Hiroshi Shimizu (1903-1966)
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- John Holden
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Il serait tentant de faire le pont entre McCarey et Shimizu pour leur capacité commune à faire naître le merveilleux de l'anecdotique, des petits riens quotidiens qui, quand ils sont scrutés avec autant de sensibilité par une caméra, deviennent irrésistiblement, profondément humains. Ce qui n'empêche que l'on sort, d'un film de Shimizu, comme d'un film de McCarey, avec le même sentiment d'accomplissement, de légèreté, qu'après avoir réalisé avec désintéressement la plus délicieuse des bonnes actions.
Et je suis bien tenté de laisser la parole à Père Jules qui semble avoir beaucoup apprécié, lui aussi, ce Tokyo profile, un film qui, s'il ne l'a pas vu (mais j'en doute), devrait ravir Beule...
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Bon. Il faut que j’ouvre le coffret Criterion qui est sous une pile chancelante d’autres coffrets acquis depuis!John Holden a écrit : ↑19 janv. 23, 17:39 Il serait tentant de faire le pont entre McCarey et Shimizu pour leur capacité commune à faire naître le merveilleux de l'anecdotique, des petits riens quotidiens qui, quand ils sont scrutés avec autant de sensibilité par une caméra, deviennent irrésistiblement, profondément humains. Ce qui n'empêche que l'on sort, d'un film de Shimizu, comme d'un film de McCarey, avec le même sentiment d'accomplissement, de légèreté, qu'après avoir réalisé avec désintéressement la plus délicieuse des bonnes actions.
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
ça me parait indispensable! Y'a que des belles choses dans ce coffret!The Eye Of Doom a écrit : ↑19 janv. 23, 18:53Bon. Il faut que j’ouvre le coffret Criterion qui est sous une pile chancelante d’autres coffrets acquis depuis!John Holden a écrit : ↑19 janv. 23, 17:39 Il serait tentant de faire le pont entre McCarey et Shimizu pour leur capacité commune à faire naître le merveilleux de l'anecdotique, des petits riens quotidiens qui, quand ils sont scrutés avec autant de sensibilité par une caméra, deviennent irrésistiblement, profondément humains. Ce qui n'empêche que l'on sort, d'un film de Shimizu, comme d'un film de McCarey, avec le même sentiment d'accomplissement, de légèreté, qu'après avoir réalisé avec désintéressement la plus délicieuse des bonnes actions.
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Ca tombe bien j’en avais un peu marre des Chambara ou des recits du style « Grandeurs et miseres des geishas (ou des femmes de yakusas).
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Tu nous fera un retour?The Eye Of Doom a écrit : ↑19 janv. 23, 19:13 Ca tombe bien j’en avais un peu marre des Chambara ou des recits du style « Grandeurs et miseres des geishas (ou des femmes de yakusas).
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Bien sur ! Comme toujours (enfin presque : j’ai rien trouvé a dire sur ma revoyure de Fenêtre sur cour samedi dernier…)Courleciel a écrit : ↑19 janv. 23, 19:34Tu nous fera un retour?The Eye Of Doom a écrit : ↑19 janv. 23, 19:13 Ca tombe bien j’en avais un peu marre des Chambara ou des recits du style « Grandeurs et miseres des geishas (ou des femmes de yakusas).
