Un pûr moment de rock'n'roll...

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M_RiK
Joe la Burne vectorisée
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Un pûr moment de rock'n'roll...

Message par M_RiK »

Pour mon premier post sur ce forum, une petite histoire...

Arrivée : un peu avant vingt heures (heure marquée sur mon billet, fiévreusement acheté en décembre dernier), une foule hétéroclite était plantée (ou affalée, c'est selon et ça dépend surtout de l'hétéroclite en question) sur les marches du palais omnisport de Paris Bercy : du d'jeun's rebelle en sweat-shirt Linkin Park à l'hygiène corporelle douteuse au plus-si-jeune-que-ça cadre supérieur en costume et attaché-case, en passant par le carrément vieillisant biker aux cheveux longs, gras et surtout clairsemés désormais, et avec sur les épaules au choix : blouson en cuir clouté ou en jean patchworké de toutes parts d'écussons Metallica, AC/DC, Manowar ou Megadeth... sans oublier quelques gothiques (et gothiqu-eee-s). Bref, c'est dans cette ambiance qui sent la bière et l'animal, le Biactol et l'after-shave (ouais, sur la fin on était à la limite du gerbouilli...), qu'on a contournée le POPB, direction l'entrée de la fosse.

Une fois passés les contrôles de sécurité règlementaires (tiens tiens, cette fois on a même pas eu droit à la "petite fouille", et ben, et Vigipirate alors ? Etrange), nous voilà dans "l'antre de la bête". Un rapide coup d'oreille sur la première partie : un groupe qui s'appelle Murderdolls. Franchement pas terrible. Comparé à Slayer la dernière fois et Megadeth en 1999, on est un peu déçu, surtout par le chanteur. On se rabat sur le bar : deux bières pour quatres, au prix où elles sont, il faut savoir faire des sacrifices, et surtout investir sur l'avenir (vous verrez ce que je veux dire tout à l'heure). Sur le coup de neuf heures moins dix, les lumières se rallument. Exit Murderdolls.

On profite d'un mouvement de foule (une horde de fans venus faire le plein à l'entr'acte) pour se faufiler dans la fosse à une place correcte, à mi-distance, sur la gauche. La foule se redensifie petit à petit. La sono crache des vieux tubes heavy metal, le genre de chansons qui traînent dans un coin de votre tête, mais que le brouhaha incessant de la foule vous empêche d'identifier. Les techniciens viennent règler la sono : guitare, basse, batterie. La tension commence à monter, mais sans aucune animosité dans l'air, juste une bande de gars qui s'échauffent, qui attendent ça depuis près de trois ans et qui savent que, dans pas longtemps, il va falloir tout donner. Bercy est plein comme un baril de poudre, prêt à exploser. Les gradins s'animent de holas à faire palir d'envie les supporters du PSG (autant par l'énergie déployée que par la somme de points de QI représentée par tous ces spectateurs). Tout le monde à les yeux rivés sur ces structures métalliques, ces bâches et ces tentures sur la scène.

Soudain de derrière les "Ooooohhh !!!", j'entends quelque chose. Oui, c'est bien lui : Blaze Bayley, qui pose sa voix sur cette reprise de UFO, "Doctor, Doctor". Je me laisse aller à balancer la tête en fredonnant : "Doctor, doctor please/.../livin'/lovin'/I'm on the run/So far away from you/..." Les lumières s'éteignent. Un dixième de seconde de silence, qui semble durer une éternité, et puis un cri unanime : "OOOHHHAAA !!! Maiden !!! Maiden !!! Maiden !!!..." et là :

"Woe to you, Oh Earth and Sea, for the devil sends the beast with wrath, because he knows the time is short...
Let him who hath understanding reckon the number of the beast, for it is a human number, its number is SIX HUNDRED AND SIXTY SIX.
"

Explosion de lumières "I left alone/my mind was blank..." la chanson est naze mais on s'en fout, les six "vieux" sur scène ont une telle patate à la jouer que c'est communicatif. Ca y est, ils ont vingt mille personnes (au bas mot) derrière eux. Et ils enfoncent le clou : après "The Number of the Beast", ils enchaînent avec "The Trooper". Le public est chauffé à blanc, il démarre au quart de tour.

