers des temporalités très variables. Ainsi, dans le 11e de Masahiro Makino - soit donc le premier Shin Abashiri - Takakura est un soldat démobilisé au sortir de la 2nde guerre qui va être incarcéré, un temps, à la prison alors sous contrôle de l'occupant US. En gros, à partir de là il n'y a plus, me semble-t-il, que le célèbre morceau d'enka invariablement entonné par Takakura pour assurer grossièrement la filiation avec l'œuvre originale. Car sinon, s'il avait été produit par la Toei, un film comme Les mouchoirs jaunes du bonheur aurait tout aussi bien pu se rattacher à cette "série" phénomène mais assemblée de bric et de broc.