Bette Davis (1908-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Abronsius
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Abronsius »

francesco a écrit :Dans 50 ans de cinéma américain (oui je sais .... je cite toujours la même chose) ils ne sont pas tendres avec le film. Et dans 30 ans ils sont franchement mauvais à propos de Bette Davis. Comment est-ce que Tavernier présentait la chose ?

PS : Davis, que je vénère, avait l'air à peu près aussi équilibrée que Crawford, c'est tout dire. :?
Tavernier parlait surtout de Heisler. Il n'a pas encensé Davis mais connaît bien son parcours, faisant référence notamment à Waterloo Bridge lorsqu'une spectatrice dans la salle mentionnait qu'elle ne jouait que des rôles de vieilles. Il est vrai qu'elle en a joué beaucoup...
Quant au film il avait carte blanche sur un week end soit 9 longs et un court, s'il fait partie de la sélection c'est qu'il l'aime. ce qui est également le cas de Scorsese qui le présente souvent. Désormais il y a une copie dvd ce qui le rend moins rare (sur petit écran).
francesco
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

Ouais .... je sais pas ce qu'il veut dire par là : "rôles de vieille" ... justement c'est un peu artificiel comme vue sur elle à mon avis. Elle n'a pas eu peur de se vieillir c'est une fait, mais si on totalise le nombre de rôle qu'elle a fait avant 50 on peut compter les vieilles sur les doigts des, bon ok, deux mains !
Pour Heisler je me rappelle que c'était plutôt positif comme notice, mais que celle de The Star n'était pas très élogieuse (genre "quelques originalités de découpages soulignent encore les conventions du film" ou quelque chose comme ça.")

C'est dans quel contexte cette rétrospective ? C'était bien ?
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Abronsius »

francesco a écrit :Ouais .... je sais pas ce qu'il veut dire par là : "rôles de vieille" ... justement c'est un peu artificiel comme vue sur elle à mon avis. Elle n'a pas eu peur de se vieillir c'est une fait, mais si on totalise le nombre de rôle qu'elle a fait avant 50 on peut compter les vieilles sur les doigts des, bon ok, deux mains !
Pour Heisler je me rappelle que c'était plutôt positif comme notice, mais que celle de The Star n'était pas très élogieuse (genre "quelques originalités de découpages soulignent encore les conventions du film" ou quelque chose comme ça.")

C'est dans quel contexte cette rétrospective ? C'était bien ?
C'est une spectatrice qui signale cette restriction, pas tavernier.
Le week end ? Pour la sortie de son Amis américains il avait choisi des films :

- Wise Blood / Le Malin (1979) John Huston
- The Hollywwod Ten (1950) John Berry (cm)
- Salt of the Earth (1953) Herbert Biberman
- Baby Face (1933) Alfred E. Green
- Night Nurse (1931) William A. Wellman
- The Naked Dawn / Le Bandit (1955) Edgar G. Ulmer
- Force of Evil / L'Enfer de la corruption (1948) Abraham Polonsky
- Westward the Women / Convoi de femmes (1952) William A. Wellman
- The Star (1952) Stuart Heisler
- The Stalking Moon / L'Homme sauvage (1968) Robert Mulligan


Et c'était passionnant...
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Fatalitas »

francesco a écrit :
C'est dans quel contexte cette rétrospective ?
la sortie d'Amis Americains, version 5 kg :lol:
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Fatalitas
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Fatalitas »

Abronsius a écrit :
francesco a écrit :Ouais .... je sais pas ce qu'il veut dire par là : "rôles de vieille" ... justement c'est un peu artificiel comme vue sur elle à mon avis. Elle n'a pas eu peur de se vieillir c'est une fait, mais si on totalise le nombre de rôle qu'elle a fait avant 50 on peut compter les vieilles sur les doigts des, bon ok, deux mains !
Pour Heisler je me rappelle que c'était plutôt positif comme notice, mais que celle de The Star n'était pas très élogieuse (genre "quelques originalités de découpages soulignent encore les conventions du film" ou quelque chose comme ça.")

