Kenji Mizoguchi (1898-1956)
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Sortie de "Flamme de mon amour" en Espagne courant mars dans la collection Maestros del cinema japones qui comporte des titres de Kurosawa, Ozu, Naruse, Kinoshita, Oshima...Mizoguchi (dont Les soeurs de Gion). Idéal pour ceux qui comprennent les st espagnols (prix autour de 10 euros + port sur le site de dvdgo.
Une alimentation saine dirige l'énergie sexuelle dans les parties concernées
Barbara Cartland
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je connais surtout les films de Mizo des années 50...Je compte combler quelques lacunes avec les 2 coffrets de Carlotta années 40 et 30...mais juste comme ça : L'intendant Sansho est l'un des plus beaux films du monde Comment ne pas être remué par cette fin si bouleversante ?
Ce petit mot "Pourquoi" est répandu dans tout l'univers depuis le premier jour de la création, Madame, et toute la nature crie à chaque instant à son créateur : "Pourquoi ?"
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Re: Kenji Mizoguchi
Miss Oyu (1951)
Kenji Mizoguchi évoque souvent dans ses mélodrames des femmes prises dans les très lourdes contraintes du systême social japonais, qui laisse assez peu de place aux élans du coeur. Une femme japonaise traditionnelle n'épouse pas toujours qui elle aime, ses devoirs sont ailleurs, vis-à-vis de sa famille, des dignitaires qu'elle sert, de sa belle-famille si elle est veuve... Avec Miss Oyu, il n'y fait pas exception, et nous met en avant un récit d'amours contrariés assez poignant.
La mise en scène de Mizoguchi accompagne toujours ces drames avec sensibilité et intelligence, mais je l'ai rarement autant vu insister par la signification de sa composition. Dans ses plans assez travaillés, en effet, le réalisateur ne se lasse pas d'encadrer ses personnages dans des carcans comme autant de représentations des contraintes étouffantes qui enserrent les protagonistes.
Les visages sont vus à travers une fenêtre, l'encadrement d'une porte, ou bien c'est une colonne qui découpe l'image pour "coincer" les personnages dans un petit bout du plan.
Ce qui apparait surtout, c'est que le vrai sujet du film, au delà de l'amour, est la frustration sexuelle.
Dans ce cadre, Kinuyo Tanaka, comédienne que l'on voit souvent chez Mizoguchi, est plus charmante que jamais, plus distante aussi (son personnage se détend, se libère de ses tensions, en jouant de la musique), comme dans cette séquence où elle s'habille à l'ancienne, évoquant le théâtre tragique...
Bref, ce film a le mérite d'allier une forme très exigeante à un sujet à double tension (la tragédie de l'amour contrarié, et un récit de/reflexion sur la frustration sexuelle assez audacieux, au final). Ce qui fait de Miss Oyu un film très intéressant à voir, complexe par sa portée et sa mise en scène, mais simple par son récit enlevé et romantique, et à mon sens un des meilleurs de son auteur.
Kenji Mizoguchi évoque souvent dans ses mélodrames des femmes prises dans les très lourdes contraintes du systême social japonais, qui laisse assez peu de place aux élans du coeur. Une femme japonaise traditionnelle n'épouse pas toujours qui elle aime, ses devoirs sont ailleurs, vis-à-vis de sa famille, des dignitaires qu'elle sert, de sa belle-famille si elle est veuve... Avec Miss Oyu, il n'y fait pas exception, et nous met en avant un récit d'amours contrariés assez poignant.
La mise en scène de Mizoguchi accompagne toujours ces drames avec sensibilité et intelligence, mais je l'ai rarement autant vu insister par la signification de sa composition. Dans ses plans assez travaillés, en effet, le réalisateur ne se lasse pas d'encadrer ses personnages dans des carcans comme autant de représentations des contraintes étouffantes qui enserrent les protagonistes.
Les visages sont vus à travers une fenêtre, l'encadrement d'une porte, ou bien c'est une colonne qui découpe l'image pour "coincer" les personnages dans un petit bout du plan.
Ce qui apparait surtout, c'est que le vrai sujet du film, au delà de l'amour, est la frustration sexuelle.
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Dans ce cadre, Kinuyo Tanaka, comédienne que l'on voit souvent chez Mizoguchi, est plus charmante que jamais, plus distante aussi (son personnage se détend, se libère de ses tensions, en jouant de la musique), comme dans cette séquence où elle s'habille à l'ancienne, évoquant le théâtre tragique...
