Hal Ashby (1929-1988)
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- MrSteph
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Petit remontage de topic, après avoir maté plusieurs films du bonhomme. Il était identifié depuis longtemps sans trop savoir comment tirer le fil de sa filmo. Le bouquin de Biskind a achevé les présentations, et m'a donné envie de me plonger rapidement dans l'oeuvre du deuxième HAL le plus connu du cinéma américain. Voici mon classement :
1/ The Last Detail - Très touchant, avec cette saveur doux/amère qu'on retrouve dans plusieurs films d'Ashby. La sensation d'un affranchissement qui monte en puissance au long du film, au détail près que sa fin est annoncée. De ce paradigme, se pose la question du "A quoi bon ?", assez symbolique des 70s, et de la vie en générale. C'est finalement à cette universalité, enfantée par une économie de moyens et de mise-en-scène que j'attribue le succès du film. Et évidemment à la folie intériorisée et à peine apprivoisée de Jack Nicholson.
2/ Harold & Maude - Film plus optimiste, mais teintée du même déphasage d'un individu par rapport à son environnement. C'est assez curieux, car je ressens presque une proximité d'Ashby avec l'esprit d'un certain cinéma européen des années 50s/60s, transposée dans l'Amérique d'après-guerre. Avec une mentalité qui se veut frondeuse, mais embourbée dans une forme encore très américaine. Je trouve que c'est dans ce film que cela se ressent le plus. L'histoire reste au demeurant très touchante, et le duo de comédiens très juste. Même si très envahissante, la musique de Cat Stevens reste un réel plaisir à mes oreilles.
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3/ Being There - C'est tout frais, ça date de ce matin. Très agréable même si légèrement moins touché émotionnellement que les deux films pré-cités. ça reste en tête des récits répondant à l'archétype du candide (le trait d'union en Capra et Forrest Gump), et une certaine force tranquille se dégage de la mise-en-scène, jusqu'au plan final virant presque au fantastique. De manière générale, c'est un peu ce que je retiens d'Hashby, un iconoclasme intériorisé sans haine, ni violence, dont la manifestation se fait dans l'intimité. J'ai l'impression que le personnage de Chance est la réparation que fait l'auteur au cynisme qui l'entoure. Assez touchant, je n'ai en revanche (contrairement à certains messages antérieurs de ce topic) pas été très sensible au personnage interprété par Shirley Maclaine qui est pourtant une actrice que j'adore.
4/ Coming Home - J'ai un peu de mal à rentrer dans le film, peut-être étais-je trop concentré à essayer de deviner où il nous emmenait, qu'à le regarder (l'utilisation un peu abusive de musiques populaires de l'époque n'a pas aidé à diminuer ma distance avec le film. Je trouve également que Jon Voight commence sur un registre de jeu légèrement excessif). Pourtant sans crier gare, je ne me suis attaché à la personnalité de Sally magnifiquement interprétée par Jane Fonda et je suis finalement rentré dans le film pour en ressentir toute sa tension et sa mélancolie. Le montage alterné de la scène finale est magnifique. Et Jon Voight remet totalement les points sur les i au fil du prestation
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5/ Shampoo - Comme beaucoup ici, j'ai été un peu déçu par Shampoo qui a pourtant vocation à incarner un des sommets du Nouvel Hollywood. Je ne comprenais pas totalement sur quel pied danser, notamment en ce qui concerne la caractérisation des personnages. Paradoxalement, le gloubi-boulga tonal de Shampoo lui donne une certaine identité. Probablement symptomatique du flou engendré par le passage d'une époque à une autre, et d'un pays qui ne comprend plus totalement où il se positionne. La scène finale est (encore) superbe !
En dehors de Bound to Glory, y'a pas grand chose d'autre qui me donne très envie chez le réalisateur (qui est officiellement le sosie du Pr Raoult )
1/ The Last Detail - Très touchant, avec cette saveur doux/amère qu'on retrouve dans plusieurs films d'Ashby. La sensation d'un affranchissement qui monte en puissance au long du film, au détail près que sa fin est annoncée. De ce paradigme, se pose la question du "A quoi bon ?", assez symbolique des 70s, et de la vie en générale. C'est finalement à cette universalité, enfantée par une économie de moyens et de mise-en-scène que j'attribue le succès du film. Et évidemment à la folie intériorisée et à peine apprivoisée de Jack Nicholson.
2/ Harold & Maude - Film plus optimiste, mais teintée du même déphasage d'un individu par rapport à son environnement. C'est assez curieux, car je ressens presque une proximité d'Ashby avec l'esprit d'un certain cinéma européen des années 50s/60s, transposée dans l'Amérique d'après-guerre. Avec une mentalité qui se veut frondeuse, mais embourbée dans une forme encore très américaine. Je trouve que c'est dans ce film que cela se ressent le plus. L'histoire reste au demeurant très touchante, et le duo de comédiens très juste. Même si très envahissante, la musique de Cat Stevens reste un réel plaisir à mes oreilles.
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3/ Being There - C'est tout frais, ça date de ce matin. Très agréable même si légèrement moins touché émotionnellement que les deux films pré-cités. ça reste en tête des récits répondant à l'archétype du candide (le trait d'union en Capra et Forrest Gump), et une certaine force tranquille se dégage de la mise-en-scène, jusqu'au plan final virant presque au fantastique. De manière générale, c'est un peu ce que je retiens d'Hashby, un iconoclasme intériorisé sans haine, ni violence, dont la manifestation se fait dans l'intimité. J'ai l'impression que le personnage de Chance est la réparation que fait l'auteur au cynisme qui l'entoure. Assez touchant, je n'ai en revanche (contrairement à certains messages antérieurs de ce topic) pas été très sensible au personnage interprété par Shirley Maclaine qui est pourtant une actrice que j'adore.
