Le cinéma espagnol

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma espagnol

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Karmafilms sort en salle cette semaine Cambio de sexo de Vicente Aranda, un film rare et inédit en France.
La chronique est signée Justin Kwedi
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Profondo Rosso
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Re: Le cinéma espagnol

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El sacerdote de Eloy de la Iglesia (1978)

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Le père Miguel, un prêtre de trente-six ans, séduisant et timide, traverse une crise de conscience. De plus, la présence constante dans son confessionnal d'Irène, une jeune et belle femme mariée, à la fois pieuse et passionnée, met à mal sa foi et ses convictions religieuses.

El Sacerdote vient grandement confirmer que Eloy de la Iglesia, après nombre d'œuvres provocatrices et sur la corde raide de la censure durant l'ère Franquiste, fut un des cinéastes qui endossa avec le plus de virulence la liberté retrouvée après la fin du régime. Le film s'insère entre les œuvres que le cinéaste consacre à la délinquance entre la fin des années 70 et le début des années 80 qui le verront être un des fers de lance du cinéma quinqui. Dans les films qui précèdent ce virage comme Cannibal Man (1972) et celle qui s'y fondent (Navajeros (1980), Colegas (1982) et El Pico 1 et 2 (1983, 1984), la question de la sexualité, du désir, et de l'oscillation entre transgression et refoulé était fondamentale, tournant plutôt autour de l'homosexualité. El Sacerdo creuse en partie le même sillon même s'il s'éloigne du monde des petites frappes espagnoles. Nous nous plongeons plutôt ici dans le quotidien d'un clergé au milieux des années 60 à l'ère franquiste. On va y suivre la crise de conscience du père Miguel (Simón Andreu), prêtre de 36 ans soudainement assailli par un désir sexuel incontrôlable.

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Les confessions impudiques d'Irene (Esperanza Roy), une femme mariée et séduisante de sa congrégation, stimulent son imagination et l'empêche de mener ses obligations à bien. Entré au séminaire à l'âge de quatorze ans, Miguel n'a aucune expérience des femmes et du sexe et, après avoir refoulé toutes ces années les pensées "impures, il se trouve désormais constamment assailli par elles. Eloy de la Iglesia filme ces moments de plus en plus fréquents où Miguel perd pied dans un onirisme halluciné où le moindre élément, la phrase et situations relevant de la "chose" suscite chez Miguel des bouffées délirantes intense. Qu'il croise Irene et son époux et voilà qu'il revit les confidences de cette dernière sur leur vie sexuelle tumultueuse, qu'il unisse un couple de jeunes mariés dont la femme est déjà enceinte et voici que les images de la conception du bébé surgissent dans son esprit en pleine messe, le forçant à s'interrompre. De la Iglesia ose même faire le parallèle entre ce refoulé et la pédophilie lorsque la simple vue des jambes nues d'un garçon de huit ans provoque chez le prêtre une excitation coupable.

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La violence des fantasmes de Miguel n'a d'égale que la profonde intransigeance de sa notion de foi religieuse. La première image du film est celle d'une affiche de campagne électorale pour Franco dans le cadre d'un futur référendum. Une affiche qui sera bientôt remplacée par celle d'une publicité pour une crème bronzante mettant en valeur une belle jeune femme sexy et dénudée. Ces deux images signifient la crise à laquelle est confrontée l'église à cette période et représenté par différents personnages. Le message religieux supposé bienveillant est un instrument de contrôle et de peur sur les masses, servant l'idéologie du régime avec un prêtre plaçant des allusions pro franquistes dans ses prêches, vantant une modernité presque blasphématoire avec le père Luis (Emilio Gutiérrez Caba) tandis que le père Alfonso (José Franco) chef de congrégation, affiche la bonhomie détachée du religieux "à l'ancienne" servile de l'institution. Toutes ces contradictions et courant correspondent aux années (de 1962 à 1965, année où se déroule le film) qui virent le second concile du Vatican où, vacillant et perdant de son pouvoir à cause des bouleversements socio-politiques à travers le monde, l'église catholique remis en question certains préceptes de l'enseignement religieux. Miguel symbolise en quelque sorte le déchirement de ces différentes tendances. Il avait étouffé son désir sexuel durant toutes ses années en se soumettant à une foi célébrant un Dieu exclusivement répressif, vous promettant les flammes de l'enfer à la moindre incartade.

