Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Publié : 30 août 11, 22:27
Drive de Nicolas Winding Refn
Refn semble à nouveau dans une démarche à la Kubrick à savoir s'emparer d'un genre (ici le polar urbain), se l'approprier et le pousser dans ses derniers retranchement. Du coup l'intrigue renvoie à plusieurs classique du genre, le pitch (un pilote virtuose arrondi ses fins de moi en faisant le chauffeur pour des malfrats) évoque The Driver de Walter Hill, un des rebondissement (un hold up raté dont le butin s'avère appartenir à la mafia) est repris de Tuez Charley Varrick tandis que tout le reste lorgne grandement sur Michael Mann que ce soit l'ambiance urbaine nocturne hypnotique (Collateral, Le Solitaire) ou la bande son synthé 80's fabuleuse. La destinée du héros est typique de Mann aussi Ryan Gosling professionnel glacial qui se rend paradoxalement vulnérable en s'humanisant (Heat, Le Solitaire). C'est vraiment exceptionnel pendant les deux tiers du film. Narration épurée où la caractérisation (Oscar Isaac ex taulard poissard rattrappé par son passé parfait) et les rapprochements entre les personnages (toutle la relation entre Gosling et Carey Mulligan) se fait par l'image, en quelque regards et geste. Les scène de poursuites finalement peu nombreuses sont époustouflantes, celle d'ouverture nocturne et tout en retenue pour souligner l'intelligence du héros et l'autre en plein jour tout en virtuosité. Carrey Mulligant très touchante en quelque scènes et Ryan Gosling ranime le fantôme de tout les héros badass taciturne et mystérieux. on ne saura rien de son passé, avenant et doux pour exploser de violence (verbale ou physique) dans la seconde, absolument énorme. Seconds rôles tout aussi bons avec Albert Brooks en gangsters dont toute la sympathie s'efface s'il est menacé et Ron Perlman plus ouvertement teigneux.
Le hic intervient dans la dernière partie où Refn retombe dans ses travers à savoir jouer la carte de la froideur distanciée. Il y a deux ou trois moments sanglant trop appuyé pour qu'on ne ressente pas une certaine ironie de la part de Refn, le script se fait moins tranchant et alors qu'elle est le pivot émotionnel du récit on ne revoit presque plus Carrey Mulligan dans les derniers instants. Malgré de belles idée (comme une vengeance nocturne lorgnant sur le fantastique avec un Gosling à la présence spectrale) il y a comme une froideur confirmée par le climax expéditif et frustrant où on est pas aussi ému qu'on le devrait (on est bien loin de celle du Solitaire assez proche dans l'idée), comme si Refn n'osait pas y aller à fond dans l'emphase émotionnelle du coup on reste sur l'impression d'un exercice de style brillant alors qu'on aurait pu avoir un très grand polar dramatique. C'est un peu le problème de Refn dont les films sont de plus en plus maîtrisés mais aussi de plus en plus froid et désincarné (hormis les Pusher et encore les deux premiers). Ca marche sur des objet conceptuel comme Bronson (ou abstrait comme Vahalla Rising pour ceux qui ont aimé, la scène de dépeçage de cadavre de Pusher III aussi) mais c'est à croire qu'il a mal assimilé Kubrick à ne retenir de lui que la distance froide alors que derrière ça il se dégageait une vraie humanité. 4,5/6 quand même parce que c'est assez jubilatoire pour l'amateur de polar malgré tout avant qu'arrive la petite déception finale.
Refn semble à nouveau dans une démarche à la Kubrick à savoir s'emparer d'un genre (ici le polar urbain), se l'approprier et le pousser dans ses derniers retranchement. Du coup l'intrigue renvoie à plusieurs classique du genre, le pitch (un pilote virtuose arrondi ses fins de moi en faisant le chauffeur pour des malfrats) évoque The Driver de Walter Hill, un des rebondissement (un hold up raté dont le butin s'avère appartenir à la mafia) est repris de Tuez Charley Varrick tandis que tout le reste lorgne grandement sur Michael Mann que ce soit l'ambiance urbaine nocturne hypnotique (Collateral, Le Solitaire) ou la bande son synthé 80's fabuleuse. La destinée du héros est typique de Mann aussi Ryan Gosling professionnel glacial qui se rend paradoxalement vulnérable en s'humanisant (Heat, Le Solitaire). C'est vraiment exceptionnel pendant les deux tiers du film. Narration épurée où la caractérisation (Oscar Isaac ex taulard poissard rattrappé par son passé parfait) et les rapprochements entre les personnages (toutle la relation entre Gosling et Carey Mulligan) se fait par l'image, en quelque regards et geste. Les scène de poursuites finalement peu nombreuses sont époustouflantes, celle d'ouverture nocturne et tout en retenue pour souligner l'intelligence du héros et l'autre en plein jour tout en virtuosité. Carrey Mulligant très touchante en quelque scènes et Ryan Gosling ranime le fantôme de tout les héros badass taciturne et mystérieux. on ne saura rien de son passé, avenant et doux pour exploser de violence (verbale ou physique) dans la seconde, absolument énorme. Seconds rôles tout aussi bons avec Albert Brooks en gangsters dont toute la sympathie s'efface s'il est menacé et Ron Perlman plus ouvertement teigneux.
Le hic intervient dans la dernière partie où Refn retombe dans ses travers à savoir jouer la carte de la froideur distanciée. Il y a deux ou trois moments sanglant trop appuyé pour qu'on ne ressente pas une certaine ironie de la part de Refn, le script se fait moins tranchant et alors qu'elle est le pivot émotionnel du récit on ne revoit presque plus Carrey Mulligan dans les derniers instants. Malgré de belles idée (comme une vengeance nocturne lorgnant sur le fantastique avec un Gosling à la présence spectrale) il y a comme une froideur confirmée par le climax expéditif et frustrant où on est pas aussi ému qu'on le devrait (on est bien loin de celle du Solitaire assez proche dans l'idée), comme si Refn n'osait pas y aller à fond dans l'emphase émotionnelle du coup on reste sur l'impression d'un exercice de style brillant alors qu'on aurait pu avoir un très grand polar dramatique. C'est un peu le problème de Refn dont les films sont de plus en plus maîtrisés mais aussi de plus en plus froid et désincarné (hormis les Pusher et encore les deux premiers). Ca marche sur des objet conceptuel comme Bronson (ou abstrait comme Vahalla Rising pour ceux qui ont aimé, la scène de dépeçage de cadavre de Pusher III aussi) mais c'est à croire qu'il a mal assimilé Kubrick à ne retenir de lui que la distance froide alors que derrière ça il se dégageait une vraie humanité. 4,5/6 quand même parce que c'est assez jubilatoire pour l'amateur de polar malgré tout avant qu'arrive la petite déception finale.