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Oui, film exquis mais dont le propos semble si anecdotique qu'on peine à prendre immédiatement la pleine mesure de son charme, pourtant rien moins qu'évanescent. Le parallèle que tu dresses avec certains films de McCarey me semble très juste, en plus d'être fort joliment amené. Il y a toutefois un héritage qui ne peut être ignoré également, c'est celui de l'école néoréaliste italienne. Shimizu n'invente rien sans doute puisque nombre de ses collègues ont déjà investi la rue ou vont le faire incessamment: Kinoshita (Un toast pour Mademoiselle), Yasuki Chiba (Tokyo Sweetheart), Kawashima (Ginza) s'inscrivent parmi bien d'autres dans la tendance. Mais quelles que soient les qualités documentaires et la véracité sociale à l'œuvre dans ces essais, tous ceux-là ont déjà un pied dans la mutation "rose" du modèle (avéré ou fortuit) italien. Pas Shimizu (ou - pour le moment - si peu) chez qui la dédramatisation assez poussée procède avant tout du plaisir simple et connivent d'observer ses congénères jusque dans leurs travers les plus grotesques pour permettre à leur bienveillance naturelle d'infuser sereinement à l'écran, jusqu'à l'épanouissement. Mais pour autant, si le film laisse une trace aussi vivace et pérenne dans ma mémoire, c'est aussi pour l'authentique tour de force qu'il représente, adroitement camouflé sous les oripeaux d'un petit projet sans grands moyens ni trop d'ambition: technique, logistique et par le fait de mise en scène pure. Je n'ose imaginer quels trésors de patience et d'organisation il a fallu à Shimizu pour faire interagir acteur professionnels et l'impressionnante foule des figurants de Ginza avec autant de précision et de naturel. Dans la séquence de l'intervention de l'ambulance pour cause de... rat crevé, c'en est même complètement bluffant.John Holden a écrit : ↑19 janv. 23, 17:39 Il serait tentant de faire le pont entre McCarey et Shimizu pour leur capacité commune à faire naître le merveilleux de l'anecdotique, des petits riens quotidiens qui, quand ils sont scrutés avec autant de sensibilité par une caméra, deviennent irrésistiblement, profondément humains. Ce qui n'empêche que l'on sort, d'un film de Shimizu, comme d'un film de McCarey, avec le même sentiment d'accomplissement, de légèreté, qu'après avoir réalisé avec désintéressement la plus délicieuse des bonnes actions.
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
En effet, un vrai bonheur de cinéphile que cette chronique douce-amère, dans la lignée des plus beaux films de son auteur. Grâce à une mise en scène élaborée, à grands renforts de travellings et de longues prises de vues, Shimizu nous donne à voir une ville (un quartier en l'occurrence) où fourmillent des dizaines de milliers d'âmes aveuglées par les feux de la consommation et du divertissement. C'est une critique sans jugement, avec la finesse et l'élégance qui caractérisent le cinéaste. A l'exception de Nobuko, tout ce que j'ai vu de lui jusqu'ici me ravit.John Holden a écrit : ↑19 janv. 23, 17:39 Et je suis bien tenté de laisser la parole à Père Jules qui semble avoir beaucoup apprécié, lui aussi, ce Tokyo profile, un film qui, s'il ne l'a pas vu (mais j'en doute), devrait ravir Beule...
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
ce Tokyo profile, on peut le voir où?
Merci
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Malheureusement aucun DVD . Mais dispo sur Youtube avec des sous-titre anglais générés.
"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
ありがとさん
Monsieur Merci
Un bus relie une ville du montagne à Tokyo, par un route magnifique et sinueuse. Conduit par un séduisant jeune conducteur, que tout le monde appelle Arigato San, le bus transporte ceux qui peuvent se payer le maigre cout du ticket et croisse sur la route ceux qui ne le peuvent pas.
Poussé par les posts ci dessus d’éminents classikiens , j’ai donc remis la main sur le coffret Critérion Shimizu, bidouillé les cables alim et audio pour mettre en marche mon lecteur sony acquis aux US (j’ai bien cru ne pas y arriver: la sortie audio n’etait pas au bon format et crachait un bruit atroce dans mon ampli: 15 min d’essais erreurs pour trouver le bon reglage du lecteur!)
Et enfin j’ai pu m’assoir pour regarder le film!
Curieux film que ce Arigato San. On a en apparance au premier abord un film leger, gai… comedie entrainante et sans prétention. Le cadre nous ai immédiatement dressé au travers de l’intro: un beau jeune homme conducteur de bus de campagne salue systématiquement d’un chaleureux Arigato celles et ceux, nombreux, qu’il croisse sur la route et qui s’ecartent pour laisser passer le bus. D’où son surnom.
On devine que via le dispositif du periple en bus, nous allons avoir une evocation legere et musicale de la vie du petit peuple des campagnes japonaises des années 30. On pense tout de suite à des films francais contemporains équivalents, par exemple, de Divivier Le paquebot Tenacity, ou bien pour le coté plus rural Jour de fete de Tati. apres guerre.
La musique guillerette omnipresente donne le ton : un coté bal du quatorze juillet.
Mais rapidement, cette description bon enfant se teinte d’une tonalité sombre : individuellement ou en groupe, en bus ou a pied, chacun va contribuer à la peinture sans fard d’une sinistre réalité économique. On est pas encore à la description radicale d’un Imamura dans La balade de Narayama, mais le propos n’est pas ambiguë.
Misere qui pousse à vendre les filles comme prostituée, chomage, depression, folie, survie,…
Arigato San l’avoue : il a l’impression de conduire un corbillard, celui de celles qui vont vers Tokyo et n’en reviendront jamais.