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Lorsqu'il voit le père Luis afficher des thèses provocatrices (les enfants sans père feraient les fidèles les plus pieux pour compenser les péchés de leur mère et trouver une figure de père spirituelle, y compris le Christ) ou donner un prêche libertaire à des enfants, les certitudes de Miguel son ébranlés. De la Iglesia nous montre un environnement de jeunes prêtres soucieux de leur apparence (une scène d'essayage de nouvelles soutanes), aux loisirs sortant de la sphère de l'église et pour certains entretenant des aventures avec des femmes. C'est un pas que Miguel malgré les tentations ne se résout pas à franchir, la frustration entretenant sa psychose, et lorsqu'il cèdera la culpabilité accentuera sa folie. Simón Andreu livre une prestation aussi intense que touchante dans cette déchéance mentale et physique. Eloy de la Iglesia multiplie les scènes chocs pour traduire viscéralement le dilemme du personnage mais sous les excès, c'est bien à cette figure fragile que l'on se raccroche de bout en bout, notamment dans la belle introspection qui le voit revisiter les lieux de son enfance pour comprendre l'origine de son mal - et témoignant des conséquences d'un environnement répressif sur la libido en formation des jeunes âmes. Une œuvre puissante dont le propos conserve encore toute sa force aujourd'hui. 5/6

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Re: Le cinéma espagnol

Message par cinéfile »

cinéfile a écrit : 1 mai 23, 21:02
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Ce sera mon film du soir.
Je ne connais presque rien de J. A. Bardem en dehors de ses grands films des années 50. Curieux, je suis.

Ce Bardem méconnu s'est avéré une découverte intéressante. Malgré un petit effet de redite eu égard à l'intrigue (une étude impitoyable des rapports de pouvoir et de classe au sein de la société) et son ambiance générale qui font immanquablement penser à Mort D'un Cycliste , le film est techniquement impeccable - y compris au niveau du montage qui se permet même quelques expérimentations réussies. Belle esthétique générale.

Je reste en revanche un peu sur ma faim au niveau de l'histoire et de l’interprétation, relativement inégale. Si la jeune Paloma Valdés possède une extraordinaire cinégénie (dommage qu'elle se soit retirée des plateaux très peu de temps après le film), l'acteur principal livre une prestation trop monolithique, contrite, donnant l'impression de jouer constamment en serrant les dents. Cela fonctionne relativement bien dans la première partie, mais on a du mal à croire à son coup de foudre à mi-film. Dans le même ordre d'idée, la mécanique du mélodrame déployée dans le film m'a semblé un tantinet trop rigide pour que je sois réellement embarqué.

Sur la question du propos, Bardem - qu'on a souvent décrit comme usé par les difficultés rencontrées avec la censure dans les années 1950, généralement considérées comme son âge d'or et dont la critique s'est par la suite considérablement désintéressée en Espagne et ailleurs - m'a eu l'air de trouver plus de libertés en tournant cette coprod hors de la péninsule (Argentine). On retrouve ce portrait impitoyable de la stratification sociale qui marque certains de ces meilleurs films de la décennie précédente. Il faut dire que 1963 coïncide avec l'apparition du code de censure en Espagne (en partie sollicité par les cinéastes eux-mêmes pour éviter les décisions arbitraires des commissions). Dès lors que les histoires se déroulaient hors d'Espagne ou dans des époques lointaines - et ne représentaient donc pas directement la société espagnole - il était plus facile de passer ses idées en "contrebande"/sous les radars des censeurs. La vague de films fantastiques, films de monstres etc vient en partie de là. Je suis loin d'être un spécialiste de Bardem, mais il a probablement su tirer partie de cette délocalisation pour accoucher d'un film qui ne manque en tout cas pas de vigueur critique.
manuma a écrit : 1 mai 23, 21:07 Vu depuis. Mon premier Bardem, et beaucoup aimé de mon côté.
Parmi les quelques films dispo en France, je te conseille chaudement Mort d'un cycliste (dispo chez Tamasa) et Grand-Rue/Calle Mayor (dispo VOD sur Cinetek).
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Profondo Rosso
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Re: Le cinéma espagnol

