Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Hier soir petit film sympa de Diego Ongaro, Down with the king, avec Freddie Gibbs dans le rôle principal ( :shock: ) incarnant le rappeur Money Merc (fastoche) venu trouver l'inspi dans une campagne perdue ricaine afin de pondre son album come back. Très vite, Money perd de vue son objectif et prend petit à petit le virage d'une vie différente, rurale, et tisse des liens riches avec les habitants du coin. La quête ne se fait pas sans heurts, et Money se retrouve confronté à une nouvelle réalité : le rap ne fait plus sens.
Une mise en scène simple et efficace, une belle photo, des acteurs solides (découverte de Jamie Neumann et Bob Tarasuk excellents) et un propos plus fin qu'il n'y paraît rendent le tout très digeste et agréable à suivre malgré un léger sentiment de longueur et d'inachevé. Manque quelque chose pour en faire un très bon film.
Bien envie de découvrir Bob et les arbres, précédent film d'Ongaro avec ce même Bob Tarasuk dans le rôle principal.
Avatar de l’utilisateur
Alibabass
Assistant opérateur
Messages : 2621
Inscription : 24 nov. 17, 19:50

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Alibabass »

Ah punaise il faut que je me le regarde ce film, j'avais complètement oublié depuis sa diffusion à l'Acid Cannes l'année dernière. Merci.
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Flol »

Dans le jargon, on appelle ça une "claquouze" :

Image
Avatar de l’utilisateur
Alibabass
Assistant opérateur
Messages : 2621
Inscription : 24 nov. 17, 19:50

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Alibabass »

En ce qui concerne Down with the king, pas mieux que Papus. En tout cas, le film opte par un regard inédit sur l'ambivalence du monde du Rap : il est difficile de prendre de la distance face au Rap Game, il est difficile de s'extraire des clichés des autres au sujet du Gangsta-Rap, et tout cela, avec la force de faire le mieux possible dans le milieu fermier, c'est deux monde très différent.
Je me suis tapé des barres quand Freddie Gibbs donne à manger aux cochons en mode Thug. Et sa sobriété enlève jamais une profondeur bien plus complexe, et avec une justesse qui ici, est mélangé d'une belle façon entre traitement documentaire et fiction.
Je remarque que c'est la marque de la sélection Acid Cannes, le regard de l'Amérique des Outsiders (Mickey & The Bear ; Nous, les coyotes ; The Last Hillbilly) vu avec distance par des cinéastes ou vidéastes venant d'Europe, et qui opte par un regard loin d'être touristique.

Par contre, j'en veux VRAIMENT à Stage 6 Films (division de Sony Pictures) qui à imposé en France une diffusion en VOD, à l'encontre de la sélection Acid Cannes qui s'occupe de A à Z du film, de développement jusqu'à sa diffusion en salle (via débat ou fiche pédagogique). C'est exemplaire ce qu'il font, et ce qu'il on fait par exemple pour Jacky Caillou et se retrouver à marcher dans le sens David Vs Goliath, ça m'énerve au plus haut point. Pour le dernier film d'animation de Alé Abreu, il est sortie en salle avec Sony International qui s'occupe des ventes. UFO distribution s'occupe de la France. J'aurais bien vu Shellac s'occuper de Down With The King. Bref, Boycott Sony (je suis aussi énervé que Freddie Gibbs dans le film).
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Flol a écrit : 27 janv. 23, 11:10 Dans le jargon, on appelle ça une "claquouze" :

Image
Eh ben allé hop, pour aujourd'hui.
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Après The Dallas Buyers Club que j'avais beaucoup apprécié (et que je reverrais bien tiens), deuxième Vallée aujourd'hui avec Wild.
Et bah c'est très bien, vu The Sea of trees de Gus Van Sant hier, le film a fait office de continuité présentant aussi un personnage en recherche de rédemption en s'isolant dans de grands espaces naturels pour panser une blessure, mettre du sens sur un trauma, mais aborde ça sous un angle réaliste s'inspirant de la vie de Cheryl Strayed, là où le film de Van Sant surfe avec le fantastique piochant dans le mysticisme japonais. Bien écrit avec un très bon boulot sur le son (beaucoup aimé comment est utilisé le morceau de Simon and Garfunkel qui assure un fil rouge illustratif), le film se construit autour d'une ride dans l'équivalent de notre Gr10, faisant des allers retours flash back/présent habilement tout du long, procédé qui a tendance à me taper un peu sur le système habituellement j'ai trouvé ça ici bien dosé, donnant petit à petit toujours plus d'épaisseur à son personnage principal, une femme abîmée interprétée avec justesse par Reese Whiterspoon cherchant à se réconcilier avec son passé mettant en scène une excellente Laura Dern lumineuse à chaque fois qu'elle apparaît, embrassant le présent de la route.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99487
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Jeremy Fox »