"A song about ancient Egypt and Aleister Crowley" "Powerslave" ? Non ! "Revelations". Je suis à deux doigts de fondre en larmes. Deux mots sur le son : sans faute, bien qu'on soit entreposés dans un hangar à bestiaux. Bruce Dickinson au chant assure comme une bête, enfile les chansons comme des perles sur un collier et harangue la foule dans un français ma foi fort correct (il pousse le vice jusqu'à prononcer "Iron Maiden" à la française, Jane Birkin rentre en la perfide Albion en pleurant). Steve Harris, arc-bouté sur sa basse (qu'on entend extrèmement bien, bel effort de mixage), bat la mesure et mène sa petite troupe à la baguette, comme d'habitude. Au tour du trio infernal. Dave Murray, avec sa tête de poisson-lune, raide comme la justice, exécute ses morceaux de bravoure avec une facilité aussi déconcertante qu'énervante. Adrian Smith affiche une nouvelle fois au grand jour sa relation "fusionelle" avec son instrument. Quant à Janick Gers, il est... comme d'habitude, habillé comme un char de la gay pride à balancer sa guitare dans tous les sens (je n'attendais qu'une seule chose : qu'il la laisse tomber lamentablement). La formule à trois guitares fonctionne toujours aussi bien. Enfin, Nicko McBrain, caché derrière le mur de fûts de sa batterie, il ne se laisse pas voir pour mieux se faire entendre. Nos six guerriers enchaînent les morceaux avec un plaisir visible, notamment lorsqu'il s'agit d'"exhumer" des vieux titres comme "22 accacia Avenue", "The Clairvoyant" (putain quel pied cette chanson !) ou "Heaven Can Wait". Ils ajoutent à la plupart une certaine puissance, presqu'un certain "groove" inédit jusque là.

En plus de ces quelques "extras", on a droit aux grands "classiques incontournables" : "Fear of the Dark", "Hallowed Be Thy Name", "2 Minutes to Midnight" ou "Iron Maiden". Ajoutez à cela quelques titres rescapés des deux dernières tournées comme "The Clansman" ("Freedooom !!!"), "The Wicker Man" ou "Brave New World", ainsi qu'un titre du nouvel album ("Dance of Death") à parraitre en septembre intitulé "Wildest Dreams" : speed, bonne rythmique, bon refrain, après mes trois déceptions de ce début d'année(Stratovarius, Helloween et Metallica), le salut rock de 2003 résiderait-il dans la prochaine galette estampillée Maiden ? Allez savoir, peut-être. Petit (tout petit) regret, de même qu'il n'était pas nécessaire à mon goût de commencer par "The Number of the Beast" ("Aces High" constitue une bien meilleure entrée en matière), terminer sur "Run to the Hills" ne me parraît pas la meilleure révérence (mon côté "guimauve" aurait tendance à réclamer "Wasting Love", mon côté bourrin "autre chose").

Bref, plus de deux heures d'un concert hallucinant, mené tambour battant par une bande de joyeux quasi-quinquagénaires en folie. Des types qui ne se sont jamais reniés (on s'est suffisament foutu de leur gueule pour ça), qui remplissent Bercy jusqu'à la gueule (et qui se permettent de remettre le couvert en novembre prochain) avant d'y foutre le feu allègrement, moi je dis : "chapeau bas messieur, et on se revoit dans cinq mois". Je suis sorti de là éreinté, quasiment sourd et muet, mais heureux. Tout ça vallait bien les trois euros investis dans une bouteille d'eau à la sortie (d'où l'investissement sur l'avenir lors de l'escale au bar avant le concert). Quelle bande de chacals ces porteurs d'eau ! Et après ça on s'étonne que Messier... Qu'est-ce que je raconte !?! A ceci une seule conclusion s'impose :

MAIDEN RULES !!!
UP THE IRONS !!!


P.S : c'était un mail pûrement égoïste et personnel sur un de ces petits plaisirs de l'existence...
Invité

Message par Invité »

Resultat t'as vu quoi comme groupe? Iron Maiden?
Sinon Murderdolls je crois que c'est un groupe avec des membres de plusieurs groupes de metals dont l'un des gars est un des infames Slipknot.
Nimrod
Hypoglycémique
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Re: Un pûr moment de rock'n'roll...

Message par Nimrod »

M_RiK a écrit :Pour mon premier post sur ce forum, une petite histoire...