Message par Profondo Rosso »

On profite de la rétro à la cinémathèque

Le Député de Eloy de la Iglesia (1978)

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Roberto Orbea est député dans un parti de gauche. Homosexuel, il a épousé une camarade du parti, en espérant rester fidèle. Mais il est emprisonné pour ses activités politiques, et il devient l'amant de Nes, un prostitué. À sa sortie de prison, Orbea est élu député, et mène une politique contre le terrorisme. Un groupe de terroriste tardofranquiste paie Nes pour qu'il piège Orbea, afin de le faire tomber politiquement.

Le Député est une œuvre qui brasse tous les thèmes du cinéma de Eloy de la Iglesia mais est aussi sa plus explicitement politique. Avec la mort de Franco en 1975, l'étau de la censure se desserre et de la Iglesia peut se montrer plus frontal dans son propos, sans être obligé de passer par les effets du cinéma de genre. Le réalisateur souhaite désormais en prise directe avec la réalité sociale et politique du pays, ce sera le cas plus tard dans son cycle consacré au cinéma quinqui et dans Le Député il capture l'atmosphère de l'Espagne en pleine transition démocratique. Le générique de début avec ses archives d'actualités exprime cela avant de se rattacher au destin plus intime du héro Roberto Orbea (José Sacristán), député communiste. Le scénario fait une analogie entre son activisme qui lui valut la clandestinité et l'emprisonnement sous le régime franquiste, et son homosexualité qui durant cette transition démocratique le destine à cette même clandestinité alors que ce penchant pourrait être utilisé contre lui par ses adversaires politique. Marié avec Carmen (María Luisa San José), camarade militante à laquelle il a avoué sa bisexualité, Roberto a depuis étouffé cette part de lui avant qu'un séjour dans la promiscuité d'une prison ne le ravive.

Il va donc gouter en secret les joies de rencontres secrètes avec de jeunes amants et s'attacher plus particulièrement à Juanito (José Luis Alonso). Ce dernier est cependant l'agent d'un groupuscule de droite cherchant à faire tomber Roberto. Les situations, environnements et le discours du héros cherchent au départ à créer un vrai schisme entre ses deux "vies", mais c'est un personnage en perpétuel questionnement sur ce qu'il veut renvoyer. Cette séparation est impossible tant la dissimulation du politique et de l'intime se rejoignent constamment tout au long du récit, en menace comme en apaisement pour Roberto. L'appartement de ses rencontres secrètes avec Juanito est le même que celui des anciennes réunions politiques clandestines, et les affiches, tracts et même musiques (cette vieille cassette jouant l'Internationale) servent d'arrière-plan discret à leurs ébats pour nous le rappeler. Les dialogues entre Roberto et sa femme sont typiques du recul et de l'intellectualisation militante de leur situation, avant qu'ils acceptent l'impasse où ils se trouvent et se montrent sincères l'un envers l'autre. Ce côté démonstratif est contrebalancé par le personnage de Juanito, petite frappe représentant la jeunesse dépolitisée pour laquelle le travail d'explication n'a pas été fait dans cette transition démocratique. Il s'agit juste pour lui de survivre et l'argent de Roberto tout comme celui des terroristes est bon à prendre, dans une totale absence de conscience morale.

