Flandres (Bruno Dumont - 2005)
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- Watkinssien
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Flandres est un film cohérent dans la filmographie de Bruno Dumont.
Cohérent à tous les niveaux, car tout ce que je n'aime pas dans ses films se retrouvent dans ce dernier, à savoir une distanciation agaçante envers son sujet.
Sa mise en scène froide veut rendre une histoire aux ramifications complexes simple, mais cela reste de l'anecdotique.
Je ne peux nier l'audace de Dumont, mais sa patte radicale se referme sur sa propre radicalité. Autrement son style y devient une gageure.
Cohérent à tous les niveaux, car tout ce que je n'aime pas dans ses films se retrouvent dans ce dernier, à savoir une distanciation agaçante envers son sujet.
Sa mise en scène froide veut rendre une histoire aux ramifications complexes simple, mais cela reste de l'anecdotique.
Je ne peux nier l'audace de Dumont, mais sa patte radicale se referme sur sa propre radicalité. Autrement son style y devient une gageure.
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Je n'ai pas trouver cela si froid. Au contraire, je crois que Dumont est quelqu'un de trés sensible mais son traitement de l'émotion ne correspond pas aux canons habituels. On se rapproche plutôt d'un Bresson...Watkinssien a écrit :Flandres est un film cohérent dans la filmographie de Bruno Dumont.
Cohérent à tous les niveaux, car tout ce que je n'aime pas dans ses films se retrouvent dans ce dernier, à savoir une distanciation agaçante envers son sujet.
- Watkinssien
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Alors justement, je voudrais rebondir sur la froideur, c'est pour moi une qualité. Tu parles de Bresson et je me demandais ce qu'aurait fait le bonhomme avec un tel sujet.tronche de cuir a écrit :Je n'ai pas trouver cela si froid. Au contraire, je crois que Dumont est quelqu'un de trés sensible mais son traitement de l'émotion ne correspond pas aux canons habituels. On se rapproche plutôt d'un Bresson...Watkinssien a écrit :Flandres est un film cohérent dans la filmographie de Bruno Dumont.
Cohérent à tous les niveaux, car tout ce que je n'aime pas dans ses films se retrouvent dans ce dernier, à savoir une distanciation agaçante envers son sujet.
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Je poste un peu tardivement mes impressions, ayant vu Flandres il y a quinze jours.
Ce film, presque davantage que les précédents Dumont, dégage une urgence viscérale qui me touche énormément. Bien loin d'être froide à mon goût, sa mise en scène s'attache avec une intransigeance obsessionnelle à l'expression des corps. Il s'interroge sur le rapport de l'homme à sa propre noirceur, une sauvagerie bestiale quasiment déréalisée dans une évocation de la guerre troublante par son abstraction.
C'est cependant dans les passages flandriens que le talent de Dumont est le plus visible, dans la manière d'insérer les personnages dans un paysage, de dessiner les esquisses d'une solitude affective, d'une frustration bouleversante. Le regard de Dumont dans Flandres est notamment beaucoup plus épuré que dans L'Humanité, le rythme plus fluide. Il offre une porte de sortie, une ouverture, à Demester et Barbe, dans une dernière scène très forte, ou se joue en effet le pari du film.
Il faut voir comment Flandres va rester dans mes souvenirs, mais je le considère comme le film le plus abouti de Dumont.
Sinon, je ne crois pas que citer systématiquement Bresson rende forcément service à Dumont. Ses détracteurs reprennent d'ailleurs toujours cette comparaison pour rabaisser le réalisateur...dans une logique assez vaine à mon goût.
Ce film, presque davantage que les précédents Dumont, dégage une urgence viscérale qui me touche énormément. Bien loin d'être froide à mon goût, sa mise en scène s'attache avec une intransigeance obsessionnelle à l'expression des corps. Il s'interroge sur le rapport de l'homme à sa propre noirceur, une sauvagerie bestiale quasiment déréalisée dans une évocation de la guerre troublante par son abstraction.
