Calmos (Bertrand Blier - 1976)

[odelay]

J'avais parlé du DVD dans le top Blier : l'image est vraiment correcte, j'ai même été très étonné. Sinon erreur de jaquette qui indique 1.66 : c'est bien du 2.35 16/9. ouf

Quant au film je comprends pourquoi il s'est pris un volée de bois vert à sa sortie, surtout par les admirateur de Blier. Avec ce film, il semblait aller contre les principes anars de gauche des Valseuses. C'est typiquement le film d'un anar de droite, ce qu'est Blier en fait. Ces valeurs très franchouillardes revendiquées par les personnages principaux avec un gros majeur levé sont dites avec une telle invention dans la mise en scène et une telle audace (limite artificielle quelque fois) qu'on ne peut que les apprécier réellement maintenant car on est détaché de cette époque et on ne prend pas ça comme une déclaration sur la société d'aujourd'hui. C'était évident que le film n'allait pas trouver son public : trop hardcore et osé pour ceux qui auraient pu apprécier ce discours au premier degré et trop réac pour ceux qui avaient adoré le côté libertaire et "fuck you" des Valseuses.
En tout cas, j'ai bien ri et j'ai vraiment apprécié les 1001 idées de Blier qui, il est vrai, s'approche énormément de Bunuel et de son "charme discret". On peut aimer maintenant aimer la truculence très française de ce film sans en avoir honte.

[bronski]

Ok, je viens de voir ton post. Donc en plus c'est un autre visuel... enfin bon, qu'importe le flacon.

[absurde seance paris]

Pour info, pour ceux que ça interresse, on diffuse Calmos samedi 24/10/2009 à minuit au cinéma Le Latina à Paris en 35 mm.

A +

[Kevin95]

Calmos (Bertrand Blier)

Je ne pouvais attendre plus longtemps avant de revoir le film et de savoir si l'enthousiasme de ma découverte de Calmos était fondée.
OUF ! Calmos est bien le film foutraque, barré et génial de mes pensées. C'est avec un plaisir de fin gourmet que je revis ce "truc" (je suis désolé, je n'arrive pas à mettre un mot dessus), véritable trip fantasmo-comique pour son auteur, peut être plus proche de sa personnalité que ne pouvait l'être son film précèdent, à savoir Les Valseuses. Si la première partie est tordante grâce à un phrasé typiquement Audiardien et au jeu très inspiré des deux comédiens, la deuxième partie elle, bluffe par l'audace de la situation et le parti pris concerné du metteur en scène. Pour faire simple, Blier à imaginé une situation digne des fantasmes les plus hors du commun des hommes et s'y tient quitte à lâcher quelques spectateurs en cour de route.
Un Ovni indispensable à mes yeux.

[Profondo Rosso]

Calmos de Bertrand Blier (1976)



Très grand moments de folie furieuse comme seuls on pouvait s'en permettre dans les 70's. Jean Pierre Marielle et Jean Rochefort, las de l'oppression des femmes décide de partir en retraite dans la campagne où ils pourront en toute sérénité se laisser aller au plaisir les plus terre à terre: boire, manger, dormir... C'est sans compter sur la résistance des femmes frustrée qui décide de reprendre les choses en main de manière radicale. Ca débute comme une chronique de spleen masculin décalée avant de partir dans une escalade Rabelaisienne totalement déjantée vulgaire à souhait, bourrée d'idée folles (la coucherie à la chaîne finale ) et de dialogues d'anthologies. Marielle et Rochefort en roue libre totale s'en donne à coeur joie, tout comme le reste d'un casting plutôt presitgieux qui se lâche comme jamais : Blier truculent, Brigitte Fossey topless, Dominique Lavanant en full frontal . Un véritable ovni totalement fou, et ce n'est pas la scène final eavec nos héros prisonnier d'un vagin (re ) qui fera dire le contraire. Sans probblème le Blier le plus fou, à se demander s'il l'assume toujours aujourd'hui... 4,5/6

[Jordan White]

