Re-
vu il y a quelques jours de ce mois de décembre 2004 en profitant d'un ordinateur portable et de plus d'une heure de transports en commun à 06:00 du mat'
Ce
"FRANKENSTEIN" de James Whale ( 1931 )
Fort de la passion d'un
Carl Laemmle Jr., nommé directeur de production pour ses 21 ans par son père de fondateur d'Universal, et le succès allant d'un
"DRACULA" de Tod Browning sorti la même année, les studios
Universal ( qui ne sont pas encore la firme des films de monstres qu'elle est aujourd'hui dans l'inconscient cinépilique ) mettent en chantier pour 262 000 dollars et 30 jours de tournage cette adaptation de
John L. Balderston de la pièce de théatgre de
Peggy Webling que du roman original de
Mary Shelley.
Un brin excentrique pour ne pas dire fou, le Dr. Henry Frankenstein a décidé de créer lui-même la vie à partir de divers morceaux de cadavres.
Mais nul ne peut oser défier Dieu s'en affronter les conséquences !!!
Engageant
James Whale ( "L'HOMME AU MASQUE DE FER", "L'HOMME INVISIBLE" et bien sûr
"LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN" en 1935 ), auréolé du succès de son
"WATERLOO BRIDGE" cette même année de 1931, Carl laemmle Jr. espère réitéré le succès de son premier film d'horreur
"DRACULA" de Tod Browning.
Ce qui avec une distribution de qualité, des effets spéciaux tout bonnement réussis ( pour l'époque et même encore aujourd'hui ) et une histoire qui tient en haleine le spectateur, même aussi peu fidèle au roman, sera chose réussie.
Loin des artifices promotionnels d'ambulances devant les salles de cinéma et autres infirmières dans les halls des mêmes salles, Laemmle Jr. et Whale ont réussi à céer
un monstre mythique du cinéma d'horreur et fantastique en gravant dans la mémoire collective des spectateurs de toutes générations et époques et dans les visuels de toutes les adaptations visuelles suivantes le visage maquillé et
simplet d'un
monstre de Frankenstein définitivement kult, qu'il en surpasse son créateur en se voyant plus que de raisons appelé Frankenstein ( à tort )
Ayant toujours remercié ce personnage du
panthéon des monstres cinématographique et de sa filmographie, l'acteur britannique William Henry Pratt mondialement connu sous le pseudonyme de
Boris Karloff, à cette époque où des Bela Lugosi voyait leur nom étaler sur toutes les affiches en gros caractères,aura donc connu le succès en devenant ce monstre de Frankenstein, qu'il re-interprétera trois fois dans ce
"FRANKENSTEIN ( 1931 )", "LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN" ( 1935 ) ET "LE FILS DE FRANKENSTEIN ( 1939 )" avant de deven,ir un scientifique dans
"LA MAISON DE FRANKENSTEIN ( 1944 )" et même le Baron Frankenstein lui-même dans
"FRANKENSTEIN - 1970" en 1958.
Mais Boris Karloff ce sera aussi Imhotep dans
"LA MOMIE" ( 1932 ), Edmond Bateman dans
"LE CORBEAU" ( 1935 ), Jeckyll et Hyde dans le
"ABBOT AND COSTELLO MEET DR. JECKYLL AND MR. HYDE" ( 1953 ) et le rôle récurrent de Mr. Wong dans la série des
"MR. WONG" de 1938 et 1939.
Et pourtant on s'en souvient plus dans son rôle de monstre à la démarche gauche découvrant la vie et pourchasser pour un crime qu'il n'a pas commis : celui de re-naître des
cendres de cadavres et de l'esprit d'un dément. La mort de la petite fermière de Maria étant plus l'accident d'un enfant
un brin autiste que le crime d'un assassin à mes yeux
Entrant donc à reculons ( voir sa première apparition en mouvement, ma-gni-fi-que !!! ) au panthéon des monstres sacrés du cinéma imités mais jamais égalés, ce monstre - qui devait plus ressembler au golem du film de 1915 avant de devenir ce qu'il est après quatre heures de maquillage quotidien, éloignant Boris Karloff du reste de la distribution - sera le rôle de sa vie pour Karloff, sans pour autant l'avoir enfermé dans ce rôle à vie à l'inverse d'un Lugosi éternellement drapé de la soie noire et des crocs du vampire Dracula, tiens-je encore à préciser.
Et s'il est trop souvent associé au monstre créé par la jeune
Mary Shelley lors d'une nuit de 1816 en Suisse, ce monstre de Frankenstein voit tout de même plus ses origines cinématographiques provenir de l'adaptation théatrale de 1927 que
John L. Baldertson, engagé comme scénariste sur ce film, re-écrira suite à son succès sur ce
"DRACULA" de Tod Browning avant de continuer sur
"LA MOMIE", "LA MARQUE DU VAMPIRE", "LA FIANCÉE DE FRANKESTEIN", "LA FILLE DE DRACULA", "LE PRISONNIER DE ZENDA",...