C'est cependant dans les passages flandriens que le talent de Dumont est le plus visible, dans la manière d'insérer les personnages dans un paysage, de dessiner les esquisses d'une solitude affective, d'une frustration bouleversante. Le regard de Dumont dans Flandres est notamment beaucoup plus épuré que dans L'Humanité, le rythme plus fluide. Il offre une porte de sortie, une ouverture, à Demester et Barbe, dans une dernière scène très forte, ou se joue en effet le pari du film.
Il faut voir comment Flandres va rester dans mes souvenirs, mais je le considère comme le film le plus abouti de Dumont.
Sinon, je ne crois pas que citer systématiquement Bresson rende forcément service à Dumont. Ses détracteurs reprennent d'ailleurs toujours cette comparaison pour rabaisser le réalisateur...dans une logique assez vaine à mon goût.
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Je suis d'accord. Flandres est le plus abouti des films de Dumont. Mias la qualité évoquée, celle des personnages insérés dans les paysages, afin de définir les sentiments, est sans surprise, attendue.Joe Wilson a écrit :Je poste un peu tardivement mes impressions, ayant vu Flandres il y a quinze jours.
Ce film, presque davantage que les précédents Dumont, dégage une urgence viscérale qui me touche énormément. Bien loin d'être froide à mon goût, sa mise en scène s'attache avec une intransigeance obsessionnelle à l'expression des corps. Il s'interroge sur le rapport de l'homme à sa propre noirceur, une sauvagerie bestiale quasiment déréalisée dans une évocation de la guerre troublante par son abstraction.
C'est cependant dans les passages flandriens que le talent de Dumont est le plus visible, dans la manière d'insérer les personnages dans un paysage, de dessiner les esquisses d'une solitude affective, d'une frustration bouleversante. Le regard de Dumont dans Flandres est notamment beaucoup plus épuré que dans L'Humanité, le rythme plus fluide. Il offre une porte de sortie, une ouverture, à Demester et Barbe, dans une dernière scène très forte, ou se joue en effet le pari du film.
Il faut voir comment Flandres va rester dans mes souvenirs, mais je le considère comme le film le plus abouti de Dumont.
Sinon, je ne crois pas que citer systématiquement Bresson rende forcément service à Dumont. Ses détracteurs reprennent d'ailleurs toujours cette comparaison pour rabaisser le réalisateur...dans une logique assez vaine à mon goût.
Ces rapports homme/nature sont un procédé récurrent de mise en scène, une belle manière d'évoquer quelque chose, mais il faut qu'elle soit placée à bon escient, dans une sorte de fusion d'émotions ou de ce qu'on veut.. Dans ce cas précis, les protagonistes en guerre n'échappent pas à la facilité de ce procédé, Dumont les utilise simplement, de façon prévisible.
Bref Dumont me laisse sur ma faim, ce n'est pas ma tasse de thé, mais je ne veux pas jouer le rôle du détracteur insupportable.
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De toute façon, le spectateur apporte son propre regard et c'est bien légitime qu'il y ait confrontation de points de vue.
Je ne trouve pas que la mise en scène de Dumont soit prévisible et attendue, au contraire, le réalisateur sait se mettre en danger et renouveler son cinéma : dans Flandres, la représentation de l'hystérie et de l'acte sexuel interrogent à la fois le destin des personnages (qui au dernier moment peut basculer vers une affirmation d'une humanité) et les procédés de mise en scène de Dumont, ici à la fois plus proche de ses acteurs et plus apaisé.
Quant au rapport aux paysages, outre la beauté et l'ampleur du cadre, ceux-ci représentent uniquement un ressenti physique, un espace clos. Dumont les confronte aux sensations et aux pulsions de Demester et de Barbe.
Je ne trouve pas que la mise en scène de Dumont soit prévisible et attendue, au contraire, le réalisateur sait se mettre en danger et renouveler son cinéma : dans Flandres, la représentation de l'hystérie et de l'acte sexuel interrogent à la fois le destin des personnages (qui au dernier moment peut basculer vers une affirmation d'une humanité) et les procédés de mise en scène de Dumont, ici à la fois plus proche de ses acteurs et plus apaisé.
