Transposer le jeu vidéo joyeusement fun de capcom en série télé offrait des perspectives diablement alléchante. Le résultat est loin de tenir ses promesses et ne dépasse guère le constat du produit marketing. Car il est assez étonnant de voir combien les créateurs de la série sont passés à coté des possibilités offertes par l’univers et surtout son personnage principal. La caractérisation de Dante est sans grande saveur puisque cédant trop facilement au politiquement correct (le chasseur de démons est devenu un accroc aux pizzas et aux glaces à la fraise
). Son image de loup solidaire est également brisé par une trop grande profusion de personnages satellites (ils ont été jusqu’à lui coller une gamine dans les pattes 
), sans rajouter un coté bas ass limitatif au possible. Ça n’est qu’au huitième épisode qu’un potentiel dramatique commence à être esquissé mais la série ne comptant que 12 épisodes, on peut dire que c’est trop tard.Trop de compromis envenime la production qui visuellement n’emballe guère plus. L’esthétisme gothique est pratiquement absent au profit de contextes ruraux et urbains anonymes, banals. La pauvreté de la réalisation (malgré une animation honorable) ressort plus que jamais dans les scènes d’action. Un comble puisque c’était l’argument de vente des jeux vidéos et par voie de conséquence de la série. Aux chorégraphies étourdissantes du jeu, la série se contente de plat affrontement consistant en un enchaînement de plans fixes sur des personnages prenant la pose et des effusions de sang. Un beau gâchis au final, surtout que les histoires en elle-même sont loin d’être désagréables et même assez bien trouvées. Elles aident à suivre le spectacle sans trop s'ennuyer mais n’enlèvent pas le sale goût de la déception...
