Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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John Constantine
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Message par John Constantine »

Cinetudes a écrit :Sassori ne se soumettra jamais quel que soit le chatiment l'humiliation ou la raison et la mise en scène et toute axée autour de cela.
Il y a un même perso du même acabit dans Ilsa, she-wolf et ça en fait pas un brulot. La touche féministe en rajoute à une mise en scène brillante mais qui n'aurait servi que le côté exploit'.
Ps: les films de femmes en prison ne sont pas tous aussi bien que celui-la alors ?
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Message par Requiem »

noar13 a écrit :son precedent film a ete edite a hk pour 6-8 euros, celui là devrait l'être aussi
Pour ça il faut qu'il sorte à HK. Et rien n'indique que ce sera le cas. Mais soyons optimistes... :D
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Message par Cinetudes »

Julien, il faut que tu voie ce film est surprenant, marrant, émouvant et pour tout dire vraiment trés trés bien !!

C'est effectivement à Sitges que je l'ai vu !!

Voila ce que j'en ai écrit dans le compte rendui sur Sitges:

Dans un registre beaucoup plus trash, un autre film japonais, 9 Souls de Toshiyaki Toyoda, arrive au même (et rare) équilibre entre sentiments et humour par le biais d’un film réellement surprenant au niveau de la qualité sa mise en scène, de son écriture comme de son interprétation générale.

L’originalité de l’idée de départ, neuf condamnés s’évadent de prison et quittent le groupe à tour de rôle au fur et à mesure d’une folle, poilante et émouvante cavalcade, est mise en valeur par un traitement qui l’est tout autant, alternant avec une grande aisance (et sans casser le rythme du récit) les moments de pure déconnade (les fuyards défoulant leur appétit sexuel super aiguisé après 5 ans de tôle sur un troupeau de moutons) avec des instants plus graves et touchants.

Une découverte totalement réjouissante qui donne furieusement envie de se pencher sur le reste de la carrière de cet illustre inconnu en Occident (qui en est pourtant à son 5ème film) et fait attendre avec impatience un DVD à la hauteur.

Je corrige donc le passage sur l'originalité puisque le Toyoda à de façon évidente puisé son inspiration dans le deuxièmes Sassori, la cavale des évadés de 9 souls au début étant d'ailleurs visuellement quasi identique à celle du second Sassori.

En tout cas ça vaut le coup c'est sur.

Stefan
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Message par vic »

John Constantine a écrit :
Cinetudes a écrit : Par contre john je trouve que les expérimentation formelles du second sont excellentes mais tournent beaucoup plus à vide que dans le premier n'étant souvent pas reliés de façon nette à l'intrigue.
La radicalité tient en effet à la digression, mais la scène hallucinante du bus dans le tunnel, de la vieille femme en narratrice sont pratiquement le coeur du film, un commentaire sur la condition des personnages, certes distancié, en rupture... Shunya Ito est malheureusement trop modeste dans son itw sur le dvd, si bien qu'on ne cerne pas tjrs l'intention, mais à mon très humble avis, ça l'intéressait plus que le côté exploit' (forcément + jouissif dans le 1).
Entièrement d'accord avec ça.

Et John, oui, évidemment, je peux te passer le 3.
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Message par John Constantine »

vic a écrit :Et John, oui, évidemment, je peux te passer le 3.
:D
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Message par vic »

Black Tight Killers (Yasuharu Hasebe, 1966 - Nikkatsu) :
Pour son premier film, Hasebe, ancien assistant de Suzuki et Okamoto, réussit une petite merveille pop décontractée et sans complexe. Akira Kobayashi y est hilarant en James Bond du dimanche ridiculisé par un gang de go-go's dancers ninjas. On y fait un usage des plus original (et meurtrier) du poudrier, du pistolet à peinture et du 45T (j'en passe, et des plus croustillants.) Dans ses meilleurs moments (générique, séquence onirique, ballets de tueuses en cuir noirs, ...) le film évoque une version japonaise au Danger : Diabolik de Bava quand on ne retrouve pas une parenté dans l'humour féministe avec The Avengers britanniques. Péripéties serialesques à gogo et bonne humeur...
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Message par vic »

Le Mouchard Rouge (Toshio Masuda, 1964) : on est loin du yakuza-eiga, et plutot dans le mélodrame policier comme l'a défini Stéphane.
Film mélancolique, porté par une musique et une photo surperbe. Joli contraste entre les scènes de chantier et sur le port (tournées en extérieur) et les décors claustrophobiques de chambre d'hotel pouilleuse et du commisariat.
Rythme alangui (un peu trop à mon gout mais c'est inhérent au genre) et atmosphère très bien rendue.
Un film très intéressant mais Masuda à fait mieux par la suite.