Je suis très fan de la période 70's de Blier, mais là rien à faire j'ai pas accroché. Sauf pour les dernières vingt minutes qui apportent paradoxalement du souffle avec la présence de personnages féminins là où le film me paraît vraiment très limité quand il n'y a que des hommes. Certaines répliques font mouche, mais une nouvelle fois quand elles sont dites par les femmes. Pour la première fois j'ai trouvé Marielle en pilotage automatique, pas vraiment convaincant, alors que Rochefort, avec sa voix de conteur tient plus du personnage hurluberlu dépassé par les évènements. L'idée intéressante étant d'en faire un homme qui attire toutes les convoitises et s'en défend ardemment en disant qu'il y a bien mieux que lui. Contrairement aux Valseuses je ne trouve pas le ton si libertaire et original que cela, mais Calmos a le désavantage de venir après et semble surtout avoir été réalisé dans la précipitation en prenant le boulevard de la provoc facile (tout est ici est graveleux de la première à la dernière image), Blier voulant jeter un pavé dans la mare, mais se rendant compte que ne pouvant aller plus loin il commence à ébaucher une guerre des sexes intéressante sur le papier qui n'aboutit pas en idées, sauf à faire entrer deux lilliputiens séniles dans un vagin (belle idée grossièrement décrite à l'image). Toute la partie à la campagne, soit grosso modo une bonne heure m'a assez vite saoulé, ce qui est rare quand je regarde un Blier qui me prend par surprises soit par la truculence du propos et des dialogues, soit par le jeu inspiré des comédiens. Brigitte Fossey a un charme très prenant, mais les autres personnages féminins sont des esquisses et ne marquent pas. Il y a des apparitions amicales comme celle de Marthe Villalonga (se dire qu'une dizaine d'années plus tard elle sera en tête d'affiche dans Maguy). Le début est intrigant, très clinique voire chirurgical, avec ce gros plan de vagin à la toison pubienne touffue, mais le film s'emballe trop dans le discours sur le grand air, le grand espace et une accumulation de poncifs misogynes de misanthropes largués et blasés. Je préfère nettement le sens du comique des Galettes de Pont-Aven ou les répliques mitraillettes de Tenue de Soirée. Ou encore l'absurde de Buffet Froid. Bien sûr il y a la provocation, déclamée par des femmes, sur fond de baise, de sexe et de violence. Pour moi un voire le Blier le plus faible. Pas envie de le revoir. En tout cas pas avant un bout de temps.

[Watkinssien]

J'avais la même réaction que Jordan White lorsque j'avais vu Calmos la première fois.

Longtemps après, je l'ai revu et j'ai beaucoup mieux apprécié, car complètement réjouissant. Et si ce qualificatif m'est apparu évident, c'est que j'ai complètement adhéré, accepté la provocation du cinéaste, dans sa plus grande mauvaise foi.

[Amarcord]

Dans le dernier "Télérama", Blier parle de Calmos (je ne savais pas ce qu'il en pensait) en ces termes : "Calmos est la grosse connerie de ma vie. Le scénario était bon, mais je n'avais, pour le tourner, ni le fric, ni les acteurs." Le journaliste lui fait alors remarquer que Marielle et Rochefort étaient pourtant très bien. Blier en convient, mais il estime quand même que "tout ça manquait de vigueur, de folie. C'était un film « kubrickien », vous savez, avec tout un univers à construire, sauf qu'on n'avait pas les moyens de Kubrick. Et que je n'avais pas son talent. Mais le talent, on s'en arrange. L'argent, jamais..."

Je donne le lien de l'entretien, à toutes fins utiles : http://www.telerama.fr/cinema/bertrand- ... ,59345.php

[1kult]

Outch, je le trouve quelque peu à côté de la plaque... Le casting de Calmos est un des plus extraordinaires qu'il ait été donné de voir dans l cinoche français... A aucun moment on se dit qu'avec ne serait-ce qu'un petit franc en plus le film aurait été mieux... Et quand il sort qu'il n'y a plus de cinéma français... Oui, mais non... Il n'a pas vu Rubber qui renoue avec ses folies ? Dommage...

Sinon la critique du film sur 1Kult, où on fait une special Blier pour la sortie du Bruit des Glaçons...

http://www.1kult.com/2011/01/14/calmos-bertrand-blier/

http://www.1kult.com/2011/01/14/critiqu ... and-blier/

Un chef d'oeuvre, on vous dit !

