Carole Lombard (1908-1942)
Publié : 23 août 06, 17:27
Une de mes actrices favorites, et qui a en plus joué dans ce qui est à mes yeux le meilleur film qui soit : "To be or not to be" de Lubitsch.
Star à la Paramount dans les années 30, elle fut aussi Mme William Powell pour une courte période, puis Mme Clark Gable en 1939, avant sa mort tragique dans un accident d'avion, sur son chant du cygne, le Lubitsch bien sûr.
C'est une des plus brillantes comédiennes du cinéma, elle avait pourtant de la concurrence à l'époque, au début du parlant qui a aussi vu éclore les merveilleuses Claudette Colbert, Irenne Dunne, Jean Arthur, Jean Harlow, Katharine Hepburn, Ginger Rogers, Myrna Loy, Rosalind Russell. Les Julia Roberts et autres Meg Ryan qui ont tenté de faire des films de leur genre n'y sont jamais parvenu (mais il faut bien reconnaître que le genre où les Carole et autres Claudette se sont distinguées, la comédie américaine, screwball ou du remariage, est mort, il n'y a plus le vivier de scénaristes/réalisateurs de génie qui se creusaient la tête pour exploiter à fonds une bonne idée).
Carole Lombard avait une beauté qui se mariait parfaitement avec le style Art-Déco, dans ses photos publicitaires, la Paramount lui faisait prendre des poses à la Dietrich. Mais ce qui faisait son charme, c'est que derrière cette beauté sophistiquée, il y avait un tempérament de bonne copine, un esprit familier. Pour Jean Arthur ce dut sa voix, pour Claudette son visage tout rond et tout mignon, etc. Il parait que Carole était aussi marrante dans la vie qu'à l'écran (par exemple lorsqu'elle tourna avec Hitchcock, elle fit venir une cage avec des vaches sur le plateau, car elle avait entendu dire que le réalisateur considérait les acteurs comme du bétail).
Elle trouva sa vocation lorsqu'elle fut prêtée à la Colombia en 1934 pour tourner "Train de Luxe" 1ère grande comédie de Howard Hawks. Elle y interprétait Mildred Polska/Lily Garland, une actrice de théâtre pygmalionnisée par le cabotin Oscar Jaffe, interprété par John Barrymore, et qui cherche à se défaire de son autorité. Après avoir été quitté, Jaffe ne connait que l'insuccès (par une reprise de Jeanne d'Arc avec une actrice maigrichone et brune, soit tout l'opposé de Lombard), et il tente de la récupérer dans un voyage en train.
Ses autres grandes comédies sont :
- "Hands across the table" de Leisen (1935), très belle comédie romantique où elle interprète une manucure qui cherche un riche mari, tombe sur un fils de, qui s'averre être ruiné ;
- "Mon homme Godfrey" de LaCava (1936), où elle signe le portait définitive de la riche héritiaire écervelée (avace Hepburn dans le film de Hawks), mais démocratique (elle redonne à Godfrey, un clochard, sa dignité) - ce film donnera des succedanés dont "Madame et son clochard" avec Constance Bennett ;
- "La folle Confession" (1937) de Ruggles, où elle joue une meneuse pathologique,
- "Joix matrimoniales" (1941) de Hitchcock ; un Hitch mineur mais sympathique.
Il y a aussi "La joyeuse suicidée" de Wellman (1937) qui est un de ses plus grands succès, mais je trouve ce film très surestimé. L'idée superbe du départ (à savoir la promotion délirante d'une fille atteinte de radiations à travers la presse, le voyeurisme et la crédulité du public, la découverte que c'était une erreur, et le fait que tous les responsables se sentent obligés de continuer la comédie, jusqu'à feindre une mort) n'a pa été exploitée comme il le fallait, c'est typiquement le genre de film loué pour ses bonnes intentions, mais qui ne les réalise pas. Il y avait un fort potentiel de black comedy (que Lubitsch réussira beaucoup mieux dans son chef d'oeuvre) et de satire, qui auraient été mieux exploité par d'autres (pourtant c'est écrit par Hecht). Cependant, Lombard y est parfaite (c'est son seul film en couleur, qui mériterait d'être restauré).
Carole a aussi interprété des rôles plus graves (c'est le tournant qu'elle a voulu prendre à la fin des années 30) : 2 tearjeker de Cromwell ("In name Lonely" et "Made for each other"), "Swing high, swing low" de Leisen.
Enfin, elle a terminé sa carrière sur son meilleur film et son meilleur rôle : Maria Tura dans "To be or not to be" (1942), une actrice polonaise frivole et qui s'improvise resistante. Aaah ces merveilleux sous-entendus dans ses dialogues avec Stack ou l'acteur qui joue le dangereux Silesky, ou ses échanges plein de finesse avec Jack Benny. Ce personnage d'épouse infidèle aurait pu ne pas être sympatique, mais comme le dit Domarchi à propos du personnage féminin de "Design for Living" : quoi de plus normal qu'une femme ait 2 amants ? Surtout si elle est aussi brillante et séduisante qu'elle. D'ailleurs, sa performance dans ce film me fait penser qu'elle aurait été parfaite dans les rôles de Miriam Hopkins dans "Design for living" et "Trouble in Paradise" de Lubitsch.
