ed a écrit : ↑26 févr. 21, 13:56
primus a écrit : ↑26 févr. 21, 13:50
Tu peux nous dire pourquoi?
Moi j'aime énormément Wertmüller, mais je n'ai aucune peine à voir en quoi son cinéma peut susciter la détestation : c'est constamment outrancier, souvent braillard, avec une esthétique de la laideur très particulière, un sens presque puéril (de mon point de vue ô combien réjouissant) de la provocation ou de la vulgarité, des personnages rarement aimables...
Pasqualino, par exemple, je le tiens pour un chef d'oeuvre de "mauvais goût" : presque tout dans ce film est à ce point débectant que ça en devient sublime.
Tu as résumé ce qui m'y déplaît. J'ajouterais que ce qui me plait tant dans la comédie italienne, c'est une forme d'élégance dans le désespoir et la distillation subtile d'éléments comiques dans des situations dramatiques.
Je trouve le cinéma de Wertmüller un peu trop démonstratif, manquant de subtilité dans l'expression politique et assez lourdingue dans son humour.
Pour corriger ce que j'ai pu écrire, je n'aime aucun de ceux que j'ai pu voir, j'avais acheté tous ceux dispos dans la collection SNC, j'ai été assez perplexe mais c'est conforme avec l'évolution de la comédie italienne entre les années 60 et les années 70, qui avec l'affaiblissement de la censure deviennent progressivement des défouloirs et vont de plus en plus loin dans l'ouvertement politique, le graveleux, le sexuel, le laid.
Je le comprends et parfois je l'apprécie (Affreux Sales et Méchants) mais dans l'ensemble pour ma part ça n'a pas été une évolution très intéressante d'un point de vue cinématographique. Et Wertmüller est une des manifestations de cette tendance.
Oui, je sais, je caricature un peu.
Pour ce qui est de la comédie italienne, il me semble que ce qui en fait l'essence c'est justement cette étroite voie tracée entre la comédie et le drame. Dans ces comédie, l'équilibre penche légèrement en faveur des éléments comiques mais nombre de scénarios qui sont devenus des comédies auraient pu devenir des drames (le Fanfaron, Divorce à l'Italienne, la Grande Guerre...).