Le Vaurien (Toshio Masuda, 1968) : premier grand choc de cette rétro. Un film nerveux, lyrique, désanchanté. Tetsuya Watari est vraiment grandiose en archétype du yakuza solitaire/errant, grand frère idéal et sans complaisance pour une jeune génération de ganster à la recherche de sa place à la fois dans le monde fermé des yakuzas et la société officielle. Violence viscèrale, trajectoires fauchées en plain élan, amèretume, tout est parfaitement rendu par le regard acéré du metteur en scène et son emploi renversant du plan-séquence. La séquence où Goro erre de bars en bars avec ses potes est extraordinaire par son atmosphère, l'interprétation truculente, le sens du détail juste et rappelle le meilleur du Mouchard Rouge. Le tout semble assez ambitieux dans sa volonté (réussie à mon sens) d'être un film somme.

Tue, Vaurien, Tue ! (Keiichi Ozawa, 1969) : dernier film de la série Burai, toujours avec l'immense Tetsuya Watari. Très bon yakuza-eiga (les rapports entre chefs et subordonnés, s'ils restent à la limite de la caricature, n'en sont pas moins bien représentés) et excellent film d'action avec ce final hallucinatoire dans la boite de nuit. La musique est parfaitement jubilatoire. Et toujours, des yakuzas qui tentent désespéremment de concilier vie de famille et devoir envers le clan. La conclusion est aussi pessismiste que dans le premier.
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Message par noar13 »

vic a écrit : Le Vaurien (Toshio Masuda, 1968) : premier grand choc de cette rétro. Un film nerveux, lyrique, désanchanté. Tetsuya Watari est vraiment grandiose en archétype du yakuza solitaire/errant, grand frère idéal et sans complaisance pour une jeune génération de ganster à la recherche de sa place à la fois dans le monde fermé des yakuzas et la société officielle. Violence viscèrale, trajectoires fauchées en plain élan, amertume, tout est parfaitement rendu par le regard acéré du metteur en scène et son emploi renversant du plan-séquence. La séquence où Goro erre de bars en bars avec ses potes est extraordinaire par son atmosphère, l'interprétation truculente, le sens du détail juste et rappelle le meilleur du Mouchard Rouge. Le tout semble assez ambitieux dans sa volonté (réussie à mon sens) d'être un film somme.
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Message par 2501 »

noar13 a écrit :
vic a écrit : Le Vaurien (Toshio Masuda, 1968) : premier grand choc de cette rétro. Un film nerveux, lyrique, désanchanté. Tetsuya Watari est vraiment grandiose en archétype du yakuza solitaire/errant, grand frère idéal et sans complaisance pour une jeune génération de ganster à la recherche de sa place à la fois dans le monde fermé des yakuzas et la société officielle. Violence viscèrale, trajectoires fauchées en plain élan, amertume, tout est parfaitement rendu par le regard acéré du metteur en scène et son emploi renversant du plan-séquence. La séquence où Goro erre de bars en bars avec ses potes est extraordinaire par son atmosphère, l'interprétation truculente, le sens du détail juste et rappelle le meilleur du Mouchard Rouge. Le tout semble assez ambitieux dans sa volonté (réussie à mon sens) d'être un film somme.
enorme, et quel score !!
C'est vraiment largement meilleur que la suite Tue vaurien tue ? (parce que je l'ai loupé... :? )
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Message par vic »

Oui, je trouve que Le Vaurien est un vrai chef d'oeuvre. :wink:
Supérieur à Tue, Vaurien, Tue à mon avis, mais celui-ci est très bon aussi.
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Message par John Constantine »

Female Convict Scorpion: Beast Stable (ben le 3 koi)

C'était intéressant de voir comment Ito allait s'en tirer en lâchant Matsu dans la nature (en ville plutôt)... et ça marche. Perso, je trouve que Ito met la pédale douce sur les effets cette fois, même si la scène disco "stroboscopique" ou le début en négatif font leur effet. Ito privilégie surtout les longs plans, à peine dialogués, suintant la peur et le malaise. Je trouve le film étrangement bcp plus oppressant que les précédents, avec des moments barrés mais plus noirs que flamboyants - Matsu menotté à [...], le clébard qui ronge son os, les corbeaux, les pros du kendo et bien sûr tout ce qui touche Yuki et son frangin.