Quant au rapport aux paysages, outre la beauté et l'ampleur du cadre, ceux-ci représentent uniquement un ressenti physique, un espace clos. Dumont les confronte aux sensations et aux pulsions de Demester et de Barbe.
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Les mots me manquaient en sortant de la salle, et si j'avais eu à parler à quelqu'un, un ami, un proche, j'en aurais été incapable.
J'ai été complètement bouleversé dès le premier plan, et ce jusqu'au dernier, d'une simplicité désarmante.
Procédés de mise en scène d'une rigueur extraordinaire
Flandres arrive à marier un mélange ardu : parler de l'intime, de la relation amoureuse dans ses aspirations, ses troubles et ses questionnements ( qui suis-je pour elle ? Et lui pour moi ? Est-on fait l'un pour l'autre ?), et de la vie des hommes loin de leurs terres, plongés dans un conflit qui les dépassent, les écrasent, les cloisonnent, leur fait perdre leur humanité comme leur dignité, les poussent au pire,
L'interprétation est formidable, que ce soit Barbe et Demester, mais tous sont bons, tous respirent cette vie difficile ( travail rigoureux dans une région avant tout ouvrière). Leurs visages, celui de Barbe comme ceux des autres adolescents ont cette humilité, ce courage, cette douceur aussi des gens simples. Je pense que c'est aussi parce que je suis très attaché à cette région, au Nord comme aux Flandres que je me suis inquiété pour leur sort, en me mettant à leur place, en me disant que l'attente pour eux devait être insupportable. On ne peut pas savoir qui reviendra ou pas. Que l'absence, le manque de l'autre, se ressent, se vit, se cristallise comme autant de moments passés qu'on pense perdus et comme autant de moments à venir qu'on a sur le coup du mal à imaginer, car devant vivre au quotidien avec l'être qui manque.
C'est magistral de bout en bout, c'est suprêmement intelligent, c'est fait avec les tripes, ça se ressent aussi avec les tripes, j'avais le coeur serré, tout le temps, les larmes aux yeux aussi.
Il y a peut-être une petite longueur pendant les séquences de combats, mais c'est vraiment pour trouver un léger défaut, dans une oeuvre qui affiche tant de qualités tout en ne paraissant jamais forcer quoi que ce soit, que ça m'impose le respect, et surtout l'admiration.
Un film d'une force inébranlable, d'un humanisme lumineux. Bruno Dumont aime ses acteurs, aime ses personnages, il n' y a aucun cynisme, aucune méchanceté. Ces garçons et ses filles sont beaux. J'ai retrouvé cet accent ch'ti ( la copine de Barbe en particulier, magnifique petite brune) que j'aime tant, alors que je sais qu'il n'est pas si apprécié que cela.
Je trouve que ce n'est ni trop long, ni pas assez, je ne voulais pas d'ellipses, et je ne voulais pas que ça se termine en même temps, j'avais envie de partager encore des moments avec eux, surtout lors des retrouvailles, de voir encore leurs visages, ces espaces, d'entendre cette tessiture de voix...
Je suis un spectateur humble, mais vous Monsieur Dumont, vous êtes un homme immense. Humainement et cinématographiquement.
9.25/10
Palme d'Or
Prix de la Mise en Scène
Et un des films de l'année, si ce n'est le film de l'année.
J'ai été complètement bouleversé dès le premier plan, et ce jusqu'au dernier, d'une simplicité désarmante.