La sincérité de Roberto fend progressivement l'armure du jeune amant jusque-là distant et purement intéressé. Se dire qu'il fait cela pour l'argent, c'est une manière de nier aussi son vrai penchant homosexuel comme on le comprendra progressivement et la prestation fougueuse de José Luis Alonso est remarquable pour traduire cela. La romance fait ainsi fondre les barrières morales et intellectuelles de l'un, et celle plus sociale de l'autre pour aller jusqu'à bouleverser le modèle de couple traditionnel et baigné de catholicisme inhérent au régime franquiste. Juanito devient le centre d'un ménage à trois avec Carmen et Roberto dont l'apport est charnel, affectif et politique. Eloy de la Iglesia initie ainsi une scène de triolisme où les bourgeois de gauche se laissent tenter par un joint, tandis que Juanito commence à éveiller une conscience morale et politique grâce aux matériau culturels et les environnements auxquels Roberto et Carmen lui donnent accès. Le réalisateur recherche la forme la plus limpide pour exprimer cela, travaillant parfois une esthétique tape à l'œil de roman photo, et estompant le côté démonstratif de son propos par la volonté, presque le sacerdoce de sincérité (avec ses limites) des personnages. Eloy de la Iglesia tout en anticipant la liberté de la Movida fait montre d'une certaine touche biographique puisqu'il eut aussi à la fois à masquer son appartenance au Parti Communiste et son homosexualité. Il anticipe même ses futurs errements puisque lorsqu'il entamera son cycle de cinéma quinqui, lui l'homme mûr de gauche se laissera aussi griser en prenant pour amants les jeunes délinquants qu'il filme et les suivra dans leurs modes de vie destructeurs, notamment la drogue. C'est donc assez fascinant de voir le jour encore positif de cette promiscuité dans Le Député alors qu'un film comme El Pico (1983) explorera l'autre facette.

Malgré tout la conclusion offre un constat finalement désespéré puisque Roberto perd tout en accédant aux plus hautes sphères de son ambition, l'idéal intime et politique qu'il vise est une illusion malgré ses bonnes intentions et symbolise les obstacles de cette transition démocratique. 5/6
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Re: Le cinéma espagnol

Message par cinéfile »

Profondo Rosso a écrit : 14 juil. 23, 02:28 Le Député de Eloy de la Iglesia (1978)
Pour moi, l'un des meilleurs films du réalisateur !

D'abord pour l'audace de la trame politique (qui reprend des éléments de l'actualité brûlante de l'époque de la sortie du film, où l'inspiration pour certains personnages de politiciens était assez limpide pour le public espagnol d'alors). A cet égard, l'ombre du cinéma italien des années de plomb n'est pas loin, pour deux cinématographies qui de toute manière avaient pas mal de contacts à l'époque (coproductions, influence esthétique sur les jeunes cinéastes espagnols à partir du néoréalisme etc).

Et puis bien entendu le réussite du portrait, à la fois démonstratif - comme tu le dis bien -, "effronté" dans le pur style de De La Iglesia, mais surtout émouvant dans l'exploration intime d'un personnage magnifiquement incarné par José Sacristán, qui explosait dans ces années-là après un début de carrière marquée par la comédie (et est accessoirement le sosie de Sam Waterston !).

La Femme du Ministre (1981) - qui passe dimanche prochain - peut être considéré comme un pastiche du Député, vu cette fois-ci du point de vue du gigolo. C'est inférieur au précédent, mais j'avais trouvé ça très amusant dans son humour sulfureux, son mauvais goût affiché et ses quelques scènes sexy qui lui donne un petit côté "film d'exploitation" et lui valurent d'être classé X ( :mrgreen: ) dans la péninsule.
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Re: Le cinéma espagnol

Message par Courleciel »

cinéfile a écrit : 14 juil. 23, 13:11
Profondo Rosso a écrit : 14 juil. 23, 02:28 Le Député de Eloy de la Iglesia (1978)
Pour moi, l'un des meilleurs films du réalisateur !

D'abord pour l'audace de la trame politique (qui reprend des éléments de l'actualité brûlante de l'époque de la sortie du film, où l'inspiration pour certains personnages de politiciens était assez limpide pour le public espagnol d'alors). A cet égard, l'ombre du cinéma italien des années de plomb n'est pas loin, pour deux cinématographies qui de toute manière avaient pas mal de contacts à l'époque (coproductions, influence esthétique sur les jeunes cinéastes espagnols à partir du néoréalisme etc).