Arrivée : un peu avant vingt heures (heure marquée sur mon billet, fiévreusement acheté en décembre dernier), une foule hétéroclite était plantée (ou affalée, c'est selon et ça dépend surtout de l'hétéroclite en question) sur les marches du palais omnisport de Paris Bercy : du d'jeun's rebelle en sweat-shirt Linkin Park à l'hygiène corporelle douteuse au plus-si-jeune-que-ça cadre supérieur en costume et attaché-case, en passant par le carrément vieillisant biker aux cheveux longs, gras et surtout clairsemés désormais, et avec sur les épaules au choix : blouson en cuir clouté ou en jean patchworké de toutes parts d'écussons Metallica, AC/DC, Manowar ou Megadeth... sans oublier quelques gothiques (et gothiqu-eee-s). Bref, c'est dans cette ambiance qui sent la bière et l'animal, le Biactol et l'after-shave (ouais, sur la fin on était à la limite du gerbouilli...), qu'on a contournée le POPB, direction l'entrée de la fosse.

Une fois passés les contrôles de sécurité règlementaires (tiens tiens, cette fois on a même pas eu droit à la "petite fouille", et ben, et Vigipirate alors ? Etrange), nous voilà dans "l'antre de la bête". Un rapide coup d'oreille sur la première partie : un groupe qui s'appelle Murderdolls. Franchement pas terrible. Comparé à Slayer la dernière fois et Megadeth en 1999, on est un peu déçu, surtout par le chanteur. On se rabat sur le bar : deux bières pour quatres, au prix où elles sont, il faut savoir faire des sacrifices, et surtout investir sur l'avenir (vous verrez ce que je veux dire tout à l'heure). Sur le coup de neuf heures moins dix, les lumières se rallument. Exit Murderdolls.

On profite d'un mouvement de foule (une horde de fans venus faire le plein à l'entr'acte) pour se faufiler dans la fosse à une place correcte, à mi-distance, sur la gauche. La foule se redensifie petit à petit. La sono crache des vieux tubes heavy metal, le genre de chansons qui traînent dans un coin de votre tête, mais que le brouhaha incessant de la foule vous empêche d'identifier. Les techniciens viennent règler la sono : guitare, basse, batterie. La tension commence à monter, mais sans aucune animosité dans l'air, juste une bande de gars qui s'échauffent, qui attendent ça depuis près de trois ans et qui savent que, dans pas longtemps, il va falloir tout donner. Bercy est plein comme un baril de poudre, prêt à exploser. Les gradins s'animent de holas à faire palir d'envie les supporters du PSG (autant par l'énergie déployée que par la somme de points de QI représentée par tous ces spectateurs). Tout le monde à les yeux rivés sur ces structures métalliques, ces bâches et ces tentures sur la scène.

Soudain de derrière les "Ooooohhh !!!", j'entends quelque chose. Oui, c'est bien lui : Blaze Bayley, qui pose sa voix sur cette reprise de UFO, "Doctor, Doctor". Je me laisse aller à balancer la tête en fredonnant : "Doctor, doctor please/.../livin'/lovin'/I'm on the run/So far away from you/..." Les lumières s'éteignent. Un dixième de seconde de silence, qui semble durer une éternité, et puis un cri unanime : "OOOHHHAAA !!! Maiden !!! Maiden !!! Maiden !!!..." et là :

"Woe to you, Oh Earth and Sea, for the devil sends the beast with wrath, because he knows the time is short...
Let him who hath understanding reckon the number of the beast, for it is a human number, its number is SIX HUNDRED AND SIXTY SIX.
"

Explosion de lumières "I left alone/my mind was blank..." la chanson est naze mais on s'en fout, les six "vieux" sur scène ont une telle patate à la jouer que c'est communicatif. Ca y est, ils ont vingt mille personnes (au bas mot) derrière eux. Et ils enfoncent le clou : après "The Number of the Beast", ils enchaînent avec "The Trooper". Le public est chauffé à blanc, il démarre au quart de tour.

