Un vrai bijou, on peut rire à chaque case, et, élément remarquable, on a vraiment l'impresion de mieux compendre la réalité du terrorisme en Corse, du moins la situation de confusion n'a jamais été aussi justement retranscrite. C'en est presque un documentaire, une "enquête" journalistique fouillée, comme pourrait le suggérer le titre.
Et qu'est que c'est drôle ! Tout le monde en prend pour son grade, terroriste, corses anonymes, policiers, justice, continentaux installés sur l'Île de beauté, sans qu'il n'y ait une once de méchanceté dans tout l'album. Maladroits, ordinaires, sanguins, remplis de contradiction, tellment humains, attachants et drôles, tous ces personnages.
A retenir en particulier : l'arrivée tonitruante de Jack Palmer dans le petit café corse, toute en discrétion et en diplomatie
,l'habitué des explosions qui détermine au bruit quel est l'explosif utilisé, l'importance de la charge et le bâtiment qui vient de sauter , la scène avec les continentaux et le recouvreur de l'impôt révolutionnaire . On s'instruit autant qu'on s'amuse. Le mot de la fin à Jack Palmer justement, de retour à Paris dans les deux dernières cases. Il discute avec un ami corse dans un café parisien et dit : "C'est une île très compliquée pour un continental". L'ami corse répond : "Pour un corse aussi". Tout est dit.
