Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
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Re: Notez les films - juillet 2008
Accattone (1961), de Pier Paolo Pasolini.
Vittorio "Accattone" (Franco Citti) est un jeune voyou qui se refuse à travailler et préfère gagner sa vie en jouant les maquereaux au petit pied. On le suit dans ses tribulations dans les faubourgs miséreux de Rome.
Si la mise en scène ultra réaliste de Pasolini est absolument superbe, avec des cadrages et des éclairages magnifiques, rappelant certains tableaux, on peut ne pas éprouver beaucoup de sympathie à l'égard de ses personnages mâles, même s'ils font preuve de panache par moments, alors que les personnages féminins sont assez touchants, celui de Stella en particulier. De plus le côté saint-sulpicien peut rebuter. Petite déception pour ma part que cette oeuvre célèbre de PPP.
Vittorio "Accattone" (Franco Citti) est un jeune voyou qui se refuse à travailler et préfère gagner sa vie en jouant les maquereaux au petit pied. On le suit dans ses tribulations dans les faubourgs miséreux de Rome.
Si la mise en scène ultra réaliste de Pasolini est absolument superbe, avec des cadrages et des éclairages magnifiques, rappelant certains tableaux, on peut ne pas éprouver beaucoup de sympathie à l'égard de ses personnages mâles, même s'ils font preuve de panache par moments, alors que les personnages féminins sont assez touchants, celui de Stella en particulier. De plus le côté saint-sulpicien peut rebuter. Petite déception pour ma part que cette oeuvre célèbre de PPP.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Pier Paolo Pasolini
Salò o le 120 giornate di Sodoma (Pier Paolo Pasolini, 1975) :
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Duraille. Le cercle de merde a été le plus difficile à passer pour moi. "C'est du chocolat, c'est du chocolat". Devant cette réticence continue, défense immunitaire devant l'horreur absolue, on est rudoyé, interpellé. Qu'est-ce à dire? Pourquoi? Quand je prends un uppercut j'ai envie de savoir pourquoi.
Parce que finalement on n'apprend pas grand chose. Que la barbarie, la perversion de la civilisation est un suicide moral, politique et culturel, un anéantissement de l'humain, que de la violence physique et morale il ne peut rien être créé, construit et qu'au contraire il ne peut y avoir que destruction, tout cela on le sait déjà. Alors sans doute que Pasolini a voulu faire un film concept, provocateur? Produire le dégoût et montrer dans la forme la plus violente (prendre le spectateur par le cou et diriger son regard d'une poigne de fer) l'aspect le plus abjecte de l'humain? Faire un film sur la barbarie pour montrer à quel point l'homme paré paradoxalement des plus beaux atours (on cite les grands auteurs, on parle français, anglais, allemand, les murs sont ornés de tableaux des grands maîtres et les décors très art nouveau sont magnifiques, la musique classique résonne dans les grandes salles du château), même dans cet accoutrement civilisé, l'homme est capable de nier son humanité en avilissant, détruisant l'autre. Se faisant il se détruit lui même. Soit.
Peut-être, Pasolini a-t-il voulu montrer ce que l'on ne veut pas voir? L'horreur cachée au fond du gouffre de notre inconscient.
Voilà l'exemple type du film que je ne reverrais pas volontiers.
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Duraille. Le cercle de merde a été le plus difficile à passer pour moi. "C'est du chocolat, c'est du chocolat". Devant cette réticence continue, défense immunitaire devant l'horreur absolue, on est rudoyé, interpellé. Qu'est-ce à dire? Pourquoi? Quand je prends un uppercut j'ai envie de savoir pourquoi.
Parce que finalement on n'apprend pas grand chose. Que la barbarie, la perversion de la civilisation est un suicide moral, politique et culturel, un anéantissement de l'humain, que de la violence physique et morale il ne peut rien être créé, construit et qu'au contraire il ne peut y avoir que destruction, tout cela on le sait déjà. Alors sans doute que Pasolini a voulu faire un film concept, provocateur? Produire le dégoût et montrer dans la forme la plus violente (prendre le spectateur par le cou et diriger son regard d'une poigne de fer) l'aspect le plus abjecte de l'humain? Faire un film sur la barbarie pour montrer à quel point l'homme paré paradoxalement des plus beaux atours (on cite les grands auteurs, on parle français, anglais, allemand, les murs sont ornés de tableaux des grands maîtres et les décors très art nouveau sont magnifiques, la musique classique résonne dans les grandes salles du château), même dans cet accoutrement civilisé, l'homme est capable de nier son humanité en avilissant, détruisant l'autre. Se faisant il se détruit lui même. Soit.
Peut-être, Pasolini a-t-il voulu montrer ce que l'on ne veut pas voir? L'horreur cachée au fond du gouffre de notre inconscient.
Voilà l'exemple type du film que je ne reverrais pas volontiers.
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Re: Pier Paolo Pasolini
Je conseille le livre
Sans rire en fait. Mais uniquement pour ceux qui veulent plonger encore plus bas et pour qui la fulgurance de l'horreur écrite ne dérange pas. On en sort soulagé mais c'est une expérience assez forte.