"A song about ancient Egypt and Aleister Crowley" "Powerslave" ? Non ! "Revelations". Je suis à deux doigts de fondre en larmes. Deux mots sur le son : sans faute, bien qu'on soit entreposés dans un hangar à bestiaux. Bruce Dickinson au chant assure comme une bête, enfile les chansons comme des perles sur un collier et harangue la foule dans un français ma foi fort correct (il pousse le vice jusqu'à prononcer "Iron Maiden" à la française, Jane Birkin rentre en la perfide Albion en pleurant). Steve Harris, arc-bouté sur sa basse (qu'on entend extrèmement bien, bel effort de mixage), bat la mesure et mène sa petite troupe à la baguette, comme d'habitude. Au tour du trio infernal. Dave Murray, avec sa tête de poisson-lune, raide comme la justice, exécute ses morceaux de bravoure avec une facilité aussi déconcertante qu'énervante. Adrian Smith affiche une nouvelle fois au grand jour sa relation "fusionelle" avec son instrument. Quant à Janick Gers, il est... comme d'habitude, habillé comme un char de la gay pride à balancer sa guitare dans tous les sens (je n'attendais qu'une seule chose : qu'il la laisse tomber lamentablement). La formule à trois guitares fonctionne toujours aussi bien. Enfin, Nicko McBrain, caché derrière le mur de fûts de sa batterie, il ne se laisse pas voir pour mieux se faire entendre. Nos six guerriers enchaînent les morceaux avec un plaisir visible, notamment lorsqu'il s'agit d'"exhumer" des vieux titres comme "22 accacia Avenue", "The Clairvoyant" (putain quel pied cette chanson !) ou "Heaven Can Wait". Ils ajoutent à la plupart une certaine puissance, presqu'un certain "groove" inédit jusque là.

En plus de ces quelques "extras", on a droit aux grands "classiques incontournables" : "Fear of the Dark", "Hallowed Be Thy Name", "2 Minutes to Midnight" ou "Iron Maiden". Ajoutez à cela quelques titres rescapés des deux dernières tournées comme "The Clansman" ("Freedooom !!!"), "The Wicker Man" ou "Brave New World", ainsi qu'un titre du nouvel album ("Dance of Death") à parraitre en septembre intitulé "Wildest Dreams" : speed, bonne rythmique, bon refrain, après mes trois déceptions de ce début d'année(Stratovarius, Helloween et Metallica), le salut rock de 2003 résiderait-il dans la prochaine galette estampillée Maiden ? Allez savoir, peut-être. Petit (tout petit) regret, de même qu'il n'était pas nécessaire à mon goût de commencer par "The Number of the Beast" ("Aces High" constitue une bien meilleure entrée en matière), terminer sur "Run to the Hills" ne me parraît pas la meilleure révérence (mon côté "guimauve" aurait tendance à réclamer "Wasting Love", mon côté bourrin "autre chose").

Bref, plus de deux heures d'un concert hallucinant, mené tambour battant par une bande de joyeux quasi-quinquagénaires en folie. Des types qui ne se sont jamais reniés (on s'est suffisament foutu de leur gueule pour ça), qui remplissent Bercy jusqu'à la gueule (et qui se permettent de remettre le couvert en novembre prochain) avant d'y foutre le feu allègrement, moi je dis : "chapeau bas messieur, et on se revoit dans cinq mois". Je suis sorti de là éreinté, quasiment sourd et muet, mais heureux. Tout ça vallait bien les trois euros investis dans une bouteille d'eau à la sortie (d'où l'investissement sur l'avenir lors de l'escale au bar avant le concert). Quelle bande de chacals ces porteurs d'eau ! Et après ça on s'étonne que Messier... Qu'est-ce que je raconte !?! A ceci une seule conclusion s'impose :

MAIDEN RULES !!!
UP THE IRONS !!!


P.S : c'était un mail pûrement égoïste et personnel sur un de ces petits plaisirs de l'existence...
Joli. :)
George Kaplan
David O. Selznick
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Inscription : 14 avr. 03, 11:32
Localisation : Une poche pour la chocolatine ?

Message par George Kaplan »

Bienvenue sur le forum et bravo pour la petite review !

Leopold Saroyan devait aussi y être ...
Invité

Message par Invité »

George Kaplan a écrit :Bienvenue sur le forum et bravo pour la petite review !

Leopold Saroyan devait aussi y être ...
moi aussi j y etais mais je suis arrivée fortement a la bourre... les maiden etaient deja sur scene (merci le taf :evil: )
tres bon concert meme si j etais assez fumasse d'etre arrivée aussi tard...
George Kaplan
David O. Selznick
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Localisation : Une poche pour la chocolatine ?

Message par George Kaplan »

Troti est partout :shock:

Hier avec Lucchini, une semaine avant avec les Maiden ...

C'est l'amie des stars :lol:

ps. D'ailleurs Lucchini devait aller ou revenir de Campus (l'émission littéraire de Durand, non ??)
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