Tentes C.R.A.Z.Y. ; tu ne devrais pas le regretter :wink:
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Flol »

Papus a écrit : 27 janv. 23, 11:41
Flol a écrit : 27 janv. 23, 11:10 Dans le jargon, on appelle ça une "claquouze" :

Image
Eh ben allé hop, pour aujourd'hui.
J’ai carrément poussé ma note jusqu’à un très rare 8.5/10. C’est vraiment incroyable du début à la fin. Je ne sais pas ce que Castellari avait bouffé à ce moment-là, mais c’était de la bonne.
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Flol a écrit : 27 janv. 23, 18:51 Je ne sais pas ce que Castellari avait bouffé à ce moment-là, mais c’était de la bonne.
Flol a écrit : 17 janv. 23, 14:40 Sous la vidéo, il y a un commentaire typique de ce que je déteste le plus :
"Je sais pas ou il achète sa cam le mec qu'à réalisé le film, mais à priori c'est de la super bonne ! ! !"
Attention Flol.

:mrgreen:

Je le propose à la tribu ce soir, sinon ce sera pour demain.
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Jeremy Fox a écrit : 27 janv. 23, 18:25 Tentes C.R.A.Z.Y. ; tu ne devrais pas le regretter :wink:
J'avais oublié que je l'avais vu. :oops:
J'en ai un bon souvenir en effet, je le reverrais à l'occaz :wink:
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Encore des découvertes majeures hier soir avec :

La Salamandre d'Alain Tanner. J'étais sceptique sur les 10 premières minutes, le ton, le rythme, et puis BOOM, Bulle Ogier. Du texte et des personnages comme je les aime, un truc qui me rend nostalgique d'une époque que je n'ai pourtant pas connu et que je ne sais qu'au travers de ce que ma soixantehuitarde de mère m'a transmis. Tout ça résonne pourtant bien avec aujourd'hui, je m'y retrouve. L'esthétique sobre met en exergue ces protagonistes hauts en couleur, tout le monde navigue entre morosité et exaltation, dans une Suisse rigidement anti-marginaux (les passages de l'inspecteur et de l'estimateur), et on envoie se faire mettre les cases, les moules, les cons, on fait taire l'ennui pour secouer la tête sur Juke-Box de Main-horse Patrick Moraz (quel bon morceau !) et on continue même quand la musique s'arrête. Bulle Ogier la douce révoltée ("elle est chouette hein?"), que nos deux lurons, formidables Jean-Luc Bideau et Jacques Denis, essaient tant bien que mal de saisir, l'un au travers du pragmatisme journalistique, l'autre à la force de son imagination, deux facettes d'une même pièce.
Bulle Ogier crève l'écran, la fleur qui pousse sur le tas de fumier, Rosemonde aux yeux d'enfants tantôt rêveurs tantôts d'une lascivité et d'une tristesse infinie, qui nous laisse sur une note magnifique avec ce dernier plan optimiste, mais toujours dans un à part. "ah que le bonheur est proche, ah que le bonheur est lointain !". A noter l'excellent texte de Jean-Louis Bory présent dans l'édition Tamasa.

Enchaînement avec le docu Ne Croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais. Gros pavé de pessimisme prenant la forme d'un auto portrait intime, jeté dans la marre de sa campagne natale Alsacienne, à la face d'une France vécue comme répressive et à la face d'un monde dont les drames nous parviennent aux travers des oiseaux de mauvaises augures médiatiques. A fleur de peau, ne parvenant plus à écrire depuis un certain temps, accusant la mort d'un père étranger qui a voulu briser le silence sans parvenir à sortir de sa peau, Frank va pas fort. Il se réfugie, se cache dans cette maison familiale comme un animal blessé, et tente de s'oublier dans les tonnes de films qu'il regarde (plus de 400 entre avril et octobre) et qui constitueront le seul matériau à la constitution de ce film, brillant et colossal travail de montage de Thomas Marchand. La voix de Frank, qui rappelle celle d'un Paris des années soixante à la Chris Marker fébrilité légèrement chancelante en plus, se pose sur ces extraits (mine d'or pour Le Mitraillette Quizz) venant illustrer par allégories les mots. Le tout nous embarque et nous invite à partager ce passage de vie authentique, dur. L'accalmie pointe le bout de son nez par petits moments de grâce, ponctuant par morceaux de terre ferme le tas de boue dans lequel essaie de se dépatouiller cet homme du commun, aux problèmes de blanc comme il le dit avec ses mots, envahit par sa boulimie cinéphile, ses interrogations existentielles, ses plaies de vie, ses addictions.
La lumière luit, fébrile, comme celle d'une bougie menacée par un courant d'air. Les journées se répètent, mécaniques, programmées, la dépression est un boulot à plein temps.
Frank parvient à s'extirper de cette torpeur comme on se réveille d'un mauvais rêve avec tout ce qu'il contient de fascinant, et parvient à se laisser porter par les amis. Pour combien de temps ? Jusqu'au prochain cycle sans doute, n'étant pas vraiment sûr duquel des rêves, réalité ou imaginaire, nous sommes le somnambule.
Un grand film, thérapeutique pour son auteur et pour celui qui le regarde, généreux, dans lequel nous sommes je pense un bon nombre sur ce forum à pouvoir se reconnaître. (Coucou Boubakar)