Banane
Star à la Paramount dans les années 30, elle fut aussi Mme William Powell pour une courte période, puis Mme Clark Gable en 1939, avant sa mort tragique dans un accident d'avion, sur son chant du cygne, le Lubitsch bien sûr.
C'est une des plus brillantes comédiennes du cinéma, elle avait pourtant de la concurrence à l'époque, au début du parlant qui a aussi vu éclore les merveilleuses Claudette Colbert, Irenne Dunne, Jean Arthur, Jean Harlow, Katharine Hepburn, Ginger Rogers, Myrna Loy, Rosalind Russell. Les Julia Roberts et autres Meg Ryan qui ont tenté de faire des films de leur genre n'y sont jamais parvenu (mais il faut bien reconnaître que le genre où les Carole et autres Claudette se sont distinguées, la comédie américaine, screwball ou du remariage, est mort, il n'y a plus le vivier de scénaristes/réalisateurs de génie qui se creusaient la tête pour exploiter à fonds une bonne idée).
Carole Lombard avait une beauté qui se mariait parfaitement avec le style Art-Déco, dans ses photos publicitaires, la Paramount lui faisait prendre des poses à la Dietrich. Mais ce qui faisait son charme, c'est que derrière cette beauté sophistiquée, il y avait un tempérament de bonne copine, un esprit familier. Pour Jean Arthur ce dut sa voix, pour Claudette son visage tout rond et tout mignon, etc. Il parait que Carole était aussi marrante dans la vie qu'à l'écran (par exemple lorsqu'elle tourna avec Hitchcock, elle fit venir une cage avec des vaches sur le plateau, car elle avait entendu dire que le réalisateur considérait les acteurs comme du bétail).
Elle trouva sa vocation lorsqu'elle fut prêtée à la Colombia en 1934 pour tourner "Train de Luxe" 1ère grande comédie de Howard Hawks. Elle y interprétait Mildred Polska/Lily Garland, une actrice de théâtre pygmalionnisée par le cabotin Oscar Jaffe, interprété par John Barrymore, et qui cherche à se défaire de son autorité. Après avoir été quitté, Jaffe ne connait que l'insuccès (par une reprise de Jeanne d'Arc avec une actrice maigrichone et brune, soit tout l'opposé de Lombard), et il tente de la récupérer dans un voyage en train.
Ses autres grandes comédies sont :
- "Hands across the table" de Leisen (1935), très belle comédie romantique où elle interprète une manucure qui cherche un riche mari, tombe sur un fils de, qui s'averre être ruiné ;
- "Mon homme Godfrey" de LaCava (1936), où elle signe le portait définitive de la riche héritiaire écervelée (avace Hepburn dans le film de Hawks), mais démocratique (elle redonne à Godfrey, un clochard, sa dignité) - ce film donnera des succedanés dont "Madame et son clochard" avec Constance Bennett ;
- "La folle Confession" (1937) de Ruggles, où elle joue une meneuse pathologique,
- "Joix matrimoniales" (1941) de Hitchcock ; un Hitch mineur mais sympathique.
Il y a aussi "La joyeuse suicidée" de Wellman (1937) qui est un de ses plus grands succès, mais je trouve ce film très surestimé. L'idée superbe du départ (à savoir la promotion délirante d'une fille atteinte de radiations à travers la presse, le voyeurisme et la crédulité du public, la découverte que c'était une erreur, et le fait que tous les responsables se sentent obligés de continuer la comédie, jusqu'à feindre une mort) n'a pa été exploitée comme il le fallait, c'est typiquement le genre de film loué pour ses bonnes intentions, mais qui ne les réalise pas. Il y avait un fort potentiel de black comedy (que Lubitsch réussira beaucoup mieux dans son chef d'oeuvre) et de satire, qui auraient été mieux exploité par d'autres (pourtant c'est écrit par Hecht). Cependant, Lombard y est parfaite (c'est son seul film en couleur, qui mériterait d'être restauré).
Carole a aussi interprété des rôles plus graves (c'est le tournant qu'elle a voulu prendre à la fin des années 30) : 2 tearjeker de Cromwell ("In name Lonely" et "Made for each other"), "Swing high, swing low" de Leisen.
Enfin, elle a terminé sa carrière sur son meilleur film et son meilleur rôle : Maria Tura dans "To be or not to be" (1942), une actrice polonaise frivole et qui s'improvise resistante. Aaah ces merveilleux sous-entendus dans ses dialogues avec Stack ou l'acteur qui joue le dangereux Silesky, ou ses échanges plein de finesse avec Jack Benny. Ce personnage d'épouse infidèle aurait pu ne pas être sympatique, mais comme le dit Domarchi à propos du personnage féminin de "Design for Living" : quoi de plus normal qu'une femme ait 2 amants ? Surtout si elle est aussi brillante et séduisante qu'elle. D'ailleurs, sa performance dans ce film me fait penser qu'elle aurait été parfaite dans les rôles de Miriam Hopkins dans "Design for living" et "Trouble in Paradise" de Lubitsch.
Banane