Procédés de mise en scène d'une rigueur extraordinaire
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Flandres arrive à marier un mélange ardu : parler de l'intime, de la relation amoureuse dans ses aspirations, ses troubles et ses questionnements ( qui suis-je pour elle ? Et lui pour moi ? Est-on fait l'un pour l'autre ?), et de la vie des hommes loin de leurs terres, plongés dans un conflit qui les dépassent, les écrasent, les cloisonnent, leur fait perdre leur humanité comme leur dignité, les poussent au pire,
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L'interprétation est formidable, que ce soit Barbe et Demester, mais tous sont bons, tous respirent cette vie difficile ( travail rigoureux dans une région avant tout ouvrière). Leurs visages, celui de Barbe comme ceux des autres adolescents ont cette humilité, ce courage, cette douceur aussi des gens simples. Je pense que c'est aussi parce que je suis très attaché à cette région, au Nord comme aux Flandres que je me suis inquiété pour leur sort, en me mettant à leur place, en me disant que l'attente pour eux devait être insupportable. On ne peut pas savoir qui reviendra ou pas. Que l'absence, le manque de l'autre, se ressent, se vit, se cristallise comme autant de moments passés qu'on pense perdus et comme autant de moments à venir qu'on a sur le coup du mal à imaginer, car devant vivre au quotidien avec l'être qui manque.
C'est magistral de bout en bout, c'est suprêmement intelligent, c'est fait avec les tripes, ça se ressent aussi avec les tripes, j'avais le coeur serré, tout le temps, les larmes aux yeux aussi.
Il y a peut-être une petite longueur pendant les séquences de combats, mais c'est vraiment pour trouver un léger défaut, dans une oeuvre qui affiche tant de qualités tout en ne paraissant jamais forcer quoi que ce soit, que ça m'impose le respect, et surtout l'admiration.
Un film d'une force inébranlable, d'un humanisme lumineux. Bruno Dumont aime ses acteurs, aime ses personnages, il n' y a aucun cynisme, aucune méchanceté. Ces garçons et ses filles sont beaux. J'ai retrouvé cet accent ch'ti ( la copine de Barbe en particulier, magnifique petite brune) que j'aime tant, alors que je sais qu'il n'est pas si apprécié que cela.
Je trouve que ce n'est ni trop long, ni pas assez, je ne voulais pas d'ellipses, et je ne voulais pas que ça se termine en même temps, j'avais envie de partager encore des moments avec eux, surtout lors des retrouvailles, de voir encore leurs visages, ces espaces, d'entendre cette tessiture de voix...
Je suis un spectateur humble, mais vous Monsieur Dumont, vous êtes un homme immense. Humainement et cinématographiquement.
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Et un des films de l'année, si ce n'est le film de l'année.
Je vote pour Victoria Romanova
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Très belle critique, et un avis que je partage en grande partie. Certes, je n'ai sans doute pas été aussi dithyrambique mais les films de Dumont sont de ceux qui laissent une impression durable et ne demandent qu'à être revus et réévalués.Jordan White a écrit :
le tout avec une rare ambition, avec un portrait de l'homme proche du documentaire, des séquences d'assaut à la fois révulsantes ( les crimes commis) et fascinantes ( de vrais ballets chorégraphiés qui m'ont saisi par leur intensité, d'autant que j'ai eu une trouille bleue des armes à feu).
L'interprétation est formidable, que ce soit Barbe et Demester, mais tous sont bons, tous respirent cette vie difficile ( travail rigoureux dans une région avant tout ouvrière). Leurs visages, celui de Barbe comme ceux des autres adolescents ont cette humilité, ce courage, cette douceur aussi des gens simples. Je pense que c'est aussi parce que je suis très attaché à cette région, au Nord comme aux Flandres que je me suis inquiété pour leur sort, en me mettant à leur place, en me disant que l'attente pour eux devait être insupportable. On ne peut pas savoir qui reviendra ou pas. Que l'absence, le manque de l'autre, se ressent, se vit, se cristallise comme autant de moments passés qu'on pense perdus et comme autant de moments à venir qu'on a sur le coup du mal à imaginer, car devant vivre au quotidien avec l'être qui manque.