S'éloignant des raisons personnelles du roman qui font que l'étudiant Frankenstein crée au premier étage de sa chambre un être immortel de toute pièce, qu'il reniera après l'avoir créé et le laissant développer seul ses connaissances ( puisqu'à l'origine le monstre est doué d'intelligence et de la parole ) pour finalement le pourchasser pendant des années en vue de le détruire - comme le fera en
1994 Kenneth Branagh dans son
"MARY SHELLEY'S FRANKENSTEIN" encore critiqué et pourtant
fidèle - Whale, Balderston, Faragoh et Fort vont offrir au monde et àla culture une
référence en la matière en faisant d'une nuit décrit sur une simple ligne une nuit d'orage où vont se mêler appareillages électriques et corps à demi-nu sous des linceuls blancs une résurrection
kristik blasphématoire donnant (re)naissance à un monstre muet, gauche et tendre derrière ses airs de brute, qu'aimera à torturer un assistant bossu ( ajout typiquement cinématographique ) du nom d'Igor dans les versions suivantes et suivantes
Car si je ne m'attarde que sur le monstre et Boiris Karloff ( et vice-versa, les deux étant maintenant intimement liés ), il ne faudra(it) pas oublier le reste de la distribution avec l'excellente mais trop courte apparition en assistant hideux et méchant de
Dwight Frye, associé à ce rôle de Fritz après la démence de son interprétation de Renfield dans le
"DRACULA" de Tod Browning de la même année et qui y restera cantonner comme pourra le témoigner son rôle de patient hystérique dans ce
"MAN WHO FOUND HIMSELF" de 1937
Mae Clarke venant apposer le charme de ses 21 ans dans le doux rôle de cette fiancée d'Elizabeth délaissée par un Henry Frankenstein accaparé par sa folie créatrice et sous la protection du meilleur ami Victor ( prénom pourtant de Frankenstein par la suite ) après avoir été une
"GOOD BAD GIRL" la même année et de finir sa vie et sa carrière dans la série à succès américaine
"General Hospital".
La lourde tâche d'incarner ce rôle principal de docteur fou, de scientifique possédé de Frankenstein depassé au point d'en devenir le second rôle d'un récit
éternel héritant à l'acteur britannique ( bien que né à Saint-Malo en France ), héritier d'une tradition militaire et d'un aïeul célèbre ( apparaissant dans la biographie cinématographique
"CLIVE OF INDIA" de 1935 ) mais qu'une mauvaise chute de cheval dirigera vers le cinéma et ce
"FRANKENSTEIN", "LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN", "MAD LOVE, LES MAINS D'ORLAC" avant de mourir à l'âge de 37 ans des suites de son alcoolisme notoire
Car, hélàs, oui, si ce
bon Frankenstein avait trouvé comment (re)donner la vie éternelle, il n'en aura pas été de même pour son interpêtre... qui reste tout de même l'un des plus grands si ce n'est
LE plus grand Frankenstein avec ce célèbre
"it's alive, it's alive !!!" que plus d'un film réinterprétant le mythe du monstre de Frankenstein utilise et use en
inserts ou en fond sonore sous prétexte d'une diffusion du film de 1931 dans un poste de télévision
Et ce sera donc fin 1931 que sortira sur les écrans américains ce film de 290 000 dollars après 35 jours de tournage et plusieurs remaniements scénaristiques ( faisant d'un moulin une tour de guet pour laboratoire de Frankenstein avant de laisser la fin se passer dans un moulin ) et de trop grandes coupes dûes à la censure de l'époque ( refusant de laisser Frankenstein dire
"Now I know what it feels like to be God!" ), qui imposera également un prologue narrant le concept de l'histoire du film et une
happy end hollywoodienne - que l'on retrouve sur cette
excellente édition dividi.
Film un brin intemporel avec ses paysans aux allures de provinciaux bavarois, autrichiens d'un siècle passé ( XIXème ) face aux costumes des années 1930 des chatelains, Frankenstein et ses amis compris, où la manipulation de la foudre en électricité conductrice et un lourd appareillage électrique ne font pas oublier qu'aucune radio, ni voiture, ni même une arme ( les paysans n'ayant que torches et fourches pour pister le monstre ) n'apparait dedans, le film de Whale est à travers ses paysages américains et reconstitutions en studios le plaçant dans une ville transalpine européenne fictive et imaginaire ( bien que de tonalité allemande avec une population ne parlant qu'un anglais parfait et sans accent, dénué de "Herr", "Frau" et autres "Danke Schön" ) plus un
film universel qu'Universal sur la compréhension des choses et l'acceptation des différences.
"FRANKENSTEIN" un film contre le racisme sous toutes ses formes qu'elles soient ? Accepter son enfant même s'il est handicapé contrairement à un Henry Frankenstein qui enferme dans un
donjon sous la garde sadique d'un assistant son
enfant tant désiré pourtant ? Ouvrir ses yeux, ses mains et son coeur à un étranger, même difforme, comme le fait la petite Maria au bord de ce lac ? Etc, etc. Je n'sais pas mais il me plait de le croire avant de me dire que tout de même ce film et sa suite, "LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN", reste
la meilleure version du mythique monstre de Frankenstein avant l'hommage comique mais point irrévérencieux
"FRANKENSTEIN JUNIOR" de Mel Brooks, fidèle point par point ou presque à ses deux films, et ce
"MARY SHELLEY'S FRANKENSTEIN" de Kenneth Branagh qui lui retournait aux origines littéraires de ce monstre
kult avec un Robert De Niro parlant et philosophant , sans oublier les étendues glacées de l'Antartique
Le téléfilm de
1973, "Frankenstein : The True Story" avec David MacCallum étant aussi très bon pour moi bien qu'en deux parties mais obligatoirement en deux parties puisque se raccrochant au roman et aux conditions dans lequel il fut rédigé, Polidori, Shelley mari et femme apparaissant dedans que je me souvienne...
Raah oui, la
note : 6/6 avant que je retourne vérifier combien j'ai mis à son
concurrent vampirique, mince