L’echange sur les naissances et les bébés (la seul chose que l’on sait faire en ces temps difficiles) est sinistre.
Mais tout cela est distillé sous une forme pointilliste, pas via de grandes scenes dramatiques. Le ton de la comedie demeure. Le film n’est jamais cinique ou mechant. Meme le personnage du marchand avec sa fausse moustache et ses regards libidinaux, est partiellement racheté à la fin
On comprends vite que le personnage principal ne vas pas etre ce beau gosse que draguent toutes les jeunes filles du coin mais une voyageuse. Belle fille, vive, élégante dans son magnifique kimono imprimé typique Showa (j’invite les parisiens qui veulent en savoir plus à se rendre à l’expo Kimono en cours), elle fait franchement contraste avec les autres voyageurs de campagne. Mais c’est elle qui sera le ressort narratif et l’actrice de l’acte final.
En contraste, elle l’est aussi et surtout avec la gamine de 17 ans qu’on amene à l’abattoir, apprêtée au mieux de son kimono traditionnel, mis dans un emballage flatteur en somme.
La belle inconnue, drague le conducteur, comme les autres, mais fume ( passage tres drole !) et vas meme jusqu’à offrir a boire aux voyageurs. Elle observe et commente. Shimizu l’utilise pour incarner le japon d’aujourd’hui.
Le film va dérouler les micro événements au sein du bus, les rencontres le long de la route, les vues des paysages magnifiques parcourus. Shimizu filme tout cela sur le vif. J’ai beaucoup aimé la rencontre des deux femmes musiciennes en quete de boulot, le passage ou le saké qui circule fini par dénouer les langues, et bien la tres émouvante scene avec l’ouvrière.
Arigato San est comme le fil de vie et d’humanité qui relie tout ce monde, en proie à la detresse et la dureté de l’existance. Grace à sa cordialement et ses menus services, il soutient l’ensemble de la communauté et lui permet de survivre.
Le curieux dispositif visuel choisi par Shimizu, on passe comme au travers des personnages sur la route, est peut etre la pour illustrer la connection, comme un lien qui relie les uns les autres en les traversant ?
Par contre pas sur d’avoir compris la fin :
Encore 4 films à découvrir !
Monsieur Merci
Un bus relie une ville du montagne à Tokyo, par un route magnifique et sinueuse. Conduit par un séduisant jeune conducteur, que tout le monde appelle Arigato San, le bus transporte ceux qui peuvent se payer le maigre cout du ticket et croisse sur la route ceux qui ne le peuvent pas.
Poussé par les posts ci dessus d’éminents classikiens , j’ai donc remis la main sur le coffret Critérion Shimizu, bidouillé les cables alim et audio pour mettre en marche mon lecteur sony acquis aux US (j’ai bien cru ne pas y arriver: la sortie audio n’etait pas au bon format et crachait un bruit atroce dans mon ampli: 15 min d’essais erreurs pour trouver le bon reglage du lecteur!)
Et enfin j’ai pu m’assoir pour regarder le film!
Curieux film que ce Arigato San. On a en apparance au premier abord un film leger, gai… comedie entrainante et sans prétention. Le cadre nous ai immédiatement dressé au travers de l’intro: un beau jeune homme conducteur de bus de campagne salue systématiquement d’un chaleureux Arigato celles et ceux, nombreux, qu’il croisse sur la route et qui s’ecartent pour laisser passer le bus. D’où son surnom.
On devine que via le dispositif du periple en bus, nous allons avoir une evocation legere et musicale de la vie du petit peuple des campagnes japonaises des années 30. On pense tout de suite à des films francais contemporains équivalents, par exemple, de Divivier Le paquebot Tenacity, ou bien pour le coté plus rural Jour de fete de Tati. apres guerre.
La musique guillerette omnipresente donne le ton : un coté bal du quatorze juillet.
Mais rapidement, cette description bon enfant se teinte d’une tonalité sombre : individuellement ou en groupe, en bus ou a pied, chacun va contribuer à la peinture sans fard d’une sinistre réalité économique. On est pas encore à la description radicale d’un Imamura dans La balade de Narayama, mais le propos n’est pas ambiguë.
Misere qui pousse à vendre les filles comme prostituée, chomage, depression, folie, survie,…
Arigato San l’avoue : il a l’impression de conduire un corbillard, celui de celles qui vont vers Tokyo et n’en reviendront jamais.