[EddieBartlett]

Je viens de revoir le film et la scène cultissime de la bouffe de Marielle, Rochefort et Bernard Blier avec le chanoine joué par Pierre Bertin.
Dire que Bertrand Blier avait proposé le rôle de ce chanoine à Gabin qui l'avait quasiment accepté (voir l'entretien télérama ci-avant) avant que tout capote pour une histoire de cachet.
Bertin est bien dans le film, mais si le vieux Gabin l'avait fait, il aurait terminé sa carrière en apothéose sur une scène énorme plutôt que sur "L'Année sainte" de Jean Girault la même année.
Ah misère. Quel dommage pour Gabin et pour le cinéma.

[blaisdell]

Je viens de revoir le film et la scène cultissime de la bouffe de Marielle, Rochefort et Bernard Blier avec le chanoine joué par Pierre Bertin.
Dire que Bertrand Blier avait proposé le rôle de ce chanoine à Gabin qui l'avait quasiment accepté (voir l'entretien télérama ci-avant) avant que tout capote pour une histoire de cachet.
Bertin est bien dans le film, mais si le vieux Gabin l'avait fait, il aurait terminé sa carrière en apothéose sur une scène énorme plutôt que sur "L'Année sainte" de Jean Girault la même année.
Ah misère. Quel dommage pour Gabin et pour le cinéma.

Eu égard au conservatisme de Gabin dans ses choix, surtout durant les 15 dernières années de sa carrière et de sa vie, le voir dans un tel film aurait valu son pesant de cacahuètes...

Sinon, moi qui suis plutôt fan de Blier, surtout celui des années 70-80, j'avais été déconcerté par cette énormité politiquement incorrecte découverte sur Canal +. A revoir, sachant que j'aime bien des films pas forcément aimés du cinéaste tels La femme de mon pote

[Demi-Lune]

c/c des "Commentaires sur votre film du mois" :

Calmos est un film incroyable qui pousse sa vulgarité et son épicurisme dans des cimes telles que ça en devient magnifique. Dès l'intro, la messe est dite.
J'ai été mort de rire devant l'audace et l'inventivité du scénario, complètement dingue, et devant le jeu de Marielle et Rochefort, même si certains aspects me laissent, comme souvent avec Blier, un arrière-goût amer vis-à-vis de sa représentation de la femme. Mais le film se plaçant explicitement du côté de la grosse farce, disons que ça passe ici plus facilement.
Il y a quand même toute cette partie dans le "maquis" où ça patine sévèrement mais Blier, pour une fois, sait rebondir avec une dernière partie d'anthologie (la baise à la chaîne et le vagin géant ).
Je me demande ce que les spectatrices penseraient de ce film.
Accessoirement, quitte à blasphémer, c'est une nouvelle confirmation de ce que je préfère Blier à Bunuel. Son surréalisme est encore plus fou, plus débridé.

[Père Jules]

Et quitte à encore ferrailler à ce propos, j'ai du mal à concevoir Blier comme un misogyne (pour schématiser rapidement ton propos). Faut voir la gueule des mecs qui peuplent ses films Ils ne sont pas épargner non plus. Les deux sont logés à la même enseigne.

[Watkinssien]

Et quitte à encore ferrailler à ce propos, j'ai du mal à concevoir Blier comme un misogyne (pour schématiser rapidement ton propos). Faut voir la gueule des mecs qui peuplent ses films Ils ne sont pas épargner non plus. Les deux sont logés à la même enseigne.

Je plussoie, je n'ai jamais considéré Blier et son cinéma comme misogynes. Blier a déjà mentionné à de nombreuses reprises que ses personnages pouvaient certainement l'être, et qu'il était capable d'écrire des situations et autres dialogues qu'il jugeait atroces.

[Jeremy Fox]

Sacrément culotté, souvent jubilatoire et très drôle mais, comme souvent avec Blier, je trouve qu'après le premier tiers le film commence à tourner dans le vide, à se répéter et à ne plus savoir où aller. Mais la scène de l'hôpital qui se situe vers la fin est géniale alors que les 5 dernières minutes ne m'ont pas fait vraiment rire. Bref un ensemble inégal mais je ne regrette pas de l'avoir vu car certaines séquences demeurent anthologiques (notamment les 5 premières minutes).