Page 9 sur 9

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 2 févr. 18, 22:06
par xave44
Filmomaniac a écrit :
Ann Harding a écrit :Image
Baccara (1935, Yves Mirande) avec Jules Berry, Lucien Baroux et Marcelle Chantal

Elsa Barienzi (M. Chantal) est la maîtresse d'un richissime banquier. Ayant peur de l'expulsion, elle souhaite acquérir la nationalité française. Un ami avocat lui propose un mari de complaisance contre 50.000 francs, son ami André Leclerc (J. Berry) qui croule sous les dettes...

Yves Mirande était un scénariste réputé des années 30. Il offre ici sur un plateau un rôle en or à Jules Berry. ce grand cabot est ici remarquablement sobre contrairement à l'habitude. Il vit en ménage avec son ami Charles (Lucien Baroux savoureux) qui lui sert de conseiller et d'homme à tout faire. La rencontre avec la belle Marcelle Chantal va changer le cours de l'existence de Berry qui se retrouve soudain fou amoureux de son 'épouse'. Le film semble s'inspirer librement du scandale de l'affaire Stavisky, contemporaine du film. Avec ses bons mots d'auteur et la présence d'un Berry en pleine forme, on passe un très bon moment.

Du grand Jules Berry! Mirande lui as écrit un role sur mesure!
Avis partagé, même si il est un ton au-dessous de Café de Paris qui reste selon moi le meilleur Mirande, grâce notamment à une distribution (Brasseur et Carette entre autres) et des dialogues supérieurs.
ET puis Marcelle Chantal ne m'a pas laissé un souvenir impérissable...

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 3 févr. 18, 12:32
par Commissaire Juve
Commissaire Juve a écrit :Depuis le temps qu'il m'intriguait ! :lol:
Et tant pis pour Elvire Popesco.

Tricoche et Cacolet (1938)
Image
Ayé, c'est vu. J'ai dû m'y reprendre à trois fois pour aller jusqu'au bout. :?

Même si je pratique assez souvent le jugement à l'emporte-pièce, je me méfie (malgré tout) du délit de sale gueule pour les films. Mais là... euh... non. C'est tout simplement pas possible ! :mrgreen:

C'est -- tout comme Berlingot & Cie (1939) -- un très mauvais Fernandel. Un vrai poison cinématographique. Ça n'a ni queue ni tête, ça n'est ni fait ni à faire, on y voit simplement Fernandel et Frédéric Duvallès endosser toutes sortes de déguisements pour faire Dieu sait quoi. Et le faire n'importe comment. A un moment, en voyant Fernandel déguisé en pompier de théâtre, j'ai pensé à l'oncle du Schpountz (1938), à sa remarque sur les pétomanes, et je me suis dit qu'il aurait été furieux de voir son neveu jouer dans ce film.

Saturnin Fabre est là pour payer ses impôts. A la fin, on voit Ginette Leclerc jouer les chanteuses de music hall, mais elle est certainement doublée.

Un seul truc m'a intrigué : il m'a semblé -- je dis bien "semblé" -- entendre Elvire Popesco parler sans accent pendant quelques secondes, et, je me suis dit que si c'était vraiment sa voix, elle aurait pu faire une carrière différente (parce que les baronnes fofolles qui rrroulent les R, c'est vraiment un genre tout pourri).

Bref : je ne me servirai pas du DVD pour m'entraîner au ball-trap, mais...

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 3 févr. 18, 13:22
par Commissaire Juve
Et quand on tombe sur des critiques d'époque positives, on n'en croit pas ses yeux ! (ou alors elles étaient écrites par l'attaché de presse)

Avec Tricoche et Cacolet, Fernandel a trouvé l'occasion de renouveler sa manière et de donner libre cours à sa haute fantaisie, toujours de classe, dans un personnage à transformations [...]

(source : La Revue de l'écran, 2 juillet 1938)
Voir Fernandel à l'écran, c'est déjà la meilleure assurance contre la mélancolie... mais lorsque dans Tricoche et Cacolet vous verrez Fernandel se métamorphoser plusieurs fois, créant ainsi les personnages les plus divers et les plus comiques vous ne pourrez pas résister à la drôlerie de ce grand acteur !

[...]

Tricoche et Cacolet est un film de grande classe [...] Jamais film français n'a été si brillamment interprété ! [...] C'est au Max-Linder que nous le verrons d'ici quelques jours [...] film dont on sait qu'il sera une des très grandes réussites de la production 1938-1939.

[...]

Un grand film comique... voilà ce qu'est Tricoche et Cacolet, dont l'interprétation est éblouissante [...]

(source : L'Intransigeant, 6 septembre 1938)
Fernandel fut Ignace, il fut ensuite Barnabé, avec un égal succès. Le voici aujourd'hui devenu Tricoche dans le film Tricoche et Cacolet qui passe au cinéma Max-Linder.

[...]

Dans Tricoche et Cacolet, Fernandel interprète pour la première fois un rôle de composition, un rôle à transformations [...] Fernandel en jupons, n'est-ce pas assez imprévu ? [...] Mais quel que soit l'aspect sous lequel il se présente, Fernandel marque son personnage de son grand talent. Il est toujours humain et vrai, il déchaîne le rire par sa fantaisie, sans jamais tomber dans la trop grande vulgarité [...]

(source : le Petit Parisien, 9 septembre 1938)
Tricoche et Cacolet connurent au théâtre un long succès. [René Pujol & Pierre Colombier] ont rajeuni le sujet. Ils l'ont mis au goût du public actuel, qui n'est pas tout à fait le goût de nos pères à qui l'élément "rapidité" était loin d'être aussi indispensable qu'à nous. Le film a un bon mouvement, sans ralentissement, et les effets comiques s'enchaînent avec une plaisante régularité.