L’echange sur les naissances et les bébés (la seul chose que l’on sait faire en ces temps difficiles) est sinistre.
Mais tout cela est distillé sous une forme pointilliste, pas via de grandes scenes dramatiques. Le ton de la comedie demeure. Le film n’est jamais cinique ou mechant. Meme le personnage du marchand avec sa fausse moustache et ses regards libidinaux, est partiellement racheté à la fin
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On comprends vite que le personnage principal ne vas pas etre ce beau gosse que draguent toutes les jeunes filles du coin mais une voyageuse. Belle fille, vive, élégante dans son magnifique kimono imprimé typique Showa (j’invite les parisiens qui veulent en savoir plus à se rendre à l’expo Kimono en cours), elle fait franchement contraste avec les autres voyageurs de campagne. Mais c’est elle qui sera le ressort narratif et l’actrice de l’acte final.
En contraste, elle l’est aussi et surtout avec la gamine de 17 ans qu’on amene à l’abattoir, apprêtée au mieux de son kimono traditionnel, mis dans un emballage flatteur en somme.
La belle inconnue, drague le conducteur, comme les autres, mais fume ( passage tres drole !) et vas meme jusqu’à offrir a boire aux voyageurs. Elle observe et commente. Shimizu l’utilise pour incarner le japon d’aujourd’hui.
Le film va dérouler les micro événements au sein du bus, les rencontres le long de la route, les vues des paysages magnifiques parcourus. Shimizu filme tout cela sur le vif. J’ai beaucoup aimé la rencontre des deux femmes musiciennes en quete de boulot, le passage ou le saké qui circule fini par dénouer les langues, et bien la tres émouvante scene avec l’ouvrière.
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Arigato San est comme le fil de vie et d’humanité qui relie tout ce monde, en proie à la detresse et la dureté de l’existance. Grace à sa cordialement et ses menus services, il soutient l’ensemble de la communauté et lui permet de survivre.
Le curieux dispositif visuel choisi par Shimizu, on passe comme au travers des personnages sur la route, est peut etre la pour illustrer la connection, comme un lien qui relie les uns les autres en les traversant ?
Par contre pas sur d’avoir compris la fin :
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Dernière modification par The Eye Of Doom le 21 janv. 23, 19:02, modifié 1 fois.
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Monsieur Merci plutot, non ?
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
C’est dans la rue en rentrant des courses que je me suis dit que, merde, je m’étais trompé dans le titre.
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Re: Hiroshi Shimizu (1903-1966)
Jeunes filles japonaises du port
Deux copines de Yokohama sont amoureuses du meme garçon. Ce dernier sort avec l’une d’elle mais vas finalement s’acoquiner avec une troisième. Ce qui provoque un drame qui entraînera les deux jeunes femmes sur des trajectoires tres différents.
Honnêtement, difficile de passer de Arigato San à ce mélodrame muet. Pas grand chose sinon rien à voir entre les deux films.
Autant le 1er est dynamique, « leger », pris sur le vif, autant le second s’inscrit dans un cadre et une esthétique fortement lié au cinema muet.
En tant que fan hardcore du cinema muet, cela n’a bien sur rien de péjoratif pour moi mais traduit juste le fait que j’ai ete surpris et au du m’adapter pour rentrer dans le film.
On suit donc la trajectoire des deux amies, l’une devient femme au foyer apres avoir remis sur le droit chemin (du dur labeur honnête! ) son fiancé un peu voyou, l’autre sombrant dans la vie misérable et sans issue des marginaux .
Le canevas de l’histoire n’a rien de particulier, par contre la forme est interessante.
Shimizu construit des cadres precis dans lesquels il dispose frontalement ses personnages, en extérieur ou en interieur.
Les lieux ont donc un role majeur : les rues qu’empruntent les jeunes filles pour aller et revenir de l’ecole, la colline à l’ecart où s’échappe les cœurs tourmentés, les appartements qui traduisent la positionnement social, l’église toujours vide, l’hotel de passe où les travailleuses du sex attendent leurs clients.
Shimizu via des fondus enchaînés fait apparaître ou disparaître ses personnages de ces lieux qui les enferment. En effet tout cela transpire l’enfermement, dans les contraintes sociales, dans la presence ou l’absence de confort, dans la solitude et le désespoir.
Les échappées sont dans la rue, ces plans sont les seuls où les personnages semblent libres pour un instant.
