Yves Boisset

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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La Scoumoune
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Re: Yves Boisset

Message par La Scoumoune »

Tout dépend de ton niveau d'exigence.
Pour ma part , j'avais considéré à l'époque de l'achat que les conditions de visionnage étaient très bonnes. Rien qui soit en tout cas de nature à gâcher le plaisir.
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tindersticks
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Re: Yves Boisset

Message par tindersticks »

La Scoumoune a écrit : 15 déc. 22, 19:52 Tout dépend de ton niveau d'exigence.
Pour ma part , j'avais considéré à l'époque de l'achat que les conditions de visionnage étaient très bonnes. Rien qui soit en tout cas de nature à gâcher le plaisir.
Je suis pas non plus super exigent.
Je ne veux juste pas me retrouver avec un truc horrible.
Je vais passer a la caisse.
En tout cas, merci a toi. :wink:

Edit, j'arrive pas a mettre l'accent sur le a.
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La Scoumoune
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Re: Yves Boisset

Message par La Scoumoune »

Non ce n'est pas horrible loin de là , sinon j'aurai tiqué à l'époque et je m'en souviendrais encore.
Tiens tu me donnes envie de le remettre dans la platine. :)
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La Scoumoune
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Re: Yves Boisset

Message par La Scoumoune »

La Scoumoune a écrit : 15 déc. 22, 19:59 Non ce n'est pas horrible loin de là , sinon j'aurai tiqué à l'époque et je m'en souviendrais encore.
Tiens tu me donnes envie de le remettre dans la platine. :)
Je viens de refaire un essai sur les 10 premières minutes.
Ca a quand même prix un coup de vieux sur la définition.
Je trouve les plans larges assez flous.
A l'époque de la sortie de ce DVD , je n'avais pas d'écran 4K.
J'imagine que ça joue.
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Jeremy Fox
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Re: Yves Boisset

Message par Jeremy Fox »

Chronique de La Femme flic
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innaperfekt_
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Re: Yves Boisset

Message par innaperfekt_ »

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L'Attentat (1972)

Quel chef d'oeuvre. Une représentation absolument incroyablement intelligente des limites du militantisme, des idéaux politiques et des relations humaines. J'ignorais même l'affaire et l'évènement réel qui est raconté ici (on apprend des horreurs tous les jours). Boisset nous offre un enchevêtrement parfait de récit de fiction et de film dossier dans un thriller politique sublime. Rarement vu un anti-héros aussi bien écrit dans le personnage incarné par Trintignant. Ses rêves, son utopie et son insuffisance reflètent une humanité incroyable à l'écran. Sa dualité avec Sadiel est splendide. Les seconds rôles sont exquis dans ce casting somptueux, surtout Bouquet et Piccoli. J'avais pas pris un pied comme ça depuis un bail.

Federico a écrit : 25 févr. 14, 14:03 L'attentat (1972)

Impossible de me souvenir si je l'avais déjà vu ou non mais comme j'imagine qu'il n'a pas du souvent passer à la télé...
Bref, j'ai voulu voir et... pas de doute, c'est bien du Boisset. Du courage mais dilué dans un tel manque de subtilité et une mise en scène et direction d'acteurs parfois à la limite du soporifique (pour se farcir des dialogues "mumble mumble" du bout des lèvres entre Michel Bouquet et Jean-Louis Trintignant, mieux vaut avoir bu un bon litre de ristretto :roll: ) que le sujet - en soi passionnant - est en grande partie gâché.

Parce que du courage, il en fallut certainement pour aborder l'enlèvement et la disparition de Ben Barka sept ans après les (mé-)faits. Même si les personnages portent d'autres noms et que le Maroc n'est jamais cité que par la bande, presque distraitement (par Karin Schubert en escort girl, à mi-chemin de sa reine d'Espagne chez Oury et de sa glissade progressive dans le bis et le porno). En Ben Barka... pardon ! en Sadiel, Gian-Maria Volonte est un choix judicieux (dommage que son personnage qu'on imagine bouillonnant semble si passif) et son ennemi intime et ex-compagnon de combat est interprété par un Piccoli assez inquiétant. Le problème, c'est que l'ensemble est appuyé, les "vilains manipulateurs" sont très vilains et manipulateurs, les "gentils" angéliques, presque christiques. Il y a pourtant un casting trois étoiles mais Bouise est pénible en flic faussement bonasse, le personnage de journaliste de l'ORTF campé par Noiret est super ambigu (qui est-il censé représenter, au fait ?), Cremer est sous-employé... Tout ça pour ça...
Un Gavras ou un Verneuil des bons jours, un Laurent Heynemann s'en serait certainement mieux sorti mais le sujet était aussi probablement trop brûlant.
Reste à constater qu'à de rares exceptions près, les cinéastes français sont bien patauds comparés à leurs confrères américains. Même un film aussi peu sexy que Complot à Dallas (Executive Action) tourné l'année suivante par David Miller sur l'assassinat de Kennedy tient mieux la route, est moins manichéen et semble plus réaliste (ses comploteurs agissent froidement, en hommes d'affaires, sans états d'âmes, cynisme ni même humour noir).