Bref, ce film a le mérite d'allier une forme très exigeante à un sujet à double tension (la tragédie de l'amour contrarié, et un récit de/reflexion sur la frustration sexuelle assez audacieux, au final). Ce qui fait de Miss Oyu un film très intéressant à voir, complexe par sa portée et sa mise en scène, mais simple par son récit enlevé et romantique, et à mon sens un des meilleurs de son auteur.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Kenji Mizoguchi
Je viens de le voir aussi
C'est un beau mélodrame sans doute plus modeste que les chef d'œuvres certifiés du cinéaste mais l'histoire est écrite avec tellement de sensibilité qu'il est dur de ne pas se prendre au jeu.
Avec cette histoire d'amour à trois ( un homme amoureux d'une veuve est contraint d'épouser sa sœur. Celle-ci met son couple en recul quand elle découvre que sa sœur est aussi amoureuse de son mari ), on pourrait supposer un mélo dégoulinant de mièvrerie mais avec Mizoguchi, la finesse, la pudeur et la sobriété esquissent un drame forcement féminin. Comme souvent chez le cinéaste, seul vraiment les femmes sont dignes d'intérêt et l'unique homme majeur de l'histoire subit les événements sans chercher à les provoquer à l'inverse de Miss Oyu et sa sœur.
On pourrait presque dire que la vraie histoire d'amour du film, c'est entre les 2 sœurs. Le sacrifice auquel elle se livrent l'une envers l'autre étant plus poignant que le déchirement de l'homme d'autant que l'acteur est (volontairement ? ) fade.
C'est toute fois la faiblesse du film : de manquer d'ampleur et de souffle. Le drame est certes intimiste, loin de ses autres réalisations où l'Histoire se croise avec les déchirements personnels, mais la mise en scène de Mizoguchi est plus effacé qu'à l'accoutumée. Les travellings majestueux qui ont fait sa réputation sont plus rares ( mais toujours sublimes quand ils sont à l'image ) et le cinéaste joue plutôt sur des cadres fixes tous aussi parfaitement composés mais l'émotion en demeure un peu étouffer de ce fait.
On est donc pris de compassion pour les personnages mais on ne vibre pas vraiment avec eux. Malgré ça, Miss Oyu n'est à aucun moment ennuyeux ou long, c'est un film qui repose avant tout sur les relations entre les personnages écrit avec justesse et sur la critique qu'il fait des mentalités coincées par les traditions.
C'est un beau mélodrame sans doute plus modeste que les chef d'œuvres certifiés du cinéaste mais l'histoire est écrite avec tellement de sensibilité qu'il est dur de ne pas se prendre au jeu.
Avec cette histoire d'amour à trois ( un homme amoureux d'une veuve est contraint d'épouser sa sœur. Celle-ci met son couple en recul quand elle découvre que sa sœur est aussi amoureuse de son mari ), on pourrait supposer un mélo dégoulinant de mièvrerie mais avec Mizoguchi, la finesse, la pudeur et la sobriété esquissent un drame forcement féminin. Comme souvent chez le cinéaste, seul vraiment les femmes sont dignes d'intérêt et l'unique homme majeur de l'histoire subit les événements sans chercher à les provoquer à l'inverse de Miss Oyu et sa sœur.
On pourrait presque dire que la vraie histoire d'amour du film, c'est entre les 2 sœurs. Le sacrifice auquel elle se livrent l'une envers l'autre étant plus poignant que le déchirement de l'homme d'autant que l'acteur est (volontairement ? ) fade.
C'est toute fois la faiblesse du film : de manquer d'ampleur et de souffle. Le drame est certes intimiste, loin de ses autres réalisations où l'Histoire se croise avec les déchirements personnels, mais la mise en scène de Mizoguchi est plus effacé qu'à l'accoutumée. Les travellings majestueux qui ont fait sa réputation sont plus rares ( mais toujours sublimes quand ils sont à l'image ) et le cinéaste joue plutôt sur des cadres fixes tous aussi parfaitement composés mais l'émotion en demeure un peu étouffer de ce fait.
On est donc pris de compassion pour les personnages mais on ne vibre pas vraiment avec eux. Malgré ça, Miss Oyu n'est à aucun moment ennuyeux ou long, c'est un film qui repose avant tout sur les relations entre les personnages écrit avec justesse et sur la critique qu'il fait des mentalités coincées par les traditions.
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Re: Kenji Mizoguchi
Existe-t-il un comparatif, même sommaire entre les éditions FSF et les Opening ? Qui permettrait de guider vers d'éventuels réachats?