C'est dans quel contexte cette rétrospective ? C'était bien ?
C'est une spectatrice qui signale cette restriction, pas tavernier.
Le week end ? Pour la sortie de son Amis américains il avait choisi des films :

- Wise Blood / Le Malin (1979) John Huston
- The Hollywwod Ten (1950) John Berry (cm)
- Salt of the Earth (1953) Herbert Biberman
- Baby Face (1933) Alfred E. Green
- Night Nurse (1931) William A. Wellman
- The Naked Dawn / Le Bandit (1955) Edgar G. Ulmer
- Force of Evil / L'Enfer de la corruption (1948) Abraham Polonsky
- Westward the Women / Convoi de femmes (1952) William A. Wellman
- The Star (1952) Stuart Heisler
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dommage qu'il n'a pas proposé un De Toth, genre None shall escape :|
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Ducdame »

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joe-ernst
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par joe-ernst »

francesco a écrit :Ouais .... je sais pas ce qu'il veut dire par là : "rôles de vieille" ... justement c'est un peu artificiel comme vue sur elle à mon avis. Elle n'a pas eu peur de se vieillir c'est une fait, mais si on totalise le nombre de rôle qu'elle a fait avant 50 on peut compter les vieilles sur les doigts des, bon ok, deux mains !
Pour Heisler je me rappelle que c'était plutôt positif comme notice, mais que celle de The Star n'était pas très élogieuse (genre "quelques originalités de découpages soulignent encore les conventions du film" ou quelque chose comme ça.")
C'est un assez bon film, qui reflète bien la cruauté du milieu hollywoodien face à ses "has-been" (la scène avec la starlette fêtée, incarnée par Barbara Lawrence, en dit long) mais desservi par une mise plutôt languide.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Joe Wilson »

La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre (Curtiz)

Si je pouvais à priori hésiter à poster mon avis dans le topic "Curtiz", la vision du film m'a vite convaincu : c'est avant tout une démonstration de Bette Davis. Dès sa première apparition, sous forme d'une ombre, laissant deviner une silhouette dominante, passionnée et tourmentée. Le personnage d'Errol Flynn, bien que l'acteur apporte sa fougue et son aisance, est aussi presque un spectateur : les désillusions d'Essex sont humaines alors que celles d'Elizabeth portent le poids d'un trône, d'un pays. Son drame est celui d'une représentation, d'un symbole, qui la comblent et l'épuisent à la fois. La sécheresse des traits de son visage, l'étouffante étreinte de ses habits...son corps ne renvoie qu'à des frustrations, que l'actrice dévoile avec rage et virulence.
Les décors, la couleur sont très spectaculaires et offrent au film un écrin remarquable. La mise en scène de Curtiz, bien que discrète, gère avec finesse les instants de tensions, ces duels verbaux systématiques, vitrines d'une insatisfaction amère. Ma réserve vient surtout d'une théâtralité qui parfois reste statique et abrupte. Si les comédiens donnent beaucoup, le film est par moments distant, un peu froid...la présence de Bette Davis étant alors presque trop visible, trop démesurée. Comme si La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre ne parvenait pas complètement à assumer sa dimension tragique.
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Cathy
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

The Star (1952) - Stuart Heisler

Les déboires d'une actrice sur le retour qui cherche à revenir devant les projecteurs.