Un film qui n'a que le mérite d'exister, ce qui n'est pas rien. A voir aussi parce qu'il est émouvant de croiser Jean Seberg dans un rôle proche de ce qu'elle fut réellement, parce que Trintignant et Roy Scheider se confrontèrent la même année sur le brillant Un homme est mort de Jacques Deray (et que ça fait 1 partout, la balle au centre, si je puis dire :wink: ), pour la belle idée d'utilisation des premiers mots des Confessions d'un opiomane anglais de Thomas de Quincey et enfin, pour l'amusant nom que Trintignant donne à sa société :


"Multimédia, qu'est-ce que ça veut dire ? Ce n'est même pas du latin correct..." lui demande Jean Seberg
"Et alors ? Les médias, tout le monde croit que c'est américain et tout le monde comprend ce que ça veut dire..." :mrgreen:
Je te rejoins sur la passivité de Gian Maria Volonté en leader d'opposition, pas la plus grande interprétation de l'acteur, évidemment. Mais ce regard entre lui et Trintignant dans la villa du truand pardonne toutes les imperfections du rôle, non ? C'est un plan absolument merveilleux.
Pour le reste, pas sûr que tu aies saisis toute la complexité de l'écriture de Darien et de tous les autres personnages quand tu évoques du manichéisme dans le récit. On pourrait pas plus être à côté dans ce film, où l'imperfection et donc l'humanité de tous les personnages sont si bien montrés. Le militantisme est justement manichéen mais l'Homme lui, ne l'est jamais. C'est en tout cas l'exégèse que j'en fais ici.

- Moi je ne suis chez moi nulle part.
- Tandis que moi, je sais quand je suis chez moi. Rien qu'au soleil, au gout de l'eau, au bruit de la rue. Je ferais des compromis avec le Diable, pour retrouver tout ça.
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innaperfekt_
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Re: Yves Boisset

Message par innaperfekt_ »

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Un condé (1970)

Formidable polar noir de Boisset, encore un. Les grandes thématiques humanistes du cinéaste sont encore ici. Boisset est l'un des seuls à réussir à filmer la nuance, le recul, l'imperfection des hommes avec autant de brio, un réalisateur de la pluralité à son paroxysme. Les personnages se dédoublent et se doublent constamment les uns les autres dans une mécanique scénaristique brillante, une écriture au cordeau. La violence choque, pour l'époque. Le choix de Bouquet pour cette interprétation de flic désabusé est un coup de maitre. C'est génial !
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nunu
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Re: Yves Boisset

Message par nunu »

Un des ses meilleurs en effet. Et encore un film qui avait filé des sueurs au ministre de l'Intérieur de l'époque.
« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
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Re: Yves Boisset

Message par hansolo »

- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
manuderouen
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Re: Yves Boisset

Message par manuderouen »

C’est une excellente nouvelle ! 👍
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innaperfekt_
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Re: Yves Boisset

Message par innaperfekt_ »

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Espion lève-toi (1982)

Toujours un bonheur de découvrir Boisset avec ce genre de pépite. À la limite de la confusion du film noir, ce récit d'espionnage truculent où tout n'est que jeux de dupe s'avère impérial et jouissif. Sur une idée d'adaptation de Michel Audiard, Boisset amène l'efficacité de sa narration et un casting grandiose, en opposant habilement Ventura et Piccoli dans deux rôles qui semblent taillés pour eux sur mesure. Boisset appelle toutes ses marottes habituelles, entre pouvoir corrompu et immoral, héros désabusés et ambigus et fatalisme collant et catégorique. Les dialogues d'Audiard sont du pain béni, le thème de Morricone est d'une justesse incroyable avec le récit. Un film tortueux et jubilatoire.
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