Jack Griffin wrote:
Le déluge est un tableau qui m'a profondément bouleversé par la violence et la fatalité qu'il exprimait
J'ai été aussi très touchée par
Le Déluge, dont la construction, la composition simple mais efficace, la monumentalité, la maîtrise du clair-obscur sont absolument saisissantes. Et comme toi, j'ai trouvé l'organisation de l'exposition, la mise en valeur de ces oeuvres immenses remarquable (tant par l'éclairage que par leur disposition).
La Vierge et le Christ ou La révolte du caire (tableau mal éclairé qui ouvre l'expo) m'ont par contre laissé indifférent.
La Révolte du Caire est un tableau assez bordélique, la composition est incompréhensible. Ca part dans tous les sens, c'est surchargé... Et je n'ai pas compris cette volonté de l'exposer en ouverture de l'expo, c'est de loin l'un des moins intéressants, tant thématiquement que stylistiquement.
Pour en revenir au style de Girodet... Je comprends très bien l'émotion que tu as pu ressentir devant certaines toiles
: lorsqu'il dépouille son esthétique parfois surchargée, il atteint à une belle sobriété, de couleurs, d'éclairage, de formes, qui accentue le mysticisme qu'il dégage. Pour ma part, je lui reproche une imagerie souvent mièvre (à mon goût), comme ses tableaux pour le Château de Compiègne ou le palais d'Aranjuez, ses représentations faussement "orientalistes", ou encore ses portraits que je trouve assez dénués de vie. Et puis je dois avouer une petite préférence (ponctuée de centaines d'exception)
pour une peinture où l'on sent le travail de la matière. Je préfère le bouillonnement, les empâtements d'un Delacroix à la facture lisse, invisible et polie d'un Girodet (même si c'est trèèès simpliste, je l'admets
).
PS: je me suis amusé à jeté un oeil au livre d'or à la fin de l'exposition et certains des commentaires sont assez amusants
8€50 pour ça c'est de l'arnaque,
Belles oeuvres mais exposition est un bordel sans nom.
Girodet j'aimerais vous rencontrez...
Oh la la, les livres d'or...
C'est toujours édifiant. On lit de ces bêtises parfois. Lors de l'exposition
La France romane au temps des premiers capétiens, où bien sûr une belle majorité d'oeuvres exposées était liée au christianisme, il y avait des centaines de commentaires du type : "et dire qu'il y en a pour oser dire que les fondements de l'Europe ne sont pas chrétiens !" (cf le débat sur le Traité constitutionnel). Ou comment tout mélanger...
Au Grand Palais, j'ai trouvé une perle une fois sur le Livre d'or suivant l'expo
Images du monde flottant : "les gommettes colorées que vous mettez sur vos portes vitrées sont trop hautes, on ne les voit pas bien, je me suis cogné plusieurs fois en voulant sortir".
De la litterature au cinéma en passant par la peinture, Beaubourg a mis les grands moyens pour brosser un portrait très détaillé du dadaisme, généralement moins connu que le surréalisme qui s'en est pourtant nourri. A côté des célèbres Max Ernst, Marcel Duchamp, Man ray ou Georges Grosz on nous montre bien que le mouvement Dada a été internationale (belgique, pays bas, pays de l'est, russie mais aussi Japon 
)...L'expo se présente sous la forme de nombreuses pièces classés par thèmes (Dadapolis ou la ville vu par le mouvement, anti peinture, ready-made avec le fameux urinoir de Duchamp) et par artistes, et dans lesquelles ont peut trouver des dessins griffonés sur des bouts de papier, cahiers de note, peinture ou films videoprojetés...
