Vous reprendrez bien une louchette de reviews de films d'horreur ?
The Brotherhood of Satan (Bernard McEveety - 1971)
Alors là, si je m'attendais à ça...
Moi qui pensais tomber sur un truc sympa mais un peu pépère et vieillot, quelle surprise que de tomber finalement sur un vrai film d'angoisse, à l'atmosphère lourde et pesante jouant parfaitement sur les silences (le premier quart d'heure est quasiment muet), et faisant la part belle à une mise en scène très travaillée, qui multiplie les cuts brutaux et malaisants.
Tout ça pour mettre en valeur la bizarrerie de cette petite ville américaine dont les quelques habitants ne peuvent étrangement pas s'échapper, car sous le contrôle d'une confrérie vouant un culte à Satan (d'où le titre). J'ai plus d'une fois pensé à
The Appointment (un de mes gros chocs de 2022) mais aussi à Lynch, avec ces vieux au visage étrangement gris, comme déjà morts, et aux sourires grimaçants.
Les 10 dernières minutes sont complètement dingues, avec notamment une apparition aussi soudaine que glaçante d'un chevalier en armure noire.
Et puis il y a L.Q. Jones, également producteur du film. Ici sans moustache (ce qui le fait pas mal ressembler à Eddy Mitchell, bizarrement) mais tout en charisme placide. Ça me fait toujours plaisir de le voir, celui-là.
Non vraiment, quel film étonnant.
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The Invisible Maniac (Adam Rifkin - 1990)
Dans le making of intitulé "Fast, Cheap and Out Of Sight" dispo dans l'excellente édition Vinegar Syndrome sortie il y a peu, Adam Rifkin avoue directement que tout le monde savait dès le départ que le film serait médiocre. Mais l'idée principale n'était pas là, puisqu'il s'agissait avant tout de se marrer en faisant un film d'exploitation à base de "boobs & blood".
Mission accomplie !
Alors oui c'est idiot, oui c'est bourré de jeux de mots lamentables, de situations ubuesques et d'acteurs/actrices aux talents limités...mais comme promis, c'est aussi bourré de meurtres graphico-rigolos et surtout : de boobs. Plein de boobs. Et des petits culs, aussi.
Quel sacré polisson, ce Adam Rifkin. Comment ne pas l'aimer ?
Même chose pour ce film, donc : c'est idiot et ça n'a aucun sens, mais comment ne pas l'aimer ?
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- BOOBS
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Flesh Eating Mothers (James Aviles Martin - 1988)
Qu'est-ce qu'on peut espérer d'un film portant le doux titre de
Flesh Eating Mothers ? Je veux dire, autre que du gore cheap mais inventif et rigolo, des comédiens amateurs qui font ce qu'ils peuvent avec le peu qu'ils ont, un rythme bancal comme c'est pas permis, mais beaucoup d'amour pour le genre ? Et surtout des mamans qui mangent de la chair humaine, évidemment ?
Pas grand-chose de plus. Et c’est pile ce que ce film m’a proposé. Ce qui est déjà pas mal pour moi, qui ai retrouvé ici un peu de cette vibe à la
Bad Taste, même s'il y a clairement moins de talents à l'œuvre.
Mais parfois c'est pas si grave, on n'en demande pas plus que ça et on apprécie gentiment cette petite 1h30 qui sent bon les années 80 et le do-it-yourself - d’autant plus que malgré le peu de moyens, certains effets prosthétiques restent relativement impressionnants.
Sympathique mais tout de même réservé aux fans hardcore de ce type de films de genre à petit budget.
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Killer's Delight (Jeremy Hoenack - 1978)
Le genre de films qui ressemble à pas grand-chose, mais qui m'évoque quand même tout plein de ressemblances assez rigolotes.
Déjà, ça ressemble terriblement (du moins au début) à une série télé de la fin des années 70, de celles que je regardais en boucle dans les années 80 quand j'étais gardé par ma grand-mère.
Sauf que petit à petit, la mise en scène propose de plus en plus de trouvailles visuelles plutôt sympas, en démontrant une certaine cruauté envers certains personnages.