Est venu se glisser entre deux Smiley face d'Araki. N'avais vu que Mysterious skin que j'avais adoré. Je m'attendais pas à trouver ici un stoner cochant toutes les cases du genre, John Cho d'Harold et Kumar, Danny Trejo ? Ok regarde bien un stoner. Anna Faris joue le rôle pour lequel on la convoque habituellement, elle transforme l'essai. Pathétiquement foncedé du début à la fin, son air béat d'abrutie perdue dans le fil de pensées enfumées a très bien fonctionné sur moi. Ca en fait des caisses, mais pour qui a déjà abusé du pétard à l'adolescence, force est de constater que c'est assez fidèle. On enchaîne les situations absurdes que seul la marie sait créer, et c'est plaisant, léger. Jusqu'au moment où ca pourrait basculer dans le drame. Ah oui, c'est Araki. Le film nous laisse un goût grinçant, sans effacer la bonne tranche de rigolade, le final semble dire "ouais, allez y mollo quand même, sinon, voyez ce qui vous attend".
Dernière modification par Papus le 28 janv. 23, 17:12, modifié 3 fois.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99487
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Jeremy Fox »

Papus a écrit : 28 janv. 23, 14:48 Encore des découvertes majeures hier soir avec :

La Salamandre d'Alain Tanner.
Encore un petit coup de 8)
Avatar de l’utilisateur
Papus
Machino
Messages : 1346
Inscription : 1 juin 20, 13:48
Localisation : L'entre-terre

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Papus »

Flol a écrit : 27 janv. 23, 18:51
Spoiler (cliquez pour afficher)
Papus a écrit : 27 janv. 23, 11:41

Eh ben allé hop, pour aujourd'hui.
J’ai carrément poussé ma note jusqu’à un très rare 8.5/10. C’est vraiment incroyable du début à la fin. Je ne sais pas ce que Castellari avait bouffé à ce moment-là, mais c’était de la bonne.
Bon, bah arrêté au bout d'une 1h, après la castagne entre frangins. Ça m'a gonflé.
:|
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30172
Inscription : 31 déc. 04, 14:17

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Jack Carter »

Rick Blaine a écrit : 24 janv. 23, 00:34
Jeremy Fox a écrit : 18 janv. 23, 21:21 Scénario et dialogues brillants, intrigue captivante et émouvante, comédiens au sommet de leur art (je pensais avoir vu tous les grands rôles de Noiret et Rochefort, il me manquait ce film), une Lisa Kreuzer splendide et un Philippe Sarde inspiré et très mahlérien ; on frôle le chef-d'œuvre


Image
Et bien, pareil pour moi ! 8)
pareil pour moi !
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13983
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Alexandre Angel »

Papus a écrit : 28 janv. 23, 18:14
Flol a écrit : 27 janv. 23, 18:51
Spoiler (cliquez pour afficher)
J’ai carrément poussé ma note jusqu’à un très rare 8.5/10. C’est vraiment incroyable du début à la fin. Je ne sais pas ce que Castellari avait bouffé à ce moment-là, mais c’était de la bonne.
Bon, bah arrêté au bout d'une 1h, après la castagne entre frangins. Ça m'a gonflé.
:|
Un copain que j'avais invité à diner avait apporté le dvd Wild Side du film pour qu'on se le mate après le repas. C'était en 2004, ce qui veut dire que j'étais encore dans l'émerveillement de découvrir ou redécouvrir des tas de films dans de belles copies comme on avait l'impression d'en avoir jamais vu sur un écran TV (émerveillement que je sais entretenir mais qui était encore frais et nouveau à l'époque).
Je ne devrais pas le dire mais j'avoue avoir vu Keoma complètement bourré, mais dans un registre euphorique, pas du tout somnolent et j'avais bien halluciné.
Par contre, je n'ai rien capté à ce qui se passait.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Répondre