Et puis bien entendu le réussite du portrait, à la fois démonstratif - comme tu le dis bien -, "effronté" dans le pur style de De La Iglesia, mais surtout émouvant dans l'exploration intime d'un personnage magnifiquement incarné par José Sacristán, qui explosait dans ces années-là après un début de carrière marquée par la comédie (et est accessoirement le sosie de Sam Waterston !).

La Femme du Ministre (1981) - qui passe dimanche prochain - peut être considéré comme un pastiche du Député, vu cette fois-ci du point de vue du gigolo. C'est inférieur au précédent, mais j'avais trouvé ça très amusant dans son humour sulfureux, son mauvais goût affiché et ses quelques scènes sexy qui lui donne un petit côté "film d'exploitation" et lui valurent d'être classé X ( :mrgreen: ) dans la péninsule.
Pour l'instant (2 films) je ne suis pas convaincu par ce cinéaste.
Je vais continuer ce week-end (5 films) mais, à moins d'un miracle, il est peu probable que je poursuive la rétrospective à la Thèque (21 films).
"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
- Dites-moi, mon petit vieux, pour faire de la littérature, attendez la retraite. Bonne appétit."
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Re: Le cinéma espagnol

Message par Profondo Rosso »

cinéfile a écrit : 14 juil. 23, 13:11
Profondo Rosso a écrit : 14 juil. 23, 02:28 Le Député de Eloy de la Iglesia (1978)
Pour moi, l'un des meilleurs films du réalisateur !

D'abord pour l'audace de la trame politique (qui reprend des éléments de l'actualité brûlante de l'époque de la sortie du film, où l'inspiration pour certains personnages de politiciens était assez limpide pour le public espagnol d'alors). A cet égard, l'ombre du cinéma italien des années de plomb n'est pas loin, pour deux cinématographies qui de toute manière avaient pas mal de contacts à l'époque (coproductions, influence esthétique sur les jeunes cinéastes espagnols à partir du néoréalisme etc).

Oui lors de la discussion après le film il y a eu une très bonne contextualisation par Marcos Uzal sur tout ces aspects pas forcément évident pour le spectateur français. Vraiment passionnant comment ce cadre politique déborde sur l'intime et rend le film au premier abord froid de plus en plus touchant, et bien frontal niveau sexe, à la de la Iglesia aussi :mrgreen:
Courleciel a écrit : 14 juil. 23, 16:53 Pour l'instant (2 films) je ne suis pas convaincu par ce cinéaste.
Je vais continuer ce week-end (5 films) mais, à moins d'un miracle, il est peu probable que je poursuive la rétrospective à la Thèque (21 films).
Essaies quand même les films du cycle quinqui (Navajeros, Colegas, El Pico 1 et 2) qui amène une énergie différente ça peut éventuellement te plaire quand même ! Tu n'as pas aimé La Semaine d'un assassin non plus ?
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Re: Le cinéma espagnol

Message par Courleciel »

TOP Eloy de la Iglesia à l'issue de la rétrospective à la thèque

Très bien
Un autre tour d'écrou (1985)
Le Prêtre (1979)
Jeu d'amour interdit (1975)

Bien
Le Député (1978)
L'Enfer de la drogue (1983)
Plaisirs cachés (1977)
Navajeros (1980)
La Buraliste de Vallecas (1987)

Moyen
Colegas (1982)
L'Enfer de la drogue 2 (1984)
La Semaine d'un assassin (1972)
Le Bal du vaudou (1973)

Pas bon du tout
Personne n'a entendu crier (1973)
Peur de sortir la nuit (1980)
La Femme du ministre (1981)
Le Ring (1970)
Un goût amer dans la bouche (1969)
Le Plafond de verre (1971)
La Créature (1977)
Les Amants bulgares (2003)

Pas vu
Fantasia... 3 (1966)
La otra alcoba (1976)
"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
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