Le film est plus "organique", ce qui est logique puisque après la virginité et l'amour contrariés dans le 1, l'anarchie dans le 2, Ito touche ici à la maternité contrariée, des avortements jusqu'à Matsu/Sasori retournant carrément dans le ventre maternel en passant un long moment dans les égouts. Et gulp... la force de Ito est de jouer les conventions du genre, de l'exploitation tout en prenant clairement parti pour les femmes maltraitées ici, qui même hors de la prison, restent des prisonnières (le sort de Yuki, la voisine à la bouilloire). Tjrs formaliste mais plus subtil ici, il se paie le luxe de jouer sur les échos, les résonnances: les deux avortements, les dispositions de Matsu pour la couture, l'allumette entre les jambes des prostituées = symbole de domination masculine retourné plus tard pour survivre... le coup de l'arrosage de prisonnières des 2 premiers films est "retourné" ici avec de l'essence. Bref, une conclusion (provisoire) formidable aux 2 volets - quand le dernier plan du film s'attarde sur une serpillère, on comprend que Matsu a fait son "nettoyage" - tjrs magnifié par les yeux de braise de Meiko Kaji.
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Message par vic »

John Constantine a écrit :Female Convict Scorpion: Beast Stable (ben le 3 koi)
C'est exactement ça : organique et oppressant.

Depuis l'ouverture avec les affiches wanted en surimpression aux tunnels du métro jusqu'à l'image finale de Sasori en ange/corbeau, le film est un cauchemard éveillé où l'héroïne subit son ultime transmutation.
Surement le film le plus étonnant et chargé de sens vu ces derniers temps.
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Message par 2501 »

Satan's sword 2 6,5/10

Histoire décousue, réalisation académique, très peu de combats et toujours cette fin à suspense... (2 fois ! c'est limite foutage de gueule... :shock: :? )
Le bon point : la cécité du héros (mais à ce niveau-là, vaut mieux se taper un bon Zatoichi...). Et puis, pour un être malfaisant avec un bad karma, il trucide pas beaucoup dans cet épisode Ryunosuke...
Il m'en reste encore un à voir mais pour l'instant Ogami Itto rules ! :twisted:

Miyamoto Musashi : la voie de la lumière 7,5/10

3ème volet de la trilogie Musashi par Hiroshi Inagaki.
Là aussi, qu'est-ce que c'est académique : beaux costumes, beaux décors, belle adaptation littérale, interprétation qui va du moyen au bon...
Mais il y a Mifune (assez sobre), l'image est saturée de couleurs, le rythme est dynamique et le duel final au soleil levant superbe.
Dommage pour ce personnage très important dans les livres, l'actrice interprétant Otsu est insupportable...
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Message par Jack Uzi »

Rêves de chaque jour (Yogoto no yume) de Mikio Naruse.

Un muet conservé de Naruse (même si la copie était franchement dégueulasse), ça ne se rate pas.
D'autant plus que ce drame social se révèle très intéressant grâce à un superbe portrait de femme.
Sumiko Kurishima (impeccable) joue le rôle d'une jeune femme condamnée à travailler le soir comme barmaid pour survivre et élever son fils. Son mari, qui l'a quittée trois ans plus tôt, revient mais se montre toujours aussi mauviette (bien qu'il soit plutôt sympathique), ce qui n'arrange rien à la situation financière de la famille.
La trame est très simple, mais la réalisation sans pathos de Naruse et l'interprétation tout en nuances de la superbe actrice donnent à ce muet qui aurait pu être très larmoyant une modernité et un réalisme psychologiques qui fait la réussite du film.

Vu à la Cinémathèque Royale à Bruxelles.
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Message par 2501 »

Femme de yakuza - Buichi Saito 7/10

Film de vengeance féminin (ça revient à la mode...) assez réaliste (l'héroïne n'est pas la reine du katana).
Ca change donc, le drame l'emportant sur l'action pendant un bon moment (la vengeance, attendue, tarde à venir, mais la scène d'action finale est très sympa, très peu découpée).
Le perso de Kano m'a fait penser à un Michael Madsen japonais (pourquoi ? euh... son charisme, sa démarche... et même le ton de sa voix).
Par contre, l'actrice ne m'a pas du tout convaincu, et, je le constate rarement dans les films japonais, j'ai trouvé l'interprétation générale (à part Kano) assez mauvaise, au moins pendant la première partie.
J'aimerai bien savoir ce que vous en pensez.

Les films de la rétro Cinécinéma auteur ne m'ont pas déçu pour l'instant, tout en ayant pas encore vu de chef-d'oeuvre. Je regrette cependant qu'il y ai très peu de recherche esthétique (comme les Sasori/Baby Cart/Suzuki, etc...).
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