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Re: Kenji Mizoguchi
Il me semble que les masters utilisés sont les mêmes.
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Re: Kenji Mizoguchi
Non, j'ai souvent lu ici ou là des appréciations en faveur des masters FSF.-Kaonashi Yupa- a écrit :Il me semble que les masters utilisés sont les mêmes.
- k-chan
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Re: Kenji Mizoguchi
Pareil. D'ailleurs je recopie un message de David Locke sur la question :Sergius Karamzin II a écrit :Non, j'ai souvent lu ici ou là des appréciations en faveur des masters FSF.-Kaonashi Yupa- a écrit :Il me semble que les masters utilisés sont les mêmes.
David Locke a écrit :Le double DVD Les Amants Crucifiés et L'Intendant Sansho (vendu avec un livre à l'époque de mon achat) est incontournable. En effet, c'est superbe - je parle de qualité d'image autant que des films - à tomber à la renverse!k-chan a écrit : Ah ouais ?
Ca donne quoi par rapport aux dvd opening ?
Sinon, je crois savoir que La Rue de la Honte était déjà en excellent état chez Opening, ce qui est le cas chez FSF. Si j'adore le dernier film du maître, j'ai un peu de mal avec L'Impératrice Yang Kwei Fei dont la colorimétrie me gêne. Cela dit, la définition est excellente et les défauts de pellicule sont quasi absents...
Je n'ai pas pris l'autre film en couleurs de Mizoguchi, Le Héros Sacrilège, car je me doute que les couleurs qui me gênent dans le film précédent seront aussi présentes ici. Il s'agit sans doute des limites techniques de la pellicule japonaise de l'époque (se rappeler que Kurosawa de son côté ne tournera son premier film en couleurs qu'en 1970...). En plus, j'ai déjà le doc proposé en supplément sur cette édition (présent sur le Criterion des Contes de la Lune Vague!).
- k-chan
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Re: Kenji Mizoguchi
Et concernant Les Contes de la lune vague après la pluie, FSF semble avoir une copie restaurée :
Voir ici http://www.films-sans-frontieres.fr/lescontesdelalune/
Voir ici http://www.films-sans-frontieres.fr/lescontesdelalune/
Dernière modification par k-chan le 13 mars 08, 16:09, modifié 1 fois.
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Re: Kenji Mizoguchi
On n'est pas beaucoup plus avancé. Help Classik!
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Re: Kenji Mizoguchi
Petit comparatif de Miss Oyu, pas forcément fait de façon idéale puisque les captures viennent de 2 personnes (Cathy (FSF) et moi (Opening) - nous n'avons pas forcément les mêmes réglages, d'où la grosse différence de contraste, je pense), mais on peu tout de même déjà voir des différences entre les 2 images (netteté et cadrage). Le mieux et d'enregistrer les images sur son ordi et de les regarder l'une sur l'autre :
Dvd FSF légèrement plus net, mais malheureusement zoomé, par rapport au Opening.
FSF
Opening
FSF
Opening
FSF
Opening
FSF
Opening
FSF
Opening
FSF
Opening
Dvd FSF légèrement plus net, mais malheureusement zoomé, par rapport au Opening.
FSF
Opening
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Opening
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Opening
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FSF
Opening
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Re: Kenji Mizoguchi
Dans une des médiathèque de ma ville, ils ont les dvd FSF de L'intendant Sansho et Les amant crucifiés. Quand je pourrai, j'irai les emprunter et je ferai des comparatifs.
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Re: Kenji Mizoguchi
Merci
Bon, va va encore je ne regrette pas trop d'avoir les coffrets Opening.
Par contre autant je trouve les opening surexposées, autant les FSF me paraissent sombres
Bon, va va encore je ne regrette pas trop d'avoir les coffrets Opening.
Par contre autant je trouve les opening surexposées, autant les FSF me paraissent sombres
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Re: Kenji Mizoguchi
Pour mes captures (Opening), J'ai utilisé WinDVD, réglé par défaut. Pour les captures de Cathy, comme je l'ai dit, Il se peut qu'elle ait utilisé un autre logiciel (ou le même, mais avec un réglage différent)... Il est probable que si les captures FSF venaient de moi (mais je n'ai que le dvd Opening), la différence de luminosité ne serait pas aussi importante.bruce randylan a écrit :Par contre autant je trouve les opening surexposées, autant les FSF me paraissent sombres
Mais j'ai trouvé judicieux, malgré cela, de poster ce comparatif, car il permet au moins constater des différences de netteté et de cadrage.