4/ Coming Home - J'ai un peu de mal à rentrer dans le film, peut-être étais-je trop concentré à essayer de deviner où il nous emmenait, qu'à le regarder (l'utilisation un peu abusive de musiques populaires de l'époque n'a pas aidé à diminuer ma distance avec le film. Je trouve également que Jon Voight commence sur un registre de jeu légèrement excessif). Pourtant sans crier gare, je ne me suis attaché à la personnalité de Sally magnifiquement interprétée par Jane Fonda et je suis finalement rentré dans le film pour en ressentir toute sa tension et sa mélancolie. Le montage alterné de la scène finale est magnifique. Et Jon Voight remet totalement les points sur les i au fil du prestation
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5/ Shampoo - Comme beaucoup ici, j'ai été un peu déçu par Shampoo qui a pourtant vocation à incarner un des sommets du Nouvel Hollywood. Je ne comprenais pas totalement sur quel pied danser, notamment en ce qui concerne la caractérisation des personnages. Paradoxalement, le gloubi-boulga tonal de Shampoo lui donne une certaine identité. Probablement symptomatique du flou engendré par le passage d'une époque à une autre, et d'un pays qui ne comprend plus totalement où il se positionne. La scène finale est (encore) superbe !
En dehors de Bound to Glory, y'a pas grand chose d'autre qui me donne très envie chez le réalisateur (qui est officiellement le sosie du Pr Raoult )
- ewo
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Il y en a même qui le trouvent rincé...
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Comment te dire... Même Dunn aurait hésité à la faire
(...mais il l'aurait faite quand même)
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
En même temps je n'ai été brillant qu'une seule fois à tes yeux
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- MrSteph
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Elle est validée, bien qu'un peu tirée par les cheveux !
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Bound for Glory est effectivement superbe.
Mais quand tu auras vu celui-là et son tout premier The Landlord (qui sort bientôt chez Radiance), c'est-à-dire toute sa filmographie des 70's quasiment immaculée, on pourra dire que tu auras malheureusement vu l'essentiel de l'œuvre de Hal Ashby. Je n'ai pas encore vu Second-Hand Hearts, Lookin' to Get Out et The Slugger's Wife, qui ont piètre réputation, en revanche j'ai vu 8 Million Ways to Die, qui sentait bel et bien la fin...
Donc Ashby = les années 70. Et c'est sans doute selon moi l'une des plus belles décennies pour un même réalisateur dans l'histoire du ciné (avec Coppola).
T'es pénible, je vois plus que ça maintenant...
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- manuma
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Un film que manuma n'a pas vu.
Honnêtement, je pense qu'il y a à peu près 1.2% de chances (à la louche, hein) que tu n'apprécies pas. Et on rappelle qu'accessoirement, on y trouve la toute première utilisation de la steadycam, pour un plan absolument dément.
Honnêtement, je pense qu'il y a à peu près 1.2% de chances (à la louche, hein) que tu n'apprécies pas. Et on rappelle qu'accessoirement, on y trouve la toute première utilisation de la steadycam, pour un plan absolument dément.
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Cheveux m'intégrer à ce forum, d'où la mansuétude. Frange-ment, j'essaierai de muscler un peu le jeu à l'avenir
C'est cool de voir que Bound for Glory a ses amateurs. Peut-être que c'est le côté biographie qui m'a mis un peu le doute, je vais essayer de le voir bientôt pour me faire une idée. Le plan à la Steadicam que tu mentionnes vend plutôt bien l'affaire en tous casFlol a écrit : ↑5 avr. 24, 14:24Bound for Glory est effectivement superbe.
Mais quand tu auras vu celui-là et son tout premier The Landlord (qui sort bientôt chez Radiance), c'est-à-dire toute sa filmographie des 70's quasiment immaculée, on pourra dire que tu auras malheureusement vu l'essentiel de l'œuvre de Hal Ashby. Je n'ai pas encore vu Second-Hand Hearts, Lookin' to Get Out et The Slugger's Wife, qui ont piètre réputation, en revanche j'ai vu 8 Million Ways to Die, qui sentait bel et bien la fin...
Donc Ashby = les années 70. Et c'est sans doute selon moi l'une des plus belles décennies pour un même réalisateur dans l'histoire du ciné (avec Coppola).
T'es pénible, je vois plus que ça maintenant...
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Mais c'est clair que rien que les 5 films pré-cités lui donne une sacrée street cred comme étendard des 70s. L'odeur de weed qui devait le suivre aussi, si j'ai bien compris
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Et moi j'ai loupé l'édition blu-ray de Shampoo à prix cool. Visiblement l'offre n'était pas permanente.
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Mon dieu... Les enfants de Dunn
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Au moins c'était tourné en pellicule.
- manuma
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Où l'on constate que Dunn, c'est quand même d'un tout autre niveau (sans vouloir lui passer la brosse)
- Flol
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Re: Hal Ashby (1929-1988)
Laurent Ruquier vient de m’appeler, il voudrait récupérer ses vannes.