J’ai trouvé pas mal de réminiscences d’une forme d’expressionisme mais comme epuré, sans les affreteries baroques.
Quelques scènes marquantes.
Tout les plans hors et dans l’eglise.
Le passage où Dora interpelle Henry dans la rue alors qu’il marche avec un groupe de mecs louches.
Les conseils de la voisine mourante à celle qui dois survivre.
…
Comme chez Lubitsch, il y a pas mal de portes : on rentre ou on sort de la vie des gens ou d’un lieu symbolique d’un statut.
Cette relation aux espaces est ce qui m’a le plus plu dans ce film. Il y a une force qui se dégage de ces compositions.
Il est neanmoins dommage que tout les personnages ne soient pas d’un même intérêt. Dora, femme forte et décidée en debut de film devient falote et larmoyante ensuite.
Le mari est creux du debut a la fin.
Heureusement Sanuko la femme perdue est plus interessante et convaincante. Et il y a le curieux personnage de son amant peintre, homme au foyer avec son tablier qui fait le cuisine et le menage, et la voisine miserable.
Quant à la fin
Pas prioritaire mais loin d’être dénué d’interet.
A noter que j’ai vite coupé l’accompagnement au piano qui plombe le film. Pour les muets, il arrive regulierement que l’absence d’accompagnement musical soit le bon choix.
Deux copines de Yokohama sont amoureuses du meme garçon. Ce dernier sort avec l’une d’elle mais vas finalement s’acoquiner avec une troisième. Ce qui provoque un drame qui entraînera les deux jeunes femmes sur des trajectoires tres différents.
Honnêtement, difficile de passer de Arigato San à ce mélodrame muet. Pas grand chose sinon rien à voir entre les deux films.
Autant le 1er est dynamique, « leger », pris sur le vif, autant le second s’inscrit dans un cadre et une esthétique fortement lié au cinema muet.
En tant que fan hardcore du cinema muet, cela n’a bien sur rien de péjoratif pour moi mais traduit juste le fait que j’ai ete surpris et au du m’adapter pour rentrer dans le film.
On suit donc la trajectoire des deux amies, l’une devient femme au foyer apres avoir remis sur le droit chemin (du dur labeur honnête! ) son fiancé un peu voyou, l’autre sombrant dans la vie misérable et sans issue des marginaux .
Le canevas de l’histoire n’a rien de particulier, par contre la forme est interessante.
Shimizu construit des cadres precis dans lesquels il dispose frontalement ses personnages, en extérieur ou en interieur.
Les lieux ont donc un role majeur : les rues qu’empruntent les jeunes filles pour aller et revenir de l’ecole, la colline à l’ecart où s’échappe les cœurs tourmentés, les appartements qui traduisent la positionnement social, l’église toujours vide, l’hotel de passe où les travailleuses du sex attendent leurs clients.
Shimizu via des fondus enchaînés fait apparaître ou disparaître ses personnages de ces lieux qui les enferment. En effet tout cela transpire l’enfermement, dans les contraintes sociales, dans la presence ou l’absence de confort, dans la solitude et le désespoir.
Les échappées sont dans la rue, ces plans sont les seuls où les personnages semblent libres pour un instant.
J’ai trouvé pas mal de réminiscences d’une forme d’expressionisme mais comme epuré, sans les affreteries baroques.
Quelques scènes marquantes.
Tout les plans hors et dans l’eglise.
Le passage où Dora interpelle Henry dans la rue alors qu’il marche avec un groupe de mecs louches.
Les conseils de la voisine mourante à celle qui dois survivre.
…
Comme chez Lubitsch, il y a pas mal de portes : on rentre ou on sort de la vie des gens ou d’un lieu symbolique d’un statut.
Cette relation aux espaces est ce qui m’a le plus plu dans ce film. Il y a une force qui se dégage de ces compositions.
Il est neanmoins dommage que tout les personnages ne soient pas d’un même intérêt. Dora, femme forte et décidée en debut de film devient falote et larmoyante ensuite.
Le mari est creux du debut a la fin.
Heureusement Sanuko la femme perdue est plus interessante et convaincante. Et il y a le curieux personnage de son amant peintre, homme au foyer avec son tablier qui fait le cuisine et le menage, et la voisine miserable.
Quant à la fin
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Pas prioritaire mais loin d’être dénué d’interet.
A noter que j’ai vite coupé l’accompagnement au piano qui plombe le film. Pour les muets, il arrive regulierement que l’absence d’accompagnement musical soit le bon choix.