[la comédie] compte en tête de sa distribution les deux comiques d'écran si appréciés, Fernandel et Duvallès. Les joyeusetés du scénario leur permettent de paraître sous les dehors les plus divers comme les plus irrésistibles [...]

De beaux décors, une photo soignée, un dialogue amusant dont toute vulgarité a été soigneusement extirpée concourent à la réussite de cette amusante production.

(source : Les Spectacles d'Alger, 2 novembre 1938)
En fait, ce ne sont pas des critiques. Ce sont -- comme je le craignais -- des messages promotionnels. Et j'ai perdu mon temps à taper tout ça. :roll:

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 3 févr. 18, 13:30
par Commissaire Juve
Ah ! J'ai trouvé une vraie critique !
Que j'aime Fernandel, mais que je déteste certains de ses films ! Tricoche et Cacolet est véritablement une oeuvre exécrable. [...] [Le metteur en scène] trouve cela très drôle. Mais pas le spectateur qui s'ennuie beaucoup. Elvire Popesco a maigri. Fernandel ne gagne pas à paraître aux cotés de Duvallès, qui n'est que très rarement amusant.

[Tricoche et Cacolet] film, hélas ! français [...]

Source : Regards, 20 octobre 1938

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 3 févr. 18, 16:24
par Major Dundee
Commissaire Juve a écrit :Ah ! J'ai trouvé une vraie critique !
Que j'aime Fernandel, mais que je déteste certains de ses films ! Tricoche et Cacolet est véritablement une oeuvre exécrable. [...] [Le metteur en scène] trouve cela très drôle. Mais pas le spectateur qui s'ennuie beaucoup. Elvire Popesco a maigri. Fernandel ne gagne pas à paraître aux cotés de Duvallès, qui n'est que très rarement amusant.

[Tricoche et Cacolet] film, hélas ! français [...]

Source : Regards, 20 octobre 1938
Je m'disais aussi (par rapport aux critiques dithyrambiques du dessus) :shock:

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 3 févr. 18, 17:24
par Commissaire Juve
Comme je le disais : la plupart des commentaires sont "bidon".

J'ai trouvé ça dans le Figaro :
Le cas "Fernandel" est un cas bien délimité : on aime cet artiste ou on ne l'aime pas, mais à qui l'aime, ce film réserve des joies certaines -- un enthousiasme qu'il ne nous appartient pas de discuter [...]

Les rôles sont multiples et divers ainsi qu'il se doit en ces vaudevilles ultra-légers [...]

Près d'un Fernandel plein d'assurance et de vanité, Duvallès joue en fin comédien [...]

(source : le Figaro, 2 octobre 1938)
Le chroniqueur ne se mouille pas davantage (énorme complaisance à l'égard de Duvallès qui n'est vraiment pas terrible). Le reste n'est qu'un récit de l'intrigue.

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 26 mai 19, 09:15
par Supfiction
A écouter ces podcasts sur les actrices françaises des années 30 avec notamment un interview vintage de 1945 de Blanchette Brunoy:
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... ce-culture

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 17 oct. 20, 08:24
par Commissaire Juve
Je reposte ici...

L'Enfer des anges (Christian-Jaque, 1939)... chez Pathé

Pak en avait parlé plus en détail ici

C'est une curiosité. Christian-Jaque nous propose une belle* balade dans les quartiers miséreux de Paris. Surtout, on y retrouve une bonne partie de la distribution "enfants" des Disparus de Saint-Agil (dont L'Enfer des anges serait une version "noire"... à cet égard, grosse surprise pour ma part... j'avais commandé sans approfondir la question... je n'avais retenu que le nom de Louise Carletti)...

Un regret : le côté convenu de quelques scènes d'exposition et le didactisme des premiers dialogues (quand le film démarre, ça sonne un peu faux** : les personnages passent un moment à nous expliquer la misère, comme s'ils venaient de la découvrir). De ce point de vue, ça n'est pas aussi bien que Les Disparus. Cela dit, on finit quand même par se laisser prendre par la main.

Le film a eu deux fins. Je me suis contenté de la fin exploitée au cinéma (le commissaire est fleur bleue).

* Façon de parler.
** Nous les gosses (1941) est nettement mieux de ce côté-là.


Image

Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Publié : 21 juin 22, 17:10
par Courleciel
Je reposte ici ...
Courleciel a écrit : 18 juin 22, 21:53 Une curiosité à la Fondation Pathé Georges et Georgette (1934) de Roger Le Bon, Reinhold Schünzel.
Il s'agit de la version française de Viktor und Viktoria avec une distribution française. C'est la première version de Victor Victoria.

C'est le samedi 25 juin à 14h00 donc les parisiens qui ne sont ni retraités, ni étudiants, ni rentiers et ni chômeurs :fiou: n'ont aucune excuse!

La copie diffusée est une copie numérique tirée à partir du copie 17,5mm qui était destinée aux projections Pathé-Rural.
Comme souvent avec Pathé-Rural, les films, qui sont diffusés quelques mois après leur sortie dans les salles d’exclusivité, sont remontés, parfois censurés et leur longueur est réduite à quelques bobines.
La copie de Georges et Georgette est réduite à 75' (au lieu de 100').

Derrière la marque Pathé-Rural se cache toute une histoire de l’exploitation cinématographique française. Celle de milliers de petites salles qui, de 1928 à la fin des années 1940, permettent de diffuser des films dans les petites villes et les villages. A ses débuts, le Pathé-Rural s’implante dans des régions encore peu électrifiées.
De Fanfan la tulipe à Poil de Carotte, il diffuse des films de tous genres et fait connaître à des milliers de spectateurs les cow-boys Fred et Jim, Charlot, Harold Lloyd, Mickey et Rintintin.