Un film d'une force inébranlable, d'un humanisme lumineux. Bruno Dumont aime ses acteurs, aime ses personnages, il n' y a aucun cynisme, aucune méchanceté. Ces garçons et ses filles sont beaux. J'ai retrouvé cet accent ch'ti ( la copine de Barbe en particulier, magnifique petite brune) que j'aime tant, alors que je sais qu'il n'est pas si apprécié que cela.
Je trouve que ce n'est ni trop long, ni pas assez, je ne voulais pas d'ellipses, et je ne voulais pas que ça se termine en même temps, j'avais envie de partager encore des moments avec eux, surtout lors des retrouvailles, de voir encore leurs visages, ces espaces, d'entendre cette tessiture de voix...
Je trouve en effet très important de souligner la proximité de Dumont par rapport à ses acteurs (alors qu'il est d'ailleurs souvent accusé de distance, voire de cynisme hautain). Il donne à ressentir la souffrance des êtres, des corps, des visages, tout en cristallisant des besoins affectifs, immenses dans Flandres.
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Joe tu as très bien exprimé ce qui fait de Flandres un film exceptionnel : un film mue par une envie de vivre qui n'exulte que dans les tous derniers instants. Ce qui sur le papier paraît simple et que Dumont transforme en état de grâce.
Je ne sais pas pourquoi on parle d'ailleurs de gens minés par une certaine inhumanité, ou qui manquent d'humanité. Ce sont des hommes et des femmes. C'est leur langage ? Leurs paroles à peine perceptibles ? La musicalité de leur langue, de leur patois qui font dire ça ?
Quelles que soient les critiques que l'on peut émettre sur ce film, il y a cette phrase terrible que j'ai lue, apparemment après la projection à Cannes, c'est l'attaque la plus violente émise à mon sens, bien pire que toutes les réserves de Murat et autres :
"Ces gens ne méritent pas qu’on leur consacre un film…"
Je peux comprendre sans aucun souci que le film provoque un rejet, qu'on s'y ennuie si on accroche pas tout de suite à ce rythme qui semble émollient mais qui ne l'est je ne pense pas en fin de compte. Mais là, c'est gratuit et méchant.
Ces gens sont au contraire pour moi parmi les plus chaleureux, les plus simples, les plus gentils qui soient.
Je les aiment.
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Je ne sais pas pourquoi on parle d'ailleurs de gens minés par une certaine inhumanité, ou qui manquent d'humanité. Ce sont des hommes et des femmes. C'est leur langage ? Leurs paroles à peine perceptibles ? La musicalité de leur langue, de leur patois qui font dire ça ?
Quelles que soient les critiques que l'on peut émettre sur ce film, il y a cette phrase terrible que j'ai lue, apparemment après la projection à Cannes, c'est l'attaque la plus violente émise à mon sens, bien pire que toutes les réserves de Murat et autres :
"Ces gens ne méritent pas qu’on leur consacre un film…"
Je peux comprendre sans aucun souci que le film provoque un rejet, qu'on s'y ennuie si on accroche pas tout de suite à ce rythme qui semble émollient mais qui ne l'est je ne pense pas en fin de compte. Mais là, c'est gratuit et méchant.
Ces gens sont au contraire pour moi parmi les plus chaleureux, les plus simples, les plus gentils qui soient.
Je les aiment.
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C'est le genre de propos qui me met le plus en rage.Jordan White a écrit :"Ces gens ne méritent pas qu’on leur consacre un film…"
Je crois que même Dumont n'arriverait pas à exprimer "l'inhumanité" d'une telle réaction.
La passion te fait oublier les règles les plus élémentaires de l'orthographe.Jordan White a écrit :Je les aiment.
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Jordan White a écrit :Les mots me manquaient en sortant de la salle, et si j'avais eu à parler à quelqu'un, un ami, un proche, j'en aurais été incapable.
J'ai été complètement bouleversé dès le premier plan, et ce jusqu'au dernier, d'une simplicité désarmante.
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cadrages faisant passer les plans pour des tableaux s'animant sous nos yeux, jeu réaliste des acteurs (encore des non professionnels je crois, ils m'ont tous touchés en tout cas), photo à tomber à la renverse, scénario et dialogues dotés d'une écriture limpide, avec des mots placés là où il faut, une gestion des silences fabuleuse.