Sans rire en fait. Mais uniquement pour ceux qui veulent plonger encore plus bas et pour qui la fulgurance de l'horreur écrite ne dérange pas. On en sort soulagé mais c'est une expérience assez forte.
« un pessimiste est un optimiste bien informé » - Andreï Arsenievitch Tarkovski
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Re: Pier Paolo Pasolini
Je le garde pour la fin celui-ci... il me reste d'abord Théorème et l'Évangile à voir
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Re: Pier Paolo Pasolini
Comme beaucoup de films que j'adore.Ratatouille a écrit :Ce film est chiant.
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Re: Pier Paolo Pasolini
Ah mais moi aussi, j'adore plein de films plutôt abscons et filmés sur un rythme contemplatif ; mais là, c'était bien au-dessus de mes forces : je n'ai rien compris à ce qui se passait, et de toute façon, il ne se passe pas grand chose.AlexRow a écrit :Comme beaucoup de films que j'adore.Ratatouille a écrit :Ce film est chiant.
Je suis resté complètement en dehors du film tout du long. Je ne sais même pas si je réessaierai un jour de le revoir tant ce fut un calvaire...
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Re:
Je te conseille Salo c'est le plus beau... (c'est extrement malsain) dans ce film là le sexe c'est la mort... Impossible d'être excité par la nudité présente dans ce film. Mais le pire c'est le milieu du film, que je ne dévoilerai pas évidemment. C'est sans doute le film qui m'a le plus déranger dans le cinéma.George Bailey a écrit :Je n'ai jamais vu un de ses films. Lequel me conseillez-vous de découvrir en premier?
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Re: Pier Paolo Pasolini
Conseillé Salo comme premier film c'est un peu fort de café. Dans la mesure tout d'abord où le film s'inscrit en complète contradiction avec la trilogie qui le précède (et donc qu'il vaut peut-être voir avant); ensuite parce que son premier film, Accattone est déjà un film assez grandiose très marqué par l'utilisation particulière de la pellicule, par le sens de la tragédie (Pasolini est à l'époque -maintenant encore peut-être- plus connu en Italie pour son œuvre littéraire/théatrale que pour ses films) et par la direction d'acteur (critiquable ou non, leur façon de jouer est tout bonnement charmante et brute).
Pour le reste, étant donné que même son début de carrière commence par ce que les critiques ont appelé la trilogie romaine, pourquoi ne pas enchainer tout simplement dans l'ordre ses films et prendre justement Salo en dernier... d'autant plus qu'il n'a pas une filmographie gigantesque sur ses 13 ans de cinéma.
C'est un peu comme pour Kubrick : grâce à leur 'petite' production, le spectateur a pour une fois le privilège de pouvoir approcher une œuvre dans son ensemble car le fait qu'il y en ai si peu permet de les voir tous.
Chez Pasolini c'est d'autant plus important que les voir dans l'ordre permet de 'vivre' la mutation d'une société italienne dont il se veut le témoin.
Thème récurrent à étudier parmi tous ses films, aussi bien dans la mise en forme que dans l'idée : la confrontation entre tradition et modernité (combat ville/périphérie; etc...).
Pour le reste, étant donné que même son début de carrière commence par ce que les critiques ont appelé la trilogie romaine, pourquoi ne pas enchainer tout simplement dans l'ordre ses films et prendre justement Salo en dernier... d'autant plus qu'il n'a pas une filmographie gigantesque sur ses 13 ans de cinéma.
C'est un peu comme pour Kubrick : grâce à leur 'petite' production, le spectateur a pour une fois le privilège de pouvoir approcher une œuvre dans son ensemble car le fait qu'il y en ai si peu permet de les voir tous.
Chez Pasolini c'est d'autant plus important que les voir dans l'ordre permet de 'vivre' la mutation d'une société italienne dont il se veut le témoin.
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Re: Pier Paolo Pasolini
Non. Je crois pas.
Puis après tout, chacun fait ce qui lui plaît.
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Re: Pier Paolo Pasolini
le plus intelligemment possible c'est bien aussi.
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Re: Pier Paolo Pasolini
Si, si Paolo Bonacelli.(le duc)Hieronim a écrit :le plus intelligemment possible c'est bien aussi.
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Re: Pier Paolo Pasolini
J'en profite pour rappeler que le site a publié des chroniques sur quelques films de paso. Je m'étais chargé de celle de Mamma Roma, indispensable complément à Accattone que j'adore.Hieronim a écrit :Conseillé Salo comme premier film c'est un peu fort de café. Dans la mesure tout d'abord où le film s'inscrit en complète contradiction avec la trilogie qui le précède (et donc qu'il vaut peut-être voir avant); ensuite parce que son premier film, Accattone est déjà un film assez grandiose très marqué par l'utilisation particulière de la pellicule, par le sens de la tragédie (Pasolini est à l'époque -maintenant encore peut-être- plus connu en Italie pour son œuvre littéraire/théatrale que pour ses films) et par la direction d'acteur (critiquable ou non, leur façon de jouer est tout bonnement charmante et brute).
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Re: Pier Paolo Pasolini
Plus le temps passe et plus le souvenir d'Accattone se bonifie. De même pour Des oiseaux, petits et gros.