Hollywood aime se pencher sur sa vie que ce soit à travers les évocations de tournage, de biographie romancée, mais aussi sur ces étoiles qui ont perdu leur éclat ! Naturellement Billy Wilder réalisera le plus beau film qui soit sur ce sujet avec Sunset Boulevard, chef d'oeuvre absolu. Stuart Heisler sert surtout sa vedette ici. Bette Davis n'a jamais tourné dans de mauvais films, ils sont plus ou moins intéressants, ont conservé leur charme ou pas, mais il n'en reste pas moins de grands numéros d'actrices et des histoires qui se laissent voir sans problème. Le plus curieux dans l'histoire est de vouloir vieillir l'actrice pour qu'elle tienne un rôle où elle est sensée avoir 42 ans, alors qu'elle en a déjà 44 et qu'elle les fait sans aucun problème ! Ah la magie d'Hollywood. Nous sommes naturellement dans le numéro complet, Bette Davis ne doit jamais quitter la scène, ou alors parce qu'on fait un plan large, elle est de toutes les scènes, de tous les plans, ou évoquée par les autres interprètes. Ce qui est assez curieux c'est de voir que la morale du film est "mieux vaut vivre heureux sans le cinéma que malheureux avec le cinéma". Sterling Hayden est parfait en confident amoureux de la Star et Natalie Wood crève déjà l'écran en Gretchen. Loin d'être un chef d'oeuvre, ce film vaut comme souvent par l'interprétation de l'actrice, véritable vampire à l'écran !
Dernière modification par Cathy le 19 avr. 10, 11:56, modifié 2 fois.
francesco
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par francesco »

Je ne sais plus si j'ai déjà dit que The Star était censée être inspirée par Crawford. Enfin ... c'est Davis qui le disait.
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par cinefilou »

Abronsius a écrit :
francesco a écrit :Dans 50 ans de cinéma américain (oui je sais .... je cite toujours la même chose) ils ne sont pas tendres avec le film. Et dans 30 ans ils sont franchement mauvais à propos de Bette Davis. Comment est-ce que Tavernier présentait la chose ?

PS : Davis, que je vénère, avait l'air à peu près aussi équilibrée que Crawford, c'est tout dire. :?
Tavernier parlait surtout de Heisler. Il n'a pas encensé Davis mais connaît bien son parcours, faisant référence notamment à Waterloo Bridge lorsqu'une spectatrice dans la salle mentionnait qu'elle ne jouait que des rôles de vieilles. Il est vrai qu'elle en a joué beaucoup...
Quant au film il avait carte blanche sur un week end soit 9 longs et un court, s'il fait partie de la sélection c'est qu'il l'aime. ce qui est également le cas de Scorsese qui le présente souvent. Désormais il y a une copie dvd ce qui le rend moins rare (sur petit écran).
Waterloo Bridge avec Bette Davis ? vivien Leigh plutôt non ?
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Nestor Almendros »

L'AMOUR IMPOSSIBLE (OLD ACQUAINTANCE) de Vincent Sherman (1943)

Suite du coffret métal Warner avec ce mélo des familles plutôt irritant à la longue.

Première curiosité, si je puis dire: le duo féminin central oppose Bette Davis à Miriam Hopkins. On sait que les deux femmes ne pouvaient se supporter or elles jouent ici les meilleures amies du monde dans ce film. Déjà pas mal de cynisme, donc, surtout si l'on observe les caractères dépeints. Car le personnage à la personnalité écrasante, à la démesure palpable, celle qui devient assez vite mal vue et inspupportable n'est pas Davis mais bien Miriam Hopkins, qui prend donc les travers aujourd'hui connus de sa rivale. Et qui laisse à Bette Davis le soin d'incarner le personnage plus honorable, l'amie patiente et dévouée.

Autre subtilité, mais moins encourageante à la longue: le scénario. Très vite le personnage de Miriam Hopkins agace. Il est fait pour cela: on accentue à loisir son comportement clichesque, caricatural, insupportable, avec ses mimiques cartoonesques et sa psychologie d'adolescente dans un corps d'adulte. Miriam Hopkins, personnage que personne ne voudrait avoir dans son entourage, écrit des romans qui nous sont très vite suggérés comme intellectuellement assez pauvres, se résumant à de simples romans de gare, romans à succès mais au contenu très limité. Double cynisme, là aussi, d'Hollywood qui ne cache pas le désaveu quotidien du public pour des oeuvres moins faciles d'accès et qui, en plus, se permet de faire un mélo dans la plus pure tradition de ce qu'il dénonce.
Car, si la première moitié du film se laisse à peu près suivre sans trop d'ennui, on découvre très vite que les enjeux dramatiques seront aussi ambitieux que ceux des romans écrits par Miriam Hopkins. Tous les ingrédients sont là, des personnages esseulés aux époques qui passent. Mais, malheureusement, aucune originalité dans le traitement, peu d'enjeux, on change d'amour comme de chemise (on décide d'épouser quelqu'un et, la seconde d'après, de le laisser à une autre) ou on retrouve sa fille perdue de vue depuis dix ans comme si l'on se croisait dans un café (scène incroyablement ratée).
Cela sent parfois tellement l'absence de motivation, niveau scénario/jeu d'acteurs/mise en scène, qu'on dirait vraiment du second degrès, je ne sais pas si c'est intentionnel. Mais vu l'époque et le public ciblé, ceux qui l'ont compris ne devaient pas être légion.

Ajoutons, pour couronner le tout, des performances d'acteurs toutes aussi oubliables. En particulier John Loder (le mari de Miriam Hopkins dans le film), au visage sympathique mais au jeu à revoir. La palme revenant à Dolores Moran (Deirdre adulte) qui aurait largement mérité un Razzie d'honneur s'il avait existé à l'époque.

Pour l'anecdote, le film sera "remaké" dans les 80's par George Cukor sous le titre RICHES ET CELEBRES. Pas vu, mais, désormais, pas motivé...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Cathy
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

Phone Call from a stranger - Jean Negulesco (1952)

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Après un crash en avion, un homme qui vient de se séparer de sa femme adultérine va rencontrer les familles de trois passagers avec qui il avait sympathisés durant le voyage fatal.

Titre assez spécial, avec un tel titre, on s'attend à voir un film noir angoissant, un étranger qui sussure je ne sais quelle menace, style "Raccrochez c'est une erreur", mais pas du tout. Jean Negulesco réalise un film assez bizarre, oscillant entre plusieurs genres, d'abord la comédie dramatique avec le départ pour l'inconnu de ce mari trompé qui abandonne femme et enfants, puis la comédie plus légère avec le portrait de ces trois passagers, et de nouveau la comédie très dramatique. Negulesco décrit le portrait de quatre personnages qui se rencontrent l'espace d'un vol fatal : tous les personnages rentrent chez eux sauf le "héros" qui est au contraire dans la fuite. Une femme tout d'abord, chanteuse ratée qui rentre chez elle après avoir abandonné son mari, un médecin alcoolique qui va retrouver sa famille, et un boute en train qui rentre chez sa femme splendide. Negulesco réalise en quelques sortes des films à sketches sans que cela en soit un, Maîtrise du flash back, le premier raconté du vivant du médecin, les deux autres lors des rencontres des survivants, avec des versions différentes entre ce qui a été raconté dans l'avion et la "vérité" plus ou moins "vraie". Gary Merrill est tout à fait convaincant dans ce personnage de mari trompé, cherchant à connaître et apporter la "paix" aux familles des différentes victimes, Michael Rennie est un séduisant médecin, Keenan Wynn est tout à fait à sa place dans ce rôle de "beauf" un peu lourd, enfin Shelley Winters est excellente en jeune femme apeurée par son premier voyage en avion. Quant à Bette Davis, elle apparaît en quelque sorte en vedette américaine, dans la toute dernière partie et nous sert une de ces compositions dont elle seule a le secret. Le film malgré ce cheminement assez spécial est quand même assez prenant avec des personnages assez attachants et un rythme évident.
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cinephage
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par cinephage »

Nestor Almendros a écrit :L'AMOUR IMPOSSIBLE (OLD ACQUAINTANCE) de Vincent Sherman (1943)

Suite du coffret métal Warner avec ce mélo des familles plutôt irritant à la longue.
Tiens, pas complètement d'accord sur ce coup-là...
Mais je reconnais que mes attentes n'étaient pas très hautes, et que j'ai été très agréablement surpris. Ainsi, concernant l'interprétation, seule Dolores Moran (Deirdre adulte) m'a réellement dérangé. Les autres ont certes un ton passablement distant, détaché, mais ça me semble parfaitement coller avec l'esprit de ce film, qui embrasse la vie de personnages sur une très longue période : le récit ne s'apesantit jamais sur ses personnages, il souligne juste quelques moments-clé.

Concernant le scénario, on a indéniablement affaire à ce qu'on appelait un "film de femme", un ensemble d'oeuvres qui sont, pour résumer, les ancêtres de feuilletons télévisés actuels, comme les Feux de l'amour. C'est donc ainsi que je les considère (d'ailleurs, ce genre, parmi les plus fertiles dans les années 30, a pour ainsi dire disparu avec l'apparition de la télévision), sans entretenir d'attente démesurée sur la forme ou le fond. Ce n'est donc, je crois, pas exactement ce que j'appelle un mélodrame, genre de film plus ambitieux, plus tragique, plus ample (même si les deux genres de films entretiennent des liens étroits).

On a donc un film assez feuilletonnesque dans sa structure, d'ailleurs plutôt long, avec des tranches de vies, des révélations qui bouleversent les rapports des uns avec les autres, des enfants qui grandissent, des jalousies professionnelles...

Dans ce cadre, Old acquaintance me parait plutôt agréable à suivre, ses personnages sont attachants, même celui de Myriam Hopkins, qui, malgré son comportement désagréable, reste nécessaire à Bette Davis. Je crois que cette relation subie/choisie entre deux femmes malgré tout inséparables est l'intérêt majeur du film : il décrit un type de relation bien plus complexe que l'amitié classique.
Et j'ai trouvé qu'il était intéressant que Bette Davis maintienne sa relation avec cette femme, pour diverses raisons (l'enfance partagée, bien sur, mais aussi des gouts communs, pour l'écriture, ou pour les hommes, voire l'affection pour une enfant qu'elles élèvent pratiquement toutes les deux). C'est d'ailleurs le coté sainte sacrificielle du personnage de Bette Davis qui m'a dérangé, plus que celui de son amie si peu agréable : elle aurait gagné à développer quelques défauts elle aussi. Mais pour moi, c'est cette relation (toxique ?) qui est au coeur du film, qui lui donne son titre, et n'est pas si mal exploitée.

L'enjeu, selon moi, est donc moins de les comparer (même si on le fait au cours du film, les deux femmes passant leur temps à s'évaluer l'une l'autre), que de décrire leur relation.

Après, c'est vrai que les personnages secondaires manquent parfois d'épaisseur, que la mise en scène est assez discrète (mais, comme pour Mr.Skeffington, je trouve cet effacement profitable au film), que ça manque parfois d'émotion. Mais je ne me suis pas ennuyé une seconde, et me suis pris au jeu de ce récit au fil du temps (prohibition, guerre...), porté par une Bette Davis vraiment rayonnante.
Pour moi, donc, L'amour impossible est une réussite du genre, même si le film n'en dépasse probablement jamais les limites.
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Sybille
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Sybille »

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The bride came C.O.D / La fiancée contre remboursement
William Keighley (1941) :

On n'a pas forcément l'habitude de se représenter James Cagney, ou plus encore Bette Davis, dans une comédie, mais cette "Fiancée contre remboursement" est un plutôt bon film aux personnages sympathiques et amusants, aux situations légères et drôles. C'est l'histoire d'une forcément riche et jeune Américaine qui, sur un coup de tête, entreprend de se marier avec un chanteur de night-club vantard joué par Jack Carson. Le couple affrète un avion piloté par le personnage de Cagney, alors même que le père de la jeune femme conclut un marché avec ce dernier pour qu'il lui ramène sa fille 'non mariée'. Le rocambolesque de l'histoire, le côté le plus souvent absurde des situations, le tout associé à un rythme assez énergique en font un film rendu d'autant plus plaisant grâce à la présence de Davis et Cagney. 7/10
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