Pour ce qui est des autres ressemblances, j'aime bien ce personnage de flic qui a l'air d'un mix un peu foirax entre Peter Fonda, Robert Burke et John Saxon. Ça donne une tête de flic bourru typique, pas très bon acteur, mais très charismatique et que l'on prend plaisir à suivre pendant près de 1h30.
Mais la meilleure des ressemblances, c'est celle du serial killer. Malgré une multitude de déguisements ridicules, le type ressemble trait pour trait à Joe Pantoliano. C'en est franchement troublant, tellement c'est le même mec.
Accessoirement, c'est un sacré salopard avec des mummy et daddy issues assez clichés, mais qui ne plaisante pas lorsqu'il s'agit de liquider de la jeune femme à tour de bras.
Et pour ne rien gâcher, je suis tombé totalement amoureux de Susan Sullivan (surtout connue pour avoir squatté un paquet de séries télé), que j'ai trouvée absolument radieuse, lumineuse et au jeu incroyablement naturel.
Donc rien que pour tout ça, ce petit film de serial killer qui n'a rien d'inoubliable aura fait ma soirée.
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Sick (John Hyams - 2022)
Il aura donc fallu que j'attende le générique de fin pour apprendre que le film que je venais de voir avait été scénarisé par Kevin Williamson. Ce qui m'a fait m'exclamer
"Ah oui tiens, c'est vrai que ça y ressemblait !" (oui je suis un peu lent).
Moins meta et moins référentiel que les
Scream (et Dieu merci, quand on a vu ce que ça a donné avec le dernier opus catastrophique de la saga), on y retrouve tout de même ce ton gentiment ironique et cette structure en 3 actes, dont le dernier (pourtant pas mon préféré) pourrait presque ressembler à celui du film originel de Craven.
Ici on est vraiment dans un truc carré, efficace, condensé (83mn générique compris), qui va droit au but : on est là pour voir de jeunes gens se faire emmerder par un mystérieux tueur masqué (le film est situé en plein Covid, donc le masque du boogeyman est forcément chirurgical) dans une grande baraque isolée.
Et c'est exactement ce qu'on obtient, et même encore plus que ça. Puisque John Hyams l'a déjà prouvé sur ses films précédents (
Alone et ses 2
Universal Soldier, même s'il est un peu ridicule sur
Day of Reckoning à trop vouloir se prendre pour le Coppola de
Apocalypse Now) : le mec sait filmer l'action ! Avec un excellent sens du rythme et du montage, couplé à une gestion de l'espace qui m'a laissé plus d'une fois bouche bée, les séquences de poursuites et de combat au corps à corps sont bien percutantes comme il faut.
Le dernier tiers rentre un peu dans le rang (il est temps de dévoiler le pot aux roses et la mise en scène semble se mettre étrangement en retrait), la révélation est un peu concon et le message sous-jacent pas très finaud (même si moi aussi, j'ai un problème avec ces jeunes irresponsables qui faisaient nawak au plus fort de la pandémie) ; mais j'aurais presque préféré voir un autre dénouement, plus osé et jusqu'au-boutiste. Pour une fois, je crois que j'étais plutôt du côté des bad guys...
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The House on Tombstone Hill (James Riffel - 1989)
Voilà un film qui a pour titre alternatif un bien plus rigolo
Dead Dudes in the House (probablement imaginé par la Troma, qui a distribué le film à l'époque), qui aurait pu augurer d'une zombie-comédie un peu marrante. Eh bien en fait non.
On est plutôt face à un truc moooooooouuuuuuu où l'on sent que certaines scènes sans intérêt sont étirées à n'en plus finir, juste pour pouvoir atteindre au final la durée réglementaire de 1h30.
Heureusement, les quelques effets gores ont de la gueule (dont un mec se faisant longuement découper en deux par une fenêtre), et vu le budget minuscule, c'est une belle perf.
Donc ça fait un peu passer le temps, mais en dehors de ça, vraiment pas grand-chose de croustillant à se mettre sous la dent.
Ah si ! Quand même un truc (qui doit être une pure coïncidence) : ça raconte l'arrivée d'une bande de jeunes dans une maison à l'abandon, qui se feront tuer un par un par une vieille mamie un peu dégueu manifestement jouée par un comédien maquillé en vieux.
Soit à peu près le pitch du
X de Ti West, en fait !