yaplusdsaisons a écrit :Moui mais non.
On est chez Melville, pas chez les Bisounours et je trouve tes arguments un peu théoriques. Leon Morin prêtre c'est d'abord un roman de Béatrix Beck notamment sur la passion et le remords d'une femme. Et que tu retires au personnage de Simone Signoret dans "L'Armée des ombres" la part de grandeur qui lui revient sous prétexte qu'elle "conduit au doute" (genre dans ces histoires il y a que des certitudes) c'est ridicule. Tu parles de la "chute des héros masculins", que veux-tu, on n'est pas de bois - ni en sucre.
Bien entendu, cela reste des arguments théoriques, mais Signoret chez Melville, c'est quand même une femme qui n'a plus de féminité, sauf quand il s'agit de se déguiser pour infiltrer l'ennemi. Elle est intégrée à la bande de mecs tel un mec, ça, c'est pas que théorique, c'est à l'écran.
Et puis, quand bien même, en terme d'enjeux, malgré sa "grandeur", c'est elle qui, à la fin du film, conduira le groupe à l'éclatement, aux limites de la mutinerie, et puis, de manière suggérée, à leur perte, puisque le montage laisserait presque à penser que c'est suite à l’exécution qu'ils sont arrêtés au bout de la rue par les Allemands.
Pour Léon Morin, je ne connais pas le livre, mais l'adaptation de Melville, c'est surtout une tentatrice qui fait douter un homme de sa foi, rien que ça.
Maintenant, quand je parlais de la chute des héros masculins, je n'en parlais pas forcément de cette manière, mais il faut bien avouer les personnages féminins sont de manière récurrente chez Melville des catalyseurs d'une fatalité annoncée, culminant notamment dans Le samourai.