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Flandres arrive à marier un mélange ardu : parler de l'intime, de la relation amoureuse dans ses aspirations, ses troubles et ses questionnements ( qui suis-je pour elle ? Et lui pour moi ? Est-on fait l'un pour l'autre ?), et de la vie des hommes loin de leurs terres, plongés dans un conflit qui les dépassent, les écrasent, les cloisonnent, leur fait perdre leur humanité comme leur dignité, les poussent au pire,
le tout avec une rare ambition, avec un portrait de l'homme proche du documentaire, des séquences d'assaut à la fois révulsantes ( les crimes commis) et fascinantes ( de vrais ballets chorégraphiés qui m'ont saisi par leur intensité, d'autant que j'ai eu une trouille bleue des armes à feu).
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L'interprétation est formidable, que ce soit Barbe et Demester, mais tous sont bons, tous respirent cette vie difficile ( travail rigoureux dans une région avant tout ouvrière). Leurs visages, celui de Barbe comme ceux des autres adolescents ont cette humilité, ce courage, cette douceur aussi des gens simples. Je pense que c'est aussi parce que je suis très attaché à cette région, au Nord comme aux Flandres que je me suis inquiété pour leur sort, en me mettant à leur place, en me disant que l'attente pour eux devait être insupportable. On ne peut pas savoir qui reviendra ou pas. Que l'absence, le manque de l'autre, se ressent, se vit, se cristallise comme autant de moments passés qu'on pense perdus et comme autant de moments à venir qu'on a sur le coup du mal à imaginer, car devant vivre au quotidien avec l'être qui manque.
C'est magistral de bout en bout, c'est suprêmement intelligent, c'est fait avec les tripes, ça se ressent aussi avec les tripes, j'avais le coeur serré, tout le temps, les larmes aux yeux aussi.
Il y a peut-être une petite longueur pendant les séquences de combats, mais c'est vraiment pour trouver un léger défaut, dans une oeuvre qui affiche tant de qualités tout en ne paraissant jamais forcer quoi que ce soit, que ça m'impose le respect, et surtout l'admiration.
Un film d'une force inébranlable, d'un humanisme lumineux. Bruno Dumont aime ses acteurs, aime ses personnages, il n' y a aucun cynisme, aucune méchanceté. Ces garçons et ses filles sont beaux. J'ai retrouvé cet accent ch'ti ( la copine de Barbe en particulier, magnifique petite brune) que j'aime tant, alors que je sais qu'il n'est pas si apprécié que cela.
Je trouve que ce n'est ni trop long, ni pas assez, je ne voulais pas d'ellipses, et je ne voulais pas que ça se termine en même temps, j'avais envie de partager encore des moments avec eux, surtout lors des retrouvailles, de voir encore leurs visages, ces espaces, d'entendre cette tessiture de voix...
Je suis un spectateur humble, mais vous Monsieur Dumont, vous êtes un homme immense. Humainement et cinématographiquement.
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Et un des films de l'année, si ce n'est le film de l'année.
ça fait chaud au coeur de lire cela !!! Welcome amigo !!!
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Je suis d accord avec vous tous le film Flandres de Dumont est l un des plus beau films actuel. Il prend vraiment par les sentiment et montre de façon flagrante l'absurdite de la guerre ainsi que l'absurdité des coportements humains pendant cette periodes. C'est un film très très fort
Merci à ce grand cineaste qu'est Dumont
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Admirable ! Après La Vie de Jésus et L'humanité, Dumont confirme son talent et son style unique en radicalisant encore son cinéma sans pour autant le rendre plus abscons mais au contraire encore plus maîtrisé. A la fois bestial, viscéral, violent mais aussi bouleversant et humain... Mais je m'arrête là car Tronche, Jordan et Joe Wilson ont dit bien mieux que je ne le ferais